Horizon Forbidden West : l'ambition Mass Effect qui sauve la suite

Geoffrey Crété | 12 mars 2022 - MAJ : 13/06/2022 00:12
Geoffrey Crété | 12 mars 2022 - MAJ : 13/06/2022 00:12

En 2017, Horizon Zero Dawn avait été une fantastique surprise, quelque part entre Tomb Raider, Transformers et Terminator. Avec plus de 20 millions d'exemplaires vendus, le jeu du studio Guerrilla Games (Killzone) et Sony ne pouvait que confirmer la potentielle franchise autour d'Aloy, et son monde apocalyptico-tribal rempli de machines folles. Horizon Forbidden West le confirme, avec ses allures de suite parfaitement calibrée. Test, critique et réflexion du blockbuster, sur PlayStation 5, et avec spoilers. 

ghost in the shells

Il y a parfois une âme dans la machine. Dans celles qu'Aloy a appris à chasser et comprendre, et dans celle que le studio Guerrilla Games a assemblée avec Horizon Zero Dawn. Avec son budget de 45 millions et son remix prémédité (un peu d'Assassin's Creed, un peu de The Witcher, un peu de Monster Hunter), le AAA sorti en 2017 avait tout du parfait bulldozer commercial sur le papier. Mais il avait aussi une belle carte dans son jeu : son ambition d'ouvrir les portes d'un nouvel univers, ultra référencé, mais très ambitieux.

Dans le royaume des jeux vidéo comme dans celui du cinéma, l'originalité se mesure à la moindre tentative de créer du nouveau, face à la surexploitation des franchises et marques. Quelque part entre Tomb Raider, Matrix, Transformers et Terminator, il y avait ainsi Aloy et les machines, sur une Terre transformée en terrain d'expérimentations, à mi-chemin entre flashback tribal et futur post-apo. Entre la surface naturelle et les entrailles métalliques, entre les peaux de bête et les clones secrets, c'était un imaginaire gigantesque, sous forme de kamoulox fantastique.

Sauf que la guerre d'Aloy ne s'est pas terminée dans Horizon : Zero Dawn. Pas uniquement parce que la suite était annoncée à la fin du premier jeu, avec l'énigmatique Sylens qui récupère Hadès, et le mystère du signal cosmique encore en suspens. Mais parce que la bataille de Guerrilla Games pour créer une franchise en bonne et due forme commence à peine, quitte à déjà retomber dans les travers les plus ordinaires. Suite inévitable et inévitablement moins forte, Horizon Forbidden West reste donc dans l'ombre de Zero Dawn... mais pour finaelment mieux étonner, encore une fois, dans une nouvelle direction.

 

Horizon Forbidden West : photoAloy à l'ouest

 

hadès retro satana

D'abord, il y a la peur. Durant les premières heures, Horizon semble tourner en rond, créer des prétextes grossiers pour rallonger la guerre, et ouvrir comme par magie une nouvelle map. D'autant que le scénario démarre sur le contraire des chapeaux de roue, avec un Varl dans les pattes, un Sylens encore une fois en pseudo-ennemi, et Aloy qui court après une quête dans un monde nouveau. Du moins en théorie, car ce Far West interdit est la copie presque conforme de la zone autour de Méridian. Jungles, déserts, rocailles, ruisseaux, villages, montagnes enneigées, et même creusets : la feuille de route est connue.

L'aventure prend même des airs de siestes avec Gaia qui apparaît pour devenir la porte-parole des développeurs, indiquant les quêtes et l'ordre conseillé, et fournissant une tonne d'informations avec la délicatesse d'un cul de Brise-Roc. Forbidden West prend alors des airs de pauvre parcours de santé, sans mystère, si ce n'est celui de comprendre qui a bien pu se contenter d'une intrigue aussi maigre.

 

Horizon Forbidden West : photo "J'ai une super idée pour communiquer avec les joueurs"

 

Il y a bien un sursaut d'adrénaline avec l'arrivée de Regalla, rebelle sanguinaire et enragée qui réveille les Télétubbies, mais c'est une goutte d'eau dans l'océan des niais. Parfaite incarnation de tous les maux du AAA moderne, Aloy est l'habituelle coursière et bonne samaritaine, qui prend une pause dans sa course pour sauver le monde afin de répondre aux jérémiades des inconnus.

