Black Panther sera le film le plus personnel du réalisateur Ryan Coogler

Peut-on vraiment mettre de soi-même dans un gros blockbuster et faire d'un film de super-héros une oeuvre personnelle ? C'est la grande question que se posent plusieurs réalisateurs depuis quelques années et la plupart s'y sont cassés les dents.

Les films de super-héros représentent une telle somme d'argent qu'on imagine mal Marvel et DC laisser ses réalisateurs faire n'importe quoi. Une formule existe, elle doit être respectée, c'est comme ça et puis c'est tout. Pourtant, en recrutant des réalisateurs nantis d'une certaine vision, ils se heurtent régulièrement à leurs volontés auteurisantes, cherchant à s'approprier le film pour y développer un point de vue personnel. Quelques fois ça fonctionne, comme avec Joss Whedon au début, mais d'autres fois c'est la catastrophe, comme avec Les 4 Fantastiques.

Alors, évidemment, quand on a appris que Ryan Coogler (Creed - L'Héritage de Rocky Balboa) était choisi pour réaliser Black Panther, on était ravi pour lui, même si on se demande toujours si son style très rugueux et ancré dans le réel correspondra aux codes du film de super-héros. Mais le réalisateur ne semble pas se poser la question, il vient  d'ailleurs de déclarer à Fast Company que Black Panther serait son film le plus personnel, rien que ça :

"C'est un challenge particulier. Ce que fait Marvel, et ce que font les autres studios maintenant que Marvel a réussi, c'est de créer des films qui existent dans un univers spécifique, où tous les personnages sont liés et se croisent. Je pense que c'est pour moi un grand défi créatif que de rendre ce film aussi personnel que possible. Ce sera d'ailleurs mon film le plus personnel, ce qui est fou à dire, mais c'est le cas.

Je suis complètement obsédé par le personnage et je pense que mon film sera unique tout en s'inscrivant dans la ligne narrative générale. J'ai grandi en lisant des comics, j'en suis fan et il s'y produit la même chose. Les aventures solo de Wolverine sont plus sombres que celles des X-Men, mais le tout fonctionne quand vous les lisez. C'est assez nouveau pour les films, mais ça n'a rien de neuf du point de vue dramaturgique."

Ce n'est pas la première fois que l'on entend ce type de discours qui nourrit une ambition plus que louable. Et on espère sincèrement que Ryan Coolger ne s'y abimera pas, à la manière d'un Edgar Wright car, ce dont le genre des super-héros a grand besoin actuellement, c'est bel et bien d'un regard neuf et un peu plus personnel que jusqu'à présent.