Resident Evil : les 5 jeux qui feraient de super films

La Rédaction | 26 novembre 2021 - MAJ : 26/11/2021 19:09
La Rédaction | 26 novembre 2021 - MAJ : 26/11/2021 19:09

Après le film Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City, on imagine quels jeux vidéo de la saga culte pourraient être adaptés pour la suite.

Le monde essaie encore de se remettre de la saga Resident Evil avec Milla Jovovich qu'un nouveau film arrive : Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City. Retour à la case départ avec une nouvelle équipe, et l'ambition claire et nette de se rapprocher des jeux vidéo. L'histoire présente ainsi tous les personnages cultes (Claire et Chris Redfield, Leon S. Kennedy, Jill Valentine, Albert Wesker, Ada Wong), dans une intrigue mixant les deux premiers jeux vidéo de la saga culte Resident Evil.

En cas de succès, il y aura bien évidemment une suite. Et en cas de suite, il y aura inévitablement des questions sur le choix des prochains jeux adaptés. Comme il y a l'embarras du choix dans cette franchise increvable, petite sélection de 5 jeux qui feraient de très bons films.

Notre critique du nouveau film Resident Evil

 

 

resident evil 3

Adapter Resident Evil 3 : Nemesis aurait été logique après Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City. Ne pas détruire entièrement cette option dès le premier film aussi. Mais peu importe, rêvons.

Directement lié aux deux premiers, le jeu suit Jill Valentine après le cauchemar du manoir Spencer, et se déroule en parallèle des événements de Resident Evil 2 (il commence avant et se termine après, puisque Raccoon City est rasée à la fin). Le bon souvenir de Nemesis a été ravivé par la sortie du remake de Resident Evil 3, et c'est bien lui le grand argument de cet épisode. Terminator mutant lancé à la poursuite de l'héroïne, ce monstre increvable colle aux basques de Jill du début à la fin. Testée dans RE2 avec Mister X, cette idée de poursuite sans fin est ici le moteur de tout le cauchemar.

Au cinéma, il ferait un parfait adversaire - rapide, impitoyable, colossal et inarrêtable. Avec les bons artistes aux manettes (et pas de gros machin CGI), il s'imposerait comme une créature terrifiante, et plus spéciale que les zombies devenus monnaie courante.

 

photoQuand tu retrouves le réal de Resident Evil : Apocalypse

 

Autre point fort de ce Resident Evil 3 : sa narration efficace, et très simple à adapter pour un film. Après deux jeux principalement racontés dans des décors fermés et quelques parenthèses extérieures, Resident Evil 3 renversait la vapeur. Des petites ruelles au centre-ville, en passant par le parc et le cimetière, cette troisième aventure se transformait en cauchemar à ciel ouvert, histoire de profiter de Raccoon City une dernière fois avant la destruction. En mettant de côté les labyrinthes anxiogènes du manoir Spencer et du commissariat, RE3 misait sur une progression linéaire (mille fois moins de backtracking) et ultra efficace. L'héroïne doit aller d'un point A à un point B, et chaque étape est marquée par un Nemesis de plus en plus gros et énervé.

Enfin, pour la première fois de la saga, il y avait une aventure résolument solo. Certes, Carlos est jouable, mais ce n'est qu'une pause dans un récit centré sur Jill. Elle est l'héroïne, pure et simple, après deux jeux articulés autour de duos. Là encore, c'est du pain béni pour avoir une ligne claire dans l'intrigue : Nemesis court après Jill, Jill cherche une sortie, et Raccoon City est un champ de ruines peuplé de monstres. De quoi fantasmer un croisement entre New York 1997, Terminator et Aliens.

Et non, personne n'a oublié que Paul W.S. Anderson scénariste a  ̶a̶d̶a̶p̶t̶é̶  piétiné Resident Evil 3 : Nemesis dans le film Resident Evil : Apocalypse (réalisé par Alexander Witt). Raccoon City désertée, Jill Valentine en mini-jupe, Nemesis dans les parages, bombe nucléaire finale... tout y était. Sauf le talent.

 

photoSTAAAARRRRS

 

Resident evil : code veronica

Trop de monde l'a oublié, mais après Resident Evil 3 : Nemesis et avant Resident Evil 4 (et sans parler du prequel Resident Evil Zero), il y a eu Code Veronica. Avant Leon chez les zombies-illuminados d'Espagne, Claire et Chris étaient les premiers à transporter l'horreur loin des États-Unis, avec une aventure sur une mystérieuse île perdue dans l'océan austral, qui se terminait en Antarctique.