Plus encore que dans le premier, il y a beaucoup (trop) d'humains sur la route de l'héroïsme, et trop peu de nuances, puisque la majorité n'a à peu près aucune caractérisation. Au-delà du retour d'Erend le râleur au grand coeur, et du mystérieux-mystère Sylens, il y a trop de personnages à peine dessinés, qui ponctuent la route d'Aloy. C'est particulièrement clair avec Varl et Alva, émissaires de la gentillesse qui donnent envie d'être noyés à chaque cutscene. Même dans le cadre d'un blockbuster vidéoludique, même avec le cahier des charges en tête, c'est trop pour ne pas attirer l'attention sur ces bavures d'écriture.

 

Horizon Forbidden West : photoJ'hésite sur le prix du non-charisme

 

Surtout que les quelques idées nouvelles sont le plus souvent délaissées. Les herbes rouges toxiques à La Guerre des mondes ne sont qu'une miette dans l'histoire et le décor, et jamais un vrai élément narratif. Offert très tôt dans l'aventure, le planeur n'est finalement qu'un gadget pensé pour alléger les déplacements, et pas pour véritablement dynamiser le gameplay. Les armes n'apportent rien de très neuf. Même l'escalade, désormais omniprésente puisqu'elle faisait défaut dans Zero Dawn, est plus que bancale et particulièrement désagréable.

Si bien que Horizon Forbidden West semble vite condamné à être un écho grossier de Zero Dawn, avec plus du pire et moins de meilleur, la faute à un univers trop cadré. La présence d'un QG au milieu de la map, où Aloy doit sans cesse revenir pour saluer ses copains copines, et compléter la quête centrale, est presque une blague assumée. Là où le premier masquait son architecture très classique par un large monde rempli de surprises, et un vertigineux dézoom sur la mythologie, le deuxième semble se contenter d'une formule plus basique encore.

 

Horizon Forbidden West : photoZero Dawn ou Forbidden West ?

 

Las vegas para-l'eau

Mais la magie apparaît peu à peu. D'abord avec l'arrivée inattendue d'une pure dose de science-fiction, incarnée par une bande d'inconnus venus de l'espace. Combinaisons blanches, armures high tech, coiffures nazes : quelque part entre Dune, L'Age de crystal et Hunger Games, ce groupe de méchants met un terme à la sieste, en rebattant les cartes avec un autre clone d'Elisabeth Sobeck, des gardiens mécaniques, et un plan mystérieux. D'un coup, Forbidden West prend une nouvelle tournure, et ouvre les portes d'un univers plus grand. L'horizon du Far West interdit n'était qu'un leurre : la vraie percée se fera vers les étoiles.

Horizon Forbidden West brise alors le sortilège de ce monde sous cloche, digne de Westworld, pour lorgner du côté du cosmique, en étalant à l'écran ce qui était évoqué dans le précédent jeu. Le choc des couleurs et des cultures ravive la flamme tandis qu'Aloy découvre des ennemis et des problèmes a priori insurmontables. Que ses fameuses flèches soient inoffensives face à ces gens venus de l'espace n'est pas anodin : d'un coup, les règles du jeu changent pour de bon. Et tant mieux.

 

Horizon Forbidden West : photoPremier concert au Zenith

 

Dès lors, le programme carré de Horizon Forbidden West est régulièrement illuminé par des feux d'artifice et des ruptures stylistiques parfois extrêmes. C'est là qu'entre en scène la grande nouveauté de cette suite, largement mise en avant : l'eau. Passé l'étape inévitable mais désagréable de la barre d'oxygène, Aloy récupère une babiole pour nager comme un poisson, sans limite. De quoi offrir des possibilités immenses, parfaitement exploitées dans la fabuleuse quête de Poséidon.

Mi-anxiogène mi-merveilleuse, cette plongée dans la mer de sables autrefois nommée Las Vegas est l'un des grands moments du jeu. La construction est simplette (quelques leviers à activer pour ouvrir une porte, protégée par un boss), mais l'exécution, époustouflante. C'est un camaieu de roses et de violets absolument magique, au milieu duquel Aloy évolue comme en apesanteur. Et c'est quasiment un autre monde, qui rappelle les grands moments de Zero Dawn, face aux premiers creusets, qui révélaient les cables électriques terrés sous les vertes prairies. Ainsi, et enfin, Forbidden West retrouve ce goût du merveilleux, ne serait-ce que pendant une séquence.

