Avatar 4 et 5 : qui pourrait remplacer James Cameron pour les suites ?

James Cameron a dit qu'il ne lâcherait pas les commandes de la saga Avatar de sitôt, mais on s'est demandé qui pourrait lui succéder au cas où.

Avatar : La Voie de l'eau est un énorme succès avec ses 1,7 milliard de dollars de recettes en à peine à un mois d'exploitation et James Cameron l'a affirmé lui-même (sans doute avec l'aval de Disney) : les suites verront normalement le jour. On ne parle évidemment pas, ici, de Avatar 3 qui est déjà officialisé depuis longtemps puisque le tournage avait eu lieu, en grande partie, en même temps que le deuxième volet. Non, les suites concernées par ce triomphe au box-office sont Avatar 4 et 5 dont le sort dépendait justement, selon James Cameron, des scores au box-office de Avatar 2.

Autant dire que c'est déjà une grosse étape de passée pour la saga des Na'vis et que l'avenir s'annonce désormais florissant. Toutefois, en juillet 2022, James Cameron avait précisé qu'il n'était pas sûr de réaliser les suites. Avec plein de projets en tête, il avait annoncé qu'il pourrait laisser les commandes à un ou une autre cinéaste pour Avatar 4 et 5. Puis, face au succès de Avatar : La Voie de l'eau, il est revenu sur sa déclaration et a affirmé qu'il s'occuperait sûrement de réaliser lui-même toutes les suites puisqu'il s'agit finalement "d'un seul et même récit".

Cependant, à Ecran Large, on n'a pas pu s'empêcher de réfléchir à qui pourrait prendre sa suite si le monsieur en a marre de Pandora et cie. On a donc établi une liste de 10 cinéastes qui pourrait le remplacer, avec plus ou moins de probabilités (et un peu nos envies au passage). Évidemment, en se limitant à dix noms, il manque beaucoup de potentiels héritiers, mais il fallait bien faire des choix. C'est parti !

On va tenter de viser dans le mille

peter jackson

Âge : 61 ans 

Peter Jacks(w)on

Identité : Un réalisateur adoubé, d'abord par la sphère cinéphile déviante avec ses réalisations génialement méchantes et cradingues (Bad Taste, Les Feebles, Braindead) avant d'arriver à Hollywood par la grande porte. Avec les trilogies du Seigneur des Anneaux et du Hobbit, mais aussi sa réadaptation de King Kong, Peter Jackson s'est imposé comme un artisan majeur de la pop culture et un des pontes de l'industrie cinématographique. Rien que ça. 

Intérêt : Premier argument, purement pragmatique : Peter Jackson a prouvé qu'il avait les épaules assez solides pour porter de grandes épopées à (très) gros budget et (très) large casting. James Cameron a d'ailleurs expliqué que les méthodes de tournages de Peter Jackson (qui consistent à tourner plusieurs volets en même temps) l'avaient inspiré pour le tournage simultané d'Avatar 2 et 3. Avec plus de six milliards de dollars récoltés tout au long de sa carrière, Peter Jackson est par ailleurs un des réalisateurs les plus rentables d'Hollywood derrière James Cameron. 

La carrière de Peter Jackson a déjà croisé celle de James Cameron par le biais de sa société d'effets spéciaux WETA Digital, une des plus renommées de l'industrie qui a notamment contribué à la confection d'Alita Battle Angel (coécrit et produit par Cameron), La Planète des singes, Les Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne et bien sûr le premier Avatar. Avec en plus son expérience sur le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux, le Néo-Zélandais a les compétences nécessaires pour reprendre le flambeau de Cameron en matière de performance capture et révolution technologique.

Pandora, la Terre du Milieu, même combat 

De plus, au-delà de s'être croisé sur les plateaux de tournage et d'avoir travaillé ensemble, Peter Jackson et James Cameron sont amis depuis de nombreuses années et ont des sensibilités communes, en particulier leur conscience écologique (un des thèmes majeurs de la saga) et l'attachement à la Nouvelle-Zélande. Tous les deux ont ainsi cofondé l'entreprise PBT New Zealand dédiée à la commercialisation de protéines végétaliennes, le but étant aussi de contribuer à la sauvegarde de l'industrie agricole néo-zélandaise et à la mise en place d'un système énergétiquement plus durable. 

