Ça : critique qui flotte en bas
Ça, désormais sur Netflix.
Si La Tour Sombre n'aura pas marqué les esprits, c'est bien Ça, sorti dans la foulée en 2017, qui se chargera de raviver la flamme Stephen King sur les écrans. Attendue de pied ferme par les fans de l'écrivain et les amateurs de film de genre, portée par une revue de presse très positive aux États-Unis et propulsée par un démarrage extraordinaire au box-office, la nouvelle adaptation du livre est sans conteste l'un des moments marquants de l'histoire récente pour le genre de l'horreur. Mais au-delà du buzz, de l'enthousiasme, de l'attente, le film d'Andrés Muschietti est-il à la hauteur ?
Est-il mieux que Ça : Chapitre 2 ?
IL EST (VRAIMENT) REVENU
Adapter Ça de Stephen King n'est pas une mince affaire. Pas uniquement parce que l'histoire d'amour entre le cinéma et l'écrivain est pavée de déceptions et horreurs : publiée en 1986, cette histoire centrée sur un groupe d'amis qui affronte une entité terrifiante dans la petite ville de Derry, est certainement l'une des œuvres les plus riches de l'auteur. Ça a des airs de pièce maîtresse dans sa carrière, à la fois pour son approche absolue de l'horreur et son portrait terriblement beau et douloureux de l'enfance.
Si le livre est en grande partie connu grâce au téléfilm culte des années 90 avec Tim Curry, le champ était largement libre pour en tirer un film plus noble. Avec la Warner et New Line (derrière Conjuring et compagnie), le réalisateur du très chouette Mama Andrés Muschietti et le succès de Stranger Things (à laquelle a été emprunté l'acteur Finn Wolfhard) pour confirmer l'intérêt du public, Ça est donc revenu. Pour le meilleur, malgré quelques ratés.
Le club des Losers version ciné
LES ÉGOUTS DE L'ANGOISSE
L'introduction est un bon indice pour évaluer la couleur du film. La fameuse scène où le petit Georgie est tué dans un caniveau en plein orage installe une belle ambiance, grâce à une mise en scène solide et des effets simples. Le générique très sobre plonge doucement le spectateur dans l'univers, pour mieux l'attraper par la gorge avec la première apparition de la figure démoniaque incarnée par Bill Skarsgård. Plus proche du roman, à la fois dans la forme et dans le fond, cette première scène est une petite réussite qui saura sans aucun doute ravir le public. Et le plan très réussi du titre clôture parfaitement cette entrée en matière.
Mais ce début illustre aussi les limites du film au rayon frissons et horreur graphique. Il y a bien de la chair à vif, une mare de sang et un aperçu de la dimension cauchemardesque du livre Ça, mais le montage semble presque avoir peur de l'affronter de face - malgré un R Rated aux États-Unis, une interdiction aux moins de 17 ans non accompagnés.
Rien de honteux : Ça assure le service, offre une poignée d'images horrifiques parfois saisissantes, et remplit humblement sa mission. Mais Andrés Muschietti ne rend pas entièrement justice à la dimension étourdissante et terrifiante de ce clown venu d'ailleurs.
"Coucou, je suis la mise à jour de vos cauchemars d'enfant"
CLOWNVILLE
Ce plan récurrent où le clown avance vers la caméra, agité de sursauts artificiels au rythme d'un son strident, est un petit aveu de faiblesse de la part du réalisateur. Comme s'il n'avait pas confiance en sa créature au point de devoir l'animer en avance rapide, ou comme s'il devait obéir à un cahier des charges validé par les Conjuring et autres succès de ces dernières années. C'est là une grande limite du film : ne pas avoir su puiser dans ce personnage glaçant la matière à effroi attendue.
Le film a beau raconter une histoire de cauchemar absolu, Ça n'est pas très effrayant ou dérangeant. Il offrira certainement quelques sursauts et frissons mécaniques, mais difficile d'y voir autre chose de plus définitif ou féroce. Trop de jump scares et pas assez d'intensité, trop d'effets de montage et pas assez de mise en scène pure, trop d'apparitions de Grippe-sou et pas assez de moments pour l'exploiter : le clown omniprésent manque d'espace et de temps pour prendre son envol. Même une grande scène de peur comme celle de la projection souffre d'un montage haché, d'une précipitation qui brise la valeur de l'action et en annule les effets.