Et Horizon Forbidden West semble tellement avoir conscience que cette quête est un moment charnière qu'un spectacle (littéralement) attend l'héroïne à la surface, comme pour célébrer cette parenthèse aquatique hallucinée.

 

Horizon Forbidden West : photoLe Monde de Nemo-robot

 

L'autre grand moment arrive également grâce à l'eau, quand Aloy traverse une mer pour rejoindre San Francisco, sur les traces de Ted Faro. Le prétexte est grossier, les distances, légèrement absurdes, mais peu importe. De l'autre côté de l'horizon, Forbidden West trouve une nouvelle lumière, au milieu des cadavres de voitures et structures à moitié immergées. Difficile de ne pas trembler des paupières face aux plages post-apocalyptiques faussement paisibles, peuplées de robots géants, et où un long-cou doit être réveillé pour redominer les eaux translucides.

Horizon Forbidden West a beau suivre un chemin trop tracé, il allume régulièrement des flammes sensationnelles. C'est parfois dans des arènes, face à des boss titanesques aux airs d'éléphants et serpents. C'est parfois avec une rencontre inopinée, mi-merveilleuse mi-flippante, où un dinosaure patrouille sur une plage. C'est parfois simplement une mélodie inattendue, composée par Joris de Man, Niels van der Leest, Oleksa Lozowchuk et The Flight (superbe The World on Her Shoulders).

Et en clou du spectacle, il y a le Sunwing, qui permet de survoler les paysages. Ce doux rêve aérien prend vie dans la dernière ligne droite certes, mais il ramasse toute la beauté et la folie de cet univers, à cheval entre le western, la science-fiction, l'aventure et la fantaisie. Un univers tellement époustouflant que le générique de fin, plan-séquence du Sunwing qui cartographie la map, se regarde jusqu'à la toute fin avec un plaisir entier.

 

Horizon Forbidden West : photo"And this bird you cannot change"

 

BIOMASS EFFECT

Horizon Forbidden West réaffirme son identité à mesure que la destination finale (et future) se dessine. Et sans crier gare, le jeu se place dans l'ombre d'un monument nommé Mass Effect. Dans la forme (gameplay, choix multiples), rien à voir. Mais dans le fond, le parallèle est là.

Horizon Forbidden West creuse encore plus la guerre totale entre le biologique et le mécanique, centrale dans la mythologie. C'est ce qui avait mené à la fin du monde 1000 ans avant Zero Dawn, lorsque les robots Faro, conçus pour aider l'humanité à maintenir la paix, avaient commencé à ronger la planète. La vie sous toutes ses formes était littéralement le carburant des machines, et c'est paradoxalement grâce à d'autres machines que Sobeck a mis en place la résurrection de l'espèce humaine, grâce à un gigantesque système de terraformation.

 

Horizon Forbidden West : photoUn.e traître se cache dans cette image

 

Forbidden West va encore plus loin avec le rôle de Far Zenith, une colonie humaine de privilégiés en tous genres (donc tous pourris) qui a fui la Terre à bord du vaisseau Odyssey, pour s'établir dans le système Sirius. Génétiquement améliorés et quasi immortels, ils ont reproduit en pire les erreurs du passé en mettant au point Nemesis. Croisement entre une clé USB et l'œil de Sauron, il était censé être la clé ultime de leur immortalité : le transhumanisme. Un hubris évidemment puni, puisque Nemesis a échappé à leur contrôle. Exactement comme les robots Faro.

Nemesis tient plus ou moins le rôle des Moissonneurs dans Mass Effect : un super-ennemi a priori indestructible, qui traverse le cosmos pour venir rendre son Jugement dernier de destruction. Avec la puissance de Skynet et la fragilité émotionnelle d'un twittos, Nemesis a décidé de détruire ses créateurs. Et pour stopper les rescapés, il a sorti son joker : le fameux signal qui a réveillé et énervé Hadès, et ainsi enclenché le chaos de Zero Dawn.

 

Horizon Forbidden West : photoPlan de vol

 

ALOY enfants de la patrie

Autre lien avec Mass Effect : l'idée d'une équipe, très loin de la solitude de Zero Dawn. Le QG d'Aloy fait office de Normandy, où l'héroïne réunit des héros et héroïnes de tous types, souvent éduqués pour se craindre ou se tuer. Comme dans Mass Effect 2, les missions permettent de récolter ces soutiens en aidant diverses communautés éparpillées, et en apaisant des conflits. D'autant que ce team building culmine avec une mission finale quasi suicide, où chaque membre apporte sa pierre à l'édifice dans un assaut spectaculaire.

