Avengers, Iron Man, Captain America... le meilleur et le pire des scènes d'action de Marvel

La Rédaction | 17 février 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 17 février 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58

La sortie de Black Panther est l'occasion de replonger dans l'univers Marvel. 

Si Black Panther de Ryan Coogler n'a pas convaincu la rédaction (voir notre critique par ici), il sera sans surprise un événement incontournable pour de nombreux fans de super-héros, avec un avenir vraisemblablement explosif au box-office.

Alors que la phase 3 bien entamée atteindra un sommet avec Avengers : Infinity War, en salles le le 25 avril, l'équipe a décidé de revenir sur l'un des aspects les plus aimés de Marvel : l'action. Le meilleur et le pire des scènes d'action du MCU, d'Iron Man aux Gardiens de la Galaxie en passant par Captain America et Thor, c'est par ici.

Et retrouvez notre avis en vidéo en fin de dossier ou juste ICI !

 

 

 

SIMON RIAUX

CAPTAIN AMERICA  : LA CHEVAUCHÉE DE LA VALKYRIE

Relativement mal-aimé et considéré comme un vieux machin tout mou, Captain America : The First Avenger de Joe Johnston, avec Chris Evans, contient probablement la meilleure scène d’action du Marvel Cinematic Universe, qui se trouve être également son climax le plus abouti. Steve Rogers et ses frères d’armes lancent leur ultime attaque contre HYDRA et son leader, Red Skull.

L’assaut débute au sol, par une brève séquence à moto, où le réalisateur Joe Johnston rend largement hommage à Indiana Jones et la dernière croisade de Spielberg. Le spectateur croit un instant que la capture de notre héros va marquer la fin du combat, mais non, ses acolytes débarquent et relancent l’action à coups de pétoire. Va alors s’en suivre une bonne grosse fusillade, une poursuite entre une voiture infernale et la Valkyrie, l’avion de guerre piloté par le diabolique Johann Schmidt.

Cap parvient à s’y infiltrer, après avoir échangé un premier et ultime baiser avec l’agent Carter. Mais tout est loin d’être terminé puisque le véhicule largue alors une nuée de micro-avions, destinés à bombarder les capitales des principaux pays que veut soumettre Red Skull. Et notre héros de prendre les commandes de l’un d’entre eux pour s’élancer dans les airs, abattre tous ces vilains super-nazis, puis s’encastrer dans la soute du Valkyrie avant, enfin, de s’en prendre directement à son ennemi juré. L’occasion d’une scène de Dogfight parfaitement maîtrisée, qui n’est pas sans rappeler l’excellent Rocketeer, du même Joe Johnston. 

Rarement Marvel aura autant soigné la technique, le découpage, la montée en puissance, la créativité, la symbolique et l’émotion liée à une scène d’action. Car en s’envolant dans les cieux pour affronter Schmidt, Steve Rogers prend enfin de la hauteur avec la condition terrestre qu’il s’efforce de sublimer depuis la première séquence du film, autant qu’il sacrifie son amour naissant pour Carter, à laquelle il signifie ses adieux le temps d’un dialogue bouleversifiant.

 

  

 

THOR : LA CHUTE DE KENNETH

Dans une dimension parallèle, Kenneth Branagh est un grand réalisateur. Mais dans la nôtre, il est un technicien, qui bénéficie mystérieusement du prestige acquis en emballant grossièrement quelques adaptations de Shakespeare. Du coup, c’est lui qu’on vient voir pour porter Thor à l’écran, lui qui s’y connaît si bien en royauté, en mythologie et grandes chansons de geste.

Pas de bol, la grande scène épique de son film est un duel qui n’aurait dépareillé dans le dernier Steven Seagal. Sûrement convaincu de ressusciter les westerns à l’ancienne, il orchestre un duel dans l’unique ruelle d’une petite ville désertique. Oubliez le Dieu du tonnerre, ici, un veau aux hormones joue à se taper avec un robot géant et muet (tu parles d’un antagoniste…).

Kenneth déploie ici tout son talent : plans décadrés parce que c’est trop chelou t’as vu, lumière bien lumineuse pour qu’on voit tout, ralenti parce que c’est beau les ralentis, et de l’image de synthèse qui tâche les draps comme une première fois parce que ça c’est les types des ordinateurs qui l’ont fait t’as vu. Le résultat est atroce, à des années lumières de l’intensité que réclame le récit.

