Les 10 Meilleurs Films de Bruce Willis (Die Hard, Incassable, Sixième Sens...)

La Rédaction | 4 mars 2023
La Rédaction | 4 mars 2023

Bruce Willis met fin à sa carrière d'acteur pour des raisons de santé. Piège de cristalSixième Sens, Incassable, Le Cinquième Elément, Armageddon... retour sur sa carrière folle et ses 10 meilleurs films.

La rumeur courait depuis un moment, et sa famille l'a reconfirmé en février 2023 : atteint une démence fronto-temporale, Bruce Willis met définitivement fin à sa carrière d'acteur. Après plus de 40 ans de carrière, plus d'une centaine de longs-métrages et un nombre de films cultes qui donne le tournis, l'acteur qui avait commencé avec la série Clair de Lune dans les années 80 a tiré sa révérence.

Archétype du héros hollywoodien par excellence, entré dans l'imaginaire collectif avec le rôle de John McClane, Bruce Willis était instantanément devenu un point de référence dans le paysage du cinéma grand public. Belle gueule, grande gueule et grosses épaules, il était l'imperturbable bloc de béton et de charisme, promené de film en film, avec le même sourire aux coins des lèvres. Voir Bruce Willis dans un rôle, c'était parfois voir Bruce Willis tout court, qui transportait son propre héritage, parfois pour totalement nourrir le film, notamment dans Red, Sin City, Clones, Expendables, et bien sûr Looper.

 

Clair de Lune : photo, Bruce Willis, Cybill ShepherdLa classe à Moonlight

 

De Piège de cristal à Expendables, en passant par Le Cinquième Élement et Armageddon, il a sauvé le monde plus de fois que Roland Emmerich et Michael Bay ont essayé de le détruire. De La Mort vous va si bien à Mon voisin le tueur, en passant par Bandits et son apparition dans Friends, c'était aussi un grand clown, probablement sous-exploité. Entre quelques films un peu oubliés (Une vie à deux, Le Bûcher des vanités) et son passage mémorable chez Shyamalan (Sixième sens, Incasssable, Glass), Bruce Willis avait également montré qu'il n'était pas qu'un action man.

Il faudrait des heures pour détailler sa carrière extraordinaire, mais le monde le sait déjà. Ecran Large va donc se contenter de modestement célébrer ce Bruce tout-puissant avec 10 rôles incontournables, parmi beaucoup d'autres.

 

Moonrise Kingdom : photo, Bruce WillisChez Wes Anderson

 

DIE HARD ET JOHN MCCLANE

Sortie : 1988 - Durée : 1988

 

Piège de cristal : photoLe livreur pétera trois fois

 

Certains rôles forgent non seulement une carrière, mais l'aura tout entière d'un comédien, et ce jusqu'à la fin de sa carrière. Ce n'est pas un hasard si jusqu'à aujourd'hui, Bruce Willis a incarné à intervalle régulier des simili-justiciers, de lointains descendants du cowboy originel, mâtinés d'une rouerie distante, qui aura collée à l'artiste et coloré son sourire pendant plus de trois décennies. Cette image inextricablement liée à Willis provient de la naissance, et du triomphe, d'un personnage : John McClane, policier ayant le bon goût d'être toujours au mauvais endroit, au mauvais moment.

Alors que Schwarzenegger et autres Stallone ont imposé l'image d'un héros aux airs de surhomme, valeureux, inoxydable et à l'anatomie plus proche d'une machine-outil que d'un corps humain, John McClane va mettre à bas cette esthétique. C'est un héros malgré lui, qui râle, refuse le conflit, et plus que tout, cherche à survivre, si possible en sauvant les siens, mais ne se préoccupe jamais d'héroïsme ou de transmission de quelques valeurs que ce soit. Ses premiers et seuls affects sont humains, et comme peuvent l'être d'habitude des personnages caractérisés comme antagonistes, il est sujet aux passions tristes, à la colère, l'ironie, le sarcasme ou la dissimulation.