Contrairement à Mass Effect 2, personne ne peut y passer (la petite touche Regalla, largement inutile, ne compte pas), et tout ça est mille fois plus simple que dans l'épopée magnifique de Shepard. Il n'y a qu'à voir les interactions proposées à chaque passage dans la base pour voir que ces seconds couteaux sont peu passionnants. Mais l'intention d'héroïsme collectif est comparable.

 

Horizon Forbidden West : photoPrêts pour crever

 

Même si c'est beaucoup trop discret pour peser dans la balance du spectacle, cette trajectoire collective renforce la stature d'Aloy. Sous ses airs de justicière qui aide la veuve et l'orphelin, répand la bienveillance comme Anne Hidalgo sur BFM et refuse son étiquette de sauveuse, elle démontre une certaine brutalité, parfois radicale (l'explosion du mur de boulets, avec zéro pitié).

Son caractère farouchement solitaire est mis à l'épreuve face à l'absence de Rost, l'énigmatique Sylens, la mystérieuse Tilda (avec la voix parfaite de Carrie-Anne Moss), et bien sûr son clone Beta. Un miroir déformé qui permet de nuancer l'héroïne, en montrant les limites de sa détermination certes admirable, mais potentiellement kamikaze - la mort d'un compère le confirme.

 

Horizon Forbidden West : photoL'attaque des clones

 

La fin du jeu insiste lourdement sur Aloy et son équipage, qui vont devoir affronter une menace inimaginable. Et c'est là l'autre pont avec Mass Effect : ce n'est pas une victoire et une fin, mais une étape, comme Mass Effect 2. A ce stade, ce n'est plus une porte mais une baie vitrée ouverte, puisque Forbidden West se termine avec l'annonce d'un cauchemar à venir, comme le final d'une saison de série.

Vu le succès de Zero Dawn, ce n'est pas un coup de poker. C'est même un coup facile, qui obéit à tous les codes contemporains du divertissement mainstream (blockbusters, séries), dans la lignée directe de cette suite formatée. Néanmoins, c'est une ambition tellement franche, assumée et étalée, qui rebat tellement les cartes de cet univers passionnant, que c'est bien trop excitant pour être boudé. Horizon : le prochain Horizon.

 

Horizon Forbidden West : photo

Résumé

Horizon Forbidden West semble d'abord ronfler dans sa formule ultra-cadrée de machine de guerre AAA, et copie presque conforme de Zero Dawn. Puis, il y a des éclairs de magie, d'une beauté époustouflante, puis d'une ambition spectaculaire. Le chemin a beau être familier et beaucoup (trop) paresseux, le feu d'artifice reste fantastique, et confirme que l'univers d'Aloy est l'un des plus passionnants dans le genre.

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commentaires

13/06/2022 à 17:16

Je viens justement finir HFW, et j'ai adoré, vraiment. Au point de finir toutes les quetes annexes et de cleaner la map, apres 80h de jeu.

Je ne remet pas en question les critiques sur le classissime de la structure, le début un peu laborieux et certains écards, mais une fois dans l'ouest et Gaya reveillée, j'ai été happé par cet aspect science-fictionnel que l'articel mentionne, ce qui m'a permis de replonger completement dans l'univers, les clans, les cultures et la decouverte de ce monde incroyable qui m'était un peu passsé à coté sur le premier, et d'une richessse folle sur ce nouvel opus.

Et quelle claque, sur PS5 c'est incroyable tout du long, oui certains spectacles sont bien plus merveilleux comme Las vegas, mais l'intégralité de la map est bluffante, techniquement et artistiquement à mes yeux. Et survoler ce monde avec le Sunwing, pas pendant quelques heures à la fin, mais pendant une bonne moitié de mon aventure en m'occupant du contenu optionnel : grisant.

C'est clairement pas l'open world le plus original ou le mieux penser de l'histoire, c'est la structure cladssique Assassin's Creed 2 / The Witcher 3, mais avec un niveau de maitise jamais attein auparavant, et une richesse dans le contenu que j'avais rarement vu, c'est la formule de l'open world des année 2010 poussé à son meilleur, Guerrilla à vraiment fait un boulot hallucinant.

Vivement la suite !

