Cary Fukunaga, le réalisateur du dernier James Bond, accusé d'abus de pouvoir par plusieurs femmes
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1 juin 2022
- MAJ : 01/06/2022 10:37
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1 juin 2022
- MAJ : 01/06/2022 10:37
Cary Fukunaga, le réalisateur du dernier James Bond, a été accusé d'abus de pouvoir lors du tournage de la série Masters of the Air d'Apple TV+.
Après le sauvetage du dernier Mourir peut attendre avec Daniel Craig dans le costume de James Bond, Cary Fukunaga s'est de nouveau tourné vers la télévision pour réaliser une partie des épisodes de la mini-série Masters of the Air d'Apple TV avec Austin Butler et Barry Keoghan. S'étant fait un nom sur le petit écran avec la première saison de True Detective et la série Maniac, le réalisateur devait ensuite relancer l'ambitieux projet abandonné de Stanley Kubrick sur Napoléon en le transformant en série HBO. Sauf que ce dernier pourrait finalement ne pas se concrétiser au vu des allégations dont le cinéaste fait l'objet.
Quelques jours seulement après avoir été accusé de harcèlement sexuel par trois actrices (dont des jumelles à qui il aurait proposé des relations sexuelles avec lui), deux nouvelles sources anonymes de la production de Masters of the Air ont dénoncé auprès de Rolling Stone le comportement inapproprié qu'il aurait eu avec deux actrices.
Cary Fukunaga sur le tournage de Beasts of No Nation
Toujours d'après les sources, après avoir terminé de filmer une scène, le réalisateur aurait pris à part deux des actrices - probablement des figurantes - pour les photographier en leur demandant des poses suggestives, l'une d'elles venant tout juste d'avoir 18 ans et étant déguisée en prostituée des années 40 : "C'était bien au-delà de la limite. Il n'y a pas d'argument pour dire que c'est acceptable de quelque manière que ce soit. C'est un abus de pouvoir absolu, clair et net."
L'avocat du réalisateur a rapidement démenti les accusations : "[Cary Fukunaga] prend tout le temps des photos des acteurs - hommes et femmes, jeunes ou vieux - sur ses plateaux. Il est faux et diffamatoire d'insinuer que cette pratique est inappropriée. [M. Fukunaga] s'est lié d'amitié avec des hommes et des femmes, jeunes et vieux, sur les plateaux. Il n'y a rien de salace à entretenir des amitiés ou des relations amoureuses consensuelles avec des femmes. Néanmoins, parce que cela ne correspond pas à votre récit, vous en arrivez à la conclusion qu'il a fait quelque chose de mal. [...]."
Si Mourir peut attendre, Napoléon aussi
Pour ces deux sources qui ont assisté à la scène, Fukunaga a clairement franchi la ligne rouge, utilisant sa position pour arriver à ses fins. En tout, Rolling Stone dit avoir écouté près d'une douzaine de sources venant de la production, notamment un membre anonyme de l'équipe qui a expliqué que l'insistance de Fukunaga s'apparente bien à du harcèlement.
De même, peu de temps après les premières accusations en mai dernier, l'ancien collaborateur de Fukunaga, Nick Cuse qui a notamment été consultant sur Mourir peut attendre et scénariste pour Maniac, a déclaré que le réalisateur était le "pire être humain" qu'il a jamais rencontré, soutenant les femmes qui ont pris la parole. L'affaire ne devrait donc pas être étouffée dans les prochains jours, de nouveaux témoignages risquant malheureusement de s'ajouter à la liste.
Tout savoir sur Mourir peut attendre
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03/06/2022 à 18:20
Il faut vraiment lire l'article complet paru dans Rolling Stone, parce qu'ici c'est un résumé vraiment vite fait, alors que les faits sont graves, il y a beaucoup de témoignages.
C'est vraiment un sale type. Et c'est quoi ça de prendre les numéros des jeunes femmes sur une feuille de service et de les appeler pour boire un verre ? C'est tout sauf professionnel.
Arrêtez de le défendre et lisez l'article.
03/06/2022 à 14:46
à ce rythme, bientôt il va falloir avoir des rapports avec des femmes uniquement sur acte de notaire avec signature etc.
Bientôt, un simple regard sur une femme pourra jeter quiconque sur le banc des accusés. Pauvre monde.
