The Flash : critique du DC carnage

Geoffrey Crété | 14 juin 2023 - MAJ : 17/06/2023 11:01
Geoffrey Crété | 14 juin 2023 - MAJ : 17/06/2023 11:01

Après un cauchemar de presque 10 ans, le film The Flash est "enfin" arrivé au cinéma, en 2023. Après ses apparitions dans Batman v Superman et Suicide Squad, et surtout le désastre Justice League et le Snyder Cut, Ezra Miller reprend son rôle de super-héros DC dans un premier film solo qui marque aussi la fin d'une époque. Shazam 2 a été un flop au box-office, Henry Cavill (Superman) et Gal Gadot (Wonder Woman) ne reviendront pas, et Aquaman 2 (sortie en décembre 2023) ressemble à la fin des fins. Mais avant ça, The Flash, réalisé par Andy Muschietti (Ça, Mama) est un ratage fascinant.

Notre classement des films DC, du pire au meilleur.

DC the end

C'est bientôt la fin des films de super-héros, apparemment. Mais c'est "bientôt" depuis environ 10 ans, quand Spielberg a commencé à parier sur la fin d'un cycle, comme à l'époque des westerns qui se sont écroulés après avoir été inarrêtables. Depuis que Black Adam, Shazam 2 et Ant-Man 3 se sont ramassés au box-office en l'espace de quelques mois, l'horizon semble de moins en moins lointain. Sauf si tout ça n'est qu'un passage à vide, et que nos arrières-arrières-petits-enfants ont la chance d'être bercés par Avengers 95 : Partie 1 - Alinéa 3 / X-Men Mania.

 

 

 

The Flash viendra t-il prouver que tout va pour le mieux ? A priori, non. Avec son développement chaotique (le film a été annoncé en 2014, devait sortir en 2018, et a changé au moins trois fois de réalisateur) et son arrivée dans un univers DC en ruines, le blockbuster à 200 millions tombe tout sauf à pic. Mais c'est peut-être aussi son joker : The Flash semble accepter voire célébrer la fin potentielle des super-héros dans une course contre la montre perdue d'avance, qui se transforme en fête foraine mi-amusante mi-minable.

Dans cette vague adaptation des comics Flashpoint de Geoff Johns, il s'agit certes de sauver maman Allen dans une énième variation de Retour vers le futur, avec un double Barry Allen (l'un doit découvrir ses pouvoirs et l'autre, les récupérer), un Batman et une Supergirl réunis pour l'apocalypse. Mais au fond, il faut surtout assister aux morts et renaissances des super-héros, et regarder la méga-collision des univers, des nostalgies, des rêves et des désespoirs. C'en serait presque beau et malin si le film n'était pas aussi bancal, insipide et finalement incompréhensible.

 

The Flash : The Flash absence personnageFlash info : c'est mauvais

 

BATMANutention

Au moins, Warner Bros. n'a pas menti sur l'importance de Batman, placé au centre de la promo. Le retour de Michael Keaton (et dans une moindre mesure, celui de Ben Affleck) est un argument de vente, mais le Batman de Tim Burton a bel et bien un rôle central dans The Flash. Tant mieux pour les fans mais tant pis pour le film, qui ne sait pas quoi en faire.

Après un démarrage trop bavard mais très carré, qui laissait espérer un film ultra-classique mais pas forcément mauvais, Batman arrive tel le messie pour booster The Flash. Avec lui, une équipe à la Justice League se reforme, le public mouille son slip, et nul doute que les producteurs rêvaient d'un effet à la Spider-Man : No Way Home. En réalité, le récit commence à sérieusement patiner dès que ce Bruce Wayne arrive. Coincé entre sa stature de héros et son temps de présence limité, l'homme chauve-souris devient un simple chef scout pour les deux Flash. Son arc se résume à trois répliques et ses exploits, à quelques scènes d'action d'une banalité effarante. Sa présence est surtout réduite à sa Bat-quincaillerie, bien utile pour l'histoire.

