Transformers 7 est l'un des gros bides de 2023, et pourrait enterrer la saga

Antoine Desrues | 5 août 2023
Antoine Desrues | 5 août 2023

Au cœur de l’hécatombe estivale, Transformers 7 : Rise of the Beasts a bien été une déception au box-office. Retour sur un flop inquiétant pour les Autobots.

Bien que défendu dans nos colonnes, Transformers 7 : Rise of the Beasts est loin d’avoir fait l’unanimité. Si certains ont vu dans le soft-reboot de Steven Caple Jr. une baisse de régime par rapport à la folie visuelle de Michael Bay, il faut dire que la saga des robots d’Hasbro avait de toute façon fort à faire pour regagner le cœur des spectateurs, et le portefeuille de Paramount.

Malgré les succès titanesques de Transformers 3 et 4 (qui ont tous deux dépassé le milliard de dollars de recettes au box-office mondial), Transformers 5 : The Last Knight a été un crash retentissant, dépassant à peine les 600 millions de dollars après une production chaotique et coûteuse. Pourtant, Paramount continue de se rattacher à la franchise comme à l’une de ses dernières bouées de sauvetage, jusqu’à teaser dans le final de Rise of the Beasts un potentiel crossover avec une autre marque de jouets : G.I. Joe.

Même si ses résultats ne sont pas les pires de la franchise (et encore moins de cet été de blockbusters compliqué), impossible de considérer ce septième épisode comme un succès. Explications.

 

 

Un démarrage qui sauve les meubles... ou presque

Plus encore que d’autres sagas, Transformers dépend particulièrement de deux marchés capricieux : les États-Unis (ce qu’on appelle le box-office domestique pour un blockbuster US) et la Chine, qui a permis par le passé à certains opus d’exploser des records (dont L’Âge de l’extinction, qui déroulait tout son dernier acte à Hong-Kong pour conquérir le territoire).

Pour ce qui est de l’Empire du Milieu, Rise of the Beasts y a réalisé le deuxième meilleur démarrage de l’année pour un film américain (derrière Fast X), avec 40 millions de dollars récoltés sur son premier week-end. Un chiffre encourageant face aux restrictions de plus en plus fortes de la Chine face aux blockbusters étrangers, mais forcément décevants lorsqu’on sait que Transformers 5 avait récolté la même somme sur son seul premier jour. Transformers 4, qui reste le record absolu en la matière, avait amassé 92 millions sur son premier week-end, pour un total de 300 millions dans le pays. Même le spin-off Bumblebee, pourtant considéré comme un petit échec, avait empoché 57 millions de dollars sur son premier week-end.

 

Transformers: Rise of the Beasts : photo"Allez viens, on est bien !"

 

Néanmoins, le cas américain est encore plus intéressant. Malgré des estimations assez basses (autour de 50 millions de recettes), Transformers 7 a accumulé 61 millions de dollars sur son premier week-end, prenant au passage la première place du box-office domestique. A priori, une petite victoire, bien au-dessus des 34 millions de Bumblebee, sorti pendant la période de Noël en 2018. Mais tout ceci est à relativiser, car Rise of the Beasts a finalement à peine dépassé son concurrent principal, Spider-Man : Across the Spider-Verse, qui entamait pour sa part sa deuxième semaine avec 55 millions de dollars.

Par ailleurs, cette maigre différence se resserre quand on compare l’argent recueilli par les deux films et leur nombre de spectateurs, qui est pour le coup quasi-identique. La raison ? Transformers a profité d’un plus grand nombre de séances PLF (Premium Large Formats, c’est-à-dire IMAX, Dolby, 4DX, etc.), qui augmentent le prix du ticket de cinéma. Il faut dire que depuis les premiers films de Michael Bay, la saga est devenue l’une des références de la marque IMAX, et l’exemple du méga-blockbuster à voir dans les meilleures conditions possible.

Rise of the Beasts a donc su se reposer sur les acquis de ses prédécesseurs, sans pour autant en tirer un score impressionnant. Le démarrage est certes supérieur à celui de The Last Knight (55 millions, ajustés à l’inflation), mais on reste très loin du premier volet (103 millions, ajustés à l’inflation) ou de Transformers 2 : La revanche, qui reste à l’heure actuelle le record sur le sol US (154 millions, ajustés à l’inflation).