Ygvok
16/03/2022 à 01:39

Absolument déconcerté par les gens énervés de ne pas lire le début d'article, la mauvaise foi qui reproche ça au site et le rapport complètement tordu à la critique. Chacun peut bien penser ce qu'il veut mais un peu de sérieux, faut pas renverser les choses et s'énerver en plus comme si on était dans le juste et le vrai.
Si vous lisez un article sur un jeu 4 semaines après la sortie, avec un titre qui parle d'emblée d'une comparaison pas évidente (=détails sur l'intrigue), que vous sautez le paragraphe du début et que vous n'avez pas joué au jeu... Ayez l'honnêteté de vous dire que vous avez retenu la leçon pour la prochaine fois. Et cessez de considérer qu'un article est là pour répondre à vos petites demandes perso. Si vous hésitez pour un achat allez sur allocine fnac rotten tomatoes metacritic jvc et les 40 sites créés pour ça. Et laissez les autres sites exister en parallèle sans se plier à l'uniformisation.

Geoffrey Crété - Rédaction
16/03/2022 à 01:34

@Fred vnr du coup

Absolument pas d'accord non.

Vous prenez comme postulat que la critique est un outil pour aider à choisir (de voir un film et payer sa place, de s'acheter un jeu, etc). C'est un point de vue, c'est une manière de concevoir la chose, mais ce n'est pas du tout une évidence et une vérité.

Ici, on considère que la critique n'est pas là pour dire quoi voir, penser, aimer, mais pour réfléchir les œuvres, proposer des axes de réflexion, des pistes de lecture. On vient lire une critique après avoir vu un film ou joué à un jeu par exemple, pour confronter son avis à d'autres, pour échanger, pour se nourrir d'opinions différentes.
Et pour donner un avis précis, pour décortiquer des œuvres, il faut en parler. En détail. Sinon, autant accepter que notre métier n'est qu'une facette de la promo, qu'on reste en surface, qu'on est soumis aux règles du marketing massif, qu'on va se censurer pendant x jours/semaines/mois pour protéger le promo.

C'est notre avis et notre positionnement, depuis de longues années. C'est aussi ce qui a été le moteur de nombreux magazines de cinéma, depuis des décennies. Donc vraiment, on n'a rien de révolutionnaire. Critiquer, c'est donner un avis. Donner un avis, c'est l'argumenter. Et on pense que ça mérite mieux que des phrases vagues.

Et enfin, si vraiment vous venez sur EL pour savoir si tel jeu mérite d'être acheté : on a une note sur 5 et un résumé qui répond à cette requête très simple ! C'est fait pour ça. Vous voyez aussitôt notre avis, aucun détail, et problème réglé. L'intro annonce les spoilers, vous n'en voulez pas, affaire réglée. Comme vous dîtes, "on note, on explique si on perd notre temps ou pas, sans spoil, et de façon rapide". C'est déjà là.
Mieux encore : vous avez un paquet de site agrégateur de notes, précisément conçus pour ça. Zéro spoilers, zéro détails, et de parfaits outils pour savoir si un film, un jeu, une série, mérite l'investissement d'argent et de temps. Un coup d'oeil rapide et la réponse est sous les yeux.

Par ailleurs, je répète : c'est encore plus étrange de s'étonner qu'un tel article détaille réellement le jeu un mois après sa sortie. On est loin du créneau "premier test publié" où là, on peut comprendre la peur des spoilers (cf ce que je disais sur les blockbusters). Ici, on est sur un temps décalé.

Navré si cela vous semble être du "non sens", mais pour nous c'est au contraire du bon sens professionnel. Et on continuera. Vous avez heureusement et évidemment le droit de ne pas être d'accord. Mais cela relève d'un choix edito, en lequel on croit, et qui est dans l'ADN d'Ecran Large depuis des années.

Fred vnr du coup.
15/03/2022 à 19:11

@ Geoffrey Crété
Mais quel est l'intérêt d'une critique avec spoil ?
C'est un non sens absolu.
Voici un exemple : Je veux jouer à un nouveau jeu (au hasard, Horizon FW), il va me "coûter" 60-80h de temps. Je cherche donc à savoir si il vaut l'investissement, et comme je loue l'habituelle perspicacité d’Écran Large, je lis leur critique du jeu. Et là bam, spoil, du genre impossible à oublier en plus.
La même chose se transpose pour un film (puisque vous dîtes que c'est la norme de spoiler). Pourquoi je voudrais connaître à l'avance ce qu'il fait le gros intérêt d'un film, c'est à dire son histoire et ses rebondissements?

