Netflix : les 5 scènes les plus effrayantes des séries Hill House, Bly Manor, Midnight Mass...

La Rédaction | 15 octobre 2023
La Rédaction | 15 octobre 2023

L'arrivée de La Chute de la maison Usher, dernière série horrifique de Mike Flanagan sortie sur Netflix, est l'occasion parfaite de se remémorer les meilleurs moments de ses œuvres précédentes.

Avec The Haunting of Hill HouseThe Haunting of Bly Manor et Sermons de minuit (oublions un instant l'existence de The Midnight Club), Mike Flanagan a su, depuis 2018, effrayer autant qu'émouvoir une audience pendue aux lèvres de ses histoires fantastiques. Si La Chute de la Maison Usher n'est pas forcément à la hauteur en termes de séquences émotion et accents tragiques, son arrivée sur la plateforme est l'occasion de réfléchir aux scènes géniales qui nous ont fait aimer Flanagan et ont forgé sa réputation. Retour sur les cinq meilleures séquences de ses séries horrifiques de Netflix.

 

La Chute de la maison Usher : photo, Kate SiegelToujours avec Kate Siegel, la muse de Mike Flanagan

 

La première réunion des alcooliques anonymes

  • Série : Sermons de Minuit
  • Episode : 2

 

Sermons de minuit : photoMoins chiant qu'une vraie messe

 

Si Sermons de minuit vrille avec minutie vers l'horreur, son rythme lancinant déconcerte volontiers. Au centre de son dispositif narratif, Mike Flanagan ose surtout de longues scènes de dialogues et de débats, notamment entre Riley (Zach Gilford), le héros athée, et le père Paul Hill (Hamish Linklater). Alors que Riley doit régulièrement quitter l'île de Crockett Island pour une réunion des alcooliques anonymes, le prêtre lui propose de la faire ensemble, dans une salle des fêtes bien vide pour un si petit comité.

Mike Flanagan se montre non seulement d'une précision redoutable dans les cadrages de ces tête-à-tête, mais il fait de sa série un récit passionnant sur le pouvoir de la parole et de la dialectique. Plutôt que d'invalider le discours du père Hill (ce que beaucoup d'auteurs voulant casser du sucre sur le dos de la religion feraient), il embrasse sa verve et l'intelligence de son discours pour mieux en capter les doutes et les paradoxes.

La première rencontre entre les deux personnages, qui interroge la passivité de Dieu face à la tragédie, est un ping-pong verbal absolument sublime, où Riley évoque son addiction comme la naissance d'une autre personne, d'un "saboteur en lui". Une façon habile pour Flanagan de parler de faux-semblants, et de nos démons intérieurs, qui vont vite ressurgir explicitement dans la série.

 

THE Floating Man

  • Série : The Haunting of Hill House   
  • Episode : 4

 

The Haunting of Hill House : photo floating manSe plier en 4 pour quelqu'un

 

Chacun ses fantômes. Celui qui hante Luke s'appelle William Hill, mais il est plus connu sous le nom de "The Floating Man" ou "The Tall Man". Les caractéristiques de ce charmant monsieur aux faux airs de Slender Man : il porte une canne, est coiffé d'un chic chapeau et flotte au-dessus du sol. Et s'il apparaît régulièrement dans la vie de Luke, son grand moment reste cette mémorable scène où il lui rend visite en pleine nuit, dans sa chambre, et finit par le découvrir caché sous son lit.

Point de vue accroché à Luke, jeu sur les ombres, bruit de la canne pour rythmer la scène, long silence brisé par un sound design impeccable jusqu'à l'apparition cauchemardesque : comme presque toujours, les effets sont aussi simples qu'efficaces dans la mise en scène de Mike Flanagan. En quelques minutes, le cinéaste impose parfaitement ce fantôme perdu aux airs de pantin désarticulé (l'image de ce visage retourné, à côté de ses pieds), d'autant plus dérangeant qu'il est lent et semble presque inoffensif.

Et comme tous les fantômes de The Haunting of Hill House, il gagnera une dimension légèrement déprimante puisque William s'est tout simplement emmuré vivant dans le sous-sol de la maison.

 

La mort de Dani

  • Série : The Haunting of Bly Manor   
  • Episode : 9

 

The Haunting of Bly Manor : photo, Victoria PedrettiC'est bientôt l'heure du bain

 

The Haunting of Bly Manor a divisé le public, mais celui-ci s’est accordé sur une chose : la beauté de l’histoire d’amour entre les personnages de Dani (Victoria Pedretti) et Jamie (Amelia Eve). Après s’être avoué leur amour et avoir (semble-t-il) vaincu l’emprise des spectres de Bly Manor, les deux jeunes femmes filent enfin le parfait amour. Mais la dame du lac, le fantôme sans visage qui a une fâcheuse tendance à traîner ses victimes au fond du plan d’eau de Bly Manor, n'a pas dit son dernier mot.

