Le scénariste de The Revenant dévoile les importants changements de scénario qu'a connu le film

Nous préférons vous prévenir d'emblée, ce qui suit révèle des éléments importants du scénario de The Revenant. Si vous souhaitez vous réserver la surprise jusqu'au 24 février prochain, ne lisez surtout pas ce qui suit, car l'article contient d'importants SPOILERS. Sinon, bonne lecture.

Alors qu'on attend toujours le film pour la fin février, The Revenant est déjà sorti aux Etats-Unis où il rencontre un accueil quelque peu mitigé. Il faut dire aussi que le film a l'air tellement extrême et intense qu'il ne peut pas contenter tout le monde. Le scénariste du film, Mark L. Smith, s'est récemment entretenu avec Slashfilm pour une interview où il a révélé les différences majeures qu'avaient connues le scénario entre sa première version et le produit fini. Et il semblerait que ces modifications aient eu un gros impact sur le personnage-même de Glass, interprété par Leonardo DiCaprio :

"Dans mes premières versions, avant qu'Alejandro n'arrive à bord, le côté père-fils était différent. Mon histoire était qu'il était parti en voyage après que son fils soit mort des suites d'une maladie. On commençait avec cette scène entre Glass et son fils en train de graver une étoile sur la crosse de son fusil. Et pendant qu'ils font ça, son fils est pris d'une violente quinte de toux et on sait qu'il va mourir. Il se blesse au doigt et du sang tombe sur l'étoile. Après un flash-forward on se retrouve directement avec Glass en plein milieu de l'attaque, tenant toujours le fusil.

Quand il est abandonné, à l'origine, Fitzgerald lui prenait le fusil. Tout ce que Glass voulait, c'était tenir l'arme entre ses mains parce qu'il représente beaucoup de choses pour lui. Son voyage était moins une question de vengeance qu'une récupération du fusil, qui est un peu comme son fils. Il y était même question de kidnapping à un moment. Je n'aimais pas l'idée de vengeance, donc je n'étais pas allé sur ce terrain.

Et puis Alejandro est arrivé et il a rajouté le fils, parce qu'il pensait que l'histoire serait plus puissante comme ça et il en fait un sang-mêlé avec une Indienne parce qu'il voulait parler du racisme et qu'il voulait montrer comment les cultures pouvaient coexister. Nous avons tous les deux senti que la vengeance sonnait creux, un but sans récompense. C'est très difficile de glorifier cet aspect-là, parce que le personnage est perdu. La vengeance est l'étincelle qui le fait avancer mais, au fond, son voyage est plus spirituel."

On le voit, un scénario n'est jamais terminé jusqu'à ce que le film soit monté et l'arrivée d'un réalisateur peut considérablement changer le fond sur certains détails voire carrément en modifier le personnage principal. Mais pour nous, public français, qui n'avons pas encore le film dans nos salles, cela ne change rien et l'on peut, par contre, féliciter les créateurs du métrage de ne pas être tombés dans le piège facile du revenge-movie et essayer de nous offrir quelque chose de plus profond et de plus méta. On n'en attendait pas moins de la part d'Inarritu, remarquez.