Probabilité : Ces dernières années, Peter Jackson s'est consacré à ses documentaires sur les Beatles et n'est pas passé derrière la caméra pour une fiction depuis Le Hobbit : La Bataille des cinq armées, le dernier volet de la prélogie sorti en 2014. Il n'est pas certain que le cinéaste se relance dans une saga aussi énorme et chronophage. Et s'il était tenté de reprendre les rênes d'une grosse production, il serait plus probable qu'il s'agisse plutôt de la suite des Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne qu'il devait initialement réaliser avant l'abandon du projet. 

guillermo del toro

Âge : 58 ans

Pandora manque de Kaiju

Identité : Un artisan des effets spéciaux et critiques qui s'est lancé dans la réalisation de longs-métrages dans la première moitié des années 1990. Très remarqués, ils lui ont permis de traverser l'Atlantique, en direction d'une mauvaise expérience. Après son magnifique L'Échine du diable en 2001, il s'est mis à alterner drames sensibles (Le Labyrinthe de Pan, La Forme de l'eau) et blockbusters explosifs (Blade 2, Hellboy), avec toujours en vedette ses monstres chéris.

Intérêt : Guillermo del Toro n'a pas toujours eu une relation très saine avec l'industrie hollywoodienne : outre Mimic et la trilogie du Hobbit, il a encore récemment vu son Nightmare Alley se vautrer au box-office. Pourtant, il y revient régulièrement, puisque son univers est parfaitement adapté aux marottes de l'industrie. Imaginaires chrétiens et gros monstres ont toujours la côte et ne dépayseraient pas non plus dans la saga Avatar, d'autant que le cinéaste s'est déjà débattu avec des effets visuels numériques lourds dans son Kaiju Eiga Pacific Rim.

Sa mise en scène n'est pas incompatible avec celle de Cameron. Il faut juste s'attendre à des explorations terrestres ou sous-marines plus approfondies, au propre comme au figuré : on le voit bien s'enfoncer dans les abysses de Pandora pour y découvrir de grosses bestioles. Et qui mieux que Del Toro pour rappeler que les Na'vis sont plus humains que les humains ? C'est son cheval de bataille depuis plusieurs années déjà. Attendez-vous à beaucoup d'insectes, par contre.

Probabilité : Très occupé ces derniers mois avec le doublé Nightmare Alley-Pinocchio, Del Toro ne croule pas sous les projets, si on exclut le scénario de Scary Stories 2, annoncé en 2020 et dont on a peu de nouvelles. Il a même déjà un pied dans l'écurie Disney avec l'écriture et la production du Haunted Mansion de Justin Simien. Pas sûr, en revanche, qu'il soit dans les petits papiers de Jimmy malgré leur longue amitié.

ang lee

Âge : 68 ans

Non, on ne voit pas le rapport avec Avatar

Identité : Après avoir réalisé de belles chroniques intimistes à Taïwan (Garçon d'honneur, Salé sucré), Ang Lee a développé son style dans de nombreux genres, notamment avec Tigre et Dragon. À partir de son adaptation de Hulk aux États-Unis, le bonhomme a cherché à repousser les capacités des technologies numériques, au point de devenir un autre chef de file aux côtés de Cameron.

Intérêt : Si Avatar 2 doit beaucoup à un cinéaste, c'est bien Ang Lee. En voulant fluidifier une 3D mal exploitée par ses contemporains, James Cameron s'est tourné vers le HFR (ou High Frame Rate), une augmentation du défilement d'images. Dans le cas de La Voie de l'eau, son créateur a opté par une variable entre les 24 images par seconde classiques (histoire de ne pas trop perturber le public) et 48 images par seconde.

Mais avant lui, ce grand malade d'Ang Lee a expérimenté un tournage en 3D 4K à 120 images par seconde avec Un jour dans la vie de Billy Lynn et Gemini Man. Deux films dont le niveau d'immersion hallucinant est toujours au service du récit, qu'il s'agisse de traiter les traumas d'un personnage de retour du front, ou d'un thriller opposant deux clones dans un même plan. Par la magie du HFR, Ang Lee ne laisse aucune zone d'ombre dans ses cadres, et livre dans le moindre détail ses univers. Une aubaine si le cinéaste devait s'atteler aux suites d'Avatar. Par ailleurs, difficile de ne pas évoquer son sens aigu du merveilleux, parfaitement encapsulé dans L'Odyssée de Pi et sa gestion envoûtante du numérique.

