Sorties cinéma du 24 novembre : notre avis sur les nouveaux films
Quelles sont les sorties cinéma de la semaine du 24 novembre ? Encanto, Resident Evil, House of Gucci, L'Evénement...
Chaque semaine, Écran Large fait son marché dans les salles de cinéma, et sélectionne quelques sorties et films incontournables (pour de bonnes ou mauvaises raisons).
Avec le dernier tour de magie de Disney, le nouveau film de Ridley Scott, le dernier Lion d'or lors de la Mostra de Venise, le biopic du groupe NTM, une nouvelle apocalypse zombies, un drame vivant et le retour de Rocky sur le ring.
Les nouveautés à voir sur Netflix du 19 au 25 novembre
LES SORTIES QU'ON CONSEILLE
ENCANTO, la fantastique famille madrigal
Durée 1h43
De quoi ça parle : La jeune Mirabel fait partie de la fantastique famille Madrigal, dont chaque enfant a reçu un don magique. Tout le monde, sauf elle. C'est d'ailleurs le fait qu'elle soit dépourvue de pouvoir qui isole Mirabel du reste de sa famille, jusqu'au jour où la source de leur magie est menacée. Mais la seule enfant ordinaire de l'arbre généalogique est aussi leur unique espoir de les sauver.
Pourquoi il faut le voir : S'il reprend la même formule que les précédentes productions Disney, le nouveau film d'animation du studio réalisé par Byron Howard, Jared Bush et Charise Castro Smith s'apprécie. En plus d'être un vrai festival pour les yeux, avec une technique toujours irréprochable - notamment pour les textures et l'expressivité des personnages - Encanto – la Fantastique Famille Madrigal est une histoire touchante qui analyse les rapports générationnels conflictuels, le poids de l'héritage et des regrets, toujours dans une démarche de réconciliation.
Son héroïne, Mirabel, est ordinaire, maladroite et survoltée, la rendant ainsi plus authentique et accessible. Si elles servent avant tout le scénario et l'exposition, les chansons signées par Lin-Manuel Miranda sont une autre valeur ajoutée, grâce à ses rythmes entraînants et ses variations de genres.
La note d'Écran Large : 2,5/5
HOUSE OF GUCCI
Durée 2h37
De quoi ça parle : Dans les années 70, alors que la maison de luxe Gucci est à un tournant de son histoire dans les années 70, Maurizio Gucci épouse Patrizia, qui vient d'un autre monde. Ce sera le début d'une grande bataille pour le contrôle de l'entreprise, avec manigances, coups bas et trahisons, jusqu'à ce que Maurizio quitte Patrizia. Et que celle-ci le fasse assassiner pour se venger.
Pourquoi il faut le voir : Parce que les échecs de Ridley Scott sont presque aussi fascinants que ses réussites. Quelques semaines après un Dernier Duel spectaculaire et intense, qui rappelait (un peu) de sa maestria, le réalisateur s'attaque au gros morceau Gucci, avec un projet qui traîne dans l'air depuis 2006 (Angelina Jolie, Leonardo DiCaprio, et Wong Kar-wai ayant tous été plus ou moins attachés au film au fil des années).
Difficile de ne pas y voir un ratage dans les règles, tant cette interminable histoire de trahison, sexe et mensonges avance en pilotage automatique. En survolant des années de bataille intimes, professionnelles et publiques, House of Gucci se transforme vite en numéro clinquant et futile, visuellement fade et mis en scène sans panache malgré le défilé de perruques et costumes. Arrivé à la fin, il y a de quoi se demander si Ridley Scott a vraiment mis du coeur à l'ouvrage. Mais au moins, Jared Leto s'est amusé, et Lady Gaga devrait rejoindre Madonna sur la planète des chanteuses-pas-si-bonnes-actrices, après son triomphe légèrement exagéré pour A Star is Born.
La note d'Écran Large : 2/5 si on est vraiment de bonne humeur
Notre critique de House of Gucci
L'Événement
Durée 1h40
De quoi ça parle : En 1963, une jeune étudiante studieuse et douée tombe enceinte à quelques semaines d'examens cruciaux pour réaliser son rêve universitaire. Afin de ne pas y renoncer, elle va tout faire pour trouver le moyen d'avorter. Mais dans une France où l'IVG est encore illégale, c'est un parcours du combattant qui l'attend.
Pourquoi il faut le voir : L'événement a remporté le Lion d'or lors de la Mostra de Venise succédant à Nomadland, Joker, Roma et La Forme de l'eau pour les quatre éditions précédentes. Autant dire que le Lion d'or n'a pas beaucoup déçu ces derniers temps et que le long-métrage d'Audrey Diwan ne fait en aucun cas tache au palmarès tant il est un des films français les plus percutants et mémorables de ces dernières années.
Adapté du roman éponyme d'Annie Ernaux, le film vient dresser le portrait d'une jeune femme isolée et livrée à elle-même dans une course contre la montre pleine de tension. La mise en scène d'Audrey Diwan vient d'ailleurs accentuer cette tension en ne quittant jamais son héroïne dans sa quête de liberté (l'incroyable Anamaria Vartolomei). Elle plonge alors le spectateur dans une atmosphère anxiogène et étouffante, mêlant le drame social à l'horreur viscérale, avec une intelligence remarquable. Incontestablement le film de la semaine.
La note d'Écran Large : 4/5
SUPRÊMES
Durée 1h52
De quoi ça parle : Didier et Bruno, alias Joey Starr et Kool Shen, graffent dans les tunnels du métro pour s'exprimer et donner de la voix aux jeunes des quartiers défavorises dont ils font partie. Jusqu'au jour où ils décident d'écrire des textes de rap pour formuler la colère des banlieues en musique. C'est la naissance d'un groupe qui deviendra culte : Suprême NTM.