Ce grand pas en avant devait être un moment important de la saga, avec notamment une première révolution visuelle. Mais le sort en a décidé autrement. Visiblement né sous une mauvaise étoile, Code Veronica a été vendu comme un titre dérivé (Nemesis avait récupéré le titre Resident Evil 3 pour des histoires de business) et a eu le déshonneur de sortir d'abord sur Dreamcast, seulement quelques mois après RE3. Malgré sa sortie sur PlayStation 2 puis GameCube, quelques années après, Code Veronica a gardé une place de mouton noir, coincé entre la première période de la saga et le tournant Resident Evil 4 en 2005.

 

photoClaire Redfield voit rouge

 

Non seulement Code Veronica est un (très) bon jeu, mais c'est aussi l'un de ceux qui offrent beaucoup, beaucoup de matière pour une adaptation. Si l'histoire passe par les habituels labos et couloirs métalliques, le cauchemar est visuellement bien plus baroque et bizarre que la moyenne de la saga. Château gothique caché au milieu d'un domaine, base secrète en Antarctique, sans oublier un passage par un sous-marin, un avion ou encore un hommage au manoir Spencer : tout ça n'a plus aucun sens, et tant mieux.

Le jeu déborde de défauts, avec des moments d'extrême bis (Wesker transformé en agent Smith, Steve qui mérite sa place dans le top 10 des pires seconds rôles de la saga), une narration très bancale entre les Redfield, et une intrigue légèrement grotesque autour des Ashford (teasés dans le nouveau film). Mais il bénéficie d'une sacrée générosité et d'un bel appétit d'horreur, notamment dans le bestiaire. Entre les mites infernales, l'araignée gargantuesque, un autre Tyran, les Bandersnatchs (alias les machins aux bras longs), la salamandre électrique mutante, et bien sûr Nosferatu, il y a de quoi s'amuser.

Et il suffit de revoir quelques scènes (l'intro à Paris avec ce travelling dans les yeux de Claire, le combat contre le Tyran dans la soute d'un avion Uncharted-style, le réveil des zombies dans la glace) pour sentir que Code Veronica ne demande qu'à devenir un film.

 

photoNosfera-tue

 

resident evil 4

Dans la longue et tortueuse saga Resident Evil, l’un des premiers de la classe, c’est lui. Leon S. Kennedy s’étant remis de son premier jour mouvementé à Raccoon City, il doit désormais sauver la fille du président, kidnappée par des Espagnols. Mais pas n'importe lesquels : la secte "Los Illuminados", qui projette de conquérir le monde avec un parasite laveur de cerveau nommé "Lag Plagas" (référence au zombie pré-Romero ?). Ce dernier intéresse largement Albert Wesker, qui commandite Ada Wong et Jack Krauser pour le récupérer (et se débarrasser de ce bon vieux Léon au passage).

Arrivé après un essoufflement créatif, Resident Evil 4 a largement transcendé sa condition d'exclusivité Gamecube pour devenir l'un des plus gros succès de la saga. Et Resident Evil serait probablement mort sans cette renaissance survitaminée. Chouchou du public et succès critique, il a marqué un virage intense pour la série, qui s’embarquait alors dans une action décomplexée, avec un bestiaire folklorique. Et s’il est intensément jouissif de dispenser des german suplex à des gourous espagnols en tenue de Gul’Dan, cet opus tranche largement avec l’angoisse claustrophobe des titres précédents. Pour le meilleur, et pour le pire.

 

Resident Evil 4 : photo"Cassez-vous les démonistes !"

 

Pourquoi meurt-on d'envie d'un film Resident Evil 4 ? Pour la scène avec le poisson géant tirant le canot de Léon (que des effets spéciaux corrects pourraient transformer en kaiju). Pour le très cheesy Luis Sera et son look de cow-boy improbable, qui se fait empaler par surprise. Pour les ralentis gênants pendant les QTE (souvenez-vous de celui au couteau contre Krauser). Pour ses décors haut en couleurs, ses boss charismatiques et originaux, et son délire très sérieux de Gerard Butler en mission pour sauver la fille du président.

