Test Final Fantasy 7 Rebirth : enfin le grand jeu attendu, qui dépasse tous les espoirs

Axelle Vacher | 17 mars 2024
Axelle Vacher | 17 mars 2024

Quatre longues années après la sortie du sympathique Final Fantasy VII Remake, Square Enix semble avoir eu pour seul et unique objectif d'éblouir les aficionados de Cloud Strife et consorts. Deuxième entrée de cette nouvelle trilogie réadaptant le jeu original de 1997, Final Fantasy VII Rebirth propose un récit s'inscrivant simultanément comme la suite parfaite d'un premier opus prometteur, un hommage généreux, et surtout, un incontestable souffle de vie au sein d'une licence en perte de vitesse. Test sur PlayStation 5.

ATTENTION, SPOILERS SUR FF7 REMAKE (2020) !

neverending story

Dans une volonté de continuité avec son prédécesseur, les aventures de Rebirth débutent exactement là où celles de Remake prenaient fin. Le joueur familier de l'univers original de Final Fantasy VII y apprenait alors gentiment estomaqué que Zack Fair avait finalement survécu aux assauts de la Shinra – un élément dont l'impact influait pourtant une majeure partie du récit original. 

Mais ce n'est pas tant cette révélation qui fait office de note d'intention, que l'introduction des fameux fileurs. Pour rappel, ces entités inédites au jeu de 1997 ont occasionné moult théories ; la plus populaire les identifiant comme autant de spectres censés assurer le bon déroulement des évènements relatifs à Final Fantasy VII premier du nom. Une idée gentiment alambiquée, mais loin d'être dénuée de sens, justifiant ainsi l'impulsion par Tetsuya Nomura et compagnie d'une nouvelle mouture et de sa trame alternative.

 

Final Fantasy VII Part 2 Rebirth : photo"Surprise, bitch. I bet you thought you'd seen the last of me"

 

Car c'est bien là le grand parti pris du développeur : une nouvelle itération proposant du neuf sans faire fi du vieux. Nombreux ont été ceux à craindre l'éventuel dégobillage d'un jeu suffisamment iconique pour que l'on se passe de lui inventer des défauts. Mais plutôt que de reproduire bêtement la chose en se contentant d'en améliorer les graphismes – et quels graphismes –, Remake a établi l’éventualité d’une chronologie parallèle, laissant ainsi place à l'inattendu. Certes, cette première installation est demeurée plutôt fidèle à sa matrice, exception faite de son dernier acte. Il était alors question d'une proposition ambitieuse, mais dont les promesses ne semblaient qu'à demi tenues.

Grand mal nous en a pris, puisque cet opus-ci est en réalité à concevoir comme un prologue soucieux de bien établir ses piliers fondateurs. FF7 Remake ayant ouvert tout un nouveau champ de possibiltés, les tenants et aboutissants de Rebirth sont longtemps restés incertains. Certains l'ont pressenti comme le nerf de la guerre. Square Enix ne leur a pas donné tort. 

 

 

l'art de la guerre

Avant de rentrer dans le vif du sujet, un communiqué d'intérêt public semble de mise : sans vouloir jouer les puristes psychorigides, cette trilogie a beau être plus ou moins accessible aux néophytes, elle a avant tout été pensée comme une lettre d'amour au lore initial.

S'il semble pertinent d'insister sur ce point, c'est précisément car il fait tout le sel de cette aventure. Oui, il est possible de se plonger dans cet univers sans en avoir poncé ses rudiments en long, en large, et en travers. Mais on ne saurait que trop recommander auxdits novices de se manger une ou deux vidéos récapitulatives sur le sujet pour mieux apprécier les dissimilitudes entre la mythologie de 1997, et le récit impulsé par Motomu Toriyama. Mais passons désormais aux choses sérieuses (et par "sérieuses", on entend bien sûr "déclaration endiablée").

 

Final Fantasy VII Part 2 Rebirth : photoLes feux de l'amour

 

Ceux à avoir été séduits par les choix narratifs et le gameplay de Remake ne seront pas déçus du voyage, puisque Rebirth en réemploie les codes pour mieux les anoblir. Moins linéaire, plus osé, plus organique et immersif, mieux rythmé, et surtout, plus émotionnel : ce deuxième volet a manifestement appris des quelques manquements dont souffrait son prédécesseur.

Les systèmes de combats en eux-mêmes ne sont pas si différents, à cela près que les affrontements jouissent de déplacements plus fluides, de modes d'attaques plus variés, et d'une poignée de nouvelles compétences. On soulignera également avec un soulagement non dissimulé que l'IA relative aux alliés semble avoir été drastiquement améliorée (parce qu'en toute honnêteté, les personnages indépendants au contrôle du joueur se comportaient jusqu'à présent comme d'incorrigibles crétins).