 

Transformers: Rise of the Beasts : photoAu milieu des décombres

 

Carambolage à pleine vitesse

Le problème, c’est qu’en plus de ce départ moyen, Transformers : Rise of the Beasts n’a pas su se maintenir sur la durée. Dès sa deuxième semaine aux États-Unis, le film est retombé à la quatrième position du box-office domestique, redépassé par Across the Spider-Verse et par la sortie simultanée de The Flash et Elémentaire. Optimus Prime et sa bande ont ainsi enregistré une perte sèche de 66% de spectateurs sur leur deuxième week-end, soit à peine 20 millions de dollars supplémentaires.

À partir de là, il était clair que le score total de Rise of the Beasts allait être comparable à celui de Transformers 5 et de Bumblebee, plutôt qu’à celui des premiers opus. Coupé dans son élan face à la concurrence, Paramount a préféré faire de la place pour son autre tentpole de l’été, à savoir Mission : Impossible 7. Résultat, dès le 11 juillet (soit un mois après sa sortie le 9 juin sur le sol américain), Rise of the Beasts était disponible en VOD, avant de débarquer sur Paramount+ le 25 juillet. De quoi assurer la fin de vie prématurée du long-métrage en salles, alors que la disponibilité en ligne est toujours synonyme de piratage.

 

Transformers: Rise of the Beasts : photoTransformers vs Barbenheimer

 

On peut donc sans peine annoncer que les "robots in disguise" ont terminé leur course, pour un box-office mondial qui a atteint péniblement les 430 millions de dollars de recettes. Ce qui veut dire que Transformers 7 a rapporté moins d’argent que Bumblebee (468 millions), qui était jusque-là le plus mauvais score de la saga. Aux États-Unis, Rise of the Beasts et ses 160 millions de dollars sont à peine équivalents à ceux de Transformers 5 (161 millions, ajustés à l’inflation) et Bumblebee (153 millions, ajustés à l’inflation), mais c’est surtout sur les autres marchés que le bât blesse.

Là où l’association des Autobots et des Maximals a engrangé 273 millions à l’étranger, The Last Knight et Bumblebee sont parvenus à amasser respectivement 475 et 340 millions. À titre de comparaison, les deux milliardaires de la franchise, Transformers 3 et 4, ont rapporté 771 et 858 millions juste à l’international. Et histoire de planter un dernier clou dans le cercueil, le box-office mondial de Rise of the Beasts se rapproche du seul score à l’étranger de Transformers 2 : La revanche (434 millions), qui avait totalisé 858 millions de recettes mondiales en 2009.

Enfin, pour ce qui est de la France, Transformers 7 a accueilli 1 127 000 de curieux, soit à peine plus que Bumblebee et ses 1 120 000 de spectateurs. Là encore, c’est une déception quand on sait que dès Transformers 2, la saga dépassait aisément les 2 millions d’entrées.

 

Transformers: Rise of the Beasts : photoLe bourdon bat le guépard

 

Des pièces de rechange qui coûtent cher

D’un certain point de vue, on pourrait dire que Rise of the Beasts est surtout un échec au cœur de sa saga, qui a connu par le passé des chiffres aujourd’hui difficiles à battre. En réalité, Transformers 7 ne signale pas qu’un essoufflement de la franchise. Même si son score final n’est pas aussi déshonorant que d’autres blockbusters de cet été (à tout hasard, The Flash), il est bien un flop. Pourquoi ? Parce qu’avec leur dose importante de CGI et d’action, les Transformers coûtent toujours cher, et le film de Steven Caple Jr. ne fait pas exception.

Rise of the Beasts aurait nécessité 195 millions de dollars, sans compter les coûts marketing, qu’on peut arrondir à 100 millions supplémentaires. Par ailleurs, il est bon de rappeler que les sommes du box-office mondial représentent toujours le coût total d’un ticket de cinéma, sur lequel un studio ne récupère qu’un certain pourcentage. En sachant que Paramount a touché environ 60% du box-office américain sur sa première semaine, contre 40% en moyenne à l’international, et 20% en Chine, on peut arrondir en supposant que Rise of the Beasts avait besoin de doubler ses coûts de production pour se renflouer, soit aux alentours de 600 millions.