 

Une journée en enfer - Die hard 3 : photoLe jeu des mille euros, mais avec plus d'enjeux

 

À lui seul, Piège de cristal ringardise toute la concurrence, renouvelle la représentation du corps dans le cinéma d'action, imposant au passage son interprète comme une star. Au fil de la saga et au moins jusqu'à son troisième opus, John évoluera, et Willis se prêtera bien volontiers à ses transformations, qui permettront aussi de transformer et de nuancer le statut de l'acteur au fil des années. Impossible, en redécouvrant aujourd'hui la première heure d'Une Journée en enfer, de ne pas y voir en creux le portrait trop humain d'une légende blasée au point de s'auto-détruire, reprenant petit à petit goût à la vie, et à son art.

Il est à noter que le rayonnement de ce nouveau héros est tel, qu'il apparaît pour ainsi dire de manière chimiquement pure, gouailleur dans Le dernier samaritain de Tony Scott, écrit par Shane Black. Long-métrage tout à fait extérieur à la franchise Die Hard, ce dernier n'en met pas moins en scène un perdant magnifique dont on se dit qu'il est le chaînon manquant rêvé entre 58 minutes pour vivre et le troisième opus signé John McTiernan.

HUDSON HAWK

Sortie : 1991 - Durée : 1991

Bruce Willis : photo, Hudson Hawk, gentleman cambrioleurComment ça, le décorateur est alcoolique ?

 

Quand démarrent les années 90, Bruce Willis est remonté à bloc, bien parti pour écrire son nom en lettres de feu dans le ciel d'Hollywood, le deuxième épisode de la saga Die Hard vient de cartonner, Allô maman ici bébé, dont il assure le doublage enfantin réjouit un public familial. Tout le monde adore Bruce et lui a une envie irrépressible d'offrir au monde son projet de coeur. Au moins autant que la comédie, l'artiste aime le blues, qu'il chante et dont il a déjà sorti un album. Album dont une chanson lui a inspiré cette idée d'un gentleman cambrioleur.

C'est tout naturellement qu'il se tourne vers le scénariste qui a accouché entre autres de John McClane, Steven E. de Souza, pour l'aider à développer ce récit, auquel il veut injecter le plus de folie possible. Il va progressivement prendre le contrôle de toute l'entreprise ou presque, quand bien même, en cours de tournage, le studio rappellera le scénariste à la rescousse pour qu'il tente de calmer un peu l'atmosphère azimutée de l'ensemble. Mais rien n'y fera, le résultat, spectaculaire bide au box-office (à peine 17 millions de dollars récoltés sur le sol américain pour un budget de 70), se fait atomiser par une presse qui moque largement l'étrangeté du métrage comme de la prestation de Willis.

Et si Hudson Hawk, gentleman cambrioleur est bien un objet inabouti, plus bordélique qu'un mariage de pieuvres cocaïnomanes, il est bien difficile de ne pas trouver du charme à l'entreprise. Tout d'abord parce que ce héros décalé est véritablement le seul de ses personnages qu'on puisse tout à fait mettre au crédit du comédien. C'est ainsi son esprit foutraque, mi-amuseur, mi-charmeur, bourré de second degré et d'envies de cinoche parfois contradictoire, qui nous est offert, avec une sincérité indéniable. D'où ce barnum absurde, qui ne choisit jamais entre Jamesbonderie, parodie et franche légèreté. Et si la pirouette a viré à la cascade ratée, son ambition souriante demeure palpable aujourd'hui encore.

la mort vous va si bien

Sortie : 1992 - Durée : 1h44

 

La Mort vous va si bien : Photo Goldie Hawn, Bruce WillisBruce Willis, le vrai héros du film

 

C'est l'un des grands films oubliés dans les carrières de Robert Zemeckis, Meryl Streep, Goldie Hawn et Bruce Willis - probablement parce que lesdites carrières débordent de films mémorables. Comédie grinçante et intemporelle, La mort vous va si bien raconte la quête de vie et beauté éternelles de deux femmes complètement folles et monstrueuses, sur fond de Hollywood dégénéré, où Elvis, Marilyn et James Dean ont tous pris un diabolique élixir de jeunesse. Mix parfait et parfaitement hilarant entre un épisode des Contes de la crypte et la screwball comédie, c'est un sommet d'écriture et de mise en scène, techniquement fantastique (Oscar des meilleurs effets visuels).

