Avatar : Frontiers of Pandora serait un gros bide mais pourtant... Ubisoft se porte bien ?

Sortie en décembre 2023, Avatar : Frontiers of Pandora a vu son prix baisser drastiquement, signe d’un échec possible des ventes du jeu. 

Ubisoft n’a presque pas communiqué quant aux scores commerciaux de ce qui était pourtant son atout de fin 2023 : Avatar : Frontiers of Pandora. On le sait d’expérience, quand un studio est fier des résultats d’un de ces jeux, il ne se fait pas prier pour en faire des caisses sur les réseaux sociaux. Même pour Assassin’s Creed Mirage (qui n’a pas l’air d’avoir été un si gros carton), l’éditeur avait publié plusieurs statistiques encourageantes sur le jeu – en omettant le nombre de ventes, toutefois.

Mais rien pour Avatar. Pourtant, ce blockbuster d’Ubisoft était attendu de longue date et avait pour lui de grandes forces. Le nom de sa franchise et de belles promesses de monde ouvert. La firme avait ainsi sans doute placé de vrais espoirs dans ce jeu, notamment pour revitaliser son année fiscale. Au final, Ubisoft s’est révélé très discret sur la question du succès d’Avatar, et pendant ce temps, le jeu voit son prix baisser sans arrêt depuis sa récente sortie. 

Frontiers of Pandora est beau et plein de qualités, mais ça n’a pas suffi à faire son succès

na'vi en solde 

Ce n’est évidemment pas bon signe quand un triple A se voit appliquer des remises de 30% sur son prix chez les revendeurs, seulement deux semaines après sa sortie. De 70 dollars, Avatar : Frontiers of Pandora est passé à 50 dollars aux États-Unis pour les fêtes de Noël, tandis que des réductions de 15% avaient aussi été remarquées de notre côté du marché. 

Si cela concorde avec des soldes de fin d’année, celles-ci sont rarement (voire jamais) aussi importantes pour un gros jeu qui vient de sortir et qui devrait avoir le vent en poupe. Une telle baisse des prix n’arrive en général que pour maximiser les ventes d’un jeu à l’approche de bilans trimestriels, afin de rassurer les investisseurs. Et on le verra, c’est un peu ce que semble être la stratégie d’Ubisoft, justement. 

La crainte des joueurs d’avoir un énième Far Cry a sans doute pesé dans la balance pour les ventes

Chez certains revendeurs, Avatar : Frontières de Pandora est aujourd’hui proposé au prix le plus bas que nous ayons pu observer. Chez Best Buy, le jeu issu du monde de James Cameron est désormais vendu 39,99 $. Une offre qui s’étend aux versions PlayStation 5 et Xbox Series X/S et permet d’économiser 43% du prix initial au total. Comprenez bien que des promotions comme celles-ci pour des jeux sortis depuis moins de deux mois ne sont pas normales. Et ça laisserait presque croire à un certain désespoir de la part d’Ubisoft pour écouler les exemplaires de son jeu. 

Selon Insider Gaming, qui a publié un article détaillé sur l'état d'Ubisoft, le jeu Avatar compterait 1,9 millions de joueurs, pour 133 millions de dollars de revenue. C'est loin des 5 millions de joueurs et 250 millions de revenue d'Assassin's Creed Origins et Odyssey à ce jour, ou des 330 millions de dollars de The Division sur ses premières semaines.

On ignore combien le jeu a coûté, mais il est de l’ordre du probable que celui-ci n’entre actuellement pas dans ses frais. Toutefois, s’il y a bien des raisons de paniquer pour Ubisoft et son PDG, Yves Guillemot, la société sauve franchement bien les apparences en ce moment. Car qu’Avatar soit un bide ou non, Ubisoft continue d’être confiant sur son année fiscale en cours et les chiffres de son dernier bilan trimestriel (révélés ce vendredi 9 février) sont étonnamment positifs. 

Les prix flambent

ubisoft en forme ?

On a souvent évoqué les inquiétantes chutes en bourse d’Ubisoft et les multiples plans de la firme pour redonner confiance aux investisseurs. Mais alors que le troisième bilan trimestriel de la compagnie se clôt, celle-ci affiche des résultats encourageants. Yves Guillemot a d’ailleurs annoncé des net bookings (ventes nettes) légèrement supérieurs à leurs objectifs... et en attribue une partie du mérite à Avatar : 

"Ubisoft a enregistré un troisième trimestre solide, avec un net bookings légèrement supérieur à nos attentes. Ce trimestre a été marqué par une dynamique positive et marque le début de notre redressement [...] Notre performance est tirée par les lancements d’Assassin’s Creed Mirage et d’Avatar : Frontiers of Pandora." (via Boursier.com) 

Maintenant c’est elle le nouvel espoir 

La stratégie de maximiser les ventes d’Avatar après son lancement avec d’énormes baisses de prix aurait finalement joué en sa faveur ? Ou bien est-ce que Assassin’s Creed et des jeux comme The Crew Motorfest ont sauvé la donne sur ce trimestre ? Tout ça est un peu opaque. Mais le fait est qu’Ubisoft est apparemment sur la pente ascendante malgré le potentiel ratage de son blockbuster. Les résultats du dernier Prince of Persia (leur meilleur jeu depuis longtemps, selon Metacritic) et l’arrivée du fameux Skull & Bones poussent par ailleurs la compagnie à croire que cette année fiscale (qui se termine en mars) se terminera en beauté.

La prochaine année fiscale, elle, s’annonce également sous de bons auspices avec Star Wars Outlaws et Assassin’s Creed RED confirmés pour cette période. Mais ce qui a vraiment rassuré les investisseurs et permit à la firme française de regagner 18% sur sa cote pour cette fin de trimestre, c’est a priori son accord obtenu avec Microsoft, en 2023. Un partage des licences Activision-Blizzard qui a redonné le plus de la valeur à l’entreprise, comme l’estime aussi Jefferies (banque d’investissement). L’avenir sourit donc finalement peut-être à Ubisoft, malgré de probables échecs commerciaux que l’éditeur cache pour l’instant.