Ubisoft présente des pseudos excuses suite à tous les scandales d'abus et harcèlements

JL Techer | 7 décembre 2021 - MAJ : 07/12/2021 15:28
JL Techer | 7 décembre 2021 - MAJ : 07/12/2021 15:28

Ubisoft a reconnu publiquement que les problèmes internes n'ont pas été gérés de manière appropriée, mais seulement à demi-mot.  

La société américaine Activision-Blizzard croule actuellement sur les affaires d'abus en tout genre et attire à elle tous les regards journalistiques avides de savoir quel serait le prochain épisode de son feuilleton judiciaire. Pendant hexagonal de la série noire de révélations venant écorner l'image d'Épinal du monde du jeu vidéo où "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil", l'affaire Ubisoft connait elle aussi moults rebondissements. 

Le feuilleton Ubisoft dure depuis juin 2020, mais concerne des faits remontant à 2017. Suite à la libération de parole du mouvement #MeToo de nombreuses employées de l'entreprise ont dénoncé des agressions et harcèlements sexuels répétés, ainsi qu'une culture d'entreprise toxique. Consécutivement à cela, le géant français du jeu vidéo s'était séparé de son directeur créatif Serge Hascoët et de plusieurs cadres.

 

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Suite à cela, le PDG Yves Guillemot avait pris la parole de nombreuses fois en place publique, déclarant notamment lors d'une interview donnée à la presse que "Ubisoft n'a pas été en mesure de garantir à ses collaborateurs un environnement de travail sûr et inclusif". S'engageant par la suite à faire le ménage en interne et à produire un cadre de travail sécurisé pour ses employés, l'entreprise devait faire peau neuve. Cependant, d'après de récents témoignages de salariés d'Ubi, la mue est bien plus lente que prévue...

Après de nombreux mois de silence radio concernant ces affaires ayant ébranlé l'entreprise, Ubisoft a finalement fait un début de mea culpa, en reconnaissant que les réponses et solutions données consécutivement aux plaintes pour inconduites pour le lieu de travail n'avait pas été suffisantes. Toutefois, l'entreprise a maintenu ses positions quant au fait que ses actions étaient appropriées compte tenu de la situation. 

 

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Principales mises en place suite aux scandales, Ubisoft avait créé un système de signalement anonyme, et avait publié un code de conduite sur son site officiel. Selon un sondage réalisé par l'entreprise, un quart de ses plus de 15 000 employés avaientt déclaré avoir été témoins ou victimes de comportements inappropriés sur leur lieu de travail.

Récemment, Anika Grant, actuelle responsable des ressources humaines chez Ubisoft, a pris la parole pour faire suite à de nouvelles critiques adressées à la direction de l'entreprise par le collectif de travailleurs connu sous l'appellation "ABetterUbisoft". Anika Grant a reconnu face au site spécialisé dans le marketing et le commerce international Axios que les employés ont aujourd'hui perdu confiance dans les RH de la firme, malgré les mesures mises en place. 

"Au début de la crise, nous avons passé beaucoup de temps à nous assurer que nous avions le bon processus en place, que nous étions en mesure de mener une enquête très rapidement et efficacement et d’obtenir certains résultats. [...] Je ne pense pas que nous ayons toujours suffisamment communiqué avec les personnes qui avaient soulevé un problème en premier lieu sur ce que nous avons trouvé dans le cadre des enquêtes — les décisions que nous avons prises et les actions que nous avons entreprises. Et donc [...] les gens ont perdu confiance dans ce processus."

 

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L'absence d'excuses véritables n'a pas manqué de faire réagir le collectif ABetterUbisoft, qui a réagi avec virulence sur les réseaux sociaux. Selon les portes-paroles de l'association, il ne s'agit que de poudre aux yeux, et Ubi n'a pas pris la mesure des événements, ni les décisions adéquates pour améliorer la situation.

"Nous pensons que c'est le contraire : La direction d'Ubisoft a très clairement fait savoir par ses actions qu'elle tenait à garder le contrôle total des décisions concernant la politique et les rapports de sécurité, et à gérer les nouveaux processus comme une boîte noire. Cette boîte noire est un terrain propice aux abus. Les points de défaillance uniques répartis sur l'ensemble des processus les rendent sujets à l'échec et à l'inefficacité. Nous maintiendrons nos exigences jusqu'à ce qu'elles soient satisfaites."

 

Il y a quelques semaines de cela, Ubisoft a eu le désagréable honneur de recevoir l'étiquette de société de jeux vidéo la plus détestée au monde. Un titre reçu non seulement suite à toutes les allégations d'abus entachant l'image publique de l'entreprise, mais aussi dû à la politique éditoriale de la firme, les joueurs se plaignant de plus en plus de se voir inlassablement assener les mêmes formules de jeux "à la Ubi". Si la firme peut encore se targuer de réaliser des ventes records pour ses titres phares, tout ceci pourrait laisser présager d'une future perte de confiance des joueurs dans les produits estampillés Ubisoft. 

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commentaires
Momo
07/12/2021 à 16:47

Il est ironique que derriere leurs productions "inclusives" forcées, se cache une réalité où environnement toxique et harcelement semble s'appliquer