Même pas au sommet de sa popularité, qui va grandir encore plus dans les années 90, Bruce Willis trouvait là l'un de ses premiers grands rôles à contre-emploi : un chirurgien esthétique loser, qui devient malgré lui la victime collatérale d'une guerre entre deux femmes rongées par le narcissisme. Au centre de cette farce et fable résolument féminine, Bruce Willis passe son temps à être trimballé par les deux sorcières modernes, pour être humilié, tyrannisé et utilisé.

Impossible d'oublier la scène où il pousse l'affreuse Madeline Ashton dans les escaliers, avant de hurler comme un enfant en la voyant se relever, la tête littéralement à l'envers. Seule personne à peu près saine d'esprit dans ce délire, c'est finalement lui le grand héros, jusqu'au grand final où il essaie d'échapper à ces furies, les bretelles accrochées à une gouttière au milieu du château des enfers. Et entre les immenses Meryl Streep et Goldie Hawn, qui ont les partitions les plus extrêmes et joyeuses, Bruce Willis s'en sort à merveille.

pulp fiction

Sortie : 1994 - Durée : 2h29

 

Pulp Fiction : Photo Bruce WillisUn cogneur taiseux loin de John McClane

 

C’est peut-être le rôle le plus célèbre de l’acteur derrière son incontournable John McClane des Die Hard. En 1994, Bruce Willis est sur une pente dangereusement glissante après plusieurs échecs commerciaux, voire critiques, avec Color of Night, Le Bûcher des vanités ou Hudson Hawk dont on parle au-dessus. Il prend alors le risque d’accepter de jouer dans Pulp Fiction, film à petit budget d’un jeune cinéaste encore méconnu et dont c’est la deuxième réalisation : Quentin Tarantino.

Et le choix sera payant pour Bruce Willis, puisqu’outre la Palme d’or reçu par le film et les millions qu'il touchera grâce aux recettes du box-office, sa popularité va se relancer grâce à son rôle. Même s’il a été un peu effacé par le duo John Travolta-Samuel L. Jackson, l’acteur offre une performance éblouissante, et assez inédite dans sa carrière, dans la peau de Butch Coolidge. Loin de son John McClane bavard, Bruce Willis incarne ici un boxeur quasi-mutique en pleine fuite, cherchant à tout prix à se faire discret pour s’enfuir avec sa compagne et échapper à la violence qui a failli avoir raison de lui.

Un rôle à deux niveaux, permettant à l’acteur d’explorer à la fois la brutalité de son personnage et la douceur enfouie derrière ses muscles. En résulte une prestation iconique jonglant entre un déchainement de violence (le sabre évidemment), de tendresse (ses scènes avec Maria de Medeiros), de quasi-séduction (le taxi) et d’humour (l’agacement autour de sa montre). Une façon parfaite pour Bruce Willis de montrer l’étendue de son talent et de figurer pour l’éternité au casting d’un des films les plus cultes de ces trente dernières années (et du cinéma tout court).

 

l'armée des 12 singes

Sortie : 1995 - Durée : 2h10

 

L'Armée des 12 singes : photo, Bruce Willis, Brad PittBruce Willis et Brad Pitt, deux folies opposées

 

Bien avant la pandémie de Covid-19 et les multiples recherches de vaccins pour stopper le coronavirus, Bruce Willis a lui aussi tenté de trouver un remède à un virus mortel. Dans L'Armée des 12 singes du réalisateur Terry Gilliam, l’acteur incarne James Cole, un prisonnier envoyé dans le passé par des scientifiques pour tenter de comprendre l’origine de ce fameux virus, et ainsi, espérer sauver l’humanité.

L’armée des 12 singes est la première incursion de Bruce Willis dans la science-fiction, et c’était peut-être la meilleure manière pour lui de poursuivre son travail effectué sur Pulp Fiction. Avec son allure d’homme « fort et dangereux, mais aussi vulnérable », comme l’a décrit Terry Gilliam lui-même, Bruce Willis livre probablement la meilleure performance de sa carrière.

