Retour sur la carrière au box-office de The Predator, de Shane Black.
Il restera comme un autre cas d’école douloureux de production chaotique et d’échec spectaculaire, symbole des frictions parfois grotesques entre le cinéma et le business. Censé relancer la franchise après un Predators sorti en 2010, The Predator de Shane Black, avec Boyd Holbrook, Olivia Munn et Jacob Tremblay, a plutôt remis une couche de terre sur sa tombe.
Retour sur la vie étrange et insolite du blockbuster, et surtout sa carrière au box-office.
Notre critique est disponible ici.
LE BUDGET
88 millions. C’est un budget relativement bas pour un blockbuster en 2018, très loin des 170 millions de Jurassic World : Fallen Kingdom, ou des Marvel qui coûtent souvent dans les 200 millions. C’est également moins que les 100 millions de Venom.
Mais c’est aussi le plus gros budget de toute la saga Predator. Predator a coûté 15 millions en 1987 (environ 35 avec l’inflation), Predator 2 dans les 35 millions en 1990 (environ 70 avec l’inflation), Alien vs. Predator 60 millions en 2004 (près de 80 avec l’inflation), Aliens vs. Predator : Requiem dans les 40 en 2007 (environ 50 avec inflation), et Predators dans les 40 en 2010.
En plus de ces 88 millions, il y a le budget marketing toujours important pour une superproduction. Deadline évoque un budget marketing de 120 millions : un chiffre énorme, supérieur au coût du film lui-même, mais à peine étonnant à l’heure où ces dépenses publicitaires explosent.
Reste enfin la grosse éventualité d’un budget qui a gonflé avec les multiples reshoots. The Predator a été tourné en février 2017, et a eu droit à des reshoots en mars 2018, puis encore une fois pendant l’été, peu de temps avant sa sortie. Le troisième acte aurait ainsi été profondément retourné et modifié, parmi quantité d’autres éléments remplacés ou retirés. Là encore, impossible de trouver des chiffres précis, et encore moins officiels.
The Predator aurait donc coûté dans les 200 millions, minimum.
Sur la table d’autopsie business
LE BOX-OFFICE MONDIAL
160,5 millions. Un chiffre qui semble ridicule comparé aux poids lourds de 2018, avec quatre films qui ont passé le milliard (Black Panther, Jurassic World : Fallen Kingdom, Les Indestructibles 2, Aquaman), et un Avengers : Infinity War qui a été jusqu’à 2 milliards.
The Predator est 45e sur la liste du box-office 2018, derrière des films bien plus modestes comme Insidious 4 : La Dernière Clé, Equalizer 2, Paddington 2 ou encore Creed II.
Sans même compter l’inflation, qui empirerait son cas, le film de Shane Black fait moins bien que le premier Alien vs. Predator (172,5 millions en 2004), qui avait coûté bien moins cher. De là à dire que Predator 2018 est forcément l’un des plus petits succès de la saga, il n’y a qu’un pas.
Quand tu chopes les spectateurs qui t’ont ignoré
LE BOX-OFFICE DOMESTIQUE
51 millions et des miettes. Autant dire pas grand chose pour une superproduction. A titre de comparaison, Alien : Covenant, pourtant considéré comme un petit échec commercial, avait engrangé plus de 74 millions, avec un programme similaire – un monstre Rated R ressorti des années 80.
Il est en 54e position sur la box-office domestique 2018, derrière des films là encore plus modestes comme Life of the Party, L’Ombre d’Emily, et Tag.
Selon Boxofficemojo, c’est même le pire score de toute la saga Predator avec l’inflation. The Predator se retrouve très, très loin des 137,9 millions du Predator premier du nom, et d’Alien vs. Predator (116,7 millions).
Quand la compta débarque pour choper les responsables
LE BOX-OFFICE ETRANGER
109,5 millions, soit près de 70% du box-office total. Un pourcentage peu étonnant qui confirme une tendance marquée depuis des années, mais qui n’arrange pas les affaires puisqu’un studio récupère moins sur les recettes à l’étranger (environ 1/3).
The Predator n’a pas fait d’éclat hormis un certain succès en Russie (7 millions), et bien sûr en Chine, où il a encaissé plus de 31 millions. C’est là encore moins qu’un Alien : Covenant par exemple (45,4 millions en 2017). Et comparé à un Resident Evil : Chapitre final qui y a encaissé près de 160 millions, c’est minuscule.
Que le plus haut score étranger soit en Chine est là encore une fausse bonne nouvelle : un studio américain récupère encore moins sur ces recettes (dans les 25%).
La confiance quand t’as décroché une date de sortie en Chine (et puis finalement…)
LE BOX-OFFICE FRANÇAIS
352 652 entrées. C’est peu, très peu. C’est quasiment cinq fois moins que Predator avec Arnold Schwarzenegger, qui a attiré 1,4 million de spectateurs en 1987. C’est également moins que Predator 2, qui avait pourtant été une déception avec seulement 599 821 entrées en 1990. Predators était dans la même zone, avec 548 993 entrées.