Je me trompe peut-être, mais une critique avec spoil n'a aucun intérêt. Vraiment.

Il faudrait séparer d'un côté une critique : on note, on explique si on perd notre temps ou pas, sans spoil, et de façon rapide, tout en préservant tout ce que le film peut nous offrir.
Et l'analyse d'un film, où on peut évidemment s'en donner à cœur joie, et qu'on consulte bien évidemment après avoir vu le film.


Vous ne pensez pas ?

Geoffrey Crété - Rédaction
15/03/2022 à 10:51

@Guihero

On peut mettre l'avertissement en majuscules, c'est ce qu'on fait le plus souvent - mais je peux vous assurer que ça n'empêche pas plein de gens de passer à côté... car plein de gens ne lisent pas les intros. Oui, c'est déjà arrivé que des gens s'énervent sévèrement alors qu'on avait affiché en GROS et en GRAS au début de l'article.

Pour les détails et spoilers, comme je le disais plus bas : ce n'est absolument pas inédit. C'est au contraire notre habitude : pour parler bien et précisément d'une oeuvre, et donc de son scénario, ses choix, ses partis pris, on a besoin de les détailler. On le fait très régulièrement pour les films et séries, et les exceptions sont plutôt les critiques sans spoilers (qu'on affiche dès le titre, pour des films attendus comme Star Wars par ex). Et même pour ces films, on publie des dossiers avec spoilers 24 à 48h après la sortie en salles. Absolument rien d'inédit donc, comme je l'expliquais en-dessous.

Encore une fois : j'ai publié cet article un mois après la sortie, sur un tempo qui n'a rien de celui des tests classiques (c'est le tempo qu'on a très souvent choisit pour parler jeu vidéo). Cela nous permet de ne pas nous inscrire dans les premiers articles sans spoilers, pour parler en détail des jeux. Cela me semblait tout simplement ridicule et hors de propos de ne rien dire à ce stade. Si quelqu'un a envie de lire un article quatre semaines après la sortie du jeu, avec un titre qui annonce si clairement l'angle de réflexion, mais sans vouloir connaître de détail... je suis le premier à être légèrement perplexe.

Guihero
15/03/2022 à 10:42

@Simon, Bonjour Simon,
Maintenant que tu le dis je viens de remarquer la mention en toute fin de paragraphe d'intro, promis je l'avais pourtant lu en entier mais ça m'a échapé, la tournure du pavé d'intro n'a pas dû m'aider à noter l'alerte spoil : "Test, critique et réflexion du blockbuster, sur PlayStation 5, et avec spoilers. ".
Serait-il possible d'indiquer ce type d'alerte de manière plus identifiable, avec une vignette dédiée par exemple, ou une bannière ?
Autre remarque, malgré l'alerte bien présente, un tel niveau de révélation dans une critique me semble assez inédit pour le site, j'ai pas souvenirs qu'on soit aller autant dans le détail pour une critique de film, de série ou d'un jeux vidéo, c'était peut-être nécessaire ici pour appuyer le propos d'un renouveau SF spatial sur une série déjà fortement matinée de SF post-apo si on a prit le temps d'explorer les tréfonds du 1er épisode.

Geoffrey Crété - Rédaction
14/03/2022 à 18:09

@Porter

Un grand merci du fond du coeur, c'est un plaisir d'écrire sur les jeux, et encore plus de voir que ça intéresse et plaît !

Porter
14/03/2022 à 18:04

Superbe critique comme tjr

Geoffrey Crété - Rédaction
14/03/2022 à 12:31

@Guihero

C'est effectivement indiqué dès l'intro....
Et on fait très souvent des critiques avec spoilers pour les films et séries. C'est même la norme. On l'évite surtout pour les blockbusters, dont on publie la critique avant la sortie. Donc rien de spécial ici.

C'est d'autant plus logique que j'ai publié ce test quasiment un mois après la sortie du jeu, donc pour en parler de manière satisfaisante, comme on le fait toujours ici (càd en parlant du scénario, avant tout), je souhaitais aborder les détails. Exactement ce qu'on fait quand on décortique les films et séries, encore une fois.

Simon Riaux
14/03/2022 à 11:39

@Guihero

Le premier paragraphe du texte, en gras, indique qu'il s'agit bien d'une critique avec spoilers.

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