Car derrière sa carapace de gros dur, son personnage dissimule aussi une vraie fragilité. Hanté par une vision obsédante de son enfance qui se révélera primordiale pour le récit, James Cole est au bord de la folie, complètement perdu, pourtant Bruce Willis ne cède jamais aux sirènes de l’exubérance délirante. Au contraire, il parvient à explorer les failles de son personnage désorienté et plein de doutes grâce à un jeu plus ramassé et intériorisé, transmettant les meurtrissures de son âme à travers un simple regard ou son visage fermé. Mystérieux, tragique et bouleversant, Bruce Willis sonne le monde.

Le Cinquième Elément

Sortie : 1997 - Durée : 2h06

 

Le Cinquième Elément : photo, Bruce WillisGros muscles, mais coeur tendre

 

Avec ses cheveux blond platine, son bomber kaki et son marcel orange fluo, Bruce Willis a signé avec Le Cinquième Élément l’un de ses rôles les plus mémorables. Si à la sortie du film en 1997, l’acteur est déjà identifié comme un monsieur muscle, son rôle de Korben Dallas confirme son statut de sauveur du monde et affirme son engouement pour les films de science-fiction, deux ans après L’Armée des 12 singes et un an avant Armageddon.

Aux côtés de Milla Jovovich et de Chris Tucker, qui ont également livré des interprétations iconiques, Bruce Willis joue un chauffeur de taxi volant embarqué dans une aventure remplie d’extraterrestres. Si Le Cinquième Élément est devenu culte grâce à ses décors de science-fiction et ses costumes signés Jean-Paul Gaultier, la performance de Bruce Willis a également joué dans la reconnaissance du film.

Avec son casting majoritairement américain, le film français, truffé de clins d’œil au genre, est désormais l’un des films de science-fiction les plus appréciés du public et même une référence cinéphile pour beaucoup de spectateurs. Malgré son humour décalé et ses séquences dignes d'un film de David Lynch, Le Cinquième Élément n'a pas empêché Bruce Willis de livrer sa dose habituelle de cascades et de répliques emblématiques, comme quand il répond à un policier lui demandant s'il est humain : "Négatif, je suis une mite en pull-over".

armageddon

Sortie : 1998 - Durée : 2h28

 

Armageddon : Photo Bruce Willis, Ben AffleckAstronaute un jour, astronaute toujours

 

Y’a pas à dire : Michael Bay sait iconiser ses acteurs ! Du haut de sa plateforme pétrolière, avec un ciel orangé à perte de vue, Harry Stamper joue au golf en visant des militants de Greenpeace venus lui chercher des noises. Par cette simple séquence, le réalisateur d’Armageddon fait de son héros un modèle de self-made-man charismatique, qui s’avère en plus être un père célibataire. On en vient presque à lui pardonner sa pensée foncièrement conservatrice, surtout lorsqu’il pourchasse au fusil à pompe celui qui ose partager le lit de sa fille.

John McClane était déjà l’exemple parfait du citoyen lambda plongé au milieu d’un contexte extraordinaire, et Armageddon pousse cette logique dans ses retranchements en propulsant des foreurs dans l’espace afin de sauver le monde d’un astéroïde infernal. De cette façon, Bay impose Bruce Willis en homme du peuple, en héros de tous les jours immédiatement sympathique.

Pas étonnant que le cinéaste se soit amusé à coller à Mark Wahlberg le même type de caractérisation pour son personnage dans Transformers : L'Age de l’extinction. Pour autant, le sacrifice ultime de Stamper dans le dernier acte d'Armageddon fait toute la différence, et a fini d’asseoir Willis en légende du cinéma d’action.

sixième sens

Sortie : 1999 - Durée : 1h47

 

Sixième Sens : photo, Bruce Willis, Haley Joel Osment"Je vois des acteurs qui sont bons"

 

Parfois, les grands rôles sont involontaires. En 1997, Bruce Willis, alors encore très populaire, participe en tant que comédien et producteur à la comédie romantique Broadway Brawler. Il joue un joueur de hockey à la retraite. Le film est réalisé par Lee Grant, actrice passée à la mise en scène, le budget est de 28 millions de dollars... Bref, tous les feux sont au vert.