Même échec comparé à Alien vs. Predator (876 848 entrées) et sa suite, Aliens vs. Predator : Requiem (601 745 entrées).
Là encore, la comparaison avec Alien : Covenant fait mal puisqu’il avait attiré 1,2 million de spectateurs, quand Prometheus était à plus d’1,8 million.
Quand tu restes le boss, point final
LE BILAN
Environ 200 millions de budget pour The Predator, avec 25 millions récupérés au box-office domestique et 35 pour le reste du monde : l’échec du film est clair, net et spectaculaire.
Difficile de véritablement chiffrer les pertes pour la Fox, mais si Mortal Engines a coûté une centaine de millions au studio (avec environ 81 millions pour un budget de 100), il n’est pas fou d’imaginer que le bide de The Predator sera chiffré à minimum 30 millions. Tout ça sans prendre en compte la vidéo et le merchandising, parmi d’autres facteurs souvent obscurs.
Olivia Munn, la fille badass qui maîtrise les flingues sans raison
LES RAISONS
La première : le studio a probablement surestimé l’amour pour les Predators. Predators de Nimród Antal était censé relancer la saga avec des projets de suite, mais ça n’a pas eu lieu. Alien vs. Predator a laissé imaginer une nouvelle saga, mais le score décevant d’Aliens vs. Predator : Requiem l’a stoppée. Tout ça en l’espace d’une quinzaine d’années.
Le public s’est de toute évidence tourné vers de nouvelles recettes (au hasard, les super-héros), qui réduisent considérablement l’attrait des monstres type Predator ou Alien.
Le gosse : ficelle numéro 1 de Shane Black
La deuxième, directement liée à la première : la folie des grandeurs. Si le budget de The Predator avait été tenu dans la même zone que ses précédesseurs (environ 40 millions), il aurait limité la casse. Avec son score final, le film aurait même été un petit succès. Au lieu de cette prudence qui relève du bon sens, la Fox a lâché le double, augmentant considérablement les risques.
Cette décision l’a condamné à plusieurs niveaux. The Predator est bien plus onéreux qu’un film intermédiaire et doit donc se placer sur le terrain du blockbuster, pour espérer attirer le public et rentrer dans ses frais ; mais il n’est pas aussi cher et donc spectaculaire que les concurrents, et a en plus une étiquette Rated R (interdit aux moins de 17 ans non accompagnés aux USA) qui le limite.
Miser autant sur un film de genre, Rated R, autour d’une marque Predator qui n’avait pas vraiment prouvé sa solidité depuis des décennies, était donc un coup risqué. Et la Fox l’a payé.
« Venez les enfants, je vous assure vous allez kiffer comme le clown là »
Troisième raison : la date de sortie, avec Venom quelques semaines plus tard et surtout La Nonne, qui a démarré une carrière d’enfer la semaine juste avant. Le film de Shane Black a démarré premier devant le spin-off de Conjuring pour sa deuxième semaine, mais de très peu (24 millions contre 18), et avec des chiffres ridicules vu son budget.
Le public friand de sensations fortes était certainement trop jeune pour être concerné par ce Predator, surtout face à la recette simple et confortable d’un énième Conjuring avec un parfum basique d’Exorciste.
La date de sortie était pourtant proche de celle de Ça, sorti un an plus tôt. Mais contrairement à l’adaptation de Stephen King, The Predator avait allumé tous les feux rouges du début à la fin. Et c’est la quatrième raison.
Prêt à tout ranger et redécoller loin de Hollywood
Entre des reshoots massifs et une promo qui a soufflé le chaud et le froid, le film a souffert d’une image très floue, presque skyzo. Film d’action ? D’horreur ? Comédie horrifique ? Film d’horreur comique avec des explosions ? Exemple très significatif : le premier teaser vendait une ambiance explosive et sombre, qui tirait allègrement vers l’horreur, quand la dernière bande-annonce misait sur le cool avec sa musique cool et ses répliques cools et ses personnages si décalés qu’ils sont cools.
Un marketing qui reflète sans nul doute le chaos en coulisses, avec la rumeur de projections-test si mauvaises que le film a été repris, le ton atténué, et divers éléments modifiés ou retirés (voir tous les détails dans ce dossier).
Que le film ait été étrillé par la critique à sa sortie n’a pas arrangé l’affaire, et même empiré la situation. Avec une marque comme Predator, le studio faisait plus appel aux fans et cinéphiles, qu’aux adolescents. Précisément le public qui peut prendre en compte la critique, surtout quand celle-ci est composée en grande partie de geeks fans de Predator.
Teaser 1 angoisse-action vs bande-annonce 3 « cool »
LES CONSÉQUENCES
L’évidence : bye bye les idées de suite, évoquées avant la sortie par le producteur John Davis. Il y avait même un projet de trilogie – comme Predators qui à l’époque devait éventuellement lancer des spin-offs.
L’autre conséquence est à voir du côté de Disney, qui rachète le catalogue de la Fox et donc, l’univers Predator. Aucun plan n’a été annoncé pour ce large périmètre récupéré par Mickey, qui va d’Alien aux X-Men en passant par Avatar et Les Simpson. Mais le bide de The Predator ne pourra que servir de leçon sur la suite des opérations, et indiquer à Disney le chemin à éviter.
