Ant-Man 3 : qui est Kang le Conquérant, le nouveau Thanos de Marvel ?

Ant-Man et la Guêpe : Quantumania est en salles. Là pour ouvrir la Phase 5 de Marvel au cinéma, le film introduit aussi son grand vilain : Kang le Conquérant.

La cadence de production de Marvel Studios ne décélère pas. Il y a trois mois sortaient Black Panther : Wakanda Forever, et environ trois mois arrivera Gardiens de la Galaxie Vol. 3, dont une nouvelle bande-annonce a été dévoilée. Pour le moment, on s'attarde sur le laid et barbant Ant-Man 3. Le voyage dans le monde quantique de Scott Lang (Paul Rudd) et Hope Van Dyne (Evangeline Lilly) ne va pas être une balade digestive puisqu'ils vont rencontrer Kang le Conquérant, interprété par Jonathan Majors. Plus que le méchant générique d'un film du MCU, il est le nouveau boss final des deux prochaines Phases de Marvel au cinéma, prenant la place du premier sur ce trône : Thanos.

Parce que Kang n'est pas aussi populaire que le Joker, on vous fait un récapitulatif de ce personnage ingénieux, stratège et dangereux. De sa vie complexe, à l'étendue de ses compétences, Kang le Conquérant, créé en 1964 dans Avengers #8 par Stan Lee et Jack Kirby, est un nid à pièges scénaristiques.

kang à l'infini

Résumer l'histoire de Kang revient à trouver un angle dans une maison ronde tant son début et sa fin se confondent. Kang est né Nathaniel Richards (il serait un descendant de Mr Fantastique ou de Dr Fatalis) au XXXe siècle sur une autre Terre que celle de l'univers Marvel classique. Dans ce monde, la technologie a donné un futur radieux où la population est devenue spectatrice du passé. Mais Richards, en quête d'aventures, va découvrir un palais en ruines appartenant à un Kang antérieur à son temps. Parmi les vestiges, il fait la rencontre de son lui du futur, et c'est là que ça se corse.

Kang va former son jeune lui à devenir le conquérant qu'il est (ou sera, selon le point de vue). L'adolescent refuse et fuit dans le présent pour devenir Iron Lad. Là, il fonde l'équipe des Young Avengers pour péter la gueule à Kang méchant. Malheureusement, en tuant son futur, Iron Lad déclenche un effet papillon altérant complètement le présent et ce qui suit. Nathaniel Richards accepte donc à contrecœur de devoir devenir Kang.

Un Kang pour les gouverner tous

Néanmoins, les multiples voyages dans le temps du personnage n'ont cessé de le faire se rencontrer avec lui-même. Généralement, les Kangs s'entretuent. Quand il ne cherche pas à s'éliminer, quitte à s'allier avec les Avengers, il s'aide entre eux pour régner ou régler des problèmes. Ces multiples interactions entre les Nathaniel Richards d'ères et dimensions différentes rendent tortueuse l'histoire du personnage. Chaque grande période de sa vie s'incarne par une nouvelle tenue et un nouveau nom.

Parmi ses nombreuses itérations, Kang le Conquérant est la plus représentée. Il est accompagné d'une armée des meilleurs soldats de toutes les époques. Adolescent, il choisit d'abord la voie de l'héroïsme en tant qu'Iron Lad, puis celle du mal en qualité de Kid Immortus. Plus tard, il prend l'identité de Rama-Tut en se proclamant souverain dieu dans l'Égypte ancienne. C'est sous ce nom qu'il apparaît pour la première fois dans un comics. Kang se nomme ensuite le Centurion Écarlate pour affronter les Avengers et tenter de les manipuler. Enfin, en vieillissant, il se fait appeler Immortus. C'est le plus vieux, le plus posé et le plus fourbe des versions de Kang.

Quand tu ne sais plus à quel Kang te vouer

le savant fou

Avec ses connaissances technologiques du futur, Kang peut se voir comme un Iron Man avec des siècles d'avance sur notre temps. C'est un scientifique brillant, ainsi qu'un fin tacticien capable de planifier une ruse sur des décennies. De fait, s'il ne possède aucun pouvoir, il est équipé pour répondre à toutes les formes de menaces et d'agressions. Sa tenue lui permet de générer l'arsenal qu'il désire. Souvent, il s'équipe de massives armes de tirs que n'auraient pas boudés les Space Marines de Warhammer 40.000.