Sauf que le tournage se passe très mal et Willis vire la réalisatrice, son producteur et son chef opérateur après 20 jours. Le cinéaste Dennis Dugan tente de reprendre les rênes du projet, en vain. Il est finalement abandonné. Cinergi (le studio) et Disney (le distributeur) ont perdu 15 millions de dollars dans l’affaire, si bien que Mickey menace de poursuivre John McClane en justice.

Mais Joe Roth, alors grand patron, préfère convenir d’un arrangement. Il n’a pas envie de se brouiller définitivement avec l’une des plus grandes vedettes du moment. Il lui propose donc de faire trois films pour la firme, avec un salaire réduit. C’est une idée brillante. Car ces trois films sont Armageddon, qui profite de sa présence pour défaire son concurrent direct Deep Impact en 1998, Sale Môme, un film aujourd’hui assez méconnu, mais relativement rentable en 2000, et enfin Sixième Sens en 1999.

 

Sixième sens : Photo Haley Joel Osment, Bruce WillisGhost walker

 

Le long-métrage de M. Night Shyamalan doit beaucoup à la présence de l’acteur, qu’il a pu se permettre grâce aux arrangements de Joe Roth. L’action star n’a alors plus à prouver qu’elle maîtrise le registre de l’intime, mais sa performance est remarquable de retenue, surtout quand on sait qu’il doit s’efforcer de ne pas trahir l’un des twists les plus mémorables de la carrière de son auteur.

Particulièrement en phase avec son jeune collègue Haley Joel Osment, il joue à la fois le psy empathique et (attention, spoiler) un esprit tourmenté, dissimulant à lui-même son véritable état. Un rôle extrêmement complexe, qui lui vaut une nouvelle reconnaissance critique et qui aurait dû lui valoir une nomination aux Oscars, aux côtés de Osment et Toni Collette.

C’est aussi la plus juteuse des conséquences de l’affaire Broadway Brawler. Financé à hauteur d’à peine 40 millions de dollars, Sixième sens bat même Armageddon et ses 140 millions de budget pour devenir le sixième plus gros succès de tous les temps au box-office mondial (à l'époque et hors inflation). Et ce grâce à la combinaison d’un bon scénario et du talent de Bruce Willis.

incassable

Sortie : 2000 - Durée : 1h46

 

Incassable : Photo Bruce WillisImperturbable

 

Personne n'aurait pu le prédire, mais David Dunn est, avec John McClane, l'autre grand rôle de la carrière de Bruce Willis. Étalées sur presque 20 ans dans sa filmographie, les aventures de ce faux ordinary man ont commencé en 2000 dans Incassable, et se sont terminées en 2019 dans Glass, avec une apparition surprise à la fin de Split en 2017.

À l'aube de l'an 2000, nourris par le succès phénoménal de Sixième sens, l'acteur et le réalisateur se réunissaient pour un grand film noir et mélancolique, dont le vrai twist est finalement bien plus grand et fort que ceux du Village et compagnie. C'était la même année que X-Men, c'était avant Batman Begins, Iron Man et les Avengers, et déjà, Shyamalan déconstruisait la figure du super-héros avec une intelligence folle. Ancrée dans la plus brute et pluvieuse des réalités, cette origin story déchirante racontait tout le genre : l'éveil, l'émerveillement, la peur, l'horreur, la renaissance, et la responsabilité.

Mais Incassable a surtout retourné la tête et brisé le cœur dans son approche magnifique du duel entre le bien et le mal, avec la confrontation entre l'indestructible David Dunn et le fragile Elijah Price, deux facettes de la même pièce. Impossible d'oublier la fin d'Incassable, terrible et magnifique, où tout se joue dans un simple champ-contrechamp entre les deux (sur)hommes, au rythme du thème de James Newton Howard. Le moment où Elijah avoue enfin ce qu'il a dû faire pour commencer à exister, est aussi le moment où David comprend ce qu'il doit être dans ce monde. Le point final vertigineux d'un très grand film, et l'un des meilleurs dans la carrière de Bruce Willis.

looper

Sortie : 2012 - Durée : 1h50

 

Looper : photo, Joseph Gordon-LevittMiroir, mon beau miroir

 

Au début des années 2010, la carrière de Bruce Willis commence déjà à sentir le gaz, mais Rian Johnson lui a offert le plus beau des cadeaux avec Looper. À vrai dire, ce film de science-fiction autour du voyage dans le temps peut aujourd’hui être perçu comme le meilleur chant du cygne possible.

