ÇA SE LA RACONTE PAS
Difficile pour le spectateur passionné par Star Wars de trouver un endroit où réfugier son regard, tant L’Attaque des clones s’évertue à gâter tous les ingrédients qui firent de la franchise une révolution. En matière de mythologie tout d’abord, le film achève le retournement amorcé avec La Menace fantôme, remplace l’épopée par un exposé historico-politique indigne d’un collégien amnésique, et l’aventure chorale par une amourette dénuée de toute profondeur ou d’enjeux dramatiques.
La chair (en raison d’un cataclysme technologique évident) est absente. On ne sent pas les caractères, la passion se dérobe et jamais George Lucas n’est à même d’empoigner ses personnages. Lui qui retourna le cerveau d’une génération se contente ici de dérouler des scènes filmées mollement, qui ne dépareilleraient pas dans un épisode des Feux de l’amour (les dialogues dans la maison Naberrie ont désespéré bien des spectateurs…).
Que La Menace fantôme ait choisi de délaisser toute noirceur pouvait s’expliquer par la nécessité de faire d’Anakin un personnage initialement lumineux, mais on ne comprend jamais d’où vient l’exceptionnelle mièvrerie de cet Épisode II ni pourquoi rien ne vient nuancer ce bouillon de bons sentiments, tous plus simplistes les uns que les autres.
Pour la deuxième fois, le réalisateur et producteur montre combien son propre récit lui échappe. Sur le papier, les péripéties sont innombrables, dans les faits, elle s’enchaîne à la faveur d’un montage atone, qui ne se pose aucune question de rythme, d’agencement ou d’impact émotionnel. Qu’Obi-Wan fasse le débile dans une usine de clonage ou que Padme gigote sur une chaîne de montage, on ne comprend jamais comment et pourquoi le film se traîne si misérablement, sans jamais aborder de front la nécessité de précipiter Anakin vers les ténèbres.
STAR BEURK
Écrit en dépit du bon sens et interprété par des acteurs encore manifestement peu habitués aux tournages sur fond vert, L’Attaque des clones demeure aujourd’hui un exemple quasi-inégalé de ratage esthétique et technique. Parmi les premiers films à avoir été majoritairement tournés en numérique, il a été enregistré en 1080p natif, un format qui interdit, contrairement à la pellicule, toute restauration afin d’affiner son image. Une erreur incroyable, qui rend d’ores et déjà le métrage pratiquement irregardable sur tous les téléviseurs 4K.
« Ah bah ça va faire bien sur nos CV »
Paradoxalement, cette disparition annoncée de la chose, ou à tout le moins son obsolescence prochaine, est peut-être ce qui pouvait lui arriver de mieux. L’Attaque des clones n’est pas seulement laid ou de mauvais goût, c’est un des bidules les plus moches jamais conçus. Comme si Lucas n’était jamais conscient qu’aucune des techniques dont il abuse n’est arrivée à maturité, il se perd en doublures numériques, fonds verts baveux et compositions absolument abominables. Qu’il s’égare le temps d’une course-poursuite à la platitude légendaire ou tente un piteux hommage à Ray Harryhausen dans une arène filmée à l’arrache, jamais Lucas n’arrive à proposer un semblant de spectacle.
Le point de néant de la saga sera atteint avec l’improbable climax, qui veut maquiller la mollesse de ce qui l’a précédé dans un déluge d’action. On n’en retient qu’une absence totale de chorégraphie, un enchaînement peut-être jamais vu d’effets ratés, des plans si radicalement immondes qu’ils feraient aujourd’hui honte au plus fauché des DTV. Et au milieu de tout cela, Yoda convulse frénétiquement, à la faveur d’un combat qui renie tous les acquis visuels, spectaculaires et dramatiques de Star Wars. Cet Épisode II est bien un clone, mais il n’attaque que lui-même.
je trouve que c’est un très bon film les gens vous êtes aigri je vous rappel pas la scène ou tous les jedi sortent leurs sabres? magnifique cette scène alors arrêter de critiquer merci vous serez pas capable de faire le cinquième de sa alors arrêter merci de votre compréhension cordialement un inconnu
@Holy-Vier
Je pense que ce que les gens critiquent ce n’est pas comment les personnages se comportent mais comment la « bluette » est traitée sur le plan scénaristique et narratif.
