Gone Girl : critique évaporée
Gone Girl, ce soir à 21h10 sur France 2.
Chaque nouveau film de David Fincher est attendu comme le messie. Après un clinique, mais admirable The Social Network, et une explosion en règle des codes du remake bête et méchant avec Millenium - Les hommes qui n’aimaient pas les femmes, on craignait que le choix d'un sujet comme celui de Gone Girl trahisse une petite forme. D'autant, qu'a priori, le casting se posait plus en interrogation qu'en évidence. Fincher a-t-il réussi son coup ?
GOOD FINCHER
Si le metteur en scène est connu pour son style bien particulier et ses effets impressionnants et novateurs, dès le départ, Gone Girl s'impose comme le film de la sobriété. Pas de surstylisation à outrance ou de mouvements de caméra impossibles, le film ne dérogera jamais à cette ligne artistique faussement timide. Car un sujet pareil (que nous ne dévoilerons pas) exigeait effectivement une économie d'effets de style et d'artifices.
En effet, comment embarquer son spectateur dans ce cauchemar éveillé, véritable analyse froide et tranchante d'un couple moderne perdu dans ses propres névroses et celles du monde, en satisfaisant le besoin de spectaculaire d'un public gavé d'images fortes et tape-à-l'oeil vides de sens ? Gone Girl se pose d'emblée comme un vrai film adulte, tel qu'on n'en a pas vu depuis très longtemps, et permet de prouver à qui en doutait encore que David Fincher est un exceptionnel réalisateur formel et subtil.
Ben Affleck et Rosamund Pike... dans le rôle de leurs vies ?
La trame du récit pourra sembler cousue de fil blanc et prévisible dans son dénouement, mais Gone Girl a cette incroyable capacité de surprendre même le plus malin de ses spectateurs et démontre avec une facilité déconcertante que connaître l'issue d'une histoire n'empêche pas de la vivre pleinement. Et, de ce point de vue, le film est une incroyable réussite. La dérive de ce couple n'étant qu'une excuse, David Fincher poursuit le dynamitage du monde actuel qui semble planer sur toute son oeuvre. Et il va encore plus loin cette fois en attaquant directement son public.
Ben Affleck n'est pas au bout de ses problèmes
CAUCHEMAR EN PLEINE LUMIÈRE
Prolongement logique de The Social Network, le film détruit avec une violence inouïe l'empathie générale qui s'empare d'une société au moindre évènement un peu choquant pour oublier son propre vide et son repli sur soi. Mais, encore une fois, le film est protéiforme et ne s'attarde jamais sur cette thématique pour la surligner afin que tout le monde comprenne. Le message n'est pas là. Il n'est dévoilé qu'à la moitié du métrage, lorsque toutes les figures imposées par le genre ont été utilisées. Et là, le choc est total, l'empreinte dans l'esprit du spectateur durable, David Fincher bouscule nos psychés et nos coeurs comme il l'a rarement fait.
Est-ce que c'est toi Bruce Wayne ?
Bien sûr, un tel propos ne pouvait tenir la route sans un casting de premier ordre. Que dire si ce n'est que Rosamund Pike trouve ici son premier vrai grand rôle, qu'elle s'y abandonne totalement jusque dans les extrêmes et on parie sans problème que son interprétation restera dans les mémoires.
Pour ceux qui se posaient encore la question, Ben Affleck est exemplaire, excellent. Utilisé à bon escient (et par un vrai réalisateur/directeur d'acteurs), le comédien confirme l'orientation prise par sa carrière ces dernières années. Il arrive alors (avant de nouveaux ennuis...) à un stade de sa carrière où il se trouve en pleine possession de ses moyens et porte le film comme il l'a rarement fait. Le reste de la distribution est à l'avenant, les seconds rôles sont admirables et apportent chacun leur pierre à l'extraordinaire édifice que David Fincher construit avec minutie.
Lecteurs
(4.0)07/05/2022 à 06:13
Un chef-d'œuvre, une écriture jubilatoire.
Un des meilleurs films que j'ai vu.
11/01/2022 à 12:49
Alors pour ceux qui se demande (encore ?) pourquoi les films du génial David Fincher ne sortiront plus que sur Netflix, merci de regarder (pour changer) les derniers résultats en date du box office.
Et vive le cinéma!! (lol)
09/01/2022 à 20:13
Merci aux commentires qui trouve cela bof, parce que devant tant d'enthousiasme des critques je me disais t'es peut-être passé à côté.
09/01/2022 à 14:49
@rientintinchti en quoi le film n'a pas de fin ?
01/09/2021 à 17:31
Film nul et incomplet. Faut arrêter de trouver des excuses à ce film juste parce qu'il est de fincher. C'est nul, vain et ça n'a pas de fin.
01/09/2021 à 16:29
Bon film bon thriller.
27/11/2020 à 18:07
[L'ho visto al cinema.]...
Le film est excellent mais le gros problème de "Gone Girl", c'est qu'à la fin du film, on n'est qu'à mi-parcours du récit. Donc on reste sur sa faim, c'est le cas de le dire !
Il faut une suite pour finir l'histoire.
Ciao a tutti !
27/11/2020 à 12:06
2 semaines après sa sortie, découverte de "Gone Girl "en salles. Envie d'un bon Whodunit du samedi soir. Avec Fincher, je m'attends à du cousu main. Sauf que...en fin de séance, le nihilisme de la scène de fin plonge la salle dans la stupeur. Le public se lève trèèèès lentement au retour de l'éclairage, et se dirige trèèèèèèès lentement vers la sortie: KO. On se regarde avec mon voisin de rangée (un parfait inconnu !), aussi stupéfait que moi, avant d'échanger: "...hé bé ! ".
En regagnant la sortie, je demande au caissier si le film sera toujours à l'affiche la semaine prochaine, et lui fait part de ma surprise - et de mon abattement - devant la cynisme global du métrage. Il me répond: "Vous êtes pas le 1er à m'en faire la réflexion à la sortie". ^^
26/11/2020 à 22:15
@Gregdevil
Je ne les regarde uniquement quand le film ne m'intéresse pas
26/11/2020 à 22:06
Encore un chef d'œuvre de Fincher.
Fau pas regarder les BA @zeta !