Suite à un cauchemar, Dani comprend que pour protéger son amoureuse de la dame du lac, elle doit se sacrifier. La scène où Dani va s’endormir d’elle-même au fond de l’eau pour ne plus en ressortir n'est pas montrée, et pour ajouter au tragique, son geste n’est révélé au spectateur que lorsque Jamie trouve elle-même le corps de sa compagne au fond de l’étang.

Douce musique au piano, douce voix de narratrice et doux mouvement de l’eau dans les cheveux de Dani, tout est fait pour rendre ce terrible moment aussi poétique que possible, et changer ce suicide en acte d’amour. Du pur Flanagan, qui réalise ici l’une des plus belles séquences de sa carrière, quoi que l’on pense de la saison en elle-même.

 

La mort de Riley

  • Série : Sermons de Minuit   
  • Episode : 5

 

Sermons de minuit : photoSoirée barbecue

 

Les surprises chez Flanagan, on a commencé à s'y habituer, d'autant qu'il est peut-être l'un des rares cinéastes à vraiment exploiter les possibilités du format épisodique pour créer des ruptures violentes dans ses récits. Avec sa ribambelle de personnages, Sermons de minuit parvient habilement à nous garder sur le qui-vive, sans qu'on puisse deviner quelle pauvre âme va y laisser sa peau. Néanmoins, depuis le début, la série a bien pris le temps de faire de Riley son personnage principal, alors que l'interrogation de sa foi se conjugue au traumatisme de l'accident de voiture qu'il a provoqué.

Sauf qu'après avoir découvert la vérité sur la nature de "l'ange" venu sauver l'île de Crockett Island à l'épisode 4, c'est le choc. Riley pourrait se faire ultime rempart face à ce vampire, mais il préfère se sacrifier, se purger de cette histoire et de ce monde à la dérive. Flanagan joue de cette frustration. Même s'il offre un semblant de rédemption à son protagoniste, l'évolution de Riley est bien coupée dans son élan, alors qu'il retrouvait son amour de jeunesse, Erin (géniale Kate Siegel).

Cet a-coup est d'une telle violence qu'on peine à le croire. L'épisode 5 se conclut sur la douceur apparente de cette barque au lever du soleil, avant que l'astre ne brûle Riley au cours d'un simple raccord. Le cri perçant d'Erin, qui transite de l'épisode 5 à l'épisode 6, nous traumatise encore.

 

La mort de Nell

  • Série : The Haunting of Hill House   
  • Episode : 5

 

The Haunting of Hill House : photoVictoria Pedretti dans son meilleur rôle

 

Tout le monde l’aura compris : Flanagan est expert dans l’art de traumatiser et d’enchanter en même temps, rendant au mieux l’essence de la littérature post-gothique et du romantisme noir dont il s’inspire. Et c’est peut-être dans Hill House qu’il parvient au mieux à déchirer son spectateur entre mélancolie et terreur.

Alors que, lors des 4 premiers épisodes de la saison, le spectre de la dame au cou tordu aura terrifié le spectateur en même temps que le personnage de Nell, une terrible révélation est faite dans l’épisode 5. La terrible apparition n’était, tout ce temps, qu’une projection de la future mort de Nell, qui se brise le cou en se pendant brutalement depuis le haut d’un escalier. Au moment où elle tombe dans le vide et que la corde la retient brutalement, cassant sa nuque, elle revit tous les moments de sa vie où elle a été terrifiée par la dame au cou tordu, voyant cette fois-ci les choses du point de vue du fantôme qu’elle est devenue.

Mise en scène dans une chute perpétuelle où chaque étape, comme les paliers d’un ascenseur, la met face à elle-même à différents âges, Nell comprend qu’elle a été hantée par elle-même toute sa vie et que, comme par prophétie auto-réalisatrice, elle a été menée au suicide par la projection de son propre suicide. A la fois brillant, glaçant, et profondément triste. Du Flanagan jamais (ou rarement) égalé depuis.

Tout savoir sur La Chute de la maison Usher

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commentaires
Bishop
16/10/2023 à 11:00

Le plus horrible ça reste quand même la vignette de votre article ;)

steve
15/10/2023 à 21:26

Bah, vous voulez pas en entendre parler mais j'ajouterais l'epi 7 de "Midnight Club" et pas qu'un peu...
Ceux qui l'ont vu comprendront pourquoi