Oppenheimer : IMAX, 70mm... où voir le film dans les meilleures conditions ?

Oppenheimer a été réalisé en IMAX et en pellicule 65mm. Mais comment voir le nouveau film de Christopher Nolan dans les meilleures conditions au cinéma ?

Notre critique d'Oppenheimer

Depuis le succès de la trilogie Dark Knight, Christopher Nolan s'impose comme l’un des plus fervents défenseurs de “l’expérience cinéma”. Au-delà de l’argument promotionnel parfois mal retranscrit par la presse, cette démarche reflète l’importance de la technologie dans le processus créatif du cinéaste, que d’aucuns tendent à juger passéiste au vu de son goût fétichisé pour la pellicule.

Pourtant, si Nolan rejette la froideur du numérique au profit de la texture du 35 et 70mm, il a le plaisir d’expérimenter depuis de nombreuses années sur leur utilisation, notamment avec les caméras IMAX, dont il a contribué au succès et aux avancées. Avec Oppenheimer, il a même été nécessaire de créer de la pellicule en noir et blanc pour des passages spécifiques du film, ce qui n’avait encore jamais été fait avec ce format. En bref, comme à chaque nouveau Nolan, il est important de trouver la meilleure salle de cinéma possible pour découvrir Oppenheimer. Mais entre les divers formats d’images et les multiples technologies de projection, il y a de quoi s’y perdre. Pas de soucis, on est là pour faire le point.

Comment a été réalisé Oppenheimer ?

Avant d’entrer dans les détails techniques de sa diffusion, il est important de revenir sur les outils de création d’Oppenheimer. Comme à son habitude, Christopher Nolan a tourné le film grâce à une combinaison de deux formats de pellicule. La principale, c’est la pellicule IMAX 70mm, qui offre l’image la plus précise du marché. Contrairement à du 35mm par exemple, il n’y a pas 5 perforations sur les côtés de la pellicule, mais 15, ainsi qu’un défilement à l’horizontale au vu de la taille de chaque photogramme. Le niveau de détails est incomparable, mais demande une quantité importante de celluloïd.

La conséquence, c’est que les caméras IMAX sont très lourdes et peu pratiques pour des mouvements rapides. C’est pour cette raison qu’Oppenheimer a complété ses prises de vues avec du 65mm. Si vous vous demandiez pourquoi les films de Nolan varient dans leur ratio d’image, c’est parce que l’IMAX offre un cadre de 1.43:1 (plus proche du carré), là où la pellicule 65mm se présente en 2.20:1. Bien sûr, le réalisateur et ses équipes ont pensé en priorité au 2.20:1, qui uniformise les projections hors IMAX.

À noter que contrairement aux autres réalisateurs qui filment encore avec de la pellicule (à l’instar de Jordan Peele sur Nope), Christopher Nolan ne fait pas de transfert numérique en post-production pour monter les rushes sur ordinateur, avant de réimprimer le film fini sur pellicule. C’est bien les bobines obtenues en laboratoire qui sont traitées, afin d’obtenir un résultat 100% analogique.

Parce qu'un dessin vaut mieux qu'un long discours

IMAX : pour l'amour du grand (ou pas)

À partir de ces informations, il est donc primordial de rappeler qu’avant d’être un type de salle de cinéma, l’IMAX est une pellicule particulière, qui demande une projection massive pour être exploitée à son plein potentiel. C’est dans cette optique que les salles labellisées ont été créées, avec un système de double-projection pour recouvrir l’intégralité de l’écran. Ce qu’aime Nolan, c’est l’immersion totale permise par la technologie et sa précision, qui emplit le champ de vision du spectateur.

Sauf que toutes les salles IMAX ne se valent pas, que ce soit en termes de taille d’écran ou en projecteurs. Le nec plus ultra, c’est l’IMAX 70mm, c’est-à-dire une salle avec un écran au format 1.43:1, qui diffuse une copie en pellicule IMAX 70mm. Le problème, c’est qu’en France, aucune salle de ce genre n’existe. Pour être clair, si vous êtes un inconditionnel des films de Nolan, et un féru de technique, il faudra se déplacer à Londres, au BFI IMAX, pour voir Oppenheimer dans toute sa splendeur (pour le lieu le plus proche de l'Hexagone).

Cricri et sa grosse caméra

Pour autant, certaines alternatives hexagonales restent intéressantes. Certes, toutes les salles IMAX françaises sont équipées de projecteurs numériques, mais certaines d’entre elles ont désormais troqué la traditionnelle projection à la lampe xénon pour du laser. Au-delà de permettre la 4K, ce changement assure une luminosité accrue et un meilleur confort de visionnage. Pour se rapprocher de la qualité de projection de l’IMAX 70mm, il est donc fortement recommandé de se diriger vers de l’IMAX with Laser.

L’autre souci, c’est qu’en France, la plupart de ces salles proposent un écran beaucoup plus petit que le standard IMAX, souvent au format 1.90:1. C’est dans cette configuration que sont présentées les scènes IMAX tournées par Nolan. On perd forcément par rapport au 1.43 original, mais on gagne en quantité d’images par rapport à une projection classique. Pour mieux saisir les subtilités, voici ci-dessous un excellent comparatif réalisé par l’utilisateur S7KTHI sur Reddit.

