Ça 2 : le réalisateur parle des liens troublants qui unissent Donald Trump et Grippe-Sou le Clown

La Rédaction | 3 septembre 2019
La Rédaction | 3 septembre 2019

Ça : Chapitre 2 est un des films les plus attendus de cette fin d’année. Et son réalisateur vient de dévoiler en quoi son monstrueux clown faisait écho à l’actualité politique.

Le 11 septembre 2019, le Club des Losers sera de retour sur grand écran, plus âgé de 27 années et de retour à Derry afin d’y affronter une des plus implacables incarnations du Mal jamais imaginées. Il s’agit bien sûr de Grippe-Sou le Clown, créature sortie des cauchemars de Stephen King, connue pour son apparence de clown hilare et égrillard, porté sur la dévoration d’enfants mais capable de modifier son apparence afin d’épouser les terreurs de ses victimes.

 

 

Figure centrale du premier volet de Ça, la cosmique monstruosité interprétée par Bill Skarsgård s’est définitivement imposée au panthéon des vénéneuses entités du cinéma d’horreur grâce au succès du réalisateur Andrés Muschietti, dont le film a pulvérisé tous les records en septembre 2017. Interrogé par l’AFP sur la nature de la Bête, et ce qu’elle pouvait symboliser, le cinéaste n’a pas hésité à faire un parallèle avec l’actualité américaine.

Et plus précisément avec la présidence de Donald Trump, expliquant quels étaient les passerelles entre ces deux personnalités. Et non, rien à voir avec la couleur de leurs cheveux ou le fait qu’ils vivent dans les égouts. D’après Muschietti, le président américain envisage le corps social comme Grippe-Sou appréhende le Club des Losers.

 

photoUne des dernières affiches du film

 

« Le clown essaie de diviser le Club des Losers en permanence. Les tourner les uns contre les autres, contre eux-mêmes, pour les affaiblir. C’est comme ça qu’il entend vaincre, il veut les conquérir pour mieux les détruire. »

Au-delà de la critique, un peu facile, adressée à un dirigeant politique déjà sous le feu des critiques, cette gestion de la peur et de la fracturation de la société est une posture qui va bien au-delà de Trump et s’avère problématique.

« Nous vivons dans une culture de la peur, nos leaders essaient d’opposer les gens, de les contrôler, de les conquérir, afin qu’ils s’opposent, que nous nous tournions les uns contre les autres. »

Une seule chose est sûre, Ça : Chapitre 2 est à peu près sûr d’être élu à la tête du box-office.

 

photoGrippe-Sou ou Donald ?

 

Tout savoir sur Ça : Chapitre 2

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commentaires
Ankytos
03/09/2019 à 23:23

@MystereK (bis)
... mais je reconnais qu'on peut tout à fait s'affranchir, ou en tout cas ne pas se contenter, des explications et commentaires d'un réalisateur pour interpréter son œuvre ce qui me semble une démarche assez intéressante et constructive. Du coup, ce n'est effectivement sans doute pas très grave.

Ankytos
03/09/2019 à 23:04

@MystereK
Peut-être (même si une telle affirmation reste à démontrer) mais cela ne change rien à l'opinion que j'en ai. On n'est pas obligé de penser que si cela se fait couramment, c'est forcément une bonne idée.

MystereK
03/09/2019 à 21:05

ANKYTOS, et bien, presque tous les réalisateur appauvrissent donc leur filsm... comme Kubrick qui explicite 2001 ou d'autres très grand cinéastes... Ben non, vous voyez, c'est une pratique très courante... peut-^tre pas David Lynch... quoique, lui joue avec le mystère et le public.

Tim Lepus
03/09/2019 à 17:42

Je partage l'idée dans le fond, l'individualisme dans la culture de la peur, mais j'ai du mal à voir en quoi c'est propre à notre société contemporaine. Pour moi, ça date du capitalisme et de la société de (sur)consommation, surtout depuis l'arrivée de l'électroménager. Le concept d'argent repose sur les inégalités de classes, une compétition existentielle extrêmement superficielle, la course en avant à qui aura le plus, dans un cercle vicieux infini. La particularité des dirigeants de la génération de Trump (mais on lisait les mêmes critiques de l'ère de Bush... voire avant) serait de ne pas chercher à faire illusion sur l'échiquier géopolitique, de mener une agressivité "décomplexée". Même si j'ai l'impression que les fractures sociales sont le propre de l'histoire humaine (cf les divers systèmes de castes à travers les époques et les sociétés). Je vous rejoins, l'analyse de Muschietti est facile. Pas parce qu'elle tire sur une ambulance, mais parce qu'elle n'est pas creusée, je trouve.

Ankytos
03/09/2019 à 17:41

Qu'un auteur (ici un réalisateur) explicite lui-même le sous-texte de son œuvre m'a toujours semblé un appauvrissement de celle-ci. Ne pas être univoque est un des intérêts de la fiction, sinon le documentaire est plus adapté. Après, il fait ce qu'il veut.
Mais c'est dommage.