Believe saison 1 épisode 1 : Avis

Geoffrey Crété | 12 mars 2014
Geoffrey Crété | 12 mars 2014

Auréolé de son Oscar du meilleur réalisateur pour Gravity, Alfonso Cuarón se retrouve à nouveau au coeur de l'actualité avec Believe, une série fantastique qu'il a créé et réalisé, avec J.J. Abrams à la production. Premières impressions sur le pilote.

ATTENTION SPOILERS

 

 

La première minute de Believe rappelle qui est derrière la caméra : un plan séquence de près de trois minutes qui démarre à l'intérieur d'une voiture, s'embarque dans quelques tonneaux sous une pluie nocturne, assiste impuissante à deux meurtres de sang froid et présente la grande ennemie du premier épisode. Le spectre des Fils de l'homme plane sur cette introduction ambitieuse, qui installe une atmosphère redoutable. Mais sans surprise, ce n'est pas la réalisation d'Alfonso Cuaron qui blesse.

Le synopsis annonce la couleur sans demi-mesure : une fillette de 10 ans, capable de prédire le futur et commander les pigeons, est confiée par une organisation secrète à un criminel, qui se révèle être le père. Ou comment redonner ses lettres de noblesse au concept de suspension d'incrédulité. Believe porte donc parfaitement son nom puisque le principal défi sera d'avoir foi en l'univers, qui rappelle la série Touch avec Kiefer Sutherland ou encore Prédictions d'Alex Proyas, une autre histoire de bambin capable de déchiffrer la matrice de la réalité. Il n'y a pas (encore) d'aliens dans Believe, mais Kyle MacLachlan en bad guy, qui emploie Sienna Guillory, de retour dans un rôle à la Resident Evil.

Mais au-delà du pari lancé par l'histoire, qui reste encore floue, il y a l'inquiétude profonde de voir une série démarrer sur un scénario si fade. Le duo formé par Johnny Sequoyah, têtue et maline, et Jake McLaughlin, le Jésus cynique au grand coeur, n'offre aucune étincelle d'émotion. Pire : le personnage de Tate, notamment dans rapport à la gente féminine, ressemble à un Jason Statham avec des cheveux. Côté effets spéciaux, Believe n'offre rien de plus spectaculaire qu'un lâcher de pigeons même pas meurtriers, et un papillon bleu qui montre bien le niveau de poésie promis par la série. Le cahier des charges du pilote n'aidant pas, le premier épisode se confond en dialogues explicatifs pour permettre à l'intrigue d'être contenue en une quarantaine de minutes - là où un pilote de 90 minutes aurait vraisemblablement été plus adapté. La catastrophe n'est pas totale puisque la chose se regarde sans déplaisir, avec une certaine curiosité sur la suite des opérations, mais Believe se place malheureusement comme une énième série sans âme.

Enfin, il est bon de rappeler qu'une odeur de soufre se dégage de Believe : en juillet 2013, Mark Friedman a abandonné ses fonctions de showrunner pour être remplacé par Dave Erickson, qui a à son tour quitté la série pour laisser Jonas Pate prendre les rennes. Entre temps, Sienna Guillory, de toute évidence censée devenir le principal ennemi de la saison, a abandonné son rôle. Une foule de départs inhabituelle, qui n'augure rien de bon. Mais donnons le bénéfice du doute à Cuaron : continuons à y croire pour espérer y voir quelque chose.

 

 

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