 

Transformers: Rise of the Beasts : photoLe regard vers un avenir incertain

 

Autant dire qu’on en est loin, et que cette donnée est encore plus douloureuse comparée à Bumblebee. En effet, le spin-off de la franchise a toujours été pensé comme un projet plus humble, et même si ses résultats au box-office avoisinent ceux de sa suite, le film n’a coûté “que” 135 millions de dollars, forcément plus simples à rembourser.

Bien évidemment, un cas comme celui de Transformers nécessite de voir au-delà de la simple exploitation en salles. Les partenaires financiers (à commencer par les marques de voitures représentées) et les produits dérivés, ici à l’origine de la marque, sont un tremplin essentiel dans l’économie du film, et nul doute qu’il devrait justifier à lui seul la mise en chantier d’un nouvel épisode, voire du fameux crossover avec G.I. Joe. Mais pour ce qui est de sa vie sur grand écran, Transformers est bien loin de la senteur de bagnole neuve luxueuse des premiers Michael Bay, qui roulaient sur la concurrence. Reste maintenant à voir si le projet de film d'animation Transformers One pourrait être la proposition qui redonne à la saga son Spark.

Tout savoir sur Transformers: Rise of the Beasts

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commentaires
Cidjay
09/08/2023 à 17:26

Transformers 7 est d'une nullité abyssale. Yavait vraiment pas grand chose a sauver, j'ai même préféré bumblebee.

Jacky
08/08/2023 à 09:23

Moi aussi j'ai été déçue par transformers 7. Vivement que je voudrais revoir ça avec plus d'efficacité

Geoffrey Crété - Rédaction
07/08/2023 à 15:06

@Genoux

On tire sur aucune ambulance. On fait des rapports-bilans box-office de tous les gros films, donc celui-ci était incontournable. Et Mission : Impossible ça arrive

Genoux
07/08/2023 à 14:38

Au lieu de tirer sur des ambulances, c'est quand que vous nous faite le vrai "Mission Impossible 7 est l'un des gros bides de 2023, et pourrait enterrer la saga" ?

Gsrcs
07/08/2023 à 13:30

Je sature avec ses blockbusters, toujours plus plus quand la classe moyenne s'appauvrie.

le complot des ewoks
07/08/2023 à 06:47

Mais lol.. curieux je me suis dit "bon nos petits incels sur un film "débile" avec juste des gros robots ils trouveront pas de quoi commenter" .. et si, yen a un qui a explosé mon imagination, bravo ^^

sinon comme Kyle :)

Chris11
06/08/2023 à 20:31

@KyleReese : j'assume aimer voir des nanars au ciné et Transformers en ferait partie si sur les 2h30/3h de films qu'ils durent habituellement on voyait 2h de bastons.
Le pb majeur de ces films est qu'il y a trop de parlotte et trop d'humains. Comme dans les derniers Godzilla, ça pourrait être jouissif et régressif, c'est juste débile, bien pensant et axé grand public.

Copeau
06/08/2023 à 16:11

mais qui a envie de voir un film dont on sait pas si c’est un soft remake post prequel d’une suite flashfoward qui se passe avant la suite du reboot en parallèle de l’histoire spin off de 2018 avec une inspiration post-séquel de la trilogie qui se passe avant l’histoire originelle de 2009 ?? hein ? hein ? :))

Cepheide
06/08/2023 à 13:42

Un film bas de gamme, idiot et raciste ( vérifiez: tous les blancs sont des mauvaises personnes).
Voir des robots de plusieurs centaines de tonnes faire des pirouettes a la Matrix est un non sens, le petit frère est une caricature et le scénario est vraiment sorti d'une usine à histoire. Nul, nul, nul.

Dommage pour l acteur principal, plutôt bon.

Sarah Connaze
06/08/2023 à 13:28

@ Kyle Reese

Et mis à part le ciné et EL, tu as une vie ou comment ça se passe ?

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