Inutile de dire que Michael Keaton est aussi investi que si c'était une pub pour un Happy Meal Batman, sachant qu'il est aidé dans sa léthargie par une écriture difficile à commenter – pas simple de parler du vide.

 

The Flash : photoBatman : le déni

 

SUPERgrave

Batman peut néanmoins remercier Supergirl, meilleure diversion possible puisque c'est l'un des pires aspects du film. La pauvre Sasha Calle ne peut rien en faire, puisqu'elle n'a rien à faire. Entre ses cinq répliques, censées expliquer pourquoi elle reste là et s'énerve, la super-héroïne se transforme en chewing-gum numérique incrusté à la va-vite sur des décors génériques. Oui, The Flash est visuellement immonde, particulièrement avec Supergirl mais pas d'inquiétude, tout le monde a droit à son lifting CGI digne des années 2000 dans le climax.

Supergirl est le symptôme d'un film qui brandit des jouets sans savoir quoi en faire, comme en témoigne son rôle risible dans la bataille finale. D'autant que ressortir la carte Supergirl pour en faire ça en 2023, après le désastre du film de 1984 qui a freiné les super-héroïnes au cinéma, c'est soit irresponsable soit machiavélique.

 

The Flash : photo Michael Shannon pas fan de Star WarsMichael : pourquoi ?

 

Derrière Ezra Miller, qui pourrait se mesurer à Zachary Levi/Shazam dans un concours de teckel shooté au sucre (copyright Antoine Desrues, cf la critique de Shazam 2), rien n'existe. Ni Batman, ni Supergirl, et encore moins Iris West, Henry Allen, Alfred Pennyworth, Zod et les autres invités "surprise". Même Barry Allen semble lui-même figurant dans ce cirque où tous les véritables enjeux (retrouver ses pouvoirs, maîtriser ses pouvoirs, convaincre tel personnage de rejoindre la bataille) sont réglés en deux temps trois mouvements.

Tout le monde semble là par obligation, un peu comme à l'enterrement d'un vieil oncle dont on avait oublié le prénom. Et ce ne sont pas les caméos moins attendus qui vont faire passer cette impression de profonde tristesse.

 

The Flash : photo, Ezra Miller, Sasha CalleJoli cet épisode de Charmed

 

fétishit

The Flash passe un cap dans le fléau du fan service pour atteindre un autre stade de la mutation : celui du film-fétichisme, qui ferait presque passer Spider-Man : No Way Home pour Les Sept samouraïs. Ici, on filme mieux la Batmobile (mieux éclairée, plus iconisée) que Supergirl. On replace le Bat-signal dans le ciel comme si c'était un fond d'écran. On ramène, ressuscite et recréé des personnages pour quelques plans, comme si c'était une étagère de Funko Pop (logique, puisque c'est tout aussi laid que les Funko Pop).

On se mesure à ses modèles sans chercher à éviter la comparaison, et encore moins en essayant de les égaler. L'hommage est réduit au néant de la citation, de l'apparition, du shoot de sucre. On rappelle le grand méchant Zod pour rejouer (en beaucoup moins bien) Man of Steel dans un décor de bac à sable effroyablement plat et anti-cinématographique. On réutilise piétine les thèmes de John Williams (Superman) et Danny Elfman (Batman), pour rajouter au brouhaha. On met sur un même plan ce qui a existé et ce qui a été fantasmé, ce qui est et ce qui n'est plus, comme si plus rien n'avait de sens.

Peut-être parce que c'est ça, au fond, l'objectif : débrancher de force les cerveaux, et jouer uniquement sur les sentiments primaires, comme le réflexe de Pavlov (une apparition = un morceau de sucre = une satisfaction = encore svp).

 

The Flash : photo, Michael KeatonBatman < Uber

 

Nul doute que dans une réalité alternative où tout est possible, le studio aurait convoqué encore plus de personnages et écrasé absolument toutes les particularités (les époques, les visions, les visages), afin de créer une parfaite armée. Et de toute évidence, certains caméos ont été coupés lors de la post-production compliquée du film.

