Merci Netflix : ce (mauvais) film d'horreur sacrifié au cinéma cartonne dans le monde

Après un échec cuisant en salles, ce prequel du célèbre Massacre à la tronçonneuse  de Tobe Hooper cartonne sur Netflix outre-Atlantique.

Bien que Leatherface soit un film américain, il est réalisé par le duo bien français Alexandre Bustillo et Julien Maury, auteurs à 4 mains de films de genre depuis 2007. Avec À l’Intérieur, Livide, Aux Yeux des Vivants ou plus récemment The Deep House, Bustillo et Maury ont divisé le public et la critique au fil des années, mais ont toujours su revenir avec de nouvelles propositions horrifiques.

Réalisé en 2015, Leatherface marque la première production américaine de la paire de cinéastes, sans compter leur segment réalisé pour ABCs of Death 2 en 2014. Ravis de se voir offrir la chance de raconter l’histoire originelle du grand méchant du cultissime Massacre à la Tronçonneuse, les réalisateurs ont malheureusement vite déchanté. Après que le film fut achevé, le distributeur Lionsgate a choisi, pour des raisons obscures, de mettre le film au placard pendant deux ans. Ce n’est donc qu’en 2017 que Leatherface a connu une sortie... pour le moins confidentielle.

Un nouveau type de milkshake 

l'accès à un nouveau public

D’abord projeté en avant-première au FrightFest de 2017, le film a atterri en septembre sur DirectTV, un service de télévision par satellite américain, et sur les plateformes de VOD. Un mois plus tard, il a bénéficié d’une toute petite distribution en salles, et n'a totalisé que de minuscules recettes de 1,5 million de dollars. Si Bustillo et Maury ne sont pas habitués à tutoyer le sommet du box-office, la déception restait grande pour le prequel d’un film qui, en 1974, avait amassé plus de 30 millions pour le budget ridicule d’une centaine de milliers de dollars (chiffres hors inflation).

Il aura donc fallu attendre 2023 pour que Leatherface trouve enfin son véritable public (du moins, dans certains pays, puisque le film n’est pas disponible dans le catalogue français de Netflix). Durant la deuxième semaine de septembre, le film s'est hissé, selon les chiffres donnés par la plateforme, à la 8e place des films les plus regardés du moment à travers le monde, avec pas moins de 2,9 millions de vues.

La vraie star de la franchise

Il ne s’agit, pour le moment, que de la première semaine du film au sein du top 10. Saura-t-il s’y maintenir, et s'y forger une renommée en dehors du circuit classique, comme c’est parfois le cas dans le cinéma de genre et ce type de productions au parcours difficile ? Impossible de le dire à ce stade, mais Leatherface bénéficie aujourd’hui d’une accessibilité et d’une visibilité qu’il n’avait pas auparavant.

Et pour cause : avant son arrivée sur le géant américain, la distribution du film avait été si modeste et discrète que bon nombre de personnes n’avaient pas même conscience de son existence. Les rares critiques de l’époque n’étaient pas en sa faveur, mais le bouche-à-oreille et les réseaux pouvant tout changer au destin d’un film sur une telle plateforme, les semaines à venir confirmeront peut-être ce retournement de situation inattendue.

Le club des cinq

L'horreur à l'honneur

Avec le succès de L’Exorciste du Pape sur Netflix également, suite à une performance en salles bien meilleure que celle de Leatherface, mais tout de même relativement décevante, il semblerait qu’une tendance se dessine : celle d’offrir aux films d’horreur une résurrection surprise. L’approche d’Halloween peut être une explication, notamment pour l’exploitation américaine puisque la fête est davantage célébrée aux États-Unis.

Netflix peut donc peut-être s’attendre, en octobre, à constater d’autres phénomènes de ce type. Tout du moins, on peut le souhaiter aux films d’horreur qui ratent parfois un peu leur parcours en salles, et au public en recherche de frissons sur canapé. À guetter : l’arrivée de Sister Death, nouveau film d’horreur espagnol réalisé par Paco Plaza (REC, La Abuela) produit par la plateforme et qui arrive sur Netflix le 27 octobre. Si, pour le moment, il est principalement mis en avant sur le catalogue espagnol, qui sait ce que son avenir sur le reste du monde lui réservera.