 

Final Fantasy VII Part 2 Rebirth : photoSynergie

 

Mais le principal intérêt de cette suite se trouve paradoxalement dans le contenu annexe aux diverses échauffourées et autres boss finaux. En effet, beaucoup ont réclamé à cor et à cri un déroulé qui ne se limiterait pas au syndrome PMT (Porte-Monstres-Trésors) dont souffrait regrettablement Remake. Le titre s'achevant sur un départ de Midgar, l'éventualité d'un monde ouvert fleurait bon la promesse implicite ; et là encore, Square Enix n'a pas failli à la tâche. 

Non seulement Rebirth propose quantité de régions à explorer selon les chapitres (dont l'iconique Gold Saucer), mais il encourage surtout le joueur à s'y aventurer généreusement via pléthore de quêtes annexes et autres mini-jeux savamment élaborés. Et comment ne pas se laisser tenter par ces diverses échappées au vu de la qualité visuelle de cet opus ? Outre les cinématiques toujours plus impeccables de la licence, cette nouvelle entrée dans l'univers de Final Fantasy jouit d'une esthétique globale absolument renversante et d'une variété de textures qu'il s'agira de saluer tout en séchant ses larmes d'émotion.

 

Final Fantasy VII Part 2 Rebirth : photoEn veux-tu, en voilà

 

odyssée et autres fables

Ceux qui souhaiteraient néanmoins aller droit au but et s'en cantonner à la quête principale en auront largement pour leur agent malgré tout. Premièrement, parce que celle-ci est relativement conséquente (il faut compter entre 35 et 45 heures de jeu selon le mode de difficulté choisi), mais surtout, parce que son déroulé a de toute évidence été pensé pour tenir le joueur en haleine de bout en bout.

Rebirth semble ainsi prendre un malin plaisir à se jouer de toute expectative et à imposer son propre rythme. Certains impatients grinceront sûrement des dents, et peut-être sera-t-on enclin à les plaindre. Le fait est que le titre sous-tend un indéniable respect pour chacun de ses protagonistes, poussant ainsi le récit à en sonder périodiquement les vécus respectifs (et allez-y, essayez donc de ne pas verser votre petite larme à l'issue du chapitre consacré à Red XIII). Chacun profite donc de son petit moment de gloire, y compris les nouveaux venus tels que Cid, Yuffie, Cait Sith, et même un certain ancien TURK dont le retour a fait l'objet de nombreuses attentes. 

 

Final Fantasy VII Part 2 Rebirth : photoNous aussi Cloud... nous aussi

 

Tandis que Cloud hallucine Sephiroth à chaque coin de rue comme une collégienne fantasmant son premier crush, les péripéties s'enchaînent sans jamais céder à la redondance. Bien entendu, certaines sont plus engageantes que d'autres, et s'il y a un unique ventre mou sur lequel il est possible d'attaquer Rebirth (une histoire sordide de chat et de lancer de boites à vous rendre absolument chèvre), c'est à peu près tout. Autrement, le jeu s'emploie à varier gaillardement enjeux, décors, et même thèmes musicaux, le tout sans jamais perdre de vue la fable politico-écologique dont Final Fantasy VII tire toute son essence. 

Square Enix étant Square Enix, accoucher d'une écriture remarquablement soignée ne devait pas suffire. Alors plutôt que de s'appliquer à dérouler leur odyssée d'un point A à un point B, Hamaguchi, Toriyama et Nomura ont également souhaité miser sur moult changements de temporalités, tout en entretenant le mystère autour de celles-ci.

 

Final Fantasy VII Part 2 Rebirth : photoQuand Square Enix te promet un avenir éblouissant

 

S'agit-il de mirages, de réalités analogues, d'un multivers ? Ou peut-être tout cela à la fois ? On laissera au joueur le loisir d'effectuer ses propres conjectures. En ce qui nous concerne, on soulignera simplement que les amateurs de première date n'auraient pu rêver plus bel hommage, et que l'on attend désormais le prochain opus de pied ferme.

Test réalisé sur PS5. Final Fantasy VII Rebirth est disponible sur PS5 depuis le 29 février.

 

Final Fantasy VII Part 2 Rebirth : affiche

Résumé

Rebirth est tout ce que Remake avait promis, mais manqué de délivrer. Avec ses graphismes impeccables, son récit ambitieux et ses personnages plus humains que jamais, cette nouvelle itération de Final Fantasy VII continue de rendre hommage à l'original et de promettre monts et merveilles pour la suite. Reste à voir désormais sur quelle note s’achèvera cette trilogie, mais pour le moment, Cloud et le reste de la petite troupe se trouvent indéniablement entre de bonnes mains.