La guerre des mondes vendue sur l'affiche devient finalement une zombification des univers, traduite par un abominable lissage numérique. C'est parfois proche d'un cauchemar type profanateurs de sépulture, qui déshumanise tout le monde, comme dans un musée des horreurs. Rien ne vieillit, rien ne vit.

 

The Flash : photo, Ezra MillerNB : l'humour du film, c'est non

 

auto-dc-truction

Mais c'est finalement ce Rubik's cube de l'angoisse qui rend The Flash si étrange et incompréhensible. Non seulement l'entreprise est douteuse, mais elle n'est même pas assumée et exploitée à fond. En plus de paresseusement recycler quantités d'idées et scènes vues milles fois (expliquer le multivers et le voyage dans le temps, oui, mais avec des sphaghettis), le scénario certainement écrit par 72 mains perd le contrôle de son bout d'univers. Plus le film avance, et plus il semble se noyer dans son propre chaos post-Snyder Cut.

 

Photo Ezra MillerSnyder Scud

 

The Flash s'accroche néanmoins à une chose, avec la force d'un mort-vivant : l'illusion que tout va bien, que le soleil se lèvera demain et qu'il y aura encore quelqu'un pour le voir. Alors que tout le monde attendait The Flash comme un reboot facile et évident de l'univers (surtout avec la fin d'un chapitre officialisée par l'arrivée de James Gunn et Peter Safran à la tête de DC Studios), le film refuse de s'arrêter.

Au lieu de déposer les armes, faire un digne discours d'adieu et lâcher le micro, il rouvre une porte et refait des blagues. Peu importe si ces deux blagues sont désespérées, et ressemblent à des aveux d'échec (sur la suite, sur les personnages, sur DC). Mon royaume pour un rire ou même un sourire, tant que ça repousse l'échéance de l'évidence : la fête est finie, la maison est en train de cramer. "It's fine".

 

The Flash : Affiche fr

Résumé

Un long, lent et laid désastre à observer au ralenti, comme quelqu'un qui tombe dans les escaliers pendant 2h24. Et un objet de pop culture vertigineux, qui semble raconter voire célébrer le chaos de l'industrie des super-héros dans une espèce de fête foraine kamikaze.

Autre avis Antoine Desrues
Le serpent super-héroïque se mord tellement la queue qu'il se contente de dévitaliser les icônes d'antan et les restes d'un univers étendu à la dérive. The Flash semble signer à lui seul la fin d'un genre qui n'a plus rien à raconter, si ce n'est en embrassant l'intertextualité la plus putassière et vide. Et puis que c'est moche !
Autre avis Mathieu Jaborska
La pitoyable scène post-générique résume parfaitement le statut de The Flash : le stade terminal d'un genre qui se cannibalise lui-même jusqu'à ne plus ressembler qu'à un collage approximatif et hideux de fétiches numériques, de plus en plus désincarnés au fil des reshoots et autres réécritures. Tu parles d'une renaissance.
Autre avis Alexandre Janowiak
The Flash est un désastre égrotant, totalement perdu dans l'espace-temps super-héroïque, incapable de distinguer ce qu'il est, veut être et devrait être. Dans un monde parfait, ce film a été annulé à cause des actes d'Ezra Miller et DC s'en porte mieux. Manque de pot, ce n'est pas le nôtre.
Autre avis Arnold Petit
Comme la parfaite analogie d'une industrie super-héroïque qui court à sa perte, mais encore plus vite, The Flash n'a absolument aucun intérêt, si ce n'est celui d'enterrer le DCEU et tous les rêves des fans de DC de la façon la plus aberrante et immonde qui soit.
Autre avis Déborah Lechner
Si The Flash avait eu un peu plus de courage et un peu moins d'Ezra Miller, peut-être qu'il aurait pu conjurer le mauvais sort. Malheureusement, ce film indigeste n'existe que pour entretenir le statu quo et l'inertie de l'univers DC, comme s'il criait au public qu'il ne savait tout simplement pas quoi faire.
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commentaires
Encore-toi
15/09/2023 à 10:40

