The Flash : il manque ce personnage dans le film, et c'est dommage

The Flash d'Andy Muschietti cumule les invités surprises futiles, il manque cependant le seul caméo logique pour le film. Explications de cette absence décevante.

Attention, Spoilers !

Ce n'est plus un secret, le carnage The Flash a traversé une production des enfers devenue un cas d'école à Hollywood. Il ressort donc du film l'image d'un projet malade et difforme, dont on sent les pièces rapportées, notamment avec cet enchaînement d'apparitions de héros célébrant la richesse passée de l'univers DC. Pourtant, parmi ce florilège de personnages iconiques dans une imitation de l'effet Spider-Man : No Way Home, il manque le super-héros le plus logique à cette aventure multiverselle dédiée à Barry Allen.

En effet, puisque le Flash d'Ezra Miller remonte le temps pour atterrir dans une version différente de son passé, il y avait là l'occasion de croiser les clins d'œil aux autres adaptations du personnage. Ainsi, au milieu de deux caméos de Superman (l'un de Christopher Reeve, l'autre de Nicolas Cage en référence à un projet avorté), le Flash incarné par Grant Gustin dans la série Flash aurait fait sens.

le point flash

Le super-héros sprinter a connu plusieurs adaptations avant de débarquer dans le Snyderverse en 2016 et Batman v Superman : L’Aube de la justice. S'il est passé par de très nombreux films d'animation, il a surtout eu sa propre série d'une saison en 1990, John Wesley Shipp étant dans le costume rouge. Avec la série Flash de 2014 de la chaîne The CW, l'acteur va revenir pour interpréter plusieurs personnages, dont Jay Garrick (le Flash au casque métallique de l'âge d'or des comics). Dans ce programme, Grant Gustin est le Barry Allen-Flash principal. Et ce héros, il va l'incarner pendant neuf saisons, dont l'épisode final est sorti le 24 mai 2023.

Au cours de la série, Flash a affronté quasiment tous les vilains du personnage, et grandement développé sa mythologie. Si la série n'est clairement pas toujours au point techniquement, de nombreux effets spéciaux méritant plus qu'un budget de télévision, elle reste tout de même ambitieuse dans ses idées. Et de s'être terminée peu de temps avant la sortie de The Flash, cela rendait la série idéale pour quelques références-hommages dans le film de Muschietti.

La dernière image moche, mais émouvante de la série

2 flash 2 furious

Il faut savoir que les Barry Allen de Grant Gustin et d'Ezra Miller se sont déjà rencontrés. Dans la huitième saison (en 2020) de Flash, les deux Éclairs Rouges se font face dans une collision des médias réjouissante dans l'arc Crisis on Infinite Earths. Au cours de ce crossover, les séries du Arrowverse (auquel appartient Flash, Arrow, Supergirl, etc.) vont même convoquer plusieurs adaptations de l'univers des comics. On retrouvait ainsi Tom Welling en Clark Kent et Erica Durance en Lois Lane de Smallville, Brandon Routh en Superman de Superman Returns et Burt Ward en Dick Grayson/Robin de Batman des années 60. C'était donc un The Flash avant l'heure.

Dans une autre réalité, cette scène a lieu dans le film

Ainsi, l'idée que tous les films et séries estampillées DC pouvaient se rencontrer est donc déjà instaurée, créant même une attente dès lors que cette rencontre a lieu. Verrons-nous le Flash de la série au cinéma ? En rêvant même un peu, Grant Gustin aurait pu incarner le Barry Allen de la réalité réécrite par le voyage dans le temps du Flash d'Ezra Miller. Alors pourquoi le jogger en rouge de la série n'apparaît-il pas dans le film ? Andy Muschietti a répondu à cette question pour Nerdist après une projection en avant-première de The Flash il y a quelques semaines :

"Bien sûr, comme je l'ai déjà mentionné, la liste des caméos était absolument énorme. Donc on a évidemment joué avec l'idée d'incorporer les personnages des séries DC, mais nous avons dû faire des choix."

Old but gold

Des caméos à d'autres œuvres en dehors de l'univers de Flash ont donc été préférés à celui qui avait le plus de sens (ce qui démontre bien l'intelligence du projet). Cependant, on peut quand même noter une apparition de Jay Garrick, incarné par Teddy Sears, durant le final sous forme de danse des boules de Noël du Multivers de The Flash. L'ironie veut que l'acteur ait bien interprété le personnage dans la saison 2 de Flash, à une petite subtilité près. En effet, il était en réalité le vilain Zoom, usurpateur de l'identité de Jay Garrick (joué par John Wesley Shipp) et le vidant de ses pouvoirs. La symbolique de ce choix d'acteur peut donc prêter à sourire jaune quand on constate le traitement de l'univers DC fait par le long-métrage.

Il est toujours vain – mais amusant – de réécrire un film pour le façonner à l'image de son fantasme. Néanmoins, tout était là pour que The Flash soit le parangon du crossover interdimensionnel de l'univers DC, en plus d'être un bel adieu à l'interprétation de l'Homme le Plus Rapide du Monde par Grant Gustin. Mais peut-être qu'au vu du massacre du projet avec Ezra Miller, il est finalement préférable que Flash soit maître de sa conclusion, laissant un souvenir non souillé à ses fans.