Resident Evil 4 est si généreux et sérieux dans son objet qu'il mérite d'être traité avec amour. Sauf que sa générosité bourrine et son envie de tout monstrifier sont aussi les raisons qui pourraient en faire un énorme nanar au cinéma. Son bestiaire semble impossible à adapter sans plonger dans le gros film Z, à base de sorciers encapuchonnés qui braillent en espagnol en avalant les balles de Leon le musclé. Et peut-être est-ce justement la direction à prendre.

Même avec un gros budget CGI, les boss qui ont tendance à se transformer en bestioles de Starship Troopers pourraient perdre leur authenticité bizarre pour devenir de simples objets de moqueries. Idem pour les intrigues particulièrement neuneus, et le traitement de personnages comme Ada. Et si l’ambiance isolée et glaciale d’un village espagnol bourré d’habitants paranoïaques, essayant de recréer Massacre à la tronçonneuse, est très sexy sur le papier, il n’y aurait probablement qu’une Milla Jovovich d'écart entre une adaptation fidèle de Resident Evil 4 et un film de Paul W.S Anderson.

 

Resident Evil 4 : photoComment une adaptation de ce truc a des chances de mal tourner ?

 

resident evil : revelations

Tous ceux qui pensent que Paul W.S. Anderson a souillé les jeux avec ses films devraient relancer Resident Evil 5 et Resident Evil 6. Car tout ça ne sort pas de nulle part. Après le carton de Resident Evil 4, Capcom s'est engouffré dans la brèche de l'action pure et dure, lorgnant du côté de Michael Bay avec des aventures toujours plus grotesques, à base de ninjas, dinosaures et complots dignes de série Z.

C'est aussi à cette époque que la saga s'est essayée à des cauchemars à la carte, pensés pour une consommation épisodique, et avec un titre parfaitement bis : Revelations, et Revelations 2. Dans le premier, Jill Valentine reprend du service, et tente de retrouver un peu de crédibilité après sa mésaventure avec un scarabée et une tenue de mauvaise porno dans RE5. Elle part sur les traces de Chris Redfield, meilleure boussole des emmerdes pour son entourage donc, et se retrouve sur un navire désert au milieu de l'océan. Et la croisière ne m'amuse plus, vu que le paquebot est infesté de monstres nouvelle génération.

 

photoLes griffes de la mer

 

Resident Evil en haute mer, à la Cold Fear : c'est le programme joyeusement régressif de cet épisode un peu anecdotique, très souvent ridicule, mais qui a le mérite de déplacer le cauchemar dans de nouvelles contrées. Même si Capcom s'accroche aux décors établis en dépit du bon sens (le paquebot se transforme vite en mix de manoir et laboratoire), le Queen Zenobi devient un labyrinthe très efficace, avec une variation du huis clos très amusante. Resident Evil 7 recyclera d'ailleurs ce décor dans sa dernière ligne droite.

Par ailleurs, cette horreur aquatique renouvelle le bestiaire, grâce à une énième pirouette sur le Virus, désormais appelé T-Abyss (Z jusqu'au bout). Adieu les zombies classiques, bonjour les créatures blanchâtres et visqueuses, qui évoquent une horreur bien plus graphique et perturbante, toute en excroissance et chair délavée. Soit un joli équilibre, entre les monstres d'hier et les dérives grotesques de pas mal d'épisodes, où le gigantisme le plus débile a pris le pas sur la peur.

À condition d'épurer ce cauchemar qui flirte sérieusement avec le nanar, il y a tout pour assembler un petit cauchemar réjouissant autour d'un décor de bateau abandonné, d'une héroïne qui doit survivre, et de créatures abominables. Car Revelations traîne sinon beaucoup de casseroles, à commencer par une narration encore une fois ratée (le découpage en chapitre, qui alterne entre Jill et Chris) et divers twists complètement ringards. En virant la moitié du jeu pour en assumer la simplicité, il y a de quoi rêver d'un film entre le fun d'Un cri dans l'océan et l'horreur dégoulinante de The Thing.

 

photoRéveil difficile d'une liposuccion

 

resident evil : village

Resident Evil : Village est un peu le fils spirituel du train fantôme hystérique Resident Evil 4 et du cauchemar ténébreux Resident Evil 7. Ethan Winters revient donc dans cet opus où il ne comprend pas tout à fait pourquoi sa femme s'est fait assassiner par Chris Redfield en pleine nuit, pourquoi sa fille a été kidnappée, et pourquoi il s'est réveillé à poil dans la neige pendant un trajet de nuit entre Besançon et Nancy, qui a manifestement mal tourné.