C'est d'autant plus dommage que Grippe-sou est réussi. Son maquillage (les célèbres Alec Gillis et Tom Woodruff notamment crédités), son costume, son sourire, sa voix, sa façon de se mouvoir : le clown prend une forme captivante, plus vive et reptilienne que dans le téléfilm des années 90. S'il abuse un peu des rires grandiloquents et des expressions hallucinées sur son visage, Bill Skarsgård incarne avec brio la chose, grâce notamment à son corps bien exploité par la mise en scène - le contraste avec la taille des enfants fonctionne très bien. Dans ses meilleurs moments, le film brille par la force de quelques idées qui donnent à l'entité ce caractère fou : un Georgie sous forme de marionnette glaçante, une main qui reste posée sur le rebord d'un tuyau entre deux métamorphoses, une danse finale où le visage de Ça reste statique tandis que le décor tremble.
Si Andrés Muschietti conserve le côté très mécanique de son premier film, Mama, il se repose sur des arguments solides. La direction artistique est impeccable, avec un soin apporté à tous les étages - la patine des décors, les costumes eighties, jusqu'aux gueules des seconds rôles. Et la photo du Coréen Chung-hoon Chung, collaborateur privilégié de Park Chan-wook depuis Old Boy, offre de superbes images pour créer une atmosphère de conte intemporel. Seul hic regrettable : la musique insignifiante de Benjamin Wallfisch (Dans le noir, Annabelle : La Création du Mal).
Ça se dote d'une bien belle photographie
LE CLUB DES SEPT
Comme dans le roman, la grande force de Ça est le groupe de héros. Le choix de consacrer un film entier aux enfants (le roman entremêle leurs aventures avec celles des adultes, dans un constant vas-et-vient) est logique, et fonctionne parfaitement : le club de losers est central dans l'histoire, et apporte toute la dimension mélancolique et violente sans laquelle Ça serait un simple croque-mitaine.
De ce côté, c'est une réussite incontestable : Jaeden Lieberher, Finn Wolfhard, Wyatt Oleff, Jeremy Ray Taylor, Jack Dylan Grazer, Chosen Jacobs et Sophia Lillis forment une superbe bande, drôle et touchante. Les interprètes de Beverly et Richie (Mike dans Stranger Things) tirent leur épingle du jeu : elle, derrière son visage envoûtant, apporte toutes les nuances à ce superbe rôle, certainement le mieux adapté du roman ; lui, grâce à une énergie qui anime le groupe sans pour autant desservir un personnage terriblement touchant.
Si le scénario décevra les fans du livre en laissant de côté énormément de matière, le film compose une jolie harmonie avec ces outsiders attendrissants. Et ce sera bien utile vu la narration bancale, coincée entre démonstrations mécaniques des peurs dans une première partie pas très fine, et scènes d'exposition didactiques où le mystère est décrypté en quelques instants.
Jaden Lieberher et Sophia Lillis : Bill et Bev, personnages inoubliables de Ça
Par petites touches, Ça parvient même à effleurer la force discrète des mots de Stephen King - Ben qui laisse traîner son walkman derrière lui, Eddie qui pose son vélo différemment des autres, la panique de Richie dans la maison, le regard éternellement triste de Beverly et les mots terribles de son père. Le film lutte pour condenser tous les éléments du roman et composer la même toile dramatique, mais se sauve lui-même en visant juste sur ce groupe. Si le métrage passe souvent à côté de la délicatesse de l'histoire, comme lors d'une bataille de cailloux un brin ridicule ou d'une relation trop simplifiée entre Bev et Ben, il brille grâce à ces mômes. En ça, il a compris le livre de Stephen King et tenté de lui rendre justice.