Pourquoi il faut le voir : Certainement pas pour son scénario. Suprêmes aurait pu (du ?) être enragé, exalté, endiablé... avec un tel duo en son centre. Sauf que Audrey Estrougo et sa co-scénariste Marcia Romano manquent d'un point de vue fort sur les deux jeunes artistes, incapable de choisir entre la réflexion profonde sur le parcours du duo ou la relation de leur création avec la rébellion banlieusarde qui grondait à l'époque (et gronde toujours).
De fait, en manquant d'identité et de point de vue, Suprêmes suit les traces du biopic classico-classique. Et c'est vraiment dommage tant la mise en scène d'Estrougo s'efforce régulièrement de capter l'envie de liberté du duo émanant de leurs chansons. La vraie force du film tient d'ailleurs dans l'interprétation des jeunes Kool Shen et Joey Starr, incarnés par les complices et énergiques Théo Christine et Sandor Funtek.
La note d'Écran Large : 2,5/5
LE FILM QU'ON N'A PAS VU, et c'est peut-être un mauvais signe
RESIDENT EVIL : BIENVENUE À RACCOON CITY
Durée 1h47
De quoi ça parle : À cause d'expériences légèrement louches menées par la société Umbrella, la ville de Raccoon City est plongée dans l'horreur, avec plein de zombies et autres monstres. Heureusement, il y a Claire et son frère Chris Redfield, Jill Valentine et Leon Kennedy pour mener l'enquête, et stopper ce cauchemar.
Pourquoi il faut le voir : Parce que même si Ecran Large n'a pas été convié aux projections, et que c'est parfois le signe que même le distributeur et/ou le studio n'y croient pas (ou qu'on est beaucoup trop méchants et honnêtes avec les films), on reste diablement curieux de voir une nouvelle adaptation des jeux vidéo cultes Resident Evil.
Paul W.S. Anderson et Milla Jovovich avaient adapté le pire de la saga, en s'inspirant des délires débilo-nanars de Resident Evil 5 et Resident Evil 6, et ce nouveau Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City revendique le lien avec les premiers jeux, avec une intrigue qui mixe les deux premiers épisodes. Soit un programme très ambitieux, qui réunit tous les personnages principaux, et les décors cultes du commissariat et du manoir. Impossible de ne pas y aller avec prudence, en se préparant à une nouvelle déception... mais difficile de ne pas y aller, tout court.
La note d'Écran Large : Ça peut pas être aussi nul que Resident Evil : Apocalypse/10
LE FILM QU'ON N'A PAS VU, MAIS QU'ON VA RATTRAPER
De son vivant
Durée 2h02
De quoi ça parle : Un homme condamné trop jeune par la maladie. La souffrance d’une mère face à l’inacceptable. Le dévouement d’un médecin (le docteur SARA dans son propre rôle) et d’une infirmière pour les accompagner sur l’impossible chemin. Une année, quatre saisons, pour « danser » avec la maladie, l’apprivoiser, et comprendre ce que ça signifie : mourir de son vivant.
Pourquoi il faut le voir : Parce qu'à force d'entendre tout (et surtout n'importe quoi) sur le cinéma français, on en oublie parfois qu'il est largement composé de films audacieux, porté par des artistes de haut vol. La preuve avec De son vivant, qui réunit trois grands interprètes : Catherine Deneuve, Benoît Magimel et Cécile de France. Deneuve, star et emblème, qui aura régné sur le cinéma hexagonal des décennies durant, compose ici un personnage de mère contrainte de faire face à un deuil annoncé, quand Magimel rappelle que s'il n'a pas toujours trouvé des rôles à sa mesure, il est aujourd'hui un des comédiens les plus imprévisibles et magnétiques de sa génération.
Pour les diriger, on retrouve Emmanuelle Bercot, réalisatrice et comédienne, connue pour la versatilité de ses créations, mais surtout sa remarquable direction d'acteurs et d'actrices. On sait depuis La Tête haute combien l'artiste sait transcender des sujets parfois arides, pour ne pas dire terriblement durs. On n'en est que plus impatients de découvrir ce mélodrame.
La note d'Écran Large : Pleurs et morve/5
LA RESSORTIE COOL
ROCKY
Durée 1h59
De quoi ça parle : Des batailles de Rocky Balboa, sur le ring et en dehors du ring. Le boxeur voit dans son combat avec la vedette Apollo Creed l'opportunité d'aspirer à une vie meilleure.
Pourquoi il faut le voir : Parce que le timing est parfait : Sylvester Stallone est en train de révéler au monde sa version dérobotisée de Rocky 4, alors que les héritiers du film original de 1976 continuent à investir les écrans (Bruised sur Netflix). Mais en même temps, le timing est toujours parfait pour revoir Rocky, tant la révélation du talent de Sly a marqué au fer rouge la culture populaire. Et dans une nouvelle copie 4K, ça ne se refuse pas.
Rocky, c'est l'archétype de la success-story américaine, derrière et devant l'écran. Comme son personnage, Stallone s'est battu pour porter son scénario sur grand écran et surtout pour tenir le haut de l'affiche, contre une industrie hollywoodienne qui préférait le star-system aux milieux populaires sur lesquels elle faisait son beurre, avant d'ingérer l'acteur. Avec cette histoire dans l'histoire, cette mise en abîme (quasi) accidentelle en tête, l'ascension du boxeur devient plus prenante encore, et les suites plus fascinantes. Oh, et puis on va arrêter de se chercher des excuses. ADRIAAAAAAAAAAAN !
La note d'Écran Large : 4/5
24/11/2021 à 11:33
L’événement : quelle bande annonce !!!