El Conde : les premiers avis sur le film de vampires de Netflix sont là

Après Spencer, le réalisateur chilien Pablo Larraín est de retour avec un faux-biopic et vrai film de vampires avec El Conde pour Netflix.

Décidément, le vampire ne cessera donc jamais d'inspirer les cinéastes. Alors qu'Universal vient tout juste de sortir l'énorme flop Le Dernier Voyage du Demeter ainsi que Renfield porté par Nicolas Cage, que Chloé Zhao s'apprête à réaliser un western de science-fiction avec Dracula en son centre et que Robert Eggers espère toujours concrétiser son Nosferatu, le vampire est bel et bien immortel au cinéma.

Et justement, la créature a inspiré Pablo Larrain, réalisateur de Spencer, Jackie ou encore Neruda, pour son nouveau film Le Comte (El conde en version originale), faux biopic d'Augusto Pinochet dépeint ici en vampire vivant sur la Terre depuis 250 ans. Le moyen parfait pour Pablo Larrain de livrer, sur le papier, une satire du dictateur tout en s'adonnant au genre horrifique. Si le film est censé arriver sur Netflix ce 15 septembre, il a été présenté à la Mostra de Venise 2023 en compétition pour le Lion d'or, dévoilant les premiers avis. Revue de presse.

LE COMTE DRACULA PINOCHET

"El Conde est une farce politique prenant la forme d'un film d'horreur vampirique drôle et sombre à la fois, offrant une vision inventive des raisons pour lesquelles les despotes continuent à planter leurs crocs dans le monde." The Hollywood Reporter

"L’histoire alternative macabre d’El Conde dévoile l’agonie continue du Chili et la lutte du peuple chilien pour affronter son passé, avec l’énergie et la franchise d’un roman graphique." The Guardian

"Derrière l'idée de jouer avec le genre vampirique, ce qui ressort le plus clairement dans El Conde, c'est la tristesse et la rage de Pablo Larrain face à ce qui est arrivé à son pays." Vulture

Un vampire prenant son envol

"On pourrait dire que les intentions de Larrain et de son co-scénariste Guillermo Calderon (Neruda et Ema) sont parfois un peu trop explicites dans leur univers alternatif déchainé. Pourtant, El Conde semble si singulier, à la fois en tant qu’allégorie et en tant que film sur Pinochet, que sa prévisibilité théorique n’a guère d’importance." The Wrap

"Rien dans ce film souvent brillant, mais extrêmement tordu n'est facile, ni même en se concentrant sur son récit noué ou en essayant de trouver une ligne directrice morale claire autour de son nihilisme sarcastique et scabreux. C'est un peu une sorte de test de Rorschach où l'encre serait de la bile noire provenant du corps malade du Chili et qu'on aurait craché sur un écran." Variety

"En fin de compte, El Conde ne raconte pas grand-chose de plus que ce que les précédents films du réalisateur sur le règne du dictateur avaient raconté. Cependant, il reste un élégant portrait pessimiste de la méchanceté d'un homme, et de manière plus cinglante, la façon dont cette méchanceté a infecté tout ce qu'il a pu toucher." The Daily Beast

El grande dictator

"La série de drames biographiques de Pablo Larraín, pour la plupart se déroulant au XXe siècle, atteint un summum d'audace avec El Conde [...] Le film trouve un équilibre remarquable entre des éléments puissamment dramatiques, sombrement amusants, mélancoliques et, à chaque instant, brillamment accomplis." Deadline

"Ce n’est pas une proposition inintéressante, mais il devient vite évident qu’El Conde n’a rien de nouveau à dire sur Pinochet. Pire encore, le film ne se penche jamais vraiment sur les possibilités farfelues de son principe ni sur son évaluation sérieuse de l'héritage du dictateur." Slant Magazine

"Globalement, cela ressemble surtout à une occasion manquée et un tour paresseux de la part du réalisateur de No et Neruda, tous les deux tourner au Chili et qui étaient si galvanisant sur le plan thématique tout en étant ingénieux visuellement."  Screen International

Ketchup ou mayo ?

El Conde alias Le Comte semble donc avoir plutôt convaincu la critique présente à la Mostra de Venise, malgré quelques réceptions moins enthousiastes pointant du doigt le manque de subtilité de l'ensemble. Le style visuel de Pablo Larrain semble en revanche faire l'unanimité, probablement grâce au travail du chef opérateur Edward Lachmann (Carol, Virgin Suicides) sur le noir et blanc du film.

Il ne faudra en tout cas pas attendre très longtemps pour se faire une idée puisque le film débarquera sur Netflix ce 15 septembre 2023 en France.