Et ce n'est pas un hasard si tout se termine sur une note douce teintée de mélancolie, plutôt qu'une image d'horreur : lorsque le titre Ça réapparaît pour clôturer le film, avec le sous-titre Chapitre 1 pour avertir le public que la suite arrive, ce n'est pas le sourire infernal du clown qu'il faut garder en tête, mais le cœur de ces beaux losers.
Lecteurs
(3.5)05/04/2022 à 11:21
ja sore se film il es geniel
15/05/2020 à 16:46
D'accord avec le dernier avis , cad que c un produit marketing. Le film dure 2h10 g eu l'impression qu'il en fait 3 ( le dvd de Dr Sleep dure 3h et pourtant était +agréable). Comme dab on a 1 seule fille pour une bande de gars, à croire qu'on est que 10% de la population, comme dab on a 1 noir, 1 jf, 1 obèse pour être politiquement corrects. L'histoire en elle même est répetitive : plusieurs fois ds les égoûts, plusieurs fois au manoir... Je me passerait du 2
25/10/2019 à 16:26
Pour ma part ce film est une bonne surprise, cette version est meilleure que le téléfilm des années 90, j'avais beaucoup aimé le roman donc je craignais une transposition encore ratée de plus Mama je l'avais trouvé très moyen mais là belle surprise au final.
Après l'histoire n'est pas aussi développé que dans le roman mais c'est un bon film d'épouvante...qui fait l'impasse sur les pets enflammés.
01/11/2018 à 02:35
Le réa de Mama est nul, Mama c'est nul, son court était limite démago (mais au final après avoir vu ça... il s'en sort pas si mal... mais Mama reste une honte)..
Pour revenir à ça, le téléfilm couvrait je pense 50 à 60% des romans, et là aussi vous en aurez pas plus, faut pas rêver, ou pas avoir lu les romans... Donc parler d'adaptation réussi, au final on s'en fou.
On s'en fou parce que comme le téléfilm, la cible c'est les 12-18 ans, à des années lumières des bouquins. Que King s'en mêle ça change rien, il n'a jamais rien compris au cinéma (ce qui d'ailleurs pourrait expliquer sa fascination du 7ème art... car in fine, c'est toujours ce p'tit gars du Maine qui mâchouille une brindille... ).
Bref,, ça! le film repose sur l'actrice rousse... à part elle.. du vide. N'importe quel acteur talentueux interchangeable aurait pu faire le clown de service, de toute façon après Tim Curry c'est juste pas possible (gnagnagna je sais... mais Tim Curry c'est un monument, et là, à 90% c'est d'l'anim trusté par des tyrants psycho-rigides souvent géniaux c'est vrai! ).
Dans le remake de ça ((je trouve plus la majuscule), on retombe encore maladroitement dans la purge idéologique qui fait le sel des discutions concernant l'horreur et le fantastique (notamment aux USA) depuis des décennies, à savoir la question du puritanisme, terreau sur lequel ce qu'on entend souvent aujourd'hui par horreur, prend racine.
King en tant qu'auteur du genre, n'a de cesse de le montrer, de le malmener.
Le téléfilm bien que très moyen, a marqué les esprits, car comme tout vrais films d'horreurs qui se respectent ou bons bouquins de King, il revendique ou respecte cette charge violente vis-à-vis d'un formalisme rigide aux relents éminemment fascistes qui ne disparaitra jamais (à l'image de la connerie).
Donc, ben ici à ce sujet rien, le remake de ça est à coté d'la plaque, le minimum syndical... au mieux un faible échos d'la série, ou un soupçon des scènes jugées dérangeantes dans les livres il y'a 20 ans (mince y'a une tournante ou pas?), alors que King décrivait quelques pages plus loin des carnages en série de dizaines d'enfants.
Je n'attendais rien de ce film et j'ai eu raison, le téléfilm est bien plus dérangeant, malsain, du moins pour l'instant. Et même si la suite avec des adultes risque évidemment d’être meilleur (faut juste espérer qu'ils se lâchent un peu), le nœud central qu'incarne l'horreur ne saura au mieux qu’effleuré (Alvarez n'est pas au commande pour rien).