Le chasseur cosmique va t-il être rangé au placard quelques années ? A t-il perdu son droit d’existence sous certaines conditions (au cinéma, avec un gros budget) ? Sera t-il remixé sous forme de série sur Hulu ou Disney+ ? Avec les xénomorphes ?
Restera t-il violent et sanglant ou va t-il tomber dans le filet tout public, pour espérer reconquérir le public ?
The Predator, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 20 février.
J’adore les.predators et franchement si on voulais massacré le personnages et la saga on aurai pas fait mieux ,SHANE BLACK a demontre avec IRON MAN 3 sont incompétence ,je ne comprend pas que on le laisse faire ce genre de films ,il ne comprend rien au attente des fans alors c’est pas compliqué de savoir se qu’ils veulent bon sang ,il y avais plein de façon intéressante de faire une suite super ,mais non ,il a fait un scénario nul ,rien est pris au sérieux avec.un humour a deux bal tous le.long du film, des jeux d’acteur médiocre ,quand au predator n’en parlons pas ,un mega predator qui évolue génétiquement qu’elle idée a la con ,le personnage du prédator est déjà badasse et ce suffit a lui même, un ancien prédator dans.la partie ,ça je pense que sa aurai été au top .
Toute les franchises sont massacré au fur et a mesure ,PREDATOR ,STAR WARS,TERMINATOR etc….
Sa me gonfle honnêtement ,mais bon apparemment y en a qui aime ces navet sa me fait beaucoup de peine
Bien dommage qui a pas de suite de the predator, car je trouvé pas mal comme idée vers la fin du film qui ont trouvé le costume de tueur de predator, après chacun son choix et goût de film, moi j’ai regardé tout les films predator car je suis fan, j’espère à voir la suite de the predator.
(Déso pour mon orthographe en carton ???? on peut pas éditer ??)
De mauvais choix scenaristiques je trouve… Un super predator, des chiens Predator pk faire ? C’est ridicule. J’attendais une guerre de clans sur Terre qui sème la zizanie dans une grande ville comme New York, qu’on en apprenne un peu plus sur leur mode de vie, un combat final qui se fini dans la jungle et c’est plié.
Les personnages ne sont pas charismatiques, je sais qu’il est difficile de remplacer un Arnold mais c’est tout à fait faisable. Et les répliques ‘cool’ qui en réalité enlèvent le peu de crédibilité au film. Enfin les masques des Predators sont bien moins inspirés que ceux de AVP. J’espère qu’ils arrêteront le massacre.
Je suis fan des prédators et des aliens . je salut au passage l’imagination artistique des créateurs de personnages qui ont inspirés d’autres films. Je pense qu’il y a nombres de films qui ont eu du succès et sont bien plus nanars . Tout n’est qu’un question de goûts et de timings sur les sorties de films. Comme on dit faut battre le fer tans qu’il est chaud. Soit on sort des suites d’années en années voir deux en deux soit tout les 20 ans. Dans le premier cas ça permet de tenir en halen. Dans le deuxième de faire languir. Prenez comme cité plus haut les avangers et les star wars ce sont des films qu’on attends . Une écriture intelligente qui permets au fans de rester sur pause peu de temps avant le prochain. Des senarios qui se rejoignent à un moment donné et qui sont comme des pièces de puzzle. Voila ce qui manque de mon point de vue pour que cette saga mérite son pleins succès. En ce qui me concerne j’attends et espère toujours un nouvel opus. Allez au tafff!!!!!! 😉
Bonjour à « TOUS »,
Pour moi les films « Prédators » sont biens!
Aux suites données, on apprend rien sur ces « Prédators »…
Où? et comment vivent ils?
Pourquoi réellement Prédator?
Ont ils des « Ennemis » ???!!!
C’est dommage qu’ont ne sache rien de plus à leur sujet, mise à part leur chasse!
J’espère que Disney (Fox racheté pour 73 Milliards de Dollards), vont faire des suites à cette Franchise…, qui le Mérite et oui!!!…
Tiré des Comics, qui ont beaucoup plus de « Succés » que les films!
Et de suites de 2H00 serait pas mal, car là je trouve que les films sont courts…
Bonne journée…
revu récemment, pas grand chose à sauver, aller l’apparence du (premier) Predator est pas mal du tout gâché par le super predator tout moisi
Ce film sera réhabilité avec le temps!
Comme les suites précédentes d’ailleurs…
Perso j’aime bien ce côté trip nostalgique dans le cinéma des 80s avec ses bourrins et punchlines. Clairement plus fun que les purges AVP et Predators.
Film bourré de défauts. Qui tombe dans les clichés des héros ricains des années 80 avec un humour éxacerbé.Mise en scène très limitée.
En bref j’ai kiffé ce film, Shane black a fumé plus que de la moquette, il a du gober des choses interdites par les hommes et le règne animal. Histoire pas du tout crédible
Mais purée je me suis marré . Plaisir coupable. Je le trouve magnifique pour un nanar.