Ce film que Bruce Willis a anéanti à cause de ses caprices (et Hollywood l'a "récompensé" pour ça avec le jackpot)

Dans les années 90, Bruce Willis a détruit un film, vraisemblablement à cause de ses caprices et demandes impossibles à gérer. Et c'est finalement grâce à ce désastre qui aurait pu lui coûter cher qu'Hollywood lui a offert ses plus gros succès autour des années 2000.

C'était à l'époque du Cinquième Element, Une journée en enfer et L'Armée des douze singes, mais c'était avant Armageddon et Sixième sens. Déjà une superstar hollywoodienne payée dans les 15 millions de dollars par film, Bruce Willis détenait un pouvoir immense, lié à sa capacité à réunir un large public en salles à travers le monde, depuis le succès de Die Hard notamment.

C'est grâce/à cause de ce pouvoir que Bruce Willis a enterré un film entier, stoppé en plein tournage parce qu'il a viré une partie de l'équipe, puis simplement abandonné par le studio. Et c'est "à cause" de ce désastre hallucinant que l'acteur a été contraint de signer pour deux des plus gros succès de sa carrière, prouvant que Hollywood aime finalement récompenser les coupables. Retour sur cette incroyable histoire.

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bruce tout-puissant

Dans une réalité parallèle, tout le monde connaît Broadway Brawler : une comédie romantique à la Jerry Maguire où Bruce Willis incarne un joueur de hockey à la retraite, qui tombe amoureux d'une femme interprétée par Maura Tierney (Urgences). Produit par les studios Disney et Cinergi, et Bruce Willis lui-même, le film réalisé par Lee Grant aurait dû sortir en 1997.

Le tournage avait bel et bien commencé début 1997, avec un budget de 28 millions. Sauf qu'au bout de 20 jours, c'était le chaos. Bruce Willis, acteur et producteur, n'était pas du tout content du travail de la réalisatrice Lee Grant, du producteur (et mari de la réalisatrice) Joe Feury, du directeur de la photo William Fraker, et de la cheffe costumière Carol Oditz. Il a donc viré tout le monde.

Bruce Willis qui reprend en main le département HMC

Conséquence directe : la production a été mise en pause. 17 millions avaient déjà été dépensés, sans compter le salaire de Bruce Willis (7,5 millions selon Los Angeles Times, soit un cachet inférieur à ses habitudes). L'acteur-producteur voulait engager son ami réalisateur Dennis Dugan, avec qui il avait travaillé sur la série Clair de Lune dans les années 80, mais la situation était beaucoup trop compliquée pour que ce soit si simple.

En 1997, la réalisatrice virée Lee Grant expliquait à Los Angeles Times : "On a été proposer le rôle à Bruce Willis parce qu'on savait qu'il serait parfait. Il était fantastique mais son problème, c'est qu'il n'était pas capable de voir à quel point il était fantastique. Il y avait une super alchimie entre lui et Maura Tierney. Mais Bruce était très impulsif et avait sa propre vision, qui était différente de la mienne".

Bruce Willis, l'Armageddon

presque procès avec DISNEY

C'est Disney qui a pris le taureau par les cornes. Joe Roth, alors président du studio, a proposé une solution : stopper le film, payer les 17 millions déjà investis... et faire signer un contrat de trois films à Bruce Willis, pour un salaire inférieur à ses habitudes (afin de "rembourser" Broadway Brawler).

Pour Bruce Willis, responsable de ce chaos, c'était une solution idéale : il risquait un procès à 17,5 millions de dollars, selon Deadline. Pour Disney, c'était également un bon deal : ils se payaient à moindre coût l'une des plus grandes stars des années 90, et le "forçait" à s'engager sur trois films, sans savoir lesquels.

Ce type de contrat est assez courant, et c'est parfois comme ça que des acteurs de renom se retrouvent sur des blockbusters, afin de se libérer au plus vite de cet engagement (Edward Norton dans Braquage à l'italienne, Paul Newman dans Le Jour de la fin du monde).

Avoir le sixième sens des affaires

C'est ainsi que Bruce Willis a signé pour Armageddon, Sixième sens et Sale môme. Et si tout le monde a oublié le troisième, les deux autres ont été des succès faramineux, qui ont été des victoires absolues pour l'acteur.

Armageddon l'a une nouvelle fois imposé comme le héros hollywoodien ultime, dans un blockbuster incontournable (plus de 550 millions au box-office, pour un budget de 140). Et Sixième sens a été un braquage incroyable : avec un petit budget de 40 millions, le film de M. Night Shyamalan a été un phénomène, récoltant plus de 672 millions au box-office. Sachant que Bruce Willis avait négocié dans son salaire une part sur les recettes, il a touché le jackpot.

C'est donc l'histoire parfaite d'un énorme dérapage qui aurait pu coûter très cher à Bruce Willis... et qui a lui a finalement rapporté gros, en plus de confirmer son statut et son pouvoir.