Probabilité : D'ici que James Cameron livre ses propres suites d'Avatar, Ang Lee a le temps de voir venir. À l'heure actuelle, le réalisateur plancherait sur un biopic autour de la légende Bruce Lee, en compagnie de son fils Mason Lee. Mais passée cette proposition alléchante, le cinéaste se confirme comme l'un des successeurs les plus évidents du "roi du monde". On espère que son agenda ne sera pas trop chargé d'ici là.

george miller

Âge : 77 ans

Paré pour les Na'vis des glaces

Identité : Le jeune George Miller est parvenu à percer en Australie en réalisant coup sur coup les deux films les plus célèbres jamais produits sur ses terres natales : Mad Max et Mad Max 2 : Le Défi. Un doublé légendaire qui lui a ouvert les portes d'Hollywood et de l'anthologie dérivée de la Quatrième dimension. Après un Max Max 3 compliqué, il a sévi dans le fantastique, le drame et l'animation, jusqu'à son retour triomphal au cinéma d'action avec le monument Mad Max : Fury Road.

Intérêt : Outre Mad Max et Happy Feet, George Miller a bien failli participer à plusieurs blockbusters hollywoodiens d'ampleur. Rayon science-fiction, il a longtemps été affilié au projet Contact, avant de laisser sa place à Robert Zemeckis, suite à des désaccords. Toujours du côté de la culture populaire, il devait s'emparer de l'univers DC dans l'ultra-ambitieux Justice League : Mortal, film pour lequel il aurait probablement dû composer avec de la motion capture.

Pas de quoi l'effrayer : son excellent diptyque Happy Feet est toujours l'un des accomplissements les plus impressionnants en la matière, d'autant qu'il profite du procédé pour se jouer des échelles de plans avec une virtuosité qui confine presque au métaphyique. Car oui, George Miller est l'un des cinéastes les plus doués en exercice, qui parvient toujours à revenir à l'échelle humaine au beau milieu d'un chaos ultra-spectaculaire, comme l'a prouvé l'ahurissant climax de Fury Road. Un talent qu'on attribue aussi généralement à un certain... James Cameron.

Probabilité : Malheureusement, non seulement papy Miller semble décidé à tracer son propre sillon après ses multiples déconvenues hollywoodiennes et sa traversée du désert, mais il est très occupé pour le moment. Il n'en a pas fini avec la franchise Mad Max, dont le prochain volet est encore en production et pourrait bien y consacrer la fin de sa carrière, comme Cameron consacre la sienne à Avatar. Tout ce que tu veux, George.

MATT REEVES

Âge : 56 ans

Sacrée performance (capture)

Identité : Ami d'enfance de J.J. Abrams et de James Gray, Matt Reeves est justement un réalisateur qui oscille entre l'amour geek du premier et l'auteurisme du second. Après s'être fait remarquer avec Cloverfield et Laisse-moi entrer, il s'est imposé comme un talent important du blockbuster contemporain avec les derniers opus du reboot de La Planète des singes et The Batman.

Intérêt : Si Avatar premier du nom a transcendé le potentiel de la performance capture (désolé Zemeckis...), Matt Reeves est peut-être l'un des rares cinéastes à avoir su marcher dans les pas du maître. Avec La Planète des singes : L'affrontement et Suprématie, il a su se reposer sur les acquis du premier opus de ce reboot pour aller encore plus loin dans le photoréalisme de ses singes de synthèse et sur le rendu de leur performance.

Après les Na'vi de l'eau, les Na'vi de l'ombre

Andy Serkis y a trouvé un écrin impérial à la hauteur de son talent, d'autant que les équipes de Reeves ont poussé la technologie de sorte à pouvoir tourner en décors naturels. Reeves pourrait donc être suffisamment armé pour s'attaquer à Pandora et aux Na'vi. Ajoutez à cela The Batman, et vous avez là un cinéaste capable, lui aussi, d'étaler un blockbuster sur trois heures. Quoi qu'on pense du film, on ne saurait lui enlever sa peinture plus incarnée et scénographiée que jamais de Gotham City. Une qualité essentielle pour quelqu'un qui devrait investir cette fois toute une planète alien.

