Blonde : l'autrice du roman s'indigne de la polémique concernant l'adaptation Netflix

Chloé Chahnamian | 3 octobre 2022
Chloé Chahnamian | 3 octobre 2022

Avec son film Netflix BlondeAndrew Dominik a créé une sacrée controverse qui, selon Joyce Carol Oates, autrice du roman, n'a aucune raison d'être.

Après les très remarqués Jackie et Spencer de Pablo Larraín, c'est au tour du cinéaste Andrew Dominik de s'attaquer à un destin tragique dans un film biographique, mais pas trop, et c'est bien ça qui semble poser problème. Avec Blonde, le réalisateur australien dresse le portrait de Marilyn Monroe, figure iconique du cinéma disparue en 1962. Si elle a évidemment tourné pour les plus grands, dont Billy Wilder, Howard Hawks ou encore Otto Preminger, sa carrière a été beaucoup plus éclectique qu'on ne le pense, en témoignent les 5 grands rôles oubliés de Marilyn Monroe.

 

Blonde : Photo Ana de ArmasMarilyn crée encore un débat

 

Avant même que le sensationnel et fantasmagorique Blonde ne sorte sur Netflix, le film faisait déjà parler de lui. Après sa projection à la Mostra de Venise 2022, deux camps se sont créés : les admirateurs et les détracteurs. Adaptation du roman de Joyce Carol Oates, une biographie fictive sur la vie de Norma Jeane, la femme derrière la superstar, Blonde a engendré une énorme controverse.

Sur les réseaux sociaux, les spectateurs se sont emballés. Si tout le monde semble reconnaitre le travail d'interprétation fou d'Ana de Armas, Blonde a vite été jugé comme violent, obscène, voire carrément ignoble. Le film a également été accusé d'être sexiste, anti-avortement et d'exploiter les traumatismes de Marilyn Monroe pour faire du sensationnel. Sur Twitter, Joyce Carol Oates, l'autrice de la fausse autobiographie adaptée par Andrew Dominik, a défendu ce dernier.

 

Blonde : Photo Adrien Brody, Ana de ArmasLe fantôme ressuscité de Marilyn

 

"Je pense que c'était/est une brillante œuvre d'art cinématographique, évidemment, ce n'est pas pour tout le monde. Il est surprenant qu'à l'ère post#MeToo, l'exposition brutale de la prédation sexuelle à Hollywood ait été interprétée comme une "exploitation". Je suis certaine qu'Andrew Dominik a voulu raconter l'histoire de Norma Jeane avec sincérité."

Si Blonde est incontestablement un film centré sur le mal-être de la star, il est surtout un film de fiction qui réinvente des moments de la vie de Marilyn Monroe, un postulat qui était déjà présent dans l'œuvre de Joyce Carol Oates parue en 2000. Le faux biopic Blonde est disponible sur Netflix depuis le 16 septembre 2022.

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commentaires
Kyle Reese
05/10/2022 à 00:32

Enorme coup de cœur pour moi. Ana de armas est bouleversante. Elle mérite tous les prix d'interprétation à venir. Un des meilleurs films que j'ai vu de cette année. Peut être le meilleur.
La grosse claque.

Birdy en blond
04/10/2022 à 12:04

@ Antoinette : merci pour votre message, je n'ai pas non plus encore trouvé le temps de le voir.
Ne pensez vous pas que le film tente de dépeindre le système qui a tué Marilyn ? La mâchoire géante (masculine) l'a dévorée jusqu'à épuisement nerveux.
Quand je le verrai, je vérifierai le parallèle possible entre le film et Showgirl de Verhoeven.

Observer
03/10/2022 à 23:34

Merci pour votre témoignage Martinette. Je n'ai pas encore vu le film donc ne peut encore me prononcer. Cela étant dit je comprends votre admiration pour cette actrice mais peut-etre que votre sentiment ne fait que se heurter à une des nombreuses facettes de cette femme et de son vécu, et ne correspond tout simplement pas à l'image que vous appréciez d'elle?
Ce film est clairement un parti pris, très certainement pas le plus glorieux ni le plus glamour, mais c'est justement cet envers du décors que l'auteur a voulu sans doute montrer. On y adhère ou pas. En terme de respect envers la femme ayant existé je ne saurais estimer la véracité des faits et libertés prises ici.