 

  

 

GEOFFREY CRÉTÉ

ANT-MAN : MINI-TRAIN, MAXI-SYMBOLE

Si le film avec Paul Rudd est parmi les Marvel les plus moyens pour l'opinion générale, il est aussi parmi les plus modestes et attachants. C'est néanmoins oublier un climax qui est l'un des plus malins de tout le MCU, notamment parce qu'il se cache derrière une apparence a priori très banale. 

Miniaturisés, le super-héros et son ennemi s'affrontent sur la table de jeu dans la chambre d'une petite fille. La course-poursuite infernale entre les deux hommes a lieu sur un Thomas le train, lancé à toute vitesse et secoué par les wagons qui volent, les tirs lasers qui fusent et les fourmis du héros appelées à la rescousse. Lorsque le vilain Yellowjacket tombe sur les rails et se relève pour voir le train arriver sur lui, son cri de terreur dramatisé à outrance est interrompu par une vision brutale : un plan large qui replace leur combat à la dimension normale, c'est-à-dire minuscule et ridicule.

Derrière la légèreté et le ressort comique de cet effet de montage, il y a une idée : il suffit de faire quelques pas en arrière pour se souvenir que tout ceci n'est qu'un combat entre des jouets. Le spectateur passe un pacte avec les films Marvel pour être emporté dans leurs aventures, mais que personne ne se trompe sur la nature réelle de la marchandise. Que la scène se déroule dans la chambre d'une enfant, berceau par nature des rêves et de l'imaginaire, ne fait que renforcer le beau sous-texte de la séquence, dont beaucoup attribueront la valeur à Edgar Wright plutôt qu'à Peyton Reed.

 

 

IRON MAN 2 : LE COULOIR DE L'ENNUI

Pour sa première apparition dans le MCU, Scarlett Johansson alias Black Widow n'a pas été gâtée. La deuxième aventure solo de Robert Downey Jr. étant encore considérée comme l'un des pires films de l'univers, difficile d'imaginer que Natasha Romanoff s'en sorte avec les honneurs en pin-up en arrière-plan.

Sa grande scène de combat se déroule dans des couloirs blancs que ne renieront pas Resident Evil : Retribution, où Black Widow évolue jusqu'à une porte en affrontant quelques hommes de main anonymes et abrutis. L'occasion de voir la super-héroïne voltiger, glisser, taper, jeter quelques gadgets, se tordre et remuer sa chevelure parfaitement pas crédible, à l'image de ses quelques poses dignes d'une publicité.

Raccords brutaux, découpage vilain, musique laide et grossière, doublure très mal camouflée dans le montage : le réalisateur Jon Favreau (qui interprète le gentiment ennuyeux Happy, et se donne ici la tâche subtile de montrer qu'une femme peut mieux se battre qu'un homme) orchestre une scène d'action très plate, incapable de donner un quelconque sens de la brutalité, de la physique ou de la chorégraphie. Qu'il lui donne quelques babioles high tech à jeter (comme Black Panther d'ailleurs), fasse prendre la pose à Scarlett Johansson dans sa combinaison de cuir, et déballe de l'humour bas du front (Happy Hogan qui louche dans le rétroviseur pour voir les seins de Scarlett Johansson, le coup de gaz lacrymo final de Black Widow), n'arrange pas l'histoire.

 

 

 

ALEXANDRE JANOWIAK 

AVENGERS : LE PLAN-SÉQUENCE DE L'UNION

Avengers signe la première réunion des super-héros Marvel dans le MCU. Et comme il s'agit de la première réunion, les différents super-héros ont forcément besoin d'un temps d'adaptation pour travailler en équipe. Autant l'ensemble du long-métrage présente de nombreux défauts à bien des niveaux, autant son climax est particulièrement réussi dans ce qu'il raconte, surtout au niveau de sa construction.

L'évidence même reste le plan-séquence d'une quarantaine de secondes au coeur de cette bataille finale. Techniquement irréprochable, il permet surtout de montrer que les Avengers réussissent enfin à travailler ensemble et forment une équipe soudée. Plus aucun n'agit pour sa propre cause et chacun met en avant ses qualités pour l'équipe. Iron Man aide Black Widow, Iron Man et Captain America combinent leur pouvoir, Hawkeye surveille le danger pour le groupe, Thor et Hulk travaillent en duo... Bref, le plan-séquence sert donc à montrer la fluidité de leurs actions, de leur union. Pas besoin de coupe pour relancer, le groupe s'entend et se comprend instinctivement, il y a une vraie symbiose.

