Malgré Mulan et ses blockbusters, Disney vire 28 000 personnes

La Rédaction | 1 octobre 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 1 octobre 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Disney est un des fleurons industriels du divertissement américain. Dans la tourmente, l’entreprise vient de supprimer 28 000 emplois. 

C’est Le Monde qui a consacré au sujet un article complet, dans lequel le média revient sur la situation, complexe et paradoxale, de l’entreprise nord-américaine. Devenu, à force de rachats et de succès planétaires, le studio le plus puissant d’Hollywood, l’empire Disney affiche depuis dix ans des bénéfices records. Mais ces réussites ont été brutalement balayées par la Covid-19.  Alors que sous nos latitudes, la situation inquiète quant à l’accélération probable d’une deuxième vague, les États-Unis barbotent toujours péniblement dans la première. Les deux principaux parcs de la marque Disneyland, situés en Californie et en Floride, subissent donc la situation de plein fouet, et ce, quelle que soit la politique de leurs états respectifs.  

En Californie, tonton Mickey est en conflit avec les autorités, réclamant à cor et à cri le droit de rouvrir son parc, tandis que depuis la mi-juillet les autorités de Floride ont laissé l’entreprise ouvrir ses portes. Sans que cela ne sauve la mise du parc, qui tourne péniblement à vide, la plupart de ses bars et restaurants étant fermés, tandis que les touristes ne montrent pas le bout de leur nez barbouillé de crème solaire. 

 

photo, Yifei LiuBide en Chine, migraine en Californie ?

 

La sanction ne s’est pas fait attendre et Disney vient de licencier 28 000 employés. L’entreprise a beau faire savoir que les deux tiers de ces travailleurs étaient employés à temps partiel, les chiffres donnent le vertige et témoignent assez durablement du coup que la crise actuelle porte au secteur de la culture et des loisirs au sens large, et surtout à ceux qui y travaillent en première ligne. 

Car si pour la première fois depuis 10 ans, Disney perd de l’argent, et pas qu’un peu, puisque l’entreprise a perdu 4,72 milliards de dollars au deuxième trimestre 2020, tous les voyants sont loin d’être au rouge. En effet, le catalogue de marques détenues par le studio (Pixar, Marvel, Fox, Star Wars, etc.) est toujours le plus attractif de l’industrie hollywoodienne, les scores au box-office de ses derniers films ont encore témoigné de sa puissance, et surtout, sa plateforme Disney+ connaît un succès retentissant avec plus de 60 millions d’abonnés dans le monde, soit une manne financière inédite pour le studio et une manière d’assoir sa puissance tout à fait en phase avec l’époque qui s’annonce. 

 

photo, Florence Pugh, Scarlett Johansson"Appelez-moi Mickey"

 

Un état des lieux qui paraît particulièrement solide, alors que la firme vient de sortir Mulan sans passer par les salles de cinéma (sauf en Chine), et a déjà un Black Widow qui n'attend qu'une fenêtre de tir pour engranger les milliards (a priori pas avant mai donc), afin de préparer le terrain pour le bulldozer EternalsIl n’en demeure pas moins que la capitalisation boursière demeure une donnée fondamentale en matière de rentabilité pour une entreprise de la taille de Disney, et c’est sans doute ce qui a précipité la décision de virer 28 000 personnes, les marchés ayant vu baisser significativement la valeur de l’action Disney. 

Reste à savoir quelle sera la capacité de l’entreprise à reprendre le contrôle de cette situation, complexe, inédite et dangereuse pour tout le secteur. 

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commentaires
RobinDesBois
02/10/2020 à 17:32

"fin de préparer le terrain pour le bulldozer Eternals."

Je vous parie un score "décevant" (pour Disney).La franchise MCU va lui garantir les 600-700 millions de dollars au box office mais il ne dépassera pas les 800 millions.

Kastorgroscigar
02/10/2020 à 14:48

Emynoduesp

Souvent les gens 'pétés de thunes' occupent des postes à haute responsabilité ou sont des créatifs qui ont réussi
On peu probablement dire que cet argent ils l'ont bien gagné
28 000 personnes dehors : c'est le capitalisme pur et dur
Alors que la France est souvent vilipendée par la gauche pour son libéralisme ; on observe rien de tel grâce à notre modèle étatique

Mickey Shut Down
02/10/2020 à 09:30

ce Disney,ne perdurera pas sous cette forme, sinon,ils sont cuits,
c'est une benediction qu'ils soient Lock Downés, ..

Emynoduesp
02/10/2020 à 08:40

Monde de caca. Au lieu de les mettre au chomage partiel ou autre. Diney et d autres, sont "petes de thune", le principe des vases communicants, ils connaissent? Ca va mal dans ce reservoir, on ouvre la vanne pour renflouer un peu. La dite,vanne doit etre petee aussi, la,seule qui fonctionne c est celle qui communique vers les poches des grosses huiles et des actionnaires. Les pauvres, ils ont des yachts et juste 2 ou 3 villas a entretenir...

Non, je ne suis pas un communiste! :')
On se dirige vers un Hokuto no Ken land (Mad Max world serait plus juste, mais Ken, c est ma jeunesse) ils vont pourvoir s essuyer le popo avec leurs billets verts...

KastorSuper
01/10/2020 à 22:13

@ Karlito
Aux US ta retraite est investie en actions Notamment si Mickey se casse la figure c’est ta retraite qui disparaît

Laule Mastèrre
01/10/2020 à 21:59

A noter que dans la plupart des pays, ces ex salariés ont une bonne chance de réembauche chez leur ancien vireur, en France par contre non, même si vous avez déjà bossé pour quelqu'un, c'est pas pour ça qu'il va vous réembaucher de manière préférentielle, voir vous recontacter si vous voulez revenir après avoir terminé la période marasme.... Après les boites se plaignent de ne pas trouver de personnel formé ...

Karlito
01/10/2020 à 20:47

On va surtout dire qu'ils doivent soutenir la valeur de l'action et les "bourses" des actionnaires. Avec tous ces employés dehors, il y a sûrement de la réserve pour verser des dividendes aux ogres mordillant les oreilles de la souris.

Kastor
01/10/2020 à 16:51

Il y a le coût de portage des films financés mais non sortis ou en cours de financement mais non finalisés
vu le prix de ces blockbusters et leur nombre ce n'est pas étonnant

Cette crise traduit bien le risque prit en cas de crash d'un de ces films et c'est sans doute la raison pour laquelle le reboot de SW est si peu risqué

Ben Ben
01/10/2020 à 16:33

Oui attention, ce n'est pas la même branche qui gère la partie cinéma et les parcs d'attractions ! Il s'agit effectivement uniquement des parcs d'attractions qui vont très mal (et notre resort parisien ne fait évidemment pas du tout exception à la catastrophe) et qui sont obligés de licencier.

MystereK
01/10/2020 à 15:39

Et bien c'est la section Parc d'attraction qui licencie autant, c'est pas la même branche, voire pas la même entreprise que le cinéma, même si chapeauté pas une même entité. Cela arrive dans toutes les branches professionnelles, ce n'est pas les blockbuster qui nourrissent directement les parcs , c'est les attractions.

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