Le vrai Flash est Grant Gustin dans la série.

ropib
18/08/2023 à 16:00

Les faiblesses du film sont indéniables. Si je n'ai pas été satisfait, j'en garde un meilleur souvenir que ce qu'en dit cet article. Je trouve notamment que cette Supergirl quasi absente réussit à quand-même avoir une certaine personnalité, et on arrive même à être un peu frustré de ne pas plus la voir. Son échec pourrait même être plus utilisé tout en le relativisant avec un peu plus d'efficacité quand-même pour y gagner en héroïsme.
Pour ce qui est de Batman... tant qu'on pervertira ce héro lunaire pour en faire un solaire, ça ne fonctionnera toujours qu'à moitié. Et je ne veux pas savoir comment il est représenté dans les Comics : Batman doit faire peur, ne sortir de l'ombre que par flash. Le trouble d'une quasi schizophrénie du Batma de Keaton n'est pas exploité (mais il aurait pu l'être bien plus dans les films de Burton même), mais franchement oui, au fil de l'eau il est devenu insipide en devenant détective jamesbondesque... il n'a que ses gadgets et permet des raccourcis dans l'intrigue dans le films ? limite c'est devenu canon. Il faut filmer Batman comme un monstre de film de monstre : très très peu, et jamais tout à fait explicitement, toujours par flash. C'est pour moi Hades, gardien qui ramène des malfaisants frappés d'hybris à un Arkham lovecraftien et donc quasi infernal... il ne devrait être un détective que dans la mesure où il suivrait les lignes du destin, assisté de Moires/Parques/Nornes de manière ambivalente (puisqu'elles peuvent guider les âmes perdues hors des tartares). Les gadgets devraient être chargés de symbolique aussi, plutôt que des outils estampillés comme des produits de supermarché, et leur dimension "magique" ne devrait pas être désactivée avec du charabia pseudo-scientifique et une introduction par un Q. J'attends toujours ce Batman à l'écran (et encore une fois, si les comics ne le montrent eux non plus pas vraiment, ça reste une erreur).
Enfin le Flash d'Ezra Miller gagne un peu de profondeur au fil du film, ce qui n'est pas si mal. Là encore la puissance symbolique du personnage, hermétique, n'est pas suffisamment exploitée, tous supports confondus. A la fin la morale proposée est à 2 balles, mais je pense que c'est parce que les productions américaines ne savent pas sortir du manichéisme... au mieux ils réussissent à proposer des résolutions partielles. Ainsi si il y a parfois des problèmes qui n'ont pas de solution, je pense qu'il aurait été possible de proposer surtout qu'il y a parfois des frustrations qui ne sont pas des problèmes, d'un point de vue moral c'est carrément plus signifiant et entraîne potentiellement plus de questionnement chez le spectateur si c'est bien filmé. De toutes façons la multitude de superhéros et ensuite la multitude d'univers, ça n'est pas très compatible avec une approche conservatrice de l'héroïsme et donc un manichéisme : une éthique comprise comme un arbitrage équilibré entre plusieurs dimensions de la morale, à opposer à l'hybris plutôt qu'à la méchanceté, aurait pu être introduite. Qu'aurait pu amener Flash en conclusion de ce film ? il y a bien entendu ces questions évidentes sur l'articulation entre désir et frustration, sur le superhumanisme nietschéen de ne pas se détourner de l'incertitude et de la contingence, sur les orientations des destins (qu'il aurait été possible de représenter sous forme d'intersections de lignes pas forcément droites plutôt que des sphères sensées rester isolées). Mais pour ce qui est de la résolution du paradoxe temporel, j'avoue avoir du mal à m'y retrouver... selon moi Flash ne devrait pas le subir mais l'exploiter avec une relative légèreté souriante et mystérieuse, et ainsi ne jamais se retrouver en situation de punir les "méchants" grâce à des manipulations plus ou moins vicieuses. Au niveau des pouvoirs y a vraiment moyen de mieux représenter la super-vitesse au niveau narratif... c'est quand-même un sacré pouvoir, une préférence envers la manipulation dans une approche non punitive me semble la seule explication au fait que Flash ne détruise pas tous ses ennemis en un clin d’œil. Sa complémentarité avec un Superman apollinien en serait renforcée. La Supergirl pourrait alors être une sorte d'Achille au féminin, immortelle ratée vouée à l'échec mais en pleine lumière, et pouvant revendiquer une supériorité anti-élite, et pour le coup en représentant avec lourdeur un certain manichéisme... sa mort pouvant être "exploitée" par notre "vrai" Flash, le second perdant jusqu'à son identité dans les intersections temporelles par exemple (et qui retrouverait la paix sans jamais réaliser son fantasme, à force de renoncement à la surpuissance de la volonté et au contrôle).