Martinette
03/10/2022 à 21:21

Je suis française et grande admiratrice de l'incroyable actrice que fut Marylin, au delà du fait qu'elle était aussi la plus belle dame du 20ème .
J'ai 63 ans et j'ai "écumé" tous les ouvrages et documentaires sortis. Je suis une vraie fan.
Avec ce film on a atteint des sommets.... de non respect.
Marylin n'était certes pas un modèle de stabilité. Que toutes ces actrices célèbres actuellement me disent qu'elles le sont.
Brad Pitt aurait produit ce film?Dois je alors croire qu'il "n'embauche" pas une actrice sans le sas de la "pipe"? Qu"en est-il des femmes qui l'entourent?
Ce film n'a ni respect pour Marylin, ni pour la jeune et talentueuse actrice qui s''est lancée dans ce piège.
Marylin a tourné des films "légers" mais avec un toujours réel talent d'artiste. Et avec des Grands!
Mais elle a aussi sorti de sublimes films dramatiques où elle a "crevé" l"écran. Citons "Bus Stop" "Niagara" , "les misfits".
Comment peut-on limiter cette actrice qui a marqué l'histoire du cinéma à des scènes de "cul" et des scènes de névrosée. Elle était bien mieux que ça. Ce film n'est pas un hommage mais une insulte à sa personne. Quelle image ce film va-t-il donner de Marylin à nos plus jeunes générations. J'ai demandé à ma petite belle fille de ne surtout pas regarder ce film et d'en décourager son entourage.
Je me suis obligée à regarder ce film jusqu'au bout malgré le mal à l'aise qu'il m'a procuré.
Arrêtez, SVP, de détruire ceux qui ont à vous apprendre8

Terryzir
03/10/2022 à 14:18

On n'est pas non plus dans un Lars Von Trier, faut arrêter de jouer les vierges effarouchées.
La pudibonderie de certains et le puritanisme des autres rendent le film d'Andrew Dominik plus polémique qu'il ne l'est, en vérité.
Le roman de Joyce Carol Oates (un pavé de 900 pages) est truffé de ces scènes qui font tourner de l'oeil. Et le film ne les a pas toutes retranscrites, sachez-le !
Andrew Dominik a été très malin de faire cette adaptation : les moins cinéphiles se ruent dessus en s'attendant à un énième biopic aseptisé et puis c'est l'horreur totale pour nombre d'entre eux. Bien fait !
"Scandaliser est un droit. Être scandalisé, un plaisir. Quiconque refuse le plaisir d’être scandalisé est un blême moraliste." - Pasolini.

andarioch1
03/10/2022 à 12:57

Le passage sur la grille d'aération de 7 ans de réflexion, une des images les plus connus et les plus emblématiques de Marilyn, est filmée ici quasiment comme un viol collectif. C'est très fort, terriblement perturbant, et immanquablement rédhibitoire pour toute une partie du public qui voyait ça d'un œil innocent (naïf?).
Pas étonnant que ça perturbe, et donc que ça polémique rude derrière.
Moi je dis bravo

Kyle Reese
03/10/2022 à 12:39

C'est du genre "touche pas à mon mythe" en gros.
Si j'ai bien compris Joyce Carol Oates a revisiter Marilyn comme Ellroy avait revisité l’histoire de l’Amérique tout au long de carrière. Ca ne plait pas à tout le monde ... tant mieux ! ^^

"L'Amérique n'a jamais été innocente. C'est au prix de notre pucelage que nous avons payé notre passage, sans un regret sur ce que nous laissions derrière nous. Nous avons perdu la grâce et il est impossible d'imputer notre chute à un seul événement, une seule série de circonstances. Il est impossible de perdre ce qui manque à la conception.....L'heure est venue de démythifier toute une époque et de bâtir un nouveau mythe depuis le ruisseau jusqu'aux étoiles. L'heure est venue d'ouvrir grand les bras à des hommes mauvais et au prix qu'ils ont payé pour définir leur époque en secret."

James Ellroy. American Tabloid.

Birdy en blond
03/10/2022 à 10:16

Surprenant de constater comme l'étroitesse d'esprit retrouve toute son imagination lorsque les puritains sont dérangés dans leurs certitudes.
La fiction gardera éternellement l'avantage de la liberté d'expression sur la soit disant "vérité" de ceux qui figent la version officielle à l'image de "ce qu'on doit être".
Marilyn, Elvis, ou Mandela portaient le vent de la révolte en eux, le cinéma ne laissera jamais s'éteindre cette flamme, grâce à quelques personnes courageuses assez intelligentes pour traduire leurs actes dans des histoires qui nous touchent et nous interpellent.
Ainsi s'écrit l'Histoire, aussi : Par le fil rouge de l'émotion et de la souffrance de combats plus grands que nous racontés avec talent.