Cobra : le trip égocentrique de Stallone, et nanar culte des années 80

Arnold Petit | 2 mars 2023 - MAJ : 02/03/2023 10:26
Arnold Petit | 2 mars 2023 - MAJ : 02/03/2023 10:26

Entre deux épisodes des sagas Rocky et RamboSylvester Stallone a écrit Cobra, un nanar culte qui rend autant hommage à lui-même qu'à la fureur des années 80.

Grâce au légendaire John Rambo, Sylvester Stallone est devenu l’un des plus grands représentants du cinéma d’action bourrin des années 80. Aux côtés d’Arnold Schwarzenegger, son grand adversaire de l'époque, il était la référence quand il s'agissait de casser des bouches ou de tirer à la sulfateuse sur des criminels sanguinaires (et souvent communistes). C'est eux qui ont ouvert la voie à Bruce Willis et autres Steven Seagal.

Cette époque de tous les excès, à laquelle certains repensent avec nostalgie, est contenue dans un seul film : Cobra, écrit par Stallone pour Stallone, avec Stallone qui fait du Stallone comme personne d’autre ne peut le faire. Et rien que pour ça, Cobra mérite d'être revu et analysé comme une pièce centrale dans la filmographie de l'artiste.

 

photoStallone est Cobra

 

T’ES UN TIREUR À LA CON ET J’AI HORREUR DES TIREURS À LA CON

En 1986, Sylvester Stallone règne sans partage sur Hollywood. Après Rambo II et Rocky IV qui se sont installés derrière Retour vers le Futur au box-office domestique et mondial l’année précédente en réunissant tous les deux plus de 300 millions de dollars de recettes à l’international, son statut de superstar est encore un peu plus renforcé et son ego démesuré. L’acteur peut désormais se permettre de faire à peu près tout ce qu’il veut et il ne va pas se gêner.

En reprenant le script qu’il avait imaginé pour Le Flic de Beverly Hills (et que la Paramount a refusé pour son coût excessif et sa violence décomplexée), il élabore un scénario inspiré (très librement) du roman Un flic pas tellement sale de Paula Gosling, avec un héros taillé par et pour lui : le lieutenant Marion Cobretti, membre de la brigade des zombies, qui possède un flingue avec un cobra sur la crosse, découpe sa pizza froide avec une cisaille et dégomme les criminels avec son allumette au coin de la bouche. Un flic sans peurs, badass des lunettes fumées jusqu’aux gants, qui tire d’abord, puis parle après.

Imbu de lui-même jusqu’au bout, il fait même en sorte que son personnage conduise sa voiture et s’amourache de sa future ex-femme, Brigitte Nielsen, à qui il confie le rôle d'Ingrid Knudsen, le témoin que Cobra doit protéger d'une bande de tueurs psychotiques. Pour donner vie à son projet, il va toquer à la porte de Menahem Golan et Yoram Globus, qui avaient bousculé Hollywood avec Cannon Group en multipliant les films à gros budget entre porno soft, film de ninjas, série B et cinéma d’auteur. Le studio s’associe à la Warner pour assumer le budget de 25 millions et après un tournage sur lequel George P. Cosmatos a suivi les ordres et les directives d’un Stallone qui continuait d’étaler son ego en même temps que sa relation avec Brigitte Nielsen, le film sort en mai 1986.

 

photoUne petite rasade entre deux prises d'otages

 

Stallone voulait que Cobra soit une sorte de cow-boy des temps modernes. Même s’il porte des bottes et fait tourner son flingue entre ses doigts avant de le remettre dans son étui, ce flic aux méthodes plus qu’expéditives s’apparente surtout à un Inspecteur Harry sous cocaïne, qui veut tellement faire respecter la loi qu’il est prêt à l’enfreindre afin de protéger les honnêtes citoyens, la veuve et l’orphelin.

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commentaires
étendart
05/03/2023 à 08:48

il faut le voir tout simplement pour ses scénes d'actions plutot réussies et sa violence outranciére comme on n'en voit plus dans les films aujourd'huit , un bon moment de divertissement .

Eskis
04/03/2023 à 05:06

Un de mes film cultes de jeunesse!HJé voulais tout de Stalone même sont allumette!

Hocine
04/03/2023 à 00:23

Cobra, c’est un peu comme si Sylvester Stallone avait voulu proposer sa propre version de L’Inspecteur Harry, qui a probablement eu une influence sur le cinéma d’action des années 80 et 90 au moins. Dans Cobra, il y a même deux acteurs qui ont joué dans L’Inspecteur Harry, ce qui constitue un clin d’oeil en soi: Reni Santoni (qui interprétait Chico, le coéquipier d’origine hispanique d’Harry) et Andy Robinson (qui jouait Scorpio, le tueur fou traqué par Harry). Cobra ne fait peut-être pas partie des meilleurs films de Stallone, mais il est emblématique du cinéma reaganien, où on avait affaire à des films d’action, au style décomplexé, tout à la gloire de leurs vedettes. Si on regarde Cobra en s’attendant juste à un divertissement, alors on peut passer un bon moment.

Dick Laurent
03/03/2023 à 11:17

A l'époque j'avais 13 ans et je n'avais pas pu le voir, a regret !.... L'affiche m'avait fait fantasmer....vu beaucoup plus tard, et forcément déçu....et je préfère la période "second degré" de Stallone, avec Tango & Cash et Démolition Man. Le must.

Maided
02/03/2023 à 16:25

C'est de l'actionner ultra bourrin bas du front avec des punchlines écrites à la testostérone, ça tue, ça meurt, ça s'insulte, y a de la fesse, bref tout ce qui faisait un film d'action des 80's.
Die Hard, Lethal Weapon, 48hrs etc...le même modèle.
Il pue l'égo de Stallone, mais bon...avec le recule.....c'est pas mieux que la série des Mission Impossible ou tout film avec Tom Cruise hein, sauf que Sly...il sait envoyer une punchline et une mandale.
Est-ce que Cobra est un nanar....peut être, mais loin d'être une bouse

alulu
02/03/2023 à 16:22

Une daube intersidérale. Le budget coke devait être assez conséquent.

Franken
02/03/2023 à 15:53

Le film de tous les excès, l‘instant où la cabèche de Sly a cogné le plafond, un inépuisable sujet de moqueries dès sa sortie, le parfait nanard luxueux de référence.
Un objet de collection !

Miami81
02/03/2023 à 13:12

Très mauvais souvenirs de ce film vu au ciné à 8 ans (à l'époque, ça choquait pas :)) si ce n'est les scènes d'action très impressionnantes (pas forcément pour l'époque où ca correspondait à un certain standard pour Scwarzi et Stallone.)
Globus et Golan n'ont fait quasiment que des daubes, mais toujours avec avec panache.

zetagundam
02/03/2023 à 11:12

J'adore ce film !
C'est tellement c0n que s'en est bon

Pat Rick
05/01/2021 à 19:43

Ce n'est pas vraiment un nanar car Cosmatos n'est pas un manchot et réalise très bien ses scènes d'action.
Une série B kitch plutôt.

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