Quentin Tarantino aime la violence dans ses films, mais a une limite

Effusions de sang en tout genre dans le cinéma de Quentin Tarantino, c'est oui. Violence réelle lors du tournage, c'est non. 

Si Quentin Tarantino est connu pour ses dialogues superfétatoires et ses jouissives uchronies, sa marque de fabrique reste une violence décomplexée et caricaturale. En s'amusant avec les codes des films d'exploitation des années 70, il a réussi à imposer son style pour devenir l'un des cinéastes les plus appréciés du grand public. Mais à ses débuts, ces effusions de sang ont causé beaucoup de controverses. Son premier long-métrage, Reservoir Dogs, a notamment eu le droit – à cause de sa séquence de torture – à un avertissement inédit lors de sa projection au Festival de Cannes en 1992. 

Et justement, le monsieur était de passage sur la Croisette pour une masterclass en mai 2023. Ainsi, Tarantino a pu critiquer Netflix ou préciser l'histoire de son dernier film, The Movie Critic. Mais au cours d'un entretien en particulier, il a révélé une limite à la violence qu'il n'était pas prêt à franchir dans son cinéma.

Pas touche à Brandy

Reservoir Dogs

C'est Variety qui a demandé à Quentin Tarantino s'il fixait un cadre à ses effusions de sang. Le cinéaste a alors fait une distinction entre situations imaginaires et violence réelle : 

« Je ne tue pas d'animaux dans mes films, c'est important. C'est une limite que je ne peux pas franchir. Même chose pour les insectes. À moins d'avoir payé pour voir un documentaire bizarre, je ne veux pas voir de vraie mort. Si je peux supporter les scènes violentes dans mes films, c'est parce qu'avec mes acteurs, on déconne et on s'amuse.

Et ça fonctionne parce que tout ça, c'est imaginaire. Alors qu'un animal, un chien, un lama, une mouche, un rat, n'en a rien à foutre de nos films. Tuer un million de rats, pourquoi pas, mais je ne veux pas en tuer pour un film ou en regarder un mourir dans un film, parce que je n'ai pas payé pour voir de véritables morts. La plupart du temps, ce n'est pas juste la violence qui me pose problème, c'est aussi l'incompétence. »

Tortue-re

Il y a de nombreux exemples sordides de morts animales au cinéma. La scène la plus (tristement) célèbre est sûrement le démembrement d'une tortue dans Cannibal Holocaust, le film d'exploitation de Ruggero Deodato. On pense aussi au buffle d'Apocalypse Now ou encore au poulpe d'OldBoy.

Mais aujourd'hui, ce genre de pratique se fait de plus en plus rare, car le bien-être des animaux sur les tournages est plus encadré et réglementé. Même si on ne sait pas encore grand-chose du dixième de Quentin Tarantino, The Movie Critic, une chose est donc sûre : vous ne verrez pas d'animaux mis à mort dans cette dernière aventure los angélienne.