Ce n’est pas Anakin qui est immature, c’est Lucas. Et sa Prélogie qui ressemble plus à un Flash Gordon du Golden age qu’à un Starwars, le mauvais goût en plus, démontre que le pote à Spielberg a juste eu du bol la première fois. Holy-Vier Ou plutôt qu’il était entouré par des gens compétents avec qui il partageait le pouvoir. Un peu comme Ridley Scott avec Alien et Blade runner.
Ce qui n’était plus le cas sur ces trois films laids et bêtes, sur les retouches de la Trilogie et sur plein de trucs particulièrement nuls et moches, comme Howard the Duck ou encore le scénario de Indiana Jones 4. Bref, que Lucas films soit passé chez Disney est une mauvaise chose mais que ça ait échappé à Lucas est quand même une bonne chose.
Mais comme tous les goûts sont dans la nature, je n’ai rien contre les gens qui aiment la Prélogie.
On a le droit.
Par contre, aucune excuse pour la disneylogie qui est le fruit de l’exploitation et du cynisme.
J’aime bien les gens qui critiquent la mièvrerie des scènes de romance.
Je suppose qu’à 19 ans, ils étaient tous d’incroyables séducteurs faisant se pâmer les femmes d’un simple regard…
Anakin a 19 ans et a vécu sa vie d’abord comme esclave (ce qui laisse peu de temps à la bluette) puis 10 ans en tant qu’Apprenti puis Padawan, dans un ordre qui proscrit les rapprochements amoureux.
C’est vrai qu’on s’attendait à ce qu’il soit plus sûr de lui et qu’il « emballe » Padme en 3 répliques bien senties…
Beaucoup de mots pour pas grand chose, comme bien souvent sur votre site.
Au delà de l’intérêt très relatif d’écrire une critique sur un film sorti il y’a 20 ans, il aurait été intéressant d’apporter des idées nouvelles.
Aucun argument, aucune description concrète et aucune nuance. Non, je suis désolé, ce film n’est pas « un des bidules les plus moches jamais conçus », sérieusement… j’espère sincèrement que vous avez vu plus de 10 films dans votre vie.
Que l’on soit d’accord, on a tous regardé un film complètement bourré pour le descendre pendant 2 heures. Mais en écrire une critique…
L’un des meilleurs films Star Wars, une romance touchante qui fait mouche, une épopée cohérente, riche avec un aspect politique mieux dosé que le premier. Une réussite total, à l’exception de quelques combats parfois trop abracabrant comme celui de Yoda.
Je trouverai probablement à jamais les critiques infondés sur cette épisode, les gens sont injustes n’ayant bizarrement pas apprécié la romance du film et rejeté l’aspect politique présent dans la prélogie. A croire que pour eux les films star wars sont destinés aux moins de 14 ans…
Ca restera toujours un de mes préférés; d’accord pour la forme qui a mal vieilli mais je suis toujours happé par ce mélange d’ extrême naîveté (certainement bien voulu) et de noirceur bien réelle qui commence à pondre pour donner la suite que l’on connait. Le contexte géopolitique bel et bien présent (une démocratie qui s’arme et qui va basculer, toujours d’une actualité actuelle ), un conseil Jedi qui commence à être dépassé et qui reste dans une posture rigide font de cet épisode le point d’ancrage dans une guerre qui ne ne fera pas de vainqueurs, on le voit encore dans les dernières itérations de la saga (paralléle saisissant entre l’administration Impériale décortiqué dans Andor et celle de la nouvelle République vue dans l »épisode 3 de notre Mando préféré). Un épisode charnière donc qui me donne pour ma part toujours la satisfaction de scènes iconiques ( les Jedis dans l »arêne, powaaaaaaa et le défilé miltaire sous les yeux de Yoda. Et pis, Christopher Lee et pis Sam Jackson et pis ..ben ca le fait grave…
Pas mon épisode préféré, mais largement supérieur à la Nécrologie de Disney.
Je viens de voir que l’article a été mis en ligne le 09/12/2019 soit une semaine avant la sortie de l’épisode 9. Je me disais bien aussi que son auteur n’avait pas vu la catastrophe arriver…
Horrible ce film
Aveu honteux et qui va me valoir une avalanche de colère : j’ai préféré L’Attaque des Clones au Retour du Jedi (bon j’étais jeune, et je l’ai pas revu depuis).