Crise du jeu vidéo : Star Wars enchaîne les problèmes, plusieurs jeux en danger

Alors que l’industrie du jeu vidéo est en crise, la licence Star Wars connaît aujourd’hui des soucis, notamment avec la mise en péril d’un remake très attendu.

On n’a pas fini d’en parler : la crise du jeu vidéo cause bien des problèmes, et ce n’est que le début. Les licenciements de ce début d’année 2024 battent de terrifiants records et nombreuses sont les grosses boîtes qui cherchent à faire des économies en annulant des jeux ou en fermant carrément quelques studios. Pour certains d’entre eux, cela va dans le sens d’une stratégie financière qui vise à rassurer les investisseurs, tandis que pour d’autres, ces mesures relèvent de l’urgence.

Pour Embracer Group, par exemple, la panique est bien réelle. Après avoir dépensé sans compter pour acquérir plusieurs studios et multiplier les projets, l’éditeur vit aujourd’hui un immense revers de fortune et se voit forcé d’abandonner ses ambitions grandioses. En résulte la perte de Saber Interactive et du remake du Star Wars : Knights of the Old Republic. Du côté d’Electronic Arts, c’est un également un jeu Star Wars qui fait les frais de la crise. En bref, c’est pas la joie.

Une fois de plus, on a pu sentir un bouleversement dans la Force

kotor en péril... ou sauvé ?

Un rapport de Bloomberg (avec pour source un proche de la transaction) a donc révélé la vente apparemment en cours de Saber Interactive à un groupe d’investisseurs privés, et ce, pour 500 millions de dollars. Une décision qui paraît tristement cohérente avec la situation actuelle d’Embracer et qui explique l’absence totale de communication récente de la part de Saber autour de son remake du très attendu KOTOR. 

Pour rappel, c’est la perte d’un accord à 2 milliards avec la compagnie saoudienne Sawy Games qui est la cause principale de la déroute d’Embracer. Un plan de sauvetage désespéré, initié en juin 2023, a ensuite entraîné le licenciement de 1 387 emplois (soit environ 8 % de sa main-d’œuvre) en seulement six mois. Durant cette même période, Embracer a également confirmé avoir annulé pas moins de 29 jeux ! 

Embracer serait aussi en train de vendre Gearbox, studio derrière Borderlands, selon des rumeurs

Si le groupe suédois a clairement eu les yeux plus gros que le ventre et paye aujourd’hui le prix de son imprudence, on ne peut que regretter la terrible tournure que les choses ont prise pour eux. Du côté de Saber, le rapport de Bloomberg affirme que le studio devrait devenir une société privée. Plus étonnant, elle devrait, malgré tout, continuer à travailler sur son remake de Star Wars : Knights of the Old Republic après la conclusion de l'accord.

L’annulation du jeu serait donc au moins écartée (pour le moment), mais inutile de dire qu’il risque d’avoir désormais pas mal de retard dans sa production après tout ce qui s’est passé. Ce projet de remake est prévu comme une exclusivité temporaire de la PS5 (donc un titre important pour Sony) et serait également soutenu par les partenaires de Saber : Aspyr Media et Lucasfilm Games. 

Un jour, peut-être...

EA annule un fps prometteur

Tout comme les Sith, les mauvaises nouvelles voyagent aussi par deux. Après avoir annoncé 700 nouveaux licenciements (ça n’en finit plus) ce mercredi 28  février, Electronic Arts a également fait savoir l’annulation d’un FPS Star Wars qui était en cours de développement chez Respawn Entertainment (Apex Legends, Star Wars Jedi : Survivor). 

Annoncé en 2022, le jeu était dirigé par Peter Hirschmann, un vétéran de LucasArts qui était aussi le co-créateur de Medal of Honor. Il avait par ailleurs déjà travaillé sur les jeux Battlefront. Son expérience associée au talent incontestable de Respawn (qui a fait des étincelles avec son TitanFall 2, dans le même genre) nous promettait pourtant un jeu très excitant pour les fans de Star Wars ou de bon FPS. 

On aurait pu avoir le Battlefront qu’on méritait

Néanmoins, il est désormais naturel pour la majorité des éditeurs de ne plus prendre de risques et de faire des économies sur les jeux dont ils ne sont pas certains du succès, surtout dans l’époque présente. Voilà pourquoi Laura Miele, présidente d’EA, a déclaré qu’elle désirait voir Respawn se concentrer exclusivement sur ses deux franchises déjà installées et populaires : Apex Legends et Star Wars Jedi. 

Cela ne nous étonne guère. C’est exactement ce genre d’attitude que plusieurs commentateurs de l’industrie ont constaté récemment. La réduction des effectifs humains et l’annulation de multiples projets vont de pair avec une nouvelle logique économique. Celle qui consiste à produire moins, mais à faire payer plus et plus longtemps (grâce aux jeux service et aux plateformes à abonnement). Une logique à laquelle souhaitent résister certains acteurs du milieu (comme Larian Studio), mais vers laquelle le monde du jeu vidéo est en train de se diriger avec la crise actuelle.