"Il n'y avait pas de fin" : le problème de ce Harry Potter est assumé/expliqué par le réalisateur

Le cinéaste David Yates, réalisateur des quatre derniers films de la saga Harry Potter, explique quel épisode a été le plus compliqué à faire... parce qu'il n'y avait "pas de fin, de troisième acte".

David Yates travaille vite. Avec quatre films Harry Potter entre 2007 et 2011 et deux films en 2016 (Tarzan et Les Animaux Fantastiques), le cinéaste semble avoir l'habitude de travailler sous pression. Le résultat est parfois confus (coucou Le Prince de sang-mêlé et son rythme anti-dynamique), parfois plus réussi (L'Ordre du Phénix). 

Parmi les plus gros défis dans l'adaptation de la saga Harry Potter, il y avait la conclusion, Les Reliques de la mort, que le studio a décidé de couper en deux films. Un challenge qui, selon David Yates, a fait de Harry Potter et les Reliques de la mort - 1ère partie le film le plus compliqué de la franchise, parce qu'il n'y avait pas de vrai "troisième acte" à cette histoire scindée en deux.

Le livre des solutions

le plus compliqué des films harry potter

Premier film à emmener les élèves de Poudlard loin de l'école des sorciers, Les Reliques de la mort partie 1 représentait un défi particulier pour le réalisateur et son équipe. Le livre étant adapté en deux films distincts, le challenge était de parvenir à bien rythmer la première partie de l'ultime opus de la saga.

Dans une interview à Collider, David Yates explique :

« La difficulté, c'est que le film n'avait pas de fin, de troisième acte. Il perdait en vitesse à mi-chemin, et Mark Day (monteur du film, ndlr) et moi, on s'arrêtait souvent pour essayer de trouver une solution, en se disant 'Ce film n'a pas troisième acte. Comment est-ce qu'on va s'en sortir ? Sérieusement, c'est fou, il n'y a pas de troisième acte'. »

En effet, plutôt que de reposer sur un schéma classique en trois actes dans les murs de Poudlard, Les Reliques de la mort partie 1 se mue en road movie destiné à dévoiler le cœur de ses héros dans un moment plus que critique. Ils se battent contre la montre pour trouver les Horcruxes censés tuer Voldemort une bonne fois pour toutes avant qu'il ne soit trop tard. Et la décision de couper cette conclusion en deux parties a clairement un frein pour construire une aventure satisfaisante, avec un début, un milieu, et une fin.

Le pouvoir du montage

"On a dû trouver des artifices au montage"

David Yates explique comment ils ont rusé pour gérer cet épisode :

« L'idée était de sortir les enfants de l'école, les mettre en péril en dehors de leur zone de confort et de voir comment ils grandissent quand leur relation est mise à l'épreuve. Sauf qu'après, on arrive directement au climax jusqu'au final. On a donc dû trouver des artifices au montage pour faire croire qu'il y avait une montée en puissance. Aujourd'hui encore, certains me disent que ce film est leur préféré. Je leur réponds que le travail que nous avons fait sur le montage est incroyable ».

La course à la mort

Après l'annulation des Animaux fantastiques 4 et 5, le studio Warner Bros. continuera à exploiter la marque avec au moins une série Harry Potter pour HBO Max, pilotée par J.K. Rowling elle-même.