Selon moi la super-héro-fatigue, elle est chez les scénaristes, ou chez les producteurs qui n'aiment pas trop l'idée que cela puisse être relativement intéressant : faire couler de l'eau tiède semblant quand-même office d'optimum indépassable de toute production.

Dorian
07/08/2023 à 18:06

Je suis sorti horrifié de ce film. Même si l'histoire n'est pas trop mauvaise (j'ai même été ému par la scène du supermarché) dans l'ensemble, les effets spéciaux sont tout bonnement catastrophiques. Il est absolument déplorable de sortir un film dans un tel état ! Dépenser autant de millions pour nous laisser des doublures numériques immondes (le passage avec les grosses boules de couleur (!!!) est atroce à regarder) ou des décors vides (le champ de bataille quelle honte !), c'est invraisemblable.
J'ai pourtant apprécié le jeu d'Ezra Miller qui sait se montrer très drôle mais aussi parfois grave avec le même talent. Peut être la seule chose à sauver de ce naufrage bien résumé dans votre critique (que j'ai hélas lu après m'être infligé cette purge).

Chris11
24/07/2023 à 11:59

Le film est très mauvais, ya pas de débat. Juste les 20-30 premières minutes étaient biens, franchement sympas et bien faites (ce sauvetage des bébés est assez ouf dans sa mise en scène).
Et puis ça se pose des questions pseudo existentielles, ça rajoute des trucs qui ne servent à rien, des caméos inutiles et moches, ça fait des blagues pour gamins de 8 ans...

ThisisSparta
24/07/2023 à 09:06

Yoyo Zoulette, mieux vaux un brin critique que d'être un mange tout, à méditer.

Si ce film est une adaptation de "the flashpoint paradox" je conseil au réal de changer de métier de toute urgence, ce qui est drôle c'est qu'a chaque adaptations de da DC, ben c'est la même erreur qui se produit, le da est largement supérieur, et pourtant pas les mêmes moyens, messieurs, posez vous les bonnes questions.

Flashouille
05/07/2023 à 09:50

Assez d'accord avec @Solan
Vu hier à fête du ciné, j'en attendais rien, et du coup agréablement surpris.

Chromatiquement c'est moche, mais le parti-pris de la focalisation de Flash peut justifier certaines déformations (sauf le "chronoball", qui reste aussi crédible qu'un livre en découpages-pliages, mais devient par moments hallucinant en kaléidoscope).

Le film a l'intelligence d'insérer une origine-story alternative marante, au lieu de nous refaire le énième "commencement de superhéros", tout en restant centré sur "notre" Flash.
Ensuite vient progressivement se greffer le cross-over multiversel, que bizarrement j'ai trouvé moins lourdingue et forcé que dans No Way Home (sauf la toute fin, mais c'est juste en clins d’œil donc ça passe).

L’explication "scientifique" du multivers est une grosse facilité pouvant justifier tout et n'importe quoi, donc le fan-service le plus racoleur.
Pourtant ça rejoint les dernières théories sur les modèles quantiques des lignes de temps, avec la rétro-causalité et les "nœuds" d'évènements plus probables.
J'étais justement un train de lire un livre de P. Guillemant et ça recoupe son nouveau modèle, proposé pour combler les lacunes des modèles antérieurs...