04/01/2018 à 07:48
Pour moi It nouvelle version est une pure réussite sur il aurait du etre encore mieux et plus gore car hélas les studios n'ont pas laissé carte blanche totale au réalisateur qui avait une version beaucoup plus gore et noir du film .
En tout point je le trouve au dessus de l'original largement plus dark plus développe , on attend surtout la version DC quid devrait sortir courant de l'année 2018 d'après les infos que j'ai vu finalement une bonne nouvelle !!!!!
31/10/2017 à 16:03
Je rejoins énormément de personnes sur leur impression concernant Çà. On déplore énormément le côté "marketting" du clown, qui n'est qu'une surenchère d'apparitions inappropriées et grotesques, dépossédant la créature de toute son essence. Là je suis d'accord. Le réalisateur est complètement passé à côté du personnage et en a fait quelque chose d'omniprésent et même d'envahissant. On finit par se lasser des apparitions à la mode "jump scare" dans lesquelles çà se rue sur ses victimes en poussant des hurlements psychotiques d’aliéné évadé d'un asile psychiatrique. De même, la surabondance des effets spéciaux prive l'acteur de son jeu, et se fait coiffer au poteau par l’inénarrable Tim Curry, qui a dû miser entièrement sur le sien pour incarner le monstre . Le dimension psychologique du roman qui est l'essence même de çà (d'où l’appellation : cà c'est l’innommable, et pas uniquement un clown !) est mal exploitée, voire ratée. Mais venons-en au groupe des ratés. A part les quelques émois amoureux observables, je n'ai jamais vu un groupe aussi désuni et aussi peu représentatif des personnages du roman. Eddie donne l'impression d'être le chef de la bande et vole la vedette à Bill Denbrough. Par ailleurs, il est très agressif voire insultant avec les autres. Sa hantise des maladies est surexploitée et exagérée par rapport au roman. De même, Richie est dépeint comme un lourdeau qui abuse des blagues de mauvais goût et lasse les autres, alors que dans le roman, il est certes agaçant mais d'un autre côté il peut être touchant, ce qui n'est absolument pas le cas dans le film. Beverly passe pour la catin de la ville, alors que seule la mère d'Eddie estime q'une fille n'a rien à a faire avec une bande de garçons, ainsi que son propre père qui a peur de la voir grandir, au point de "s'inquiéter pour elle". Dans le film, cette inquiétude est exacerbée, et dépeint le père comme un pervers, alors que ce côté est sous-entendu dans le roman. Quant au reste de la bande, il y a peu de choses à dire, ils sont inexistants et servent peu l'intrigue du film. Ben et Mike sont des personnages secondaires et ne font que de la figuration, ce qui anéanti la force du groupe. Par ailleurs, ils finissent par se dissoudre en plein milieu pour ensuite se rabibocher afin de sauver Beverly. Alors que le clown ne parvient à aucun moment à les séparer dans le livre. Ce n'est que lorsqu'ils tuent le monstre (enfin c'est ce qu'ils pensent) que la magie se dissipe, dispersant les membres du club. Enfin, beaucoup de scènes sont sorties de l’imagination du réalisateur, et même les quelques scènes (et elles sont rares !) adaptées du roman sont survolées. Ainsi, le film s'écarte beaucoup de l'oeuvre et la rappelle de loin. La version de 90 (et je vais peut-être en faire grincer plus d'un...) est bien plus proche du livre, même si elle fait très cliché et passe également à côté de beaucoup d'aspects. Mais l'oeuvre de S. King est tellement difficile à adapter, de par son habileté à manier le psychologique, que je me demande s'il sera possible un jour de faire une adaptation cinématographique qui sera capable de lui rendre justice. Pour conclure, le film d'Andy Muschietti n'est qu'un coup de marketting et à fait d'un film dit d'épouvante quelque chose de grotesque et absurde.
14/10/2017 à 14:08
Film surestimé. Toute la dimension sur les croyances des enfants disparaît.
