Peninsula : des premières critiques tièdes pour la suite de Dernier Train pour Busan

Mathias Penguilly | 18 août 2020 - MAJ : 07/09/2020 11:21
Mathias Penguilly | 18 août 2020 - MAJ : 07/09/2020 11:21

Un mois après sa sortie en Corée et à quelques semaines de sa diffusion au festival de Deauville, le film fait face à des premières critiques mitigées.

Lors de sa sélection au Festival de Cannes 2016, Dernier train pour Busan de Yeon Sang-Ho avait fait sensation sur la Croisette, tant celle-ci n'est pas habituée aux films de zombie. L'univers du cinéaste coréen avait alors beaucoup impressionné les critiques - nous y compris - notamment par sa capacité à utiliser tout l'espace du huis-clos qu'il met en scène et par l'épaisseur de ses personnages. Si sur le papier, le scénario n'avait rien de transcendant (de prime abord ni plus ni moins qu'un mix entre World War Z et Snowpiercer), et pourtant le film a reçu un accueil triomphal.

Son cinéaste a alors décidé de décliner son univers en réalisant un long-métrage animé (Seoul Station, sorti en 2016), puis un autre film dans l'univers du premier : Peninsula, initialement prévu pour le mois d'août. L'épidémie de Covid-19 avait provoqué un décalage de sa sortie de plusieurs mois - en Europe tout au moins puisqu'en Asie, le film est diffusé depuis le 15 juillet dernier, et fait un véritable carton en salles. Les premières critiques sont un poil moins enthousiastes que pour le précédent, néanmoins... Revue de presse.

 

photoUn parisien sous la canicule

 

La comparaison entre les deux films était inévitable et elle semble malheureusement s'opérer au détriment de Peninsula. La plupart des critiques saluent toujours le talent du cinéaste mais sont chagrinés de ne pas retrouver certains éléments du premier épisode zombiesque :

Peninsula assume la volonté de créer différentes histoires dans le même univers, un peu à la Romero, mais il souffre de sa proximité avec son prédécesseur. Cette suite se jette à fond dans le spectacle de blockbuster ce qui en fait un film tout à fait exaltant. L'attrait de la nouveauté s'estompe cependant. Le film se repose trop sur certains clichés dramatiques entre les personnages, ce qui le rend moins efficace dans sa narration. Même s'il n'est pas aussi innovant et puissant que sur Dernier train pour Busan, Yeon Sang-Ho maîtrise bien la manipulation de son public et demeure une voix remarquable pour le genre horrifique." - Bloody Disgusting

"Un changement de ton par rapport au Dernier train pour Busan, qui réussit néanmoins à offrir un film d'action excitant, très divertissant et complètement badass, en dépit de son usage récurrent des clichés du genre." - Pulse

 

photoPrêt à faire sauter quelques cervelles

 

D'autres critiques sont beaucoup moins tendres et démontent carrément le film de Yeon Sang-Ho, dont le genre zombiesque ne serait pas suffisamment assumé :

"D'après la vision du monde cynique de Yeon, les humains au cœur sombre sont bien plus effrayants que les morts-vivants. Il en va de même à l'intérieur de Peninsula, un film moche et globalement déplaisant [...]. Ce n'est pas que les zombies ne sont pas une menace (il y en a une quantité infinie qui pointe le bout de son nez), mais ils sont presque accessoires dans cette suite qui recherche plus à traduire une ambiance à la Mad Max en opposant ses quatre désespérés aux humains surarmés qui gèrent à présent la ville d'Incheon." - Variety

"Tandis que son prédécesseur devait énormément à son immédiateté haletante, l'action la plus forte de Peninsula apparaît souvent comme vide et digne d'un dessin animé." - South China Morning Post

 

trailerDeauville en état de choc après avoir vu Peninsula

 

"Peninsula est doté des habituels échanges de coups de feu et courses poursuites que les spectateurs ont déjà vu dans de nombreux autres films, avec les zombies qui deviennent progressivement inutiles. On le ressent comme le travail d'un artiste qui n'aura pas compris les raisons de son triomphe passé, gâchant son talent au cours d'un rappel timide et plaintif." - Slant

"Ce nouveau film dérivé et capricieux est très certainement le plus destructeur des trois, comme si son ambition démesurée (ou du moins son échelle) montrait clairement que la dernière ponte de Yeon ne va pas au bout de son potentiel. Il y a certainement de quoi s'amuser avec un film bourrin qui n'a pas peur de montrer l'inhumanité qui a tendance à suivre une pandémie, mais Peninsula n'est que deux heures de cris constants contre l'autosabotage qu'on découvre sur nos écrans de télé." - IndieWire

 

Dernier train pour BusanSortie de route pour le train de Yeon Sang-Ho ?

 

Le moins que l'on puisse dire, c'est que la critique américaine est particulièrement acerbe à l'encontre du film qui, malgré de bons moments, ne semble pas être au niveau du précédent. Un accueil tiède à relativiser néanmoins : le film cartonne en Asie.

De notre côté de l'Atlantique, le film sera présenté au Festival du cinéma américain de Deauville au mois de septembre avant de sortir le 28 octobre 2020 sur tous les écrans français. On vous dira ce qu'on en a pensé d'ici là.

 

Affiche française

Tout savoir sur Peninsula

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Kyle Reese
18/08/2020 à 13:28

Hum pas rassurant mais je ne vois pas l’orientation à la Mad Max comme une faiblesse. Ca n’a pas l’air d’être du Mad Max 3 light en tout cas mais plutôt du har boiled.
Le réal n’allait pas nous rejouer la carte de son Dernier Train.
Ni faire une sorte de remake asiatique de 28 semaines plus tard.

J’ai l’impression que le film louche aussi un peu vers NY 1997.
Je préfère qu’il ai tenté de faire qq chose de tout autre dans cet univers que de faire une pâle copie de son précédents succès. Après c’est peut être raté, vain ou pas.
Wait and see.