 

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Lecteurs

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commentaires
ThisisSparta
08/04/2024 à 06:01

Fan de la 1ère heure, je découvre ce rebirth et ça marche, sauf le gameplay de combat qui est assez déroutant au début, on m'as vendu du tour par tour, parce que j'ai horreur du temps réel et ben non, c'est pour moi le principal point noir du jeux sinon, un bel effort, et certains nouveaux éléments de gameplays sont sympa comme la synchronisation.

Grohu
19/03/2024 à 20:01

Franchement décevant le jeu, le gameplay est clairement daté, répétitif au possible et étiré pour faire croire à du un maximum de contenu, mais vide de sens.
On est loin du chef d’œuvre d'origin, on a au mieux une bonne série de cinématique, entre coupé de gameplay moyen....

Joe L'aveugle
18/03/2024 à 15:32

@Cidjay . Malheureusement non et c'est un autre aspect des plus regrettable du jeu. Cela dit, on commence avec des espers et l'évolution des personnages est plus rapide que dans remake.

Axelle Vacher - Rédaction
18/03/2024 à 14:19

@tlantis / Je suis une indéboulonnable puriste de la VO, néanmoins, je trouve que dans le cas de FFVII, la VF est particulièrement réussie. Peut-être suis-je un peu biaisée par ma propre nostalgie (j'ai découvert le film Advent Children très jeune, et donc, en français), mais à mon sens, Tanguy Goasdoué, Bruno Choël et autres font remarquablement honneur aux différents personnages. Lors de mon test, j'ai essayé le jeu en japonais, anglais et français, et une fois n'est pas coutume, ma préférence va à Molière. Évidemment, chacun a le droit à son opinion sur le sujet, mais comme je regrettais de ne pas avoir soulevé ce point dans mon article, je me permets un petit déballage ici :))

@tlantis
18/03/2024 à 12:11

je trouve la VF tres mauvaise et le jeux trop long mais pas postivement.
par contre il est beau et mets a jours d'une manière sympa l'orginal.
je l'ai pas encore fini mais je sais pas si je vais le faire, car il y a trop d'annexe

Terror Turtle
18/03/2024 à 10:51

Bon jeu mais qui aurait mérité d'être amputé d'environ 40/50h.
Car tout le contenu annexe (parfois nécessaire pour avoir des invoc et autres) est parfaitement inutile et complétement rébarbatif (les tours, flairer des trucs à dos de chocobo, chercher les espers... l'ennui!!)
En voulant être trop généreux le jeu dilue sa belle histoire.

Cidjay
18/03/2024 à 09:34

Quelqu'un pourrait-il me dire si on peut reprendre sa sauvegarde de FFVII REMAKE ?
(avec tout le stuff et les invoc qu'on avait à la fin)
J'ai pas encore lancé le jeu (par manque de temps) donc j'évite aussi de trop me spoiler.

Dod
18/03/2024 à 08:30

La qualité d'un jeu ne se résume pas à son contenu et à sa durée de vie.
Sinon tous les jeux Ubisoft seraient des chefs d'oeuvres !

Les 3 quarts du contenu annexe de Rebirth sont nuls à chi*r.
Il faut dire les termes à un moment.

Le jeu a ses qualités mais de gros défauts, qu'on ne pardonnerait pas sur d'autres.
Là, on laisse passer trop facilement.

Sisyphroth
18/03/2024 à 06:56

Oui il y a beaucoup de contenu annexe, ce qui en fait un jrpg contrairement au premier opus tellement linéaire qu’on aurait du parler de visual novel.

Perso j’en suis à 160h et il me reste encore tout le mode hard à faire. Je trouve ça bien, un jeu ps5 ça coûte cher, je vois pas l’intérêt à débourser une telle somme pour 50 heures, le remake je l’ai platiné en 80 heures, c’est du vol de grand chemin.

Le jeu n’est pas surévalué, c’est le remake qui l’était, ff7 remake était du vol,

Ff7 rebirth est le meilleur jeu de l’histoire de la licence.

Dod
18/03/2024 à 02:16

J'arrive à la fin après 77h de jeu.

Je trouve que la critique est exagéré et le jeu surévalué.
Dans l'ensemble c'est un bon voyage mais c'est aussi bourré de lacunes.
Ils ont repris ce qu'il y a de pire dans les mondes ouverts avec les tours à activer et du remplissage à outrance.

Le rythme est problématique et ça peut poser problème, il y a un abus sur les mini-jeux qui peuvent être obligatoires pour continuer l'aventure.

L'écriture ça ne vole pas très haut par moment et comme souvent avec les japonais c'est très caricaturale.
Faut vraiment aimer...

Hormis tout ceci, le jeu est généreux pas de doute là dessus avec une énorme OST et de bons Boss à affronter.
Mais clairement la nostalgie joue beaucoup dans l'appréciation générale.
Le jeu a pleins de défauts.

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