Son costume violet et vert a également de quoi déployer un bouclier de protection. Sa résistance lui permet de stopper des attaques combinées de plusieurs Avengers. Dans le cas où cette barrière énergétique céderait, il peut toujours compter sur son armure capable d'encaisser l'explosion d'une bombe atomique qu'il tient à bout de bras comme on le voit dans Avengers #267 de 1986.

En mode tank

Ce qui démarque ce vilain de nombreux autres de l'univers Marvel est sa capacité à voyager dans le temps. Ainsi, il se déplace entre les temporalités pour conquérir toujours plus de territoires, de civilisations et épancher sa soif de domination. Kang est capable de se transporter jusqu'au temps des dinosaures, comme à la fin de toutes choses. Ce n'est pas pour rien s'il est surnommé le Maître du Temps. Au point où il tue les Gardiens de la continuité temporelle (présents en leurres dans Loki) pour se libérer de leurs chaînes et, au passage, d'un destin tout tracé.

Le temps n'a plus réellement de prise sur Kang, lui qui ne vit dans aucune temporalité, mais voyage entre toutes. Néanmoins, c'est toujours bon de retourner dans son petit chez soi entre deux génocides. Le Conquérant possède donc une cité, Chronopolis, située dans les Limbes, un lieu où le temps n'a pas de prise. La ville lui sert de palais, de QG et de base pour son armée. La métropole de Kang est cependant détruite dans Avengers Forever en 1998 par Immortus, à l'image de la perpétuelle auto-destruction que représente le personnage.

Unlimited power

en chair et en Majors

Kang le Conquérant a débuté dans le MCU avec la saison 1 de Loki, ensuite c'est le calme plat durant toute la Phase 4 jusqu'à son retour dans Ant-Man et la Guêpe : Quantumania pour ouvrir la Phase 5 de Marvel. Pour le moment, aucun autre projet n'a été annoncé avec Kang, ou une autre de ses versions, au casting hormis Avengers : The Kang Dynasty où il apparaîtra forcément. On peut néanmoins s'attendre à le revoir dans la saison 2 de Loki. Ce serait logique et idéal pour développer toute la complexité du personnage.

Car Kang ne représente pas une menace à la hauteur de Thanos et son Gant de l'Infini. Néanmoins, son intérêt réside dans son parcours d'homme prêt à tout pour fuir son destin, ou modifier son passé. Kang a finalement tous les pouvoirs pour devenir maître de sa vie, mais celle-ci ne cesse de rester dans sa boucle. Plus anti-héros que méchant, c'est un être maudit qui repose sur son concept, et non pas sur son armure haute-technologie ou sa personnalité hautaine.

À la hauteur de Thanos ?

C'est là toute la difficulté de son passage à l'écran dans le MCU. Pour que son potentiel soit exploité, Marvel Studios doit développer la mythologie entourant Immortus, ou le nom que vous lui préférez. Réduire le personnage à son surnom de Conquérant, ce serait passer à côté de ce qui le rend passionnant. Déjà en comics, son histoire est plombée d'incohérences et de paradoxes impossibles à démêler. Avengers : Endgame avait fait perdre quelques neurones aux spectateurs avec son bancal voyage dans le temps, l'attente et la méfiance sont donc grandes vis-à-vis de l'adaptation de Kang.

Enfin, il serait tant que les vilains survivent à leurs altercations avec les super-héros pour qu'ils puissent se rencontrer entre eux. De tout l'univers Marvel, c'est le Dr Fatalis que Kang respecte et craint le plus. Les deux génies ont été alliés comme ennemis. On les imagine donc déjà se retrouver dans le MCU pour une alliance virant au coup de couteau entre les côtes dans Avengers : The Kang Dynasty. Fatalis profiterait de la situation pour réécrire l'histoire et déclencher Avengers : Secret Wars. Dans l'ambitieux crossover de 2015 du même nom, Fatalis règne en dieu sur un Marvel façonné à son image.

Kang énervé

Thanos a marqué l'univers cinématographique de Marvel avec ses apparitions sporadiques et son teasing interminable. Qu'Avengers : Infinity War soit l'un des meilleurs films de l'écurie repose en grande partie sur l'écriture intelligente du titan fou, le véritable personnage principal du long-métrage. Si Kang bénéficie d'un traitement aussi soigné sur plus d'un projet, alors il y a de quoi faire de lui un excellent anti-héros. Les premières réponses seront dans Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, et ça pique.