Au-delà de son postulat de base qui rappelle forcément L’Armée des 12 singes, Looper est tout entier dédié au visage de son acteur, à tel point que Joseph Gordon-Levitt se retrouve bardé de prothèses pour épouser les traits de son “lui” plus âgé. Par cette réflexion sur le poids du temps, Johnson immortalise l’acteur de Die Hard au travers d'un miroir déformant, d’un masque mortuaire en accord avec les thématiques du long-métrage. En voulant absolument bouleverser le sombre futur qui l’attend, Joe est prêt à laisser derrière lui une pelletée de cadavres.

L’idée est simple, mais belle : à force d’anticiper l’avenir, on finit par le provoquer. Perdu dans cette quête de vengeance qui ne fait que créer un cercle vicieux (l’un des motifs du film d’ailleurs), Joe devient l’ombre de lui-même. Bruce Willis surprend dans Looper par sa manière de détourner son image de héros positif et sympathique. Johnson fait de son visage une toile fascinante, où l’on perçoit toute sa violence retenue et la mélancolie dans son regard, capté par de très jolis gros plans. Une performance trop souvent sous-estimée, au même titre que le film d'ailleurs.

Tout savoir sur Bruce Willis

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commentaires
Luci1
05/03/2023 à 22:21

INCASSABLE : Le meilleur film de super héros de l'histoire du cinéma.
ARMAGEDDON : Le pire film de tous les temps (Sérieux ! Je hais ce film !)
Et les 2 sont avec Bruce Willis ... va comprendre. En tout cas, ce grand acteur laissera sa trace dans l'histoire du 7ème art !

Et re ben alors
05/03/2023 à 01:38

Et puis Bandits, un chef d'oeuvre!

Ben alors
05/03/2023 à 01:38

Mais vous avez oublié (du moins dans la liste) l'excellent Mon voisin le tueur!

Ethan
04/03/2023 à 23:48

L.A Rush son dernier grand film super marrant
vraiment à conseiller

Marvelleux
04/03/2023 à 21:29

Die Hard 4, sous côté !!!

Nono45
04/03/2023 à 19:27

Piège en eaux troubles, je le revois souvent. Un bon polar des familles. Sujet original, les patrouilles navales, et une excellente poursuite en bagnole au programme. Cerise sur le gâteau : magnifique porté de casquette de Bruce. Et Color of Night en plaisir coupable, mais chut.

Pat Rick
03/04/2022 à 12:32

Même si la plupart de ses derniers films sont nazes, il va nous manquer.

et oh bon hein ça va
02/04/2022 à 23:14

Tout comme @hasgarn !

Rakis
02/04/2022 à 20:44

Merci pour cet article qui met effectivement la plupart des rôles de Bruce que je préfère (même si dans la série Die Hard je préfère le 4 au 3). Mais Boire et Déboires et Le Bûcher des Vanités quand même...

Yaeck
02/04/2022 à 19:54

Merci pour cet article qui me pousse à voir ou revoir certains des films de Mr Willis.
Ce fut le cas ce matin avec 6ème Sens , que je n'avais jamais vu ( et oui !) : même en connaissant le truc, le métrage ne perd rien de sa superbe. Le trio d'acteurs est formidable, avec pour moi une légère préférence pour Toni Colette, que je trouve magnifique et touchante.
Demain ce sera 'La Mort vous va si Bien' que je n'ai pas vu depuis des millénaires et peut-être ce fameux Looper dont j'ai entendu autant de bien que de mal....à moi de me forger mon propre avis...
et me faire la trilogie 'Incassble' aussi ce serait pas mal...Quand aux Die Hard je les connais par cœur...

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