03/06/2022 à 03:36
@Kyle Reese
Ce qui a précipité les récits sur Fukunaga, c'est quand il a posté sur son Instagram qu'il était solidaire de toutes les femmes dans le contexte de remise en question du droit à l'avortement aux USA. Ça lui a valu des commentaires sur son hypocrisie de la part de celles qui connaissaient le personnage.
Comme réalisateur, il est loin d'être un manche, et très franchement, pour le grand public aujourd'hui, ces scènes de Goldfinger ou d'Opération Tonnerre ont effectivement assez mal vieilli (de même, globalement, que toutes les situations avec des personnages féminins qui se refusent à un héros de façon répétée et catégorique, avant de révéler qu'elles en pinçaient pour lui et qu'elles faisaient ça juste pour le chauffer encore plus). Son boulot sur Mourir peut attendre a été plutôt potable et s'inscrit dans la lignée des autres films de l'ère Craig concernant les personnages féminins. Ses "marottes" n'ont pas déteint sur le résultat.
Mais effectivement, il semble dans ses relations avec les autres jouer la carte du "je suis un mec féministe", en étant assez intelligent pour pouvoir étayer ça dans ses propos, tout en ayant des fantasmes d'humiliation et de domination auprès de jeunes femmes qui avaient la moitié de son âge. Un peu comme Joss Whedon (mais en apparemment pire), que l'on célébrait pour la qualité de ses personnages féminins, mais qui, à côté de ça, trompait allègrement sa femme et qui était très influencé côté attitude face à ses différentes actrices par la façon dont il fantasmait sur chacune d'elles.
@RobinDesBois
Ta réaction est tout à fait normale si tu as juste lu l'article posté ici. Mais c'est le problème de ce qui est résumé sur ce site par rapport à la source en VO, qui est beaucoup plus étayée et qui relève d'un vrai travail d'enquête. Le mec est malin, il savait bien cacher son jeu, la plupart du temps, ceux qui le croisaient avaient simplement l'impression qu'il voulait aider des femmes assez vulnérables à s'en sortir et qu'il se trouvait qu'elles étaient très souvent, voire toujours, des femmes d'un peu plus de 18 ans qui avaient pourtant l'air plus jeunes que ça. Mais celles qui l'ont vraiment fréquenté expliquent toutes qu'il soufflait le chaud et le froid, qu'il aimait les humilier et les rabaisser pour qu'elles soient plus vulnérables et sous sa coupe ensuite. Et cette obsession pour les filles tout juste majeures s'exprimait parfois au grand jour, comme quand il a suspendu pendant quelques dizaines de minutes un tournage pour photographier ces deux figurantes sous tous les angles.
01/06/2022 à 22:12
Si effectivement le gars se focalise sur des jeunettes perdues alors oui il est pas net. Mais c’est trop facile de juger à partir d’un article et des on dit. D’ailleurs Dwigt tu dis bien que ça n’avait pas choqué les « concernés »sur le moment. Quand qqn est accusé d’harcèlement ou de comportement malsain on peut facilement avoir un regard rétrospectif biaisé sur nos interactions passées et avoir tendance tendance à surinterpréter des gestes anodins. Je cherche pas à le défendre mais quand je lis cet article d’écran large je vois pas ce qu’il y a de gravissime dans son comportement. C’est à la justice de trancher s’il y a plainte mais j’espère qu’il va pas être « canceled » à cause d’articles de journaux.
01/06/2022 à 21:47
@Dwigt
"Dépressives et vulnérables", si c'est bien ça, en effet le mec est vraiment pas net.
Son comportement ressemble à si méprendre à un prédateur sexuel manipulateur.
Et dire qu'il critiquait le Bond de Connery dans un article du HollywoodReporter au moment de préparer son No Time to die, pointant une attitude de violeur dans 2 de ses films (Operation Tonnerre et Goldinfer), et disant que lui allait faire de Bond un homme bien plus respectueux des femmes ...
Le masque est peut être en train de tomber.
01/06/2022 à 20:40
Les accusations contre Fukunaga sont très loin de se limiter à cet incident avec des figurantes sur ce tournage. Le type semble obsédé par les jeunes femmes tout juste majeures, notamment celles dépressives ou vulnérables, et l'article de Rolling Stone montre que c'est un exemple parmi quinze ou vingt autres de ses méthodes, qui vont au-delà de la simple déconnade à la fin d'une journée de travail.