 

  

 

CAPTAIN AMERICA : LE SOLDAT DE L'HIVER : PRENEZ LES ESCALIERS

La scène de l'ascenseur de Captain America : Le Soldat de l'Hiver n'est peut-être pas la pire scène d'action du MCU mais c'est sans doute une des plus paresseuses et rien que pour ça elle mérite cette place. Pourtant, elle commence extrêmement bien en faisant monter la tension avec l’arrivée des ennemis coup par coup puis la petite punchline de Steve Rogers... avant de retomber comme un soufflé.

La bagarre est particulièrement mal gérée, la moitié des adversaires de Captain America se retrouvent à terre sans aucun raison compréhensible en début d’action. Le semblant de chorégraphie de cette échauffourée est ridicule, les coups s’enchaînent dans un montage laid, haché voire illisible à certains moments. Le reste de l’évasion proposera quantités de CGI foirés notamment lorsque Captain America casse les vitres de l’ascenseur pour sauter dans le vide ou dans la grande majorité des plans extérieurs. Comble du comble, la séquence ne raconte pas grand-chose. Un ratage.

 

  

 

CHRISTOPHE FOLTZER

LES GARDIENS DE LA GALAXIE VOL. 2 : LE NON-COMBAT DU DÉBAT

Depuis 10 ans que nous voyons régulièrement des films de super-héros, nous sommes habitués aux débauches d’effets spéciaux et aux bastons « bigger than life ». Un constat qu’a aussi dû faire James Gunn quand il a réfléchi à la meilleure manière de commencer son Gardiens de la Galaxie 2.

Alors que n’importe quel autre réalisateur aurait décidé de tout faire péter pour se mettre le spectateur dans la poche, Gunn, fidèle à lui-même, choisit l’inverse en nous proposant un combat épique… que nous ne verrons presque pas. L’idée géniale de rester concentré sur Groot durant tout le fight et de ne nous montrer du combat que les Gardiens qui se font avoiner, en plus d’être surprenante, en dit long sur l’ambition du film de s’affranchir des codes du genre.

Par ce simple geste, James Gunn nous explique que nous suivrons une histoire intimiste sur fond de cataclysme spectaculaire (mais flou et en arrière-plan), laissant la priorité aux personnages. Et la différence de traitement entre le combat général de la scène et le combat de Groot contre une petite créature, entérine ce parti-pris audacieux. 

 

 

THOR : LE MONDES DES TENEBRES : LE NON-COMBAT DE LA FIN

Généralement, quand on pense « baston finale », on se dit qu’on va s’en prendre plein la tronche, que les enjeux atteignent leur paroxysme et qu’on va finir épuisés, mais heureux. Sauf dans Thor 2 en fait.

Le problème n’est pas tant dans ce que cette scène raconte, mais dans la façon dont Alan Taylor nous la raconte. Déjà, le décor désolé n’est jamais mis en valeur ni utilisé à bon escient. Ensuite, qu’il s’agisse des cadrages, du découpage ou encore du rythme du double combat, on s’ennuie ferme, tant c’est didactique, mou du genou, presque scolaire.

Le méchant n’est pas impressionnant, on le croirait sorti des Power Rangers, et la scène est dénuée de toute la tension dramatique qui nous ferait nous inquiéter pour nos héros. Pire encore, le moment où Loki se fait empaler tombe totalement à plat, parce que justement, ce qui précède rate constamment son objectif. Bref, c’est chiant. Pas étonnant de la part du mec qui fera Terminator : Genisys.

 



LINO CASSINAT

AVENGERS : FORCE CENTRIPÈTE 

Avengers est sans aucun doute le meilleur film du MCU, et il est tellement réussi que même pris sous l’angle souvent peu flatteur de la lecture idéologique et de la réécriture positive de l’histoire, il reste sympathique (contrairement à Black Panther). Véritable thérapie de groupe de 2h, le film de Joss Whedon n’est rien de moins qu’un fantasme héroïque touchant par sa naïveté autour d’un 9/11 contrecarré 10 ans après.

À ce titre, cette séquence d’ouverture des hostilités à New-York est programmatique et capitale. Véritable précipité des idéaux américains (enfin, les noirs en moins…), le philanthrope Iron Man détourne les appareils volants de leur course, le soldat Captain America inspire le courage, le freak civil scientifique Bruce Banner arrête les vaisseaux par sa rage et le dieu Thor fait s’abattre la foudre divine. L’Amérique des Avengers retrouve son innocence longtemps rêvée, et grâce à elle, se rassemble en un travelling circulaire et surtout transforme un traumatisme en une joyeuse fête eschatologique : « I’m bringing the party to you ».