Pour en revenir au film, je grinçais des dents au début (la scène de bébés !) mais finalement j'ai plus ri et ressenti davantage d"émotions que devant les derniers Marvel, excepté peut-être Gardians 3, et Dr Strange 2 (qui pour moi est au même niveau, pas en termes de qualité mais de mon implication dans l'histoire).
Flash a des défauts évidents, il est parfois gênant et l'acteur limite insupportable, mais on se laisser emporter par le délire, je trouve...

Solan
05/07/2023 à 08:34

Cas typique de film tellement bashé qu'on en n'attend rien, et qui au final... plaît un peu ? Attention, c'est pas une posture donnée à tout le monde : si Jurassic World 3 m'a quelque peu fait cet effet, Thor 4 en était à des années lumière.
En l'occurrence, y a plein de choses qui ne vont pas dans The Flash. Plein. Et pourtant, je me suis laissé emporter par les personnages, les clins d'oeil ("un peu" appuyés) et la dynamique générale. Le film est bien plus appréciable que les derniers Marvel (j'exempte Doctor Strange 2, où les aspects Evil Dead-esques fonctionnaient, et le dernier Gardiens de la Galaxie, que je n'ai pas vu).
Au final, demeure de cette version de The Flash l'impression que DC voulait imposer le contrepoids à Spiderman, mais que dans ce film malade, ils ont mêlé le premier et troisième épisode. En résulte quelque chose de très foutraque, mais parfois drôle, et assez attachant, à mon propre étonnement.

Guihero
04/07/2023 à 21:13

J'ai rarement été aussi en désaccord 1vec vos avis sur un film.

Certe le film est ultra bancal sur plains de niveaux, scénario, cohérence, intérêt des cameos, fx, rythme.

Mais le bilan est plutôt positif de mon côté, j'ai passé un meilleur moment devant ce film que devant quasi tous les derniers films Marvel hors gardiens 3, c'était bien mieux que je le craignais, j'ai été prit par l'histoire, par le jeu d'ezra Miller que je trouve souvent très bon dans ces rôles et qui incarne flash de très belle manière, l'émotion marche et c'est ce qui me manque le plus dans 90% des derniers blockbusters sortis ces dernières années.

Pas le film du siècle mais bien meilleur que no way home, Strange 2, black Widow et l'étron qu'est antman 3.
Meilleur aussi que ww84, aquaman, justice league ciné, Shazam et autres niaiseries du dceu.

RiffRaff
26/06/2023 à 11:20

Vu et je ne sais que penser. J'ai passé un moment pas désagréable.
Est-ce que les critiques si dures m'avaient préparé à tellement pire ? C'est possible.
Reste que je trouve le film bien plus agréable dans sa gestion de la nostalgie que no way home.
L'histoire se déroule correctement pour arriver à une conclusion un peu maladroite.
Les sfx sont... curieux. Autant le double Barry, présent dans quasi tous les plans du film est très bien géré, on y croit, autant les doublure numériques sont ratées( les bébés, zod, etc.). Perso je passe quand même sur le final, les incrust sont étranges mais vue la situation,ça peut se justifier.
J'ai apprécié le jeu de Keaton, mais peut être que la performance de Bernard Lanneau en vf rattrape le coup.
Bref un des meilleurs moment passé devant un film dcu, bien au dessus de black adam ou shazam 2, ou du justice league canon

picass sensei
25/06/2023 à 20:58

Ce film est vraiment une caricature du multivers de marvel, dommage.
scénario pas top, beaucoup d'incohérences temporelles et scénaristiques.
La question à 1million d'Euros (spoilers) : est-ce qu'ils ont oublié le snyder cut avec le retour en arrière temporel de Flash pour les sauver tous (et donc comment en vient-il à découvrir quelque chose qu'il a déjà fait par le passé ???????) ?
Et le pire, c'est que plusieurs cerveaux cinématographiques ont laissé passer ça !
Bref, je suis content d'avoir enchaîné avec Evil dead rise, consolation de la journée.

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