Kraven le Chasseur : il y a un "problème" dans la bande-annonce de l'ennemi de Spider-Man

Kraven le Chasseur, ennemi de Spider-Man, s'est dévoilé dans une première bande-annonce de son film solo. Et on note une différence majeure avec les comics.

Après les deux films Venom avec Tom Hardy, et le Morbius de Jared Leto, Sony continue son étrange série de longs-métrages centrés sur des vilains de Spider-Man, sans la présence de ce dernier. Désormais, c'est au tour d'un des membres fondateurs des Sinister Six de se montrer. En effet, Kraven le Chasseur dévoile une première bande-annonce avec un Aaron Taylor-Johnson bestial qu'il nous tarde de voir avec sa fameuse veste à tête de lion.

Cependant, en à peine quelques images sanglantes, on relève un changement important dans l'histoire de Kraven, alors que tous les éléments fidèles à l'origine de ce vilain iconique du Tisseur semblent présents aussi.

Kraven begins

Dans les comics, Kraven le Chasseur est l'un des premiers antagonistes de l'Homme-Araignée puisqu'il apparaît dans Amazing Spider-Man #15 de Stan Lee et Steve Ditko en 1964. En quelques numéros, l'essence du personnage est posée. C'est un riche aristocrate russe aussi talentueux combattant qu'il est un stratège patient.

Son but ultime est de traquer la plus dangereuse des proies (une référence évidente au méchant du film Les Chasses du Comte Zaroff) : Spider-Man.

Noé quand il fallait remplir l'Arche

Pour réussir son objectif, il est passé par un intense entraînement à travers les environnements hostiles du monde. Mais il bénéficie surtout d'un breuvage capable d'augmenter sa vitesse, sa dextérité, ses sens et sa force – au point où il peut, entre autres, soulever un gorille à mains nues. Cette potion magique, il la doit à Calypso, une prêtresse haïtienne et amante un tantinet toxique du chasseur. Grâce à ce sérum, Kraven est devenu l'un des ennemis les plus redoutables du héros new-yorkais.

Et le point culminant de cette confrontation est probablement dans l'arc Last Hunt sorti en 1987 et imaginé par J.M. DeMatteis et Mike Zeck. Dans cette aventure, Kraven bat Spidey et l'enterre vivant pendant deux semaines, temps durant lequel il va jouer les justiciers à sa place pour prouver sa supériorité.

Un chasseur sachant chasser sans son tigre...

lion-man

Toutefois, les dons de Kraven dans le film ne viennent pas d'un thé saupoudré de sorcellerie vaudou, mais ils apparaissent après que son sang soit mêlé à celui d'un lion sous stéroïdes. En plus de ça, il utiliserait sa "connexion" avec les animaux pour traquer sa proie, selon une voix off anonyme. Ce choix d'écriture le rapproche donc plus d'un homme devenu surhomme par accident à la manière... de Spider-Man, que d'un chasseur de gros gibiers drogué et surentraîné.

Pourtant, dans la bande-annonce, il y a quantité de liens avec le Kraven des comics. Par exemple, le père de Sergei (Russell Crowe) paraît russe au vu de l'accent de l'acteur, tandis que sa mère est présentée comme ayant des soucis mentaux. De plus, le demi-frère de Kraven, Dmitri Smerdyakov/Le Caméléon est présent sous les traits de Fred Hechinger (The White Lotus).

Kraven, avec une vraie fausse dent de lion faite en résine

Enfin, on peut apercevoir Ariana DeBose (Oscar du meilleur second rôle pour West Side Story) en tant que Calypso, normalement responsable des facultés du monsieur habillé de fourrures. Alors, quelle place aura-t-elle dans cette nouvelle origin story de Kraven ? C'est peut-être à l'aide de sa magie que l'antihéros ami des bêtes va survivre à l'attaque contre le fauve musclé, lui octroyant au passage ses pouvoirs. De cette manière, on retrouverait en partie l'histoire des comics.

Au-delà de cette relecture potentiellement intéressante de Kraven, les premiers extraits présentent le vilain de Spider-Man comme un gentil aux méthodes de gros bourrin de la même manière que Venom et Morbius, ce qui n'est pas pour nous rassurer. Et bien que ce soit le jeu des adaptations que de réécrire l'œuvre d'origine pour s'approprier le récit, le risque que semble prendre Kraven le Chasseur est de perdre ce qui fait la force de son personnage.