Bardo : après The Revenant, les premiers avis pour le film Netflix d'Iñárritu sont tombés

Mathis Bailleul | 2 septembre 2022 - MAJ : 02/09/2022 17:09
Mathis Bailleul | 2 septembre 2022 - MAJ : 02/09/2022 17:09

Iñárritu est de retour après The Revenant avec une comédie dramatique pour Netflix : Bardo, fausse chronique de quelques vérités. Quels sont les premiers avis ? 

Alejandro González Iñárritu, réalisateur multi-oscarisé notamment avec The Revenant et Birdman, revient pour enrichir le catalogue de Netflix avec Bardo, fausse chronique de quelques vérités. Ayant permis à Leonardo DiCaprio d'obtenir son premier oscar, il a prouvé qu'il était un réalisateur chevronné et talentueux. Le Mexicain s'attaque maintenant à une comédie dramatique décrite comme une "comédie nostalgique". Le récit racontera l'histoire d'un journaliste et documentariste qui traverse une crise existentielle après être retourné chez lui. Il devra trouver des réponses en fouillant dans son passé.

En plus d'avoir dévoilé quelques images pour le moins alléchantes, le long-métrage semble cocher toutes les bonnes cases. Iñárritu est accompagné par Darius Khondji, assurant une photographie léchée. On note aussi la présence du chef décorateur du Le labyrinthe de Pan et de Quelques minutes après minuit, Eugenio Caballero, ainsi que la costumière Anna Terrazas qui a opéré sur 007 Spectre et Roma. Enfin, le réalisateur est épaulé à l'écriture par Nicolás Giacobone avec qui il a déjà eu l'occasion de collaborer sur Birdman (pour lequel ils avaient reçu l'Oscar du meilleur scénario original, entre autres). Si ça a l'air de sentir bon, le film a été projeté pendant la 79e édition de la Mostra de Venise et voici ce que disent les premiers retours.

 

Bardo, fausse chronique de quelques vérités : photoLes films d'Alejandro toujours kawaïné toujours cute

 

« Tout au long des presque et justifiées trois heures de films, Iñárritu écrit les vers cinématographiques d'un onirique poème d'amour dédié à une patrie toujours incongrue tout en enquêtant simultanément sur son propre orgueil perçu, ses insécurités et son identité fracturée. » Carlos Aguilar - The Wrap

« Qu'il se parle à lui-même ou qu'il parle au public comme s'il faisait preuve d'une sagesse méritant d'être gravée dans le marbre, Iñárritu n'a rien de nouveau ou d'intéressant à dire. Alors oui, il  peut faire bouger une caméra avec une étonnante fluidité autant qu'il mêle fantaisie et réalité avec transparence. Mais maintenant quoi ? Bardo est un film à la haute estime de soi, mais faible dans son intrigue et sans réelle intuition. » Marshall Shaffer - Slashfilm

« Bien qu'ambitieux et visuellement époustouflant (somptueux déserts craquelants, de belles plages et maisons remplies de sable), c'est volontairement insaisissable et difficile à appréhender au point d'être frustrant. » Jane Crowther - Total Film

 

Bardo, fausse chronique de quelques vérités : photoFaudrait penser à faire un bon coup de ménage là-dedans un de ces quatre

 

« L'endurance du public pour cette exploration existentielle sinueuse de l'identité professionnelle et patriotique – aussi tragi-comique que triste – variera en fonction de son intérêt pour le réalisateur ou de son appétit pour la beauté esthétique du film. » David Rooney - The Hollywood Reporter

« C'est fait avec un vrai panache, tellement de panache en fait que vous pouvez lui pardonner en grande partie son narcissisme scandaleux. Iñárritu aurait pu, s'il avait voulu, nous raconter une histoire tout aussi déchirante, mais moins grandiose et automythique sur sa propre vie – mais il a exercé sa prérogative d'artiste et nous a fait don de cette confection à la place. Une chose est sûre, c'est spectaculaire. » Peter Bradshaw - The Guardian

« Pour toutes les friandises visuelles exposées et pour les moments émouvants qu'il vaut mieux ne pas décrire (pour le plaisir de la découverte), personne n'a pensé à dire au réalisateur d'être moins complaisant. Et c'est une honte – parce que c'est précisément quand Bardo atteint la note plus douce, tendre, qu'il recherche qu'il vaut vraiment le coup d'être vu. » Jack King - The Playlist

 

Bardo, fausse chronique de quelques vérités : photoQuand ils sont dans leur jalousie, alors qu'elle est dans son jacuzzi sa piscine

 

« Avec Bardo, Iñárritu délivre un film caricaturalement indigent sur le fait qu'il fait des films caricaturalement indigents - une épopée sans profondeur sur un homme sans profondeur qui a été détaché de son propre doute. » David Ehrlich - IndieWire

« Iñárritu a concocté une épopée personnelle d'une épuisante vantardise, étalée à travers trois heures de projection durant lesquels d'occasionnels éclairs de génie à l'éclat saisissant parviennent à se frayer un chemin à travers ce cocon macho-visionnaire farouchement loufoque. » Robbie Collin - The Telegraph

« Alors pourquoi Bardo, à travers toutes ses compétences, ses grandes aspirations, et ses majestueuses courbures, est-il une expérience si pompeuse, déroutante et - okay, je vais le dire - monotone ? Le film est plein de belles choses, mais il est long de trois heures et imbu de lui-même. » Owen Gleiberman - Variety

 

Bardo, fausse chronique de quelques vérités : photoIñárritu qui n'écoute pas les rageux

 

Une première réception plutôt décevante donc pour le nouveau film d'Iñárritu qui affiche une moyenne de 53/100 sur Metacritic (loin du 87/100 de Birdman ou du 76/100 de The Revenant). Visiblement, les premiers retours ont l'air de s'accorder pour dire que le film est très bien réalisé et très beau, mais qu'il est également aussi long que prétentieux. Du haut de ses 2h54, le film à caractère autobiographique semble être un pur film de son auteur, entre maestria visuelle et technique habituelle et une tentative à l'ambition visuelle si démesurée qu'elle ferait plus de mal que de bien au bout du compte.

Des critiques finalement assez habituelles pour le cinéaste, Les aficionados d'Iñárritu trouveront donc sûrement leur compte dans cette production estampillée Netflix. Si on souligne le caractère brumeux du film, espérons tout de même que son épaisseur ne le rende pas indigeste auquel cas on comprendrait donc pourquoi certains soulignent la vacuité d'un long-métrage à priori nombriliste. Un exercice de réminiscence qui semble se rapprocher de Trois mille ans à t'attendre, reste à savoir s'il sera aussi bon que le film de George Miller. Pour en avoir le coeur net, on vous donne rendez-vous le 16 décembre sur Netflix.

Tout savoir sur Bardo - Fausse chronique de quelques vérités

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commentaires
Danysparta
03/09/2022 à 08:44

J'ai trouvé THE REVENANT incroyable mais pas BIRDMAN malgré la perf de Keaton et si 21 GRAMMES était déprimant à souhait me suis grave ennuyé avec BABEL. Donc 1 fois sur 2 j'accroche.

Karev
02/09/2022 à 17:58

0% sur Rotten...Grosse humiliation pour Inarritu avec sa nouvelle purge.

Karev
02/09/2022 à 17:58

La presse qui tape sur ce gros balourd prétentieux. Jouissif.