Cela dit, la France possède malgré tout une “vraie” salle IMAX, celle du Gaumont Multiplexe Odysseum de Montpellier, et son écran au format 1.43:1. C'est le seul moyen de voir sur le territoire Oppenheimer dans le format large pensé par Nolan (mais en 4K Laser).

À noter cependant que le Pathé Quai d'Ivry et Carré de Soie sont depuis passés en IMAX Laser

Le 70mm : le Graal français

Comme le dit l’expression, la quantité d’images vaut toujours moins que sa qualité. Si la plupart des cinémas de France et de Navarre diffuseront Oppenheimer dans le format 2.20:1, c’est finalement moins important que le type de projection. Christopher Nolan ayant tourné son long-métrage en pellicule, il est le premier à recommander l’expérience du film sous cette forme. Étant donné que l’IMAX 70mm est indisponible dans l’Hexagone, on peut se rabattre sur le 70mm.

Il faut bien comprendre que ce type de pellicule reste un monument indétrônable en matière de piqué et d’ampleur de l’image, qui a servi pour des œuvres aussi prestigieuses et sublimes que Ben-Hur, Playtime, Lawrence d’Arabie ou plus récemment Les Huit Salopards. Depuis Interstellar, Christopher Nolan tient à remettre en avant la valeur de ce format légendaire. Au-delà de sa rareté, qui confère un certain exotisme cinéphile, le 70mm offre encore aujourd’hui une qualité de résolution supérieure à n’importe quelle projection numérique.

Aller plus haaaaaut, aller plus haaaaaaaaaaaut

Pour Nolan, qui tient au grain et à sa texture, cette qualité est fondamentale dans l’émotion d’Oppenheimer, d’autant que le film se permet le pari d’offrir de nombreux gros plans, afin d’en scruter les moindres détails à l’image.

Le 70mm est donc le format privilégié pour découvrir Oppenheimer en France, bien que le nombre de copies soit très restreint. Sur Paris, c’est le Grand Rex qui en a l’exclusivité. Il est également possible de profiter du format à Lille au fameux Kinépolis Lomme. Pour les Normands plus patients, le Grand Mercure d’Elbeuf, lui aussi équipé d’un projecteur 70mm, récupérera l’une des copies à partir du 4 août.

Par ailleurs, Oppenheimer s’est aussi offert des copies 35mm, certes moins précises que leurs homologues en 70mm, mais toutes aussi vibrantes dans le rendu des textures et des couleurs. Dans la capitale, le Max Linder Panorama (l’une des meilleures salles de France) et L’Arlequin proposeront le film dans ce format.

"Parce que la pellicule est notre projeeeeeet !"

UFC : Que choisir ?

À moins que vous n’investissiez dans un billet de train pour Londres, les projections en 70mm sont les séances à privilégier pour découvrir Oppenheimer, suivies par celles en 35mm. Néanmoins, l’IMAX with Laser en 4K a aussi ses qualités, notamment en ce qui concerne la gestion immersive du son. Dans le domaine, le Gaumont Multiplexe de Montpellier sera la seule salle à présenter le film dans son format 1.43:1.

Pour faire le récapitulatif, voici la liste des salles où voir Oppenheimer dans les meilleures conditions (on a donc exclu les salles IMAX qui ne sont pas en Laser 4K, qui n’apportent pas grand-chose de plus qu’une projection normale, ou en Dolby Cinema) :

• Paris : Le Grand Rex (70mm)
• Lille : Kinépolis Lomme (70mm)
• Elbeuf : Le Grand Mercure (70mm, à partir du 4 août)
• Paris : Max Linder Panorama (35mm)
• Paris : L’Arlequin (35mm)
• Paris : Le Grand Action (35mm)
• Nantes : Le Katorza (35mm)
• Montpellier : Gaumont Multiplexe Odysseum (IMAX with Laser, format 1.43:1)
• Paris : Gaumont Disney Village (IMAX with Laser, 1.90:1)
• Toulouse : Gaumont Labège (IMAX with Laser, 1.90:1)
• Marseille : Pathé Plan de campagne (IMAX with Laser, 1.90:1)
• Lieusaint : Pathé Carré Sénart (IMAX with Laser, 1.90:1)
• Pathé Archamps (IMAX with Laser, 1.90:1)
• Toulon : Pathé La Valette (IMAX with Laser, 1.90:1)
• Pathé Conflans (IMAX with Laser, 1.90:1)
• Orléans : Pathé Saran (IMAX with Laser, 1.90:1)
• Rouen : Gaumont Grand-Quevilly (IMAX with Laser, 1.90:1)
• Paris : Pathé Quai d’Ivry (IMAX with Laser, 1.90:1)
• Lyon : Pathé Carré de Soie (IMAX with Laser, 1.90:1)
• Bordeaux : Mégarama (IMAX with Laser, 1.90:1)
• Cannes : Cineum (IMAX with Laser, 1.90:1)
• Reims : Gaumont Parc Millésime (IMAX with Laser, 1.90:1)
• Aubière : Pathé Ciné-Dome (IMAX with Laser, 1.90:1)