Bardo : le film Netflix du réalisateur de Birdman s'offre une bande-annonce démente

Léo Martin | 24 octobre 2022 - MAJ : 24/10/2022 16:56
Léo Martin | 24 octobre 2022 - MAJ : 24/10/2022 16:56

Le réalisateur de The RevenantAlejandro González Iñárritu est de retour avec Bardo, son drame Netflix, dont la nouvelle bande-annonce vient de tomber.

Douze ans après Biutiful, le réalisateur mexicain et multi-oscarisé Alejandro González Iñárritu retourne dans son pays natal pour accoucher de ce qui s’annonce comme son film le plus personnel et le plus introspectif : Bardo, fausse chronique de quelques vérités. Bien différent de Birdman ou The Revenant, le long-métrage s’aventurerait sur le terrain de l’onirique, du semi-autobiographique et de l’auto-analyse. Un pari risqué puisque lors de la dernière Mostra de Venise, sa première version de près de 3 heures aura franchement divisé la presse. 

Suite aux sévères premiers avis envers son Bardo, le cinéaste n’a pas joué l’indifférence. Profondément affecté par l’idée d’un accueil défavorable de son long-métrage le plus personnel, Iñarritu a d’abord carrément évoqué l’envie d’arrêter le cinéma, avant de proposer un deuxième montage de son film. Plus courte (environ 2h32), cette version s'est révélée avec une nouvelle bande-annonce. 

 

photo, Daniel Giménez Cacho

 

De nouvelles images qui nous introduisent davantage l’avatar du réalisateur à l’intérieur du film, le journaliste et documentariste Silverio Gama. Accompagné de la chanson I am The Walrus, des Beatles – comme dans la première bande-annonce –, l’artiste est dépeint en pleine désorientation et balancé entre sommeil et scènes chaotiques. Les thématiques de l’identité nationale et de la perte de soi sont particulièrement mises en valeur ici, laissant entendre une lecture aussi poétique que politique de la connexion du cinéaste avec son pays et lui-même. 

Semblant être à la fois une excursion fracturée entre onirisme et autopsie du Mexique moderne, Bardo se révèle déjà très dense et un périple de cinéma exigeante. Une entreprise nécessitant sans doute la pleine attention du spectateur ; plus encore si l’on se rappelle que le film se retrouvera sur Netflix et sur un petit écran où il est encore plus difficile de conserver la concentration de son public. Il n’est pas évident que cette œuvre à cœur ouvert d’Iñarritu puisse faire l’unanimité malgré ses airs sublimes d’un Paprika live-action, mélancoliques et en naufrage de ses propres certitudes. 

 

Bardo, fausse chronique de quelques vérités : Photo Daniel Giménez CachoMe and myself

 

Entre la photographie absolument dingue de Darius Khondji et la performance saisissante de Daniel Giménez Cacho (qui en quelques plans semblent déjà crever l’écran), on ne peut s’empêcher d’avoir hâte de découvrir (une fois, peut-être deux) cet énigmatique et sans doute fascinant objet de cinéma.

Parfois contesté, repoussé ou même détesté, on ne retirera pourtant pas à Iñarritu d’être un véritable auteur. Cinéaste plein de sincérité et de foi en son art qui proposera toujours des films stimulants à la fois pour l’imagination et la critique. Une occasion de vivre pleinement du cinéma (mais sur petit écran, malheureusement en France) d’ici le 16 décembre prochain sur Netflix.

Tout savoir sur Bardo - Fausse chronique de quelques vérités

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commentaires
Clitis Wood
25/10/2022 à 13:44

Que j'aime ce réal... Ses films sont toujours fascinants et intelligents. Longue vie à son cinéma!

elbignol
25/10/2022 à 10:47

ça a l'air incroyable. Quel dommage de ne pas pouvoir le découvrir en salle.
Peut être que le père Frémaux va réussir à refaire son festival Netflix avec l'institut Lumière et la cinémathèque

Neji .
24/10/2022 à 23:25

Ça a l'air drôlement sympa tout ça !