Peut-être plus que tout autre épisode, Resident Evil 8 se présente comme un melting pot horrifique légèrement fou. À commencer par le bestiaire, puisque le menu fretin est composé de zombies, de harpies, de loups-garous, de loups-garous plus poilus que les autres, de machines, de machines zombies, ou encore de millenials qui sont en fait des insectes. Du côté des grands antagonistes du titre, il y a un X-Men, la poupée Annabelle, un machin qui ressemble à du Lovecraft (mais en gentillet) et une Élisabeth Bàthory de 3 mètres dont personne ne comprend pourquoi elle a rendu Internet aussi horny.

Resident Evil : Village pousse le délire encore plus loin en décidant qu'un virus destiné à contrôler le monde n'est pas suffisant. Ce sera donc maintenant un méga-champignon magique absorbant les consciences des morts, et donnant des capacités régénératrices hors du commun à ses possesseurs.

 

Resident Evil: Village : photo"Gna gna, ils exagèrent chez Écran Large" c'est pas Annabelle ça peut-être ?

 

Conséquence : ce huitième opus est probablement le meilleur candidat pour un film Z au possible, avec un gros risque de saturer à tous les niveaux. La carotte serait en grande partie de découvrir les designs perchés des nobles (on ne critique pas, on adore cette structure dans Scott Pilgrim vs. The World), dans un univers à la croisée de tous les tropes les moins inspirés de l'horreur (un château vampire, un marécage, un labo souterrain, une décharge et une maison de poupées).

Même le protagoniste Ethan Winters fait du Milla Jovovich tant il est balèze. Capable de ruiner Miranda et sa "famille" avant de tout faire péter, il a des capacités de régénération comprenant le recollage de membres, la repousse de petits doigts, et la capacité à enchaîner des chutes de douze mètres comme un participant à Ninja Warrior.

Resident Evil : Village comporte dans tous les cas un paquet de scènes diablement excitantes dans la perspective d'un film, à commencer par ces quatre nobles qui dominent chacun un territoire à part entière. Rien que le château de Lady Dimitrescu et l'exploration bien anxiogène du village lycan offrent beaucoup de possibilités. Au fond, toute la dualité d'un Resident Evil au cinéma est là. Faire du série Z dans un jeu, c'est autre chose que dans un film. Quand tout n'est que pixel, on est plus indulgent avec des monstres vomitifs que lorsqu'ils sont copains avec Tom Hardy.

 

Resident Evil: Village : photoAllez, vous êtes venus pour ça, on vous régale

 

RESIDENT EVIL : bienvenue a raccoon city 2

12 jeux principaux, plusieurs remakes, un paquet d'épisodes dérivés, sans parler des adaptations animées qui ont ouvert d'autres chapitres : la saga Resident Evil offre beaucoup, beaucoup de possibilités. En cas de succès, Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City aura donc l'embarras du choix pour une suite, sachant que l'équipe a déjà donné quelques pistes (l'arrivée de Barry Burton, Resident Evil 5 et Code Veronica).

Avec un risque évident : les limites de l'adaptation. Force est de constater qu'à chaque jeu ou presque, Resident Evil a démontré un appétit pour la série B voire Z qui passe difficilement aussi bien au cinéma. Et ce reboot au cinéma ayant déjà pompé les deux premiers jeux, il y a déjà beaucoup de cartes grillées.

L'occasion peut-être de rappeler qu'un bon jeu ne fait pas si facilement un film. Et peut-être même prétendre à une amnistie tardive face aux films de Paul W.S Anderson et sa prophétesse Milla Jovovich.

Tout savoir sur Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City

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commentaires
Madolic
29/11/2021 à 10:09

"et une Élisabeth Bàthory de 3 mètres dont personne ne comprend pourquoi elle a rendu Internet aussi horny."
MDRRRRR du génie cette punchline

L'indien
27/11/2021 à 12:09

Qu'est-ce que j'ai pu m'éclater sur le quatre.
Complètement barge.

Marvelleux
26/11/2021 à 23:54

Code veronica en film, ça fonctionnerai.