09/10/2017 à 17:26
j'ai quitté la salle au bout de 15mins.
le temps nécessaire pour finir le popcorn ;)
03/10/2017 à 20:39
Fan du livre, j'ai vraiment aimé ce film. Il laisse de côté certains aspects mystiques (Ca n'est pas sensible aux attaques physiques) mais l'esprit du club des looser est très bien rendu.
Pour moi c'est plus un conte maléfique type le Labyrinthe de Pan avec en plus les jump scare. Et franchement je n'ai pas vu le temps passer.
29/09/2017 à 18:37
Ai lu le roman à l'âge des protagonistes en 1990 - un de mes premiers romans après la "bibliothèque verte" ( ouep, passé du "club des 5", au "clan des 7", à ... "ça" ; y a une constante même si "ça" marque un tournant ) ; ai beaucoup lu depuis ( "grands auteurs", tout ça... ) mais jamais relu 'ça' : Evidemment, à l'âge de 11 ans c'est un roman d'épouvante d'autant plus impressionnant que l'on vibre à l'unissons avec les petits personnages et qu'il brise de nombreux tabous. Je suppose qu'aujourd'hui, 27 ans plus tard, il me faudrait peut-être le relire pour mieux apprécier la partie adulte ? ...Le téléfilm, sorti en France quelques années après - je devais alors avoir 13 ans - je l'ai trouvé d'une fadeur et d'un ennui total, et compte tenu de la claque qu'avait été pour moi le roman, disons que je hausse les sourcils quand je lis ou entends du bien de ce navet ( Bon, ok, certes le clown montant au lampadaire faisait son petit effet, m'enfin 30 secondes de cool sur 3H de film, ça le faisait pas du tout ! ), oui, "navet". Quid de cette adaptation 2017 ? Hé bien... Bof. Oui, certes, 10x mieux que le téléfilm de 90 mais toujours 100x moins bien que le roman, dont elle s'écarte franchement trop. Ce n'est pas le changement d'époque qui me chagrine, à la limite, égoïstement je pourrais considérer que c'est plaisant de revoir les années 80' , de m'y revoir moi-même... Mais le livre décrivait les années 50-60 et plaçait ainsi son action dans une époque que je n'avais pas connu et qu'il m'a fallu imaginer : L'aventure dans les friches mortes de ces gamin.e.s était ainsi aussi l'aventure dans le temps... Un temps long puisque le roman aborde l'Histoire de Derry en profondeur jusque deux siècles plus tôt. Là, tout ce joli vernis - qui n'est pas que du vernis - saute. Alors, ok, je peux bien m’accommoder de ça, puisque l'histoire serait "intemporelle"... J'ai essayé. Sauf qu'il y a beaucoup d'autres changements dans le déroulement de l'histoire, et je ne parle pas non plus de la structure par flashbabcks... Quoique, là encore, à titre personnel, je préférais et de loin cette structure du roman, dont la complexité permettait de dé-linéariser l'histoire, de la rendre labyrinthique comme... Les égouts !...Et de faire monter la tension dramatique en intensifiant la profondeur de personnages comme piégés dans la toile d’araignée du temps. Non, non... Je parle de tous les autres changements de cette mouture cinématographique, et en particulier la fin, que j'ai trouvé bâclée. Je ne détaillerai pas ici ces modifications, par flegme, et pour ne pas spolier. Au-delà de ces écarts scénaristiques dont je trouve la plupart regrettables ( pas tous, certaines bonnes idées de rajouts quand-même, pour compenser, et certains clins d’œil intelligents à des passages manquants quand il était trop compliqué de tout mettre dans un format resserré )... Il y a les CGI : Très inégaux, parfois très réussis... Parfois franchement beaucoup moins ( Spoiler : ) , et, surtout, trop présents. Ces dernières années des films comme Conjuring ont montré qu'on pouvait insuffler la peur en la distillant beaucoup plus intelligemment que par des tonnes de 3D, des décors exagérément conformes à l'idée qu'on se fait d'une maison hantée ou d'un puits sans fond ( limite dessin animé ! ) , et des jumpscares prévisibles... Ces autres films ont placé la barre très haute en la matière, en distillant savamment de petites doses progressives