Probabilité : À moins que Warner et DC ne changent une nouvelle fois leurs plans et canardent les projets en route comme on chasse le Tulkun, Matt Reeves est, semble-t-il, bien occupé. Au-delà de la mise en chantier de The Batman 2, il est producteur exécutif d'une série spin-off sur le Pingouin de Colin Farrell. Le Chevalier Noir devrait donc tenir le cinéaste éloigné d'autres franchises pour un petit moment, à moins qu'il ne se permette un aparté pour sortir de la pénombre de Gotham.

chloé zhao

Âge : 40 ans

Chercher des poux

Identité : Réalisatrice de drames magistraux comme The Rider ou Nomadland – film pour lequel elle a été auréolée de l’Oscar de la meilleure réalisatrice et de celui du meilleur film en 2020 – Zhao a conquis la planète en seulement trois films avant d’être embauchée chez Marvel pour réaliser Les Éternels en 2021.

Intérêt : Avatar débute sur un Jake Sully diminué par la perte de ses jambes au combat et qui désire les retrouver. Dans le deuxième opus, lui et sa famille sont de nouveau confrontés au problème de leurs limites physiques face à leurs hôtes qui nagent comme des poissons dans l’eau. Chloé Zhao a, elle aussi, raconté l’histoire d’un homme en butte à son handicap dans The Rider, dans lequel un champion de rodéo ne peut plus pratiquer sa passion suite à un accident.

Les thèmes de la différence, de l’adversité et de l’adaptation à un nouvel environnement sont prégnants dans son œuvre, et étant donnée la sensibilité avec laquelle elle a su les mettre en scène par le passé, elle pourrait être en adéquation totale avec les thèmes chers à Cameron.

Joli jumper

Avec son incursion chez Marvel, elle a également prouvé qu’elle était capable d’assumer une production de grosse ampleur. Réaliser un épisode d’une franchise aussi établie implique de respecter toute une mythologie et l’écriture de personnages préexistants : un cahier des charges que le potentiel successeur de Cameron devra être capable de remplir. Par ailleurs maîtresse des grands espaces et des paysages sublimes comme on les aime sur Pandora, Zhao devrait avoir les épaules pour relever le défi esthétique, thématique et économique d’un futur Avatar.

Probabilité : En quittant la Chine pour faire ses études et sa carrière à l’étranger, Zhao s’est attiré les foudres de son pays d’origine. Après l’avoir critiqué, elle y est maintenant considérée comme une traîtresse et ses films y sont censurés. Il est peu probable que la franchise Avatar, pour qui le marché chinois est le deuxième plus lucratif, prenne le risque de ne pas y être distribuée pour ses prochains opus malgré le profil idéal de Chloé Zhao.

robert rodriguez

Âge : 54 ans

Ta tête quand tu imagines Rodriguez réaliser Avatar 8

Identité : L'homme à qui James Cameron a refilé son bébé Alita : Battle Angel (qui est aussi l'homme derrière Planète terreur, The Faculty, Une nuit en enfer et Sin City) (oui ok c'est également l'homme qui a commis 4 Spy Kids, 2 Machete et C'est nous les héros).

Intérêt : Que ça vous donne envie de pleurer ou éclater de rire, Robert Rodriguez est bel et bien un choix logique pour Avatar. C'est lui que James Cameron a sélectionné parmi ses potes pour mener la bataille Alita, d'une grosse aide sur l'écriture du scénario à la gestion de ce blockbuster à 200 millions – et presque autant de plans à effets visuels.

Et contrairement à Tim Miller sur Terminator : Dark Fate, James Cameron n'a jamais dit un mot de travers sur Rodriguez, laissant penser que l'entente a été parfaite. Rodriguez était d'ailleurs le premier à connaître sa place, et dire que c'était avant tout un film de James Cameron. Il pourrait donc sans effort trouver sa place dans l'univers Avatar en tant que simple (bon ?) exécutant au service du grand maître de Pandora.