 

  

 

AVENGERS : L'ÈRE D'ULTRON : FORCE CENTRI-PROUT 

Prenez exactement le même travelling circulaire épique d’Avengers, mettez des gags horribles, des punchlines lourdes, une iconisation complètement ratée, des effets spéciaux à s’arracher la rétine et surtout… mettez un ralenti pachydermique, pour qu’on ait bien le temps de voir les incrustes baveuses, la photographie atone, les expressions débiles des acteurs et la CGI honteuse de Vision (cette cape bordel).

Aucune ampleur ne se dégage de cette bouillie, et le kamehameha final achèvera de nous plonger dans une utilisation la plus primitive de la grammaire du cinéma. Avengers 2 n’est que la version super size me d’un film que sa candeur rendait humble et sympathique. Les Avengers, tout comme le peuple, étaient autrefois en danger, incertains de survivre à l’invasion de New-York. Désormais, boarf, la populace, Rhodey s’en occupe. Allons plutôt faire les cakes en tordant de la taule pendant une balade gauloise dans un pays de l’est désaffecté, c’est un peu les vacances. Sauf que les mecs, problème : vos vacances, tout le monde s’en tape.

 

 

 

Affiche

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commentaires
Meuk
22/02/2018 à 10:59

Pour moi, l’une des meilleures scènes d’action du MCU est celle qui suit la transformation de Steeve Rogers en super soldat dans le premier Captain America. Cette poursuite dans le New York des années 40 est un régal et est un des rares moments vraiment prenants du film, contrairement à son climax longuet et confus qui a perdu pas mal de spectateurs.

Arnaud
20/02/2018 à 13:19

@Roukesh

Et voila t'as merdé, t'as repondu a un troll debile !!! Tu le calculais pas le gars restait comme un con avec sa betise dont tout le monde se fout.
Don't feed the troll !!!

Roukesh
19/02/2018 à 17:20

@Heat, oui pas besoin de savoir filmer pour critiquer un réalisateur. Merci pour cette remarque stupide. La critique peut être constructive, et mon regard me permet de voir qu'untel film mieux qu'un autre.
Salon toi tout le monde devrait la fermer tant qu'il ne sais pas faire? Mon pote qui peint des tableaux, je vois bien que ce n'est pas Dé Vinci, je lui donne des avis alors que je ne sais pas peindre, il progresse. Si tu veux que les gens médiocres continue de faire du cinéma grand bien te fasse, tu as l'embarras du choix.
Si tu viens me sortir l'argument du "c'est du divertissement", oui on 0% de la production qui est du divertissement, et de la soupe. A petite dose c'est super, sauf qu'ils occupent toutes les salles, et empêchent les sorties d'autres films.

Moustiqu3
18/02/2018 à 20:34

Sur la dernière image, c'est quoi en bas à gauche?

TOD
18/02/2018 à 12:09

Hummm CGI moins bon de film en film !!!????
Black Panther oui mais ne mettons pas tout le monde dans le mm panier Les 2 gardiens, Ragnarok, Antman dans une certaine mesure, Avengers... non dsl c’est souvent très solide voir franchement beau c’est ILM pas non plus les gars derrière un King Arthur...

pepe
18/02/2018 à 09:27

Rien sur le big fight Iron Man vs Hulk dans Av2 et 1 des gunfight de rue du Soldat de l'hiver ??

Stoppppp
17/02/2018 à 22:45

@dredd Les CGI du 1er Iron Man sont aussi bon grâce à son réal. Il était très pointilleux sur le rendu.
Le 1er Iron Man avait également beaucoup moins de plans CGI comparé aux nouveaux qui se passent quasiment tous 90% du temps sur fond vert. Donc forcément les gars derrière les CGI ont plus de boulot en moins de temps. Iron étant le 1er Marvel ils ont pris le temps de faire les choses correctement. Et ils sont maintenant plus vraiment regardant sur les CGI ce qui rend dégueu. On voit également ce phénomène en comparant Pacific Rim avec sa suite.

Heat
17/02/2018 à 20:52

Il y a trop du sucre dans mon café, oulalalalala ...

Vicelow
17/02/2018 à 18:06

On peut rajouter la poursuite en Corée de Black Panther, trop de CGI au bout d'un moment c'est gerbant

Heat
17/02/2018 à 18:03

Les mecs qui critiquent alors qu'ils savent même pas filmer une scène ... MDR.

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