Blue Beetle fera-t-il partie de l'univers du prochain Superman ?

Blue Beetle sort dans la panique alors que le DCU est en pleine rénovation, avec un film Superman par James Gunn pour lancer le nouvel univers en 2025. Ce Blue Beetle fera-t-il partie du futur de DC ?

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Blue Beetle est un cas super-héroïque des plus étranges. Au cœur d’un DCEU plus ou moins enterré avec le Snyder-Verse et The Flash, le film réalisé par Angel Manuel Soto est malgré tout sorti comme si de rien n’était. Pour rappel, tous les films dans cette catégorie sont loin d'avoir été épargnés, à l’instar de Batgirl, pour lequel Warner a tout bonnement coupé le cordon en pleine post-production pour des raisons économiques.

Budgété à 120 millions de dollars (soit la basse fourchette pour un blockbuster de cette trempe) et prévu à l’origine comme une exclusivité streaming pour HBO Max, le film sur les aventures de Jaime Reyes et du scarabée bleu se retrouve dans un entre-deux, entre sa conception dans un univers étendu à l’agonie, et sa distribution au moment où James Gunn et Peter Safran ont annoncé leurs plans sur la comète pour le reboot du DCU.

Et quand on sait que Shazam 2 a subi l’arrêt pur et simple du Snyder-Verse alors qu’il en faisait encore partie, son flop massif au box-office s’explique un peu mieux. Pourquoi le public devrait se déplacer pour un film inutile au sein d’un univers étendu abandonné ?

Dès lors, entre ces divers problèmes de cohérence dans les grands plans de Warner, et le fait que Blue Beetle reste un héros très peu connu des spectateurs, on ne peut pas dire que le long-métrage part gagnant, ce que les estimations très basses du box-office semblent confirmer. Mais concrètement, où se place le film dans la vision de DC, et comment le reflète-t-il à l’image ?

ATTENTION SPOILERS !

A deux doigts d'avoir fini à la poubelle

Blue Beetle est-il encore dans le Snyder-Verse ?

Entendons-nous bien : Blue Beetle est pour nous un film aussi raté qu’insignifiant, et un agencement ringard de tous les clichés les plus désespérants du genre super-héroïque. Pourtant, toute sa promotion s’est reposée sur la fraicheur de son personnage, de ses origines sous-représentées (il est mexicain) et des enjeux finalement réduits de ses aventures.

Sorte de sous-Spider-Man qui protège avant tout sa communauté, Jaime Reyes et son scarabée alien s'inscrivent dans un contexte très local, bien loin des considérations des grands noms de l’univers, comme Superman, Batman ou Wonder Woman.

Mais comme on l’a vu avec Shazam 2 ou The Flash, le manque global de créativité ou de poids des événements est toujours compensé par une tonne de références et de caméos relous pour titiller les geeks. Heureusement, cette stratégie qui consiste à agiter un hochet devant le spectateur commence à se révéler insuffisante pour faire fructifier son box-office, même en promettant le retour d’Henry Cavill en Superman (Black Adam), la résurrection du Batman de Michael Keaton (The Flash) ou l’apparition surprise de Wonder Woman... spoilée par une bande-annonce (Shazam 2).

"Bonjour, je viens sauver votre film... ou pas"

Forcément, on se disait que Blue Beetle n’allait pas se priver pour faire la même chose, surtout au vu du manque d’attrait de son personnage. Sauf qu’en réalité, le réalisateur Angel Manuel Soto a réussi à imposer une aventure contenue, et resserrée sur l’intimité de son héros. Il va sans dire que le bordel en coulisses du DCU a sans doute aidé à faire valider ce postulat.

En tout cas, le film évite soigneusement de se tirer une balle dans le pied en convoquant Gal Gadot ou Jason Momoa, ce qui le rendrait obsolète. Mais surtout, cette absence de caméos permet à Blue Beetle de ne pas être coupé en plein élan, ce qui est presque devenu une habitude dans les blockbusters super-héroïques faisandés.

Bonjour au revoir

blue beetle fera t-il partie du futur de DC ?

C’est triste à dire mais c’est peut-être la seule qualité du film, même si, bien sûr, Blue Beetle rappelle que son personnage évolue dans le même monde que les autres icônes DC.

Pour cela, Soto se contente de petits clins d’œil discrets, comme la vision d’un logo Lex Corp sur une tour en arrière-plan, ou un pull portant le sigle du campus universitaire de Gotham.

Jouons à "où est le ptit logo Lex Corp ?"

Contrairement à la chambre remplie de goodies de Black Adam, Blue Beetle constate qu'il est amplement suffisant de citer quelques noms, à commencer par celui de Batman, que l’oncle complotiste Rudy traite de “fasciste” (l’une des rares blagues réussies du film). A priori, difficile de penser que les personnages fassent référence aux versions de l’ex-DCEU.

Reste maintenant à savoir si Blue Beetle sera implémenté tel quel dans le monde imaginé par James Gunn et Peter Safran. Le réalisateur des Gardiens de la galaxie a expliqué que pour lui, le personnage en faisait partie, mais que sa Phase 1 commencerait bien avec Superman Legacy.

Tout cela reste donc un peu confus, mais Blue Beetle a le mérite de ne pas s’enfoncer en cédant à la facilité de son fan-service.