Les fonds verts, il "gère"

Robert Rodriguez est évidemment un gros fan de SF (il voulait réaliser un Barbarella et un Métal Hurlant). Entre Alita, ses vomito-CGI (Spy Kids et compagnie) et ses expériences sur The Mandalorian et Le Livre de Boba Fett, il a un gros CV de technicien. Et à son modeste niveau, il partage une autre qualité avec Cameron : c'est un petit malin qui a joué avec le système. Il a commencé sa carrière avec trois bouts de ficelles, créé son studio (Troublemaker Studios), et appris auprès des pointures (George Lucas, James Cameron, Tarantino).

Enfin, les studios lui font confiance, comme l'ont prouvé Predators (il était producteur, et la Fox a été le chercher) et Star Wars (réalisateur sur The Mandalorian, réalisateur principal et producteur exécutif sur Boba Fett).

Probabilité : James Cameron et Disney l'aiment et le connaissent bien, et il fait tellement partie de la famille que le choix aurait du sens. Rodriguez est certes toujours occupé (un nouveau Spy Kids, une série Zorro), mais rien qui ne puisse pas être dégagé de son agenda pour Avatar.

brad bird

Âge : 65 ans

Oubliez Avatar, c'est ça le monde de demain

Identité : L'homme derrière Le Géant de fer, le monsieur Pixar de Ratatouille et Les Indestructibles 1 et 2, le réalisateur de Mission : Impossible - Protocole Fantôme et À la poursuite de demain.

Intérêt : En passant de Pixar au cinéma en prise de vue réelle, avec à chaque fois des budgets énormes, Brad Bird a compilé une somme d'expériences et expertises a priori parfaite pour Avatar. Le cinéma d'animation demande des années de préparation et prévisualisation rigoureuse, et exige une patience et une planification de tous les instants, comme la performance capture.

Mais la performance capture existe aussi dans la réalité d'un studio, avec des artistes et techniciens. Exactement ce que Brad Bird a eu entre les mains avec Mission : Impossible et À la poursuite de demain. Sachant qu'il a même dirigé Tom Cruise réellement accroché au Burj Khalifa, et tout ça dans le cadre d'un pur film de commande où il n'était pas le (seul) maître à bord, le monsieur semble capable de tout affronter.

"Family is a fortress"

Mais au-delà de la technique pure, Brad Bird est simplement un grand réalisateur. Dans Mission : Impossible et Les Indestructibles, il a emballé quelques scènes d'action parmi les plus sensationnelles de ces dernières années, avec un goût pour la vitesse et les mouvements qui donnent le tournis. Il a aussi un impeccable sens du timing comique et du merveilleux, et un certain attachement à la famille sous toutes ses formes (comparez celle des Indestructibles aux Sully, vous verrez c'est drôle).

Et comme l'a prouvé le magnifique À la poursuite de demain, Brad Bird est un grand conteur, qui n'a pas peur de la candeur pour défendre son histoire et ses personnages, quitte à être taxé de gros niais. Comme James Cameron sur Pandora.

Probabilité : Le méga-flop d'À la poursuite de demain (... chez Disney en plus) n'a pas aidé sa carrière, à tel point qu'il est revenu vers l'animation avec Les Indesctructibles 2, et son projet Ray Gunn développé chez Skydance Animation. Sauf si James Cameron l'appelle et insiste : fort improbable.

kathryn bigelow

Âge : 71 ans

Jessica Chastain a déjà des lunettes 3D

Identité : Après s'être attaqué aux bikers (The Loveless), aux vampires (Aux frontières de l'aube), aux psychopathes (Blue Steel), aux braqueurs (Point Break), à la SF avec Strange Days ou même aux sous-marin avec K-19 : Le Piège des profondeurs, la réalisatrice s'est embarquée dans un cinéma beaucoup plus réaliste avec son triptyque sur l'histoire des États-Unis (Démineurs sur la guerre en Irak, Zero Dark Thirty sur la traque de Ben Laden et Detroit sur les émeutes de 1967). C'est aussi la première femme à avoir reçu l'Oscar de la meilleure réalisation (pour Démineurs) et l'ex-femme de James Cameron (tiens, tiens), avec qui elle a été mariée de 1989 à 1991.

Intérêt : Kathryn Bigelow a une expérience absolument dingue à Hollywood ayant touché à peu près à tous les genres et à tous les budgets (du petit million de The Loveless au plus de 90 millions de K-19). À Ecran Large, on pense même que Kathryn Bigelow est la patronne d'Hollywood. Une chose est sûre, elle a une connaissance du cinéma formidable et a sans aucun doute les épaules pour s'attaquer à n'importe quel projet, d'autant plus s'il y a de l'action à l'intérieur (le fil reliant toute sa filmographie).

