Le Cinquième Elément : pourquoi le nanar cosmique de Luc Besson est un film culte et adoré

Simon Riaux | 31 janvier 2023 - MAJ : 03/02/2023 10:01
Simon Riaux | 31 janvier 2023 - MAJ : 03/02/2023 10:01

Le Cinquième Elément est peut-être le plus éclatant succès de Luc Besson et demeure un film culte. Mais pourquoi aime-t-on autant cet improbable nanar ?

Le blockbuster de science-fiction Valerian et la Cité des mille planètes aura accéléré la chute d'Europacorp, tentative française d'émuler les studios hollywoodiens, mue par les ambitions du scénariste, réalisateur et producteur de Luc Besson. Budget pharaonique avoisinant les 180 millions d'Euros, adaptation d'une oeuvre culte, casting international, promotion massive... rien n'avait été laissé au hasard, mais le public ne fut pas au rendez-vous, accélérant la chute d'une firme déjà fragilisée par d'importants investissements.

Un bide cinglant (Anna) et plusieurs accusations d'agression sexuelle plus tard, le blason Besson semble durablement terni, irrémédiablement loin des étoiles, cosmiques comme Hollywoodiennes. Et pourtant, 20 ans avant Valerian, c'est bien un projet gargantuesque, quasi suicidaire et aux aspirations galactiques qui l'asseyait comme l'unique metteur en scène hexagonal en mesure de se mesurer au cinéma de divertissement américain.

En 1997, Le Cinquième élément débarquait dans les salles obscures, fascinant le public français, mais également international. Un quart de siècle plus tard, en quoi le long-métrage, glorieuse Madeleine de Proust pour les uns, stupéfiant nanar pour les autres, demeure le plus emblématique et hors-norme de son auteur ?

 

Le Cinquième Elément : afficheEt un cinquième pour la route

 

CELLULOÏD HURLANT

Lorsque débarque en grande pompe Le Cinquième Elément, Luc Besson est déjà un des cinéastes français les plus connus. Le public le suit avec enthousiasme depuis Le Grand Bleu, film remarqué, dont une projection tiédasse à Cannes a valu à son auteur de se sculpter une légende un brin démago de grand divertisseur détesté par la critique. Nikita et Léon auront par la suite achevé de le légitimer comme le seul en France désireux de se frotter au cinéma américain. Et si cette ambition est au coeur du blockbuster de science-fiction qui nous intéresse, ce dernier est bien loin de n'être qu'un succédané de Star Wars ou des franchises anglo-saxonnes.

Deux décennies le séparent encore du grand barnum où il conviera Dane DeHaan et Cara Delevingne, mais déjà on sent l'influence de la bande dessinée Valerian, notamment des dessins de Jean-Claude Mézières. Et pour cause, ce dernier participera activement à l'élaboration de l'univers du métrage... ou presque. En 1991, Besson l'approche pour développer l'identité visuelle de Zaltman Bléros, projet qui ne verra finalement pas le jour, mais dont la matrice esthétique va servir de base, notamment aux décors urbains dans lesquels évoluent Korben Dallas et Leeloo.

On y retrouve le goût de la verticalité du dessinateur, une composition des planches qui arrivera à l'écran parfois presque intacte. C'est vrai des immeubles pharaoniques qui composent la mégalopole, mais aussi de certains intérieurs, qui en conserveront le mélange de luxe baroque, marié à des structures plus industrielles. Jusque dans l'agencement des couleurs, Le Cinquième Element trouve régulièrement une plaisante source d'inspiration. Et au-delà de la filiation directe avec une oeuvre très populaire en Europe, ces passerelles qui se dessinent déjà entre l'univers de Besson et celui de Valerian permettront à ce projet fou de réussir un premier tour de force.

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commentaires
Zouzoulive
04/02/2023 à 08:14

Le 5e Élément, c'est comme Les Tontons flingueurs, Don Camillo, M le maudit, Alien vs Predator, Les ailes du désir, Love actually, Pretty woman, Mulholland drive, Raiponce, La fille de d'Artagnan, The wall, Les sous-doués, Regain, Le tatoué, La traversée de Paris, Alien 4, The watchmen, Wanted, Les hommes préfèrent les blondes, Constantine, La zizanie, Kuzco, L'enquête corse, Near death experience... Et tant d'autres.
Je me fiche que ce soit la 5e ou la 12e fois que je le vois. Si je tombe sur un de ces films à la télé, je le regarde. Et je me fiche que ce soit un bon film ou un mauvais film. Pour moi, ce sont de vrais créations à part, parfois foutraques, mais souvent uniques en leur genre. Et c'est exactement ce que j'aime avec le cinéma.

yo
02/02/2023 à 21:36

pas tant que ça, moebius a bosé dessus, son travail est pas mal du tout, vous savez qui est moebius écran large ou bien......

Dododu92
02/02/2023 à 11:14

Ce n'est pas du tout un nanar.

Un nanar c'est quand c'est drôle malgré lui, comme un Batman et Robin.

Là c'est assumé, c'est voulu pour apporter de la légèreté et de l'émotion.
En plus de l'action, il y'a de l'amour, de l'humour et une touche de 2nd degré dans un univers S-F.
C'est une aventure "humaine" et explosive c'est pourquoi il a autant été apprécié.

Dites non aux nanars
01/02/2023 à 19:13

Des nanars en veux tu en voila:

Thor love and thunder
Shazam
Transformers 5 the last knight
La momie
Alien covenant
Prometheus
Jurassic world dominion
Jurassic world
Jurassic world fallen kingdom
Man of steel
Batman v superman
Justice league
Les eternels
Matrix resurrections
2001, l'Odyssée de l'espace
Transformers 4 l'âge de l'extinction
Alien vs predator 2 requiem

Ethan
01/02/2023 à 18:11

Parce que c'est pas un nanar disons ce n'est pas le ressenti qu'on a lorsqu'on l'a vu même si ça y ressemble

sylvinception
01/02/2023 à 13:11

"une" entorse, pardon...
(lol)

sylvinception
01/02/2023 à 13:11

Alors Riaux c'est non, c'est clair, mais là je suis obligé de faire un entorse à ma règle : MERCI pour enfin remettre cette bouse à sa place!!

saiyuk
01/02/2023 à 09:36

Parce que c'est pas un nanar tout simplement, film imparfait, foutraque, des fois mal joués, mais rafraichissant, colorés, fun, avec de bonnes idées, de l'action, de l'humour, bref un film pop-corn , pas un chef d'oeuvre, mais pas un nanar

Ce n'est pas un nanar,
01/02/2023 à 09:14

juste une grosse série B avec du casting international dedans.

C'est souvent moche et joué avec les pieds mais il y a quand même quelques trucs à sauver.

Le capital sympathie du film réside, pour moi qui n'aime pas Besson, dans le fait que le film ne se prend pas au sérieux. Contrairement à cette merde de Valerian.

bobafett
01/02/2023 à 08:34

Ah le bashing du jour sur Besson...avant que mon commentaire soit effacé...

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