Certaines personnes interrogées dans l'article avaient constaté à un moment ou à un autre un comportement un peu bizarre de sa part, qui ne les avait pas choquées sur le coup, et puis quand les premiers témoignages sont arrivés il y a quelques semaines, elles se sont rendu compte que ce n'était pas du tout un incident.
01/06/2022 à 19:37
Shit here we go again !
01/06/2022 à 17:34
@Kyle Reese Ce ne sont pas les jeunes filles qui ont dénoncé ce comportement, mais d'autres personnes présentes. Et sans doute car c'est un comportement dérangeant et répété sur les plateaux de ce réalisateur, d'où la notion d'harcèlement.
01/06/2022 à 15:50
@Sergio
Le méga raccourcis de la mort que tu me fais là ...
@Adrioch a bien répondu à ton message.
Par contre je ne vois pas en quoi dire que le risque d’aseptisation des rapports hommes/femmes me semble triste me met dans la case défenseur du patriarcat. Le harcèlement c'est moche, quel qu'il soit et d’où qu'il vienne, ça peut faire de sacré dégâts, à vie et il faut lutter contre dés le plus jeune age par l'éducation, mais pas facile de l'identifier en vrai, et attention de ne pas partir dans des travers inverses.
Les agressions doivent être dénoncé et punis sévèrement, ça commence mais ce n'est pas suffisant, quand on voit la lenteur de la justice et que la plus part des petits délinquants ne font pas de prisons car pas assez de place entre autre et magistrats laxistes.
Quant à me mettre dans la case du patriarcat ? Je vois pas. Je serais le premier à voter pour une femme présidente si elle me semble aussi compétente qu'un autre et un gouvernement avec une majorité de femmes de me choquerait absolument pas.
Sinon, castration pour le violeur ? Rien que ça. On coupe la main des voleurs et retour à la peine de mort pour les crimes de sangs directement aussi ? Dénoncer un message simpliste pour en apporter un autre, je sais pas ...
Après quand je lis ça:
"Toujours d'après les sources, après avoir terminé de filmer une scène, le réalisateur aurait pris à part deux des actrices - probablement des figurantes - pour les photographier en leur demandant des poses suggestives, l'une d'elles venant tout juste d'avoir 18 ans et étant déguisée en prostituée des années 40 : "C'était bien au-delà de la limite. Il n'y a pas d'argument pour dire que c'est acceptable de quelque manière que ce soit. C'est un abus de pouvoir absolu, clair et net."
Il leur a demandé de s'embrasser, de faire des gestes obscènes, de se toucher ?
De lui faire des trucs ? à priori non.
Je sais pas, il et elles bossent dans le show bizness non ?
C'est du show. Elles étaient habillées en prostitués, elles ont accepté ça, il demande de faire "genre" aguichez moi 'j’imagine comme un photographe de mode pourrait le faire non? C'est déplacé, hors contexte ? Peut être, j'arrive pas à juger.
Certaines auraient trouvé ça fun d'autres non, même choses pour les témoins.
Est-ce un abus de pouvoir ? Risquaient-elle de se faire virer si elles refusaient ?
J'en sais rien, peut être que oui si Fukuguna est un véritable c*nnard comme le dit son ex collègue, peut être que non. Tout ça ça se discute ...
Je m'interroge, c'est comme ça et je trouve ça sain.
Mais dire "c'est un abus de pouvoir absolu, clair et net" je trouve ça très péremptoire. C'est ce qui m'a fait réagir. J'aurai pu 'abstenir ... mais c'est si bon avec un petit café, au comptoir ! ;)
01/06/2022 à 15:33
"Et pour faire des rencontres ou s'amuser, faut aller en territoire ultra balisé avec un bracelet fluo signifiant qu'on est "open" sinon attention et même là c'est pas sûr."
Entièrement d'accord avec @KyleReese là-dessus, d'ailleurs pour pas se faire accuser de harcèlement sexuel, désormais mieux vaut sortir en boite... t'aimes pas ça ?? C'est ballot.
Triste reflet de l'évolution de notre société... si t'as flashé sur une collègue, ou une personne qui travaille au même endroit, t'es terrifié à l'idée de l'approcher.
Bravo mesdames, vous avez gagné.