Et si l'on réfléchit à l'action grand spectacle de ces dernières années, la saga Avatar est probablement le terrain le plus brillant du moment (oui avec Mad Max : Fury Road, on vous voit les groupies). Voir la réalisatrice rentrer dans la danse de Pandora aurait donc quelque chose de très alléchant.

Elle nous a fait vibrer avec 11 millions de dollars alors 400 millions...

D'abord, il s'agirait sûrement d'un des plus gros défis de sa carrière de cinéaste, vu le budget faramineux des productions Na'vis. Mais plus encore, si elle mettait en scène un film Avatar,  cela permettrait d'assister à la collision entre son style très brut, violent, intimiste, dépourvu d'effets, et son inverse absolu, le poétique, familial, universel et quasi tout-numérique-technologique bébé de Cameron.

Autant dire qu'elle pourrait probablement nous offrir un des opus les plus riches et complets (voire le meilleur) en jonglant mieux entre l'aspect plus rêveur de l'univers de Pandora et la violence extrême du conflit au coeur du récit. On peut même supposer qu'avec son expérience acquise sur l'armée américaine, elle pourrait nous livrer un volet passionnant sur la base militaire Bridgehead. Imaginez une sorte d'assaut de 2h30 où les Na'vis envahissent le centre névralgique des humains sur Pandora pour mieux remporter cette guerre, ça donne envie non ?

Probabilité : Kathryn Bigelow s'est récemment lancée dans Aurora, un film post-apocalyptique pour Netflix au budget annoncé de 100 millions de dollars, soit le plus gros budget de sa filmographie. De là à y voir un signe sur la suite de sa carrière, il n'y a qu'un pas ! Après tout, James Cameron et elle s'entendent toujours à merveille, trente-deux ans après leur divorce, et s'admirent même mutuellement artistiquement parlant. On peut donc supposer que le nom de Bigelow a déjà traversé l'esprit de James Cameron pour la suite. Ce n'est donc pas si improbable que ça (malgré son âge déjà avancé comme George Miller).

gore verbinski

Âge : 58 ans

Art scénique et vieilles dentelles

Identité : Réalisateur du Cercle : The Ring, remake américain du film original d’Hideo Nakata, Gore Verbinski a surtout imposé sa marque en réalisant les trois premiers Pirates des Caraïbes. Après un passage par l’animation avec Rango en 2011, il divise avec Lone Ranger en 2013 et Cure for Life en 2017.

Intérêt : Verbinski sait réaliser des blockbusters qui en mettent plein la vue, c’est sûr. Une qualité indispensable pour reprendre les rênes d’une machine comme Avatar. Mais il a aussi fait son trou à une époque où les superproductions étaient particulièrement colorées et pleine d’humour familial, des qualités vers lesquelles semble vouloir tendre Cameron. Car même si ça ne rigole pas toujours dans Avatar, l’apparition de toute une galerie de personnages enfants et adolescents dans le deuxième volet laisse penser que la saga se dirige vers un ton de plus en plus familial. Bien sûr, personnages de marmots ne veut pas dire public de marmots, mais Cameron a intégré des arcs narratifs propres aux âges de ses personnages qui semblent appeler un public jeune.

Zoe Sald'avant

Verbinski charrie aussi une certaine crédibilité économique : même si ses plus gros succès remontent à quelques années et que son dernier film, A Cure for Life, n'a pas été rentable, son deuxième Pirate des Caraïbes a rapporté plus d’un milliard de dollars et figure aujourd’hui sur la liste des plus gros box-offices mondiaux. Une ligne de CV non-négligeable quand on parle de marcher dans les pas de James Cameron.

Probabilité : Verbinski est en mal de projets viables. Après son échec de A Cure for Life, son projet d’adaptation d’une nouvelle de George R.R. Martin semble au point mort. Une franchise aussi solide qu’Avatar pourrait être le navire idéal pour qu’il puisse reprendre la mer et retrouve les succès de sa période Pirates. Bonus : il a déjà dirigé Zoe Saldaña dans La Malédiction du Black Pearl.