Wolverine: retour sur le mutant griffu préféré des fans

Damien Virgitti | 27 avril 2009
Damien Virgitti | 27 avril 2009

Qui est Wolverine ?

 

 

 

Seuls les chanceux qui ont vu le film (voir notre critique) connaissent réellement la réponse. Le personnage lui-même ne la connait pas ! Et les auteurs ont longtemps débattu avant d’apporter une version officielle.

La réponse est pourtant on ne peut plus claire : Wolverine, c’est le mutant préféré des fans. Celui que tout le monde voudrait être. Malgré les années, ses trois griffes rétractables et sa coupe de cheveux improbable, Wolverine reste indémodable.

Parce qu’il est comme ça Wolvie, c’est le mutant mal rasé, aigri et qui n’hésite pas à foncer dans le tas entre deux cannettes de bières bues à l’institut Xavier.

« Je suis le meilleur dans ma partie, et ce que je fais n’est pas gentil » aime-t-il à répéter.

On comprend que tous les garçons veulent s’identifier à lui. Et que les filles ne rechigneraient pas à s’approcher de ce beau mâle pure souche (c’est du vécu !).

 


 

Pas étonnant de voir que Wolverine est finalement LE film de super-héros le plus attendu de cette année, bien loin devant Watchmen. Le résultat, visible ce mercredi, saura donner raison à l’un des deux films.

A l’heure où Hollywood prévoit une trilogie pour lever le voile sur ses origines si mystérieuses, faisons le petit point sur les différentes légendes qui entourent le mutant griffu.

 

Yellow spandex

 

Comme tous les grands personnages, Wolverine fait son apparition au départ comme un second rôle, un personnage mineur. Il apparait 10 ans après la création des X-Men et on ne l’aperçoit qu’au détour des dernières pages d’un épisode de Hulk. Il est envoyé par le gouvernement canadien pour interrompre un combat entre le géant vert et le Wendigo, sorte de bigfoot chez Marvel. Malgré sa petite taille, il terrasse les deux géants dans un accès de fureur étonnant. La légende Wolverine est née. Ou Serval pour les puristes français de l’époque, voire même le Glouton, première traduction envisagée.

 

 

 

Son histoire va alors le dépeindre conne un mutant errant sans mémoire, et aucun scénariste n’arrive à s’accorder sur sa véritable histoire : ce serait un vrai serval, un félin d’Afrique qui aurait évolué en être humain pour l’auteur Dave Cockrum, ou un enfant abusé sexuellement par Dents de Sabre, son père et qui serait rendu fou après un grave accident.

 

Il faut attendre 2005, et le comics House of M pour que Wolverine retrouve toute sa mémoire dans une réalité alternative dominée par les mutants et Magnéto, et voir le personnage évoluer.

 


 

 

Wolvorigines

 

Une version officielle aura été donnée quelques années avant. Trois comics books tentent en effet, entre les années 90 et 2000, de faire le ménage et de dépoussiérer le mythe : Arme X, Wolverine Origins et Origin. Ces trois scénarios composent son histoire actuelle et le film en reprend les principales lignes.

 

 



 

   

 

Wolverine s’appelle en fait James Howlett Jr et est issu d’une riche famille canadienne. Après avoir assisté au meurtre de ses parents par un sombre personnage souvent assimilé à Dents de Sabre, il révèle sa vraie nature de mutant : des griffes en os sortent de ses mains et il s’aperçoit qu’il a le don d’auto régénération. Traumatisé à vie, il s’enfuit de chez lui et va traverser les époques de par sa nature d’immortel. Il vivra les deux guerres, celle du Vietnam et aura même le temps d’épouser une jeune indienne du nom de Silver Fox.

Il est finalement récupéré par le projet Arme X, son expérience la plus traumatisante, qui recrute des mutants pour en faire des machines de guerre. Ce programme gouvernemental décide de profiter de son don de régénération pour recouvrir son squelette dans de l’adamantium, un métal indestructible : Wolverine devient la 10ième arme X, sur 15 mutants recrutés. L’opération sera si violente qu’elle lui effacera toute trace de son passé.

 

 



  

 

Après avoir erré longtemps comme une bête féroce sans mémoire, Wolverine échouera à l’Institut Xavier, la base des X-Men qui aide les mutants à s’accepter.

 

 

Complètement Lost

 

Le parcours atypique de ce personnage en a fortement influencé d’autres. On peut même voir un peu de Wolverine chez Sawyer, le bad boy des rescapés de Lost. Tous deux ont vu mourir leurs parents dans des conditions atroces et  ont chacun pris un nom d’emprunt qui sa rattache à leur enfance (Logan est le nom de son jardinier pour Wolvie et Sawyer est le nom de l’assassin de son père) mais portent le véritable nom de James. Ils veulent tous les deux jouer les brutes au grand cœur, et surtout, se retrouvent au centre d’un triangle amoureux. A quand Kate en Phénix Noir ?

 

   

  

 

Le parallèle est encore plus troublant quand on sait que Lauren Schuler Donner, la productrice de la franchise X-Men avait un moment songé à l’acteur Josh Holloway pour le rôle de Gambit que l'on découvre en adversaire-allié de Wolverine dans le film.

 

 

Un charisme aussi intemporel que son personnage

 

C’est cette fascination durable pour le personnage qui lui vaut, juste 10 ans après sa première apparition, à sa propre série. Wolverine est le seul mutant de la bande à pouvoir se vanter d’avoir ses propres aventures solo depuis les années 80, qui ne se sont jamais arrêtées.

 

 


 

A l’heure où Wolverine est sur le devant de la scène, Mark Millar, l’auteur de Wanted et du futur Kick Ass, se permet même de le transformer en justicier d’un far-west futuriste digne de l’Impitoyable de Clint Eastwood. Dans Old Man Logan, en kiosque chez nous ce mois ci, Logan est le dernier survivant dans un monde où tous les autres super-héros ont été éliminés. Retiré dans sa grange avec sa famille, fuyant toute violence, il accepte une dernière mission et se retrouve obligé de sortir les griffes. 



 

Bryan  Singer, réalisateur intelligent des deux premiers X-Men, a d’ailleurs bien compris le charisme intemporel de ce personnage puisqu’il a fait de Wolvie le personnage principal de sa saga. Le public sceptique sur ce retour des films de superhéros après des échecs cuisants comme Batman et Robin peut alors facilement s’identifier à ce personnage qui dès les premières minutes se moque des surnoms ridicules des X-Men.

 

Son amnésie, qui n’était pas tant évoquée dans la bd, devient alors un enjeu central dans le deuxième volet quand le général Stryker, devenu le chef du programme Weapon X alors qu'il n'est qu'un prêtre anti mutants dans la bd, investit l’Institut et en profite pour rechercher sa création. Le personnage a su ainsi se plier aux thématiques personnelles de l’auteur sur la quête d’identité ou encore la fascination pour le mal.

 

 

 

 

Dans la continuité d’un passé déjà bien révélé dans X-Men 2, le film Wolverine en profite pour faire la lumière sur ce X-Man qui sort vraiment du lot. Et ce spin off se paye même le luxe de nous offrir un X-Men 4 désespérément attendu puisqu’il abonde en mutants connus comme Cyclope. On murmure même une brève apparition du Pr Xavier…

 

Selon le succès du film, éventé ou non par la copie pirate, Wolverine devrait faire l’objet d’une trilogie pour explorer les périodes les plus obscures du personnage comme son passage au Japon.

 

L’énigme Wolverine n’a pas cessé de nous faire rêver.

 

 


 

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