Moi, Christiane F. : Amazon se la joue Trainspotting avec sa série sur la drogue et la prostitution

Geoffrey Nabavian | 9 avril 2021 - MAJ : 09/04/2021 17:47
Geoffrey Nabavian | 9 avril 2021 - MAJ : 09/04/2021 17:47

Moi, Christiane F. est une nouvelle adaptation du célèbre livre décrivant la vie d’une adolescente devenue droguée et prostituée.

Dans les années 70 à Berlin-Ouest, Christiane (Jana McKinnon) est une très jeune adolescente qui découvre la vie nocturne et les fêtes. Entourée d’amis de son âge, hélas souvent livrés à eux-mêmes, elle commence à goûter à l’héroïne et à d’autres drogues dures. Accro, elle devient toxicomane et se met à se prostituer pour pouvoir payer ses doses.

Ce personnage a réellement existé : à la fin des années 70, les journalistes Kai Hermann et Horst Rieck ont consacré un livre d’enquête biographique à Christiane Felscherinow, jeune fille à la vie atroce. Un best-seller titré en langue originale allemande Wir Kinder vom Bahnhof Zoo, et renommé pour sa traduction française Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée….

 

photo, Jana McKinnonLa face sombre du rêve adolescent

 

Le livre a déjà fait l’objet d’une transposition en film en 1981, également titrée en français Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée... et réalisée par Uli Edel, qui avait signé ensuite un autre film consacré à la toxicomanie, Dernière Sortie pour Brooklyn, d’après Hubert Selby Jr.. Cette première adaptation, admirée par Gaspar Noé, était très noire. David Bowie y faisait une apparition, dans son propre rôle.

Créée par Oliver BerbenAnnette HessPhilipp Kadelbach et Sophie von Uslar, la série Amazon Prime transpose à nouveau cette histoire vraie. Sauf que de son côté, elle semble vouloir davantage marcher sur les pas d’Euphoria, série HBO consacrée aux expériences et excès des adolescents, qui a reçu un immense succès public et critique (comme en témoigne notre avis, à découvrir ici) et plusieurs récompenses prestigieuses.

 

 

La bande-annonce révélée par Amazon Prime Video emprunte en outre des procédés à Trainspotting, film culte de Danny Boyle sorti en 1996 qui montrait des personnages consommant de l’héroïne et appréciant leurs trips… jusqu’à un certain point. On distingue tout de même une atmosphère plus ombre et crue. D’autre part, bien que le récit se passe dans les années 70, l’univers affiche un côté très actuel, sans doute parce que cette histoire vraie pourrait se dérouler en fait à n’importe quelle époque.

Au casting, on retrouve aussi Lena Urzendowsky (vue dans la série Dark), Michelangelo Fortuzzi (Berlin, I Love You) et Bernd Hölscher (Un très mauvais plan). Moi, Christiane F. est disponible sur Amazon Prime Video dès ce vendredi 9 avril.

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commentaires
Pascontente
11/02/2022 à 12:49

Yop : je réponds un peu tard, dsl. Le sound a bel et bien existé, c'est la que les emmerdes commencent pour Christiane.

Anonymous
29/04/2021 à 19:22

Je pense comme foy que le dj est la représentation de la mort. Ont le voit au tour debut enterré un cadavre, puis prendre babsi en voiture, plus tard la ramener.
Mais a la fois lors du dernier épisode dire à christiane «  rentre chez toi » ce qu’ont peut considérer comme avertissement car elle s’envoyé un gros shoot sur la cuvette des toilettes publique. Il apparaît toujours dans des moment butoir : quand babsi est prête a se ranger et finalement va au sound pour lui et qui lui dit «  je chercher une babsi mais c’était pas toi »

Yop
21/04/2021 à 22:44

SPOILERS @Pascontente : je me questionne également sur le rôle du DJ. Mon hypothèse est qu'il n'est pas réel, tout comme le SOUND. Il représente la mort, c'est pourquoi Babsi était tant fascinée par lui - ayant des tendances suicidaires et des difficultés à faire le deuil de la mort de son père - et qu'il apparait dans les moments où la mort rode.
Certes, la série est par bien des aspects trop glamour et idéalisée au vu du sujet traité. Mais je pense que tout est volontairement édulcoré puisque nous voyons l'histoire par le prisme des souvenirs lointains des 6 'héros' : nous voyons leur monde idéalisé à travers leurs yeux d'enfants, l'ivresse de la jeunesse et les trips. Leur réalité était biaisée à l'époque, tout comme ce qui nous est montré dans le film. Réalité et fantasmes se mélangent. Qu'est ce qui est vrai, qu'est ce qui est faux ? La chute de l'ascenseur ? La pluie dans le hall de la gare ? Ce club bien trop propret ? Ce DJ/faucheuse ? La stasi qui écoute Axel ?

Pascontente
15/04/2021 à 00:36

Cela dit, je suis pas trop pour la modification de la vérité dans un support biographique. Si étoffer le rôle des amis de Christiane, en créant des intrigues parallèles, était indispensable pour créer une oeuvre de plusieurs épisodes, la modifier, par contre, je suis totalement contre. Cette histoire concerne de vraies personnes et modifier la façon dont l'une a fini, c'est un.peu renier son histoire je trouve. Je ne peux pas être plus précise afin de ne pas spoiler, mais les gens qui ont lu et/ou vu les films et livres précédents me comprendront.

Pascontente
14/04/2021 à 19:04

Je viens de mater la série car c'est un livre et un livre qui m'avait marqué quand j'étais ado. J'ai brièvement vécue à Berlin et j'avais trouvé le livre original dans une bouquinerie, je l'avais relu une fois adulte. Dans le livre original se trouve des photos de Christiane et ses amis (ainsi que leurs dates de décès et l'age auquel leurs vies se sont arrêtées ). C'est vrai qu'a côté, les persos de la série font vraiment hyper glam et so chic (surtout Christiane et babsi). Là où le film n'affichait que des teints blafards et des ambiances ternes, les persos ont toujours l'air de sortir de chez l'esthéticienne et la photographie est très pop et flashy. Ça n'enlève rien a l'histoire, mais c'est vrai qu'on perd un peu son latin dans le parti-pris du réalisateur, a savoir les anachronismes musicaux, des vêtements assez contemporains même si on reconnaît bien l'orientation années 70. Après, je comprends que ce soit pour une question d'identification du spectateur. En bref, j'ai trouvé que ça se laissait regarder mais, pour un support visuel, ça reste moins percutant que le film.

ATTENTION SPOILERS :
Par contre, j'ai pas capté le rôle du DJ. En effet, il joue les croque-morts. Est-il une métaphore ou réel ? Si quelqu'un pouvait me donner son point de vue.