The Revenant, Birdman... Inarritu pourrait arrêter le cinéma après son film Netflix Bardo

Après Bardo, fausse chronique de quelques vérités, son film Netflix présenté à Venise, Alejandro González Iñárritu pense qu’il pourrait prendre sa retraite. 

Récemment présenté au festival de Venise, le nouveau film d’Alejandro González Iñárritu, Bardo, fausse chronique de quelques vérités, n’a pas reçu que des avis positifs, loin de là. Le réalisateur oscarisé faisait pourtant son retour très attendu, sept ans après The Revenant (qui avait valu son oscar à Leonardo DiCaprio et un deuxième oscar du meilleur réalisateur au Mexicain après Birdman), avec cette comédie nostalgique et poétique, évoquant davantage le ton général d’un autre de ses succès, Birdman.

Ce film de près de trois heures, distribué par Netflix, n’a donc pas su faire l’unanimité et a, au contraire, récolté des avis souvent tièdes. Avec un score de 51/100 sur Metacritic juste après sa diffusion, Bardo est devenu l’une des déceptions majeures du festival. Une réception que le cinéaste ne considère pas comme méritée et qui aurait même tendance à le rendre amer au point d'évoquer sa soudaine retraite. 

Quand on ne supporte pas les méchantes critiques

Dans une interview accordée récemment à Vanity Fair, Iñarritu a immédiatement réagi aux commentaires négatifs :

"Pour être honnête, je n’ai lu aucune de ces critiques en entier. Évidemment, mon équipe m’a fait parvenir quelques extraits, et j’ai vu que le film a surtout été mal compris. Je respecte chaque opinion. [...] Je crois que l’une des choses que l’on me reproche c’est d’être trop autocentré et narcissique dans ma réalisation. Je pense qu’en tant qu’auteur et réalisateur, j’ai le droit d’accéder à mon propre bagage émotionnel pour créer. C’est la source de tous mes films, particulièrement celui-ci."

La réponse du cinéaste le révèle comme plutôt affecté par les retours sur sa dernière œuvre, bien qu’il prétende ne pas les avoir lus avec attention. Il défend bec et ongles la qualité de son long-métrage et plus encore l’authenticité de ses inspirations. Une posture qui peut s’entendre, mais étonnante puisque la réception des festivals d’un film ne détermine pas son appréciation générale par le grand public lorsqu’il sort véritablement. Il est étrange de voir Iñarritu s'exprimer comme si le sort de Bardo avait déjà été décidé. 

" Tout le monde déteste mon film. Je suis fini, ça y est."

Ici, le réalisateur se montre peut-être hâtif ou susceptible dans sa manière de réagir. Même s’il espère (et il a toutes les raisons d’espérer) que le film sera davantage apprécié avec le temps, Iñarritu parle d'ailleurs carrément d’arrêter le cinéma. Une décision bien brutale, qui avait peut-être été déjà réfléchie en amont, mais qui apparaît dans ses déclarations comme une conséquence directe des récentes critiques :

"Je sais ce que j’ai accompli. J’espère que les gens prendront le temps d’essayer de comprendre mon film et d’où il vient. [...] Pour l'instant, je n'ai plus faim. J'ai eu un repas complet avec ce film et je suis impatient de vivre la vie. J'aime la ressentir et vivre ma vie de famille, c'est la meilleure chose qui soit. En fait, je ne sais même pas si je ferai un autre film, pour être honnête. Je ne sais pas. Je ne sais vraiment pas. Il faudrait que je trouve quelque chose qui a vraiment du sens, et je ne sais pas quand cela arrivera." 

Quand Iñárritu préférera aller danser en boîte

Une sortie assez inattendue, il faut bien le dire. Sans doute que cette décision n’aura rien de définitif et qu’elle sera réévaluée lorsque le réalisateur mexicain se rappellera que la majorité de ses spectateurs ne se trouvent pas au festival de Venise et que son film a encore largement le temps de convaincre d’autres personnes.

Par ailleurs, Bardo, fausse chronique de quelques vérités sera disponible le 16 décembre de cette année sur Netflix, et devrait faire à nouveau parler de lui à ce moment-là. Si les retours sont meilleurs, peut-être qu’Alejandro González Iñárritu annoncera qu’il repart sur un nouveau film aussitôt.