Transformers 7, suite ou reboot ? On fait le point sur ce bordel

Antoine Desrues | 11 juin 2023
Antoine Desrues | 11 juin 2023

La nature de Transformers : Rise of the Beasts n’est pas très claire. Doit-on parler d’une suite ou d'un reboot ? On fait le point.

Techniquement parlant, le sympathique Transformers : Rise of the Beasts est le septième film de la saga des “robots in disguise”. Mais il peut être compliqué de s’y retrouver dans la chronologie foutraque initiée par Michael Bay, d’autant qu’Hasbro et Paramount ne sont pas des plus clairs sur la nature du film de Steven Caple Jr..

A priori, on serait tenté de dire que Rise of the Beasts entérine un reboot de la franchise, débuté par le prequel/spin-off Bumblebee. Alors que celui-ci se déroulait dans les années 80, et montrait la première incursion des Autobots sur Terre, le nouveau Transformers se déroule en 1994, et assume d’être une suite au film de Travis Knight. Optimus Prime y fait même une référence rapide au personnage de Charlie (Hailee Steinfeld) et à son amitié avec Bumblebee.

Mais la question, c’est finalement de savoir où ces deux films se positionnent dans la globalité de la saga. À moins que Paramount ne cherche justement à entretenir une certaine ambiguïté...

 

 

Sans Michael, la fête est plus folle ?

Si l’on se réfère uniquement à la cohérence de l’univers (et on conviendra qu’avec Transformers, ce n’est peut-être pas la meilleure approche), Rise of the Beasts est un reboot de la franchise. Dans le premier Transformers de Michael Bay, les Autobots débarquaient pour la première fois sur Terre au moment des événements du film, contemporains avec sa sortie en 2007.

Par ailleurs, une autre incohérence concerne le grand méchant de ce nouveau volet : Unicron, Transformer-planète qui se nourrit de mondes à la manière de Galactus. Pour ceux qui seraient suffisamment fous pour se souvenir de Transformers 5 : The Last Knight, le personnage y était déjà introduit. C’était même le twist du long-métrage : Unicron n’était autre que le noyau de la Terre, et attendait d’émerger pour résister face à l’assaut de Cybertron, la planète natale des Transformers, qui est aussi son ennemie jurée.

 

Transformers: Rise of the Beasts : photoGalactanus

 

Autant dire que les scénaristes s’étaient un peu éloignés des origines du personnage, et que Steven Caple Jr. a corrigé la trajectoire de cette Némésis des Autobots, introduite pour la première fois dans le film d’animation Transformers de 1986 (où Unicron était doublé par... Orson Welles, oui oui).

D’après ses producteurs et son réalisateur, Rise of the Beasts serait même le premier opus d’une trilogie, dans laquelle le dévoreur de mondes tiendrait une place centrale, un peu à la manière d’un Thanos.

Cela dit, le film ne fait pas table rase du passé non plus. Steven Caple Jr. ne peut pas s’empêcher de se référer aux épisodes de Michael Bay, que ce soit en convoquant de façon assez arbitraire le thème musical mythique de Steve Jablonsky (Arrival to Earth), ou en gardant l’une des idées majeures du réalisateur de Bad Boys : le fait que Bumblebee n’ait pas de voix, et s’exprime via la radio. La continuité a beau avoir été brisée, les deux univers entretiennent une relation plus que poreuse.

 

Transformers: Rise of the Beasts : photoLes jouets en plastique, ça ne se recycle pas

 

Till All Are One

Mais qu’en disent les décisionnaires et créateurs de Rise of the Beasts ? C’est justement là que c’est compliqué. Pour Steven Caple Jr., son film est bien un reboot, et même s’il a évité de trop se lâcher en interview à ce sujet, il a exprimé le fond de sa pensée face au Youtubeur The Alfonso Nation lors d’un entretien :

“C’est totalement un reboot. On peut bien sûr continuer de voir le Bayverse [expression qui désigne les Transformers de Michael Bay, ndlr] […] mais on a pris une nouvelle direction. Après, il reste des connexions entre les films. Bumblebee relie tous les épisodes, notamment avec son design et ses transformations en Camaro. Mais c’est petit par rapport aux grandes idées qu’on a pour la suite.”

En revanche, le producteur historique de Transformers, Lorenzo Di Bonaventura, refuse de se prononcer, voire sous-entend un lien avec les films précédents, quitte à se contredire à chaque intervention depuis la sortie de Bumblebee.

 

Transformers: Rise of the Beasts : photoTrouble-fête

 

Néanmoins, on peut le comprendre au vu de la trajectoire chaotique de Transformers depuis la sortie de The Last Knight. On est déjà revenu en détail sur la production compliquée de ce Transformers 5, qui a coïncidé avec la création d’une writer’s room, où une bonne pelletée de scénaristes se sont retrouvés pour imaginer moult spin-offs et autres prequels à partir de la licence d’Hasbro. Transformers 5 aurait même dû servir de base à cette expansion de l’univers, mais la déception que le long-métrage a été au box-office a refroidi tout le monde.

C’est pourquoi on sent dans la stratégie de Di Bonaventura et de Paramount une façon de tâter le terrain, et de poser leurs billes pour un avenir incertain (notamment avec ce final improbable de Transformers 7 et sa promesse de crossover, analysés par nos soins). Et c’est le plus intéressant : Rise of the Beasts reflète le désespoir actuel d’Hollywood, qui tente de retrouver la flamme de ses quinze dernières années. Plus que jamais, on sent les limites d’un système où les majors se contentent de tout recycler, en cherchant platement à copier la formule Marvel, à assurer la continuité d'une marque sur les écrans, malgré la lassitude potentielle du public.

Reste que la saga Transformers semble quelque peu increvable, même s’il faudra attendre les résultats au box-office de ce nouveau chapitre pour savoir ce qui nous attend pour la suite de ce supposé reboot.

Tout savoir sur Transformers: Rise of the Beasts

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commentaires
Tanech
19/06/2023 à 13:58

En soi Bumblebee faisait aussi office reboot avec ses incohérences par rapport au premier film du bayverse (par exemple la raison de la perte de sa voix)

Tiubuk
11/06/2023 à 22:51

Ayant revu la saga récemment (mais pas Rise of the Beasts), elle est assez cohérente de Bumblebee à Tranformers 4, après ça se gâte... Dans The Last Knight, on a des révélations sur la présence de Transformers sur Terre depuis le Moyen Age en Europe et également pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment Bumblebee aux côté des Alliés (du coup, il est arrivé quand lui ?) ! Après, on peut tordre tout ça pour trouver une "certaine" cohérence...