d'effroi, et, surtout, en sachant rester crédibles, dans des environnements familiers rendus pour le moins inhospitaliers. Dans ce film, la maison de Neibolt Street est superbe... Pour un Parc d'attraction à thème, pas pour une vraie bâtisse d'histoire d'horreur qui arrive à la foi à susciter l'effroi tout en se fondant dans le décors... Alors, oui, clown = parc à thème, sauf que, non : Là on a affaire à un clown des égouts, hein, un clown dissimulé, en somme. Comme le relèvent beaucoup de spectateurs, au bout du compte, ça ne fait pas peur. C'est bien simple : On n'y croit pas. Or, ça devrait ; ça devrait faire peur. Spoiler : ) - Et puis il y a la musique ( En clin d’œil à celle du téléfilm, ok, pourquoi pas. Elle était pas si mal la ritournelle mélancolique... ) - Sauf qu'elle est tout le temps là - tout le temps - et gâche l'immersion, et couvre même au début certains dialogues un peu mal doublés en français rendant le tout brouillon... Ce même manque d'immersivité, qui est déjà, à cause des CGI, le principal point faible du film. Alors qu'est-ce qui reste de bon ? Les enfants, qui s'en sortent plutôt bien, parfois très bien même,... Sauf que l'on saute des semaines entières qu'illes auraient dû passer ensemble dans les friches à les explorer, à construire des cabanes, etc... Spoiler : : Là, c'est un peu léger pour bâtir une amitié capable de repousser "ça" !!! Spoiler : ...Et même si Bev est bien campée, et le personnage bien mis à l'honneur ( c'était le minimum puisque le King, un peu avare sur ce coup-là, en avait fait son seul personnage féminin ) ...On abuse quand-même un peu des gros plans sur ses jolis yeux. Bien compris qu'on doit faire passer l'émoi amoureux au centre du récit, et c'est plutôt réussi, mais je maintiens que le film en abuse. L'aspect psychologique / sociétal est traité, quoique ...Quitte à faire des modifs, et puisque l'Histoire de Derry n'est que survolée superficiellement, c'est là que ça aurait été intéressant d'aller encore un peu plus loin que le King sur les questions de racisme, de pauvreté, etc... Mais bon, au moins ça y est, pas comme dans le téléfilm pourri des années 90 ou la majorité des slashes-movies que je continue à regarder en me demandant bien pourquoi. ...Autre chose de bien ? Une photographie parfois bien léchée ( ça aurait été encore mieux dans les années 50-60 pour les couleurs ! et ça aurait été mieux que Derry soit plus "industrielle" comme dans les livres du King qui la dépeint ) et un rythme pas trop mauvais, si ce n'est que la réécriture ne me convenant pas, on a beau ne pas trop mollir, et faire joli, "ça" n'en devient pas bon pour autant ...Et j'ai baillé. J'ai baillé devant cette adaptation - pourtant encensée par certaines critiques, et globalement appréciée des spectateurs - d'un de mes livres préférés... !!! J'ai mis de meilleures notes à des films pour lesquels je n'avais aucun attachement particulier, qui ont coûté moins cher, m'ont fait davantage peur, m'ont davantage distrait et dont le matériel scénaristique de base était pourtant ...plus mauvais. Parce que oui, même si le pitch du livre laisse un peu circonspect ( Spoiler : ) , "ça" est pourtant un chef d'oeuvre de roman qui non seulement fait passer cette improbable pilule, mais provoque tous les inattendus. Pas le film, lui y échoue lamentablement. Alors, certes, "ça" est extrêmement compliqué à adapter en film. Franchement... Fallait tenter la série à la place. Non seulement c'était cohérent avec la densité du roman et la durée de l'h(H)istoire, mais ça aurait obligé aussi à lever un peu le pied sur les CGI pour faire preuve de davantage d'imagination et pour mieux distiller la peur... En restant plus fidèle au matériau d'origine qui, lui, fait peur en prenant le temps de faire monter la sauce. Ce film n'est pas mauvais... Mais pas bon non plus. Il flotte tout juste pour finir dans les égouts de mon oubli personnel... Et ça, ça craint.