Sorties cinéma du 24 novembre : notre avis sur les nouveaux films

La Rédaction | 24 novembre 2021 - MAJ : 29/11/2021 11:16
La Rédaction | 24 novembre 2021 - MAJ : 29/11/2021 11:16

Quelles sont les sorties cinéma de la semaine du 24 novembre ? Encanto, Resident Evil, House of Gucci, L'Evénement...

Chaque semaine, Écran Large fait son marché dans les salles de cinéma, et sélectionne quelques sorties et films incontournables (pour de bonnes ou mauvaises raisons).

Avec le dernier tour de magie de Disney, le nouveau film de Ridley Scott, le dernier Lion d'or lors de la Mostra de Venise, le biopic du groupe NTM, une nouvelle apocalypse zombies, un drame vivant et le retour de Rocky sur le ring.

Les nouveautés à voir sur Netflix du 19 au 25 novembre

 

photo, Avan Jogia, Kaya ScodelarioProjection privée

 

LES SORTIES QU'ON CONSEILLE

ENCANTO, la fantastique famille madrigal

Durée 1h43

De quoi ça parle : La jeune Mirabel fait partie de la fantastique famille Madrigal, dont chaque enfant a reçu un don magique. Tout le monde, sauf elle. C'est d'ailleurs le fait qu'elle soit dépourvue de pouvoir qui isole Mirabel du reste de sa famille, jusqu'au jour où la source de leur magie est menacée. Mais la seule enfant ordinaire de l'arbre généalogique est aussi leur unique espoir de les sauver.

Pourquoi il faut le voir : S'il reprend la même formule que les précédentes productions Disney, le nouveau film d'animation du studio réalisé par  Byron Howard, Jared Bush et Charise Castro Smith s'apprécie. En plus d'être un vrai festival pour les yeux, avec une technique toujours irréprochable - notamment pour les textures et l'expressivité des personnages - Encanto – la Fantastique Famille Madrigal est une histoire touchante qui analyse les rapports générationnels conflictuels, le poids de l'héritage et des regrets, toujours dans une démarche de réconciliation.

Son héroïne, Mirabel, est ordinaire, maladroite et survoltée, la rendant ainsi plus authentique et accessible. Si elles servent avant tout le scénario et l'exposition, les chansons signées par Lin-Manuel Miranda sont une autre valeur ajoutée, grâce à ses rythmes entraînants et ses variations de genres. 

La note d'Écran Large : 2,5/5

 

HOUSE OF GUCCI

Durée 2h37

De quoi ça parle : Dans les années 70, alors que la maison de luxe Gucci est à un tournant de son histoire dans les années 70, Maurizio Gucci épouse Patrizia, qui vient d'un autre monde. Ce sera le début d'une grande bataille pour le contrôle de l'entreprise, avec manigances, coups bas et trahisons, jusqu'à ce que Maurizio quitte Patrizia. Et que celle-ci le fasse assassiner pour se venger.

Pourquoi il faut le voir : Parce que les échecs de Ridley Scott sont presque aussi fascinants que ses réussites. Quelques semaines après un Dernier Duel spectaculaire et intense, qui rappelait (un peu) de sa maestria, le réalisateur s'attaque au gros morceau Gucci, avec un projet qui traîne dans l'air depuis 2006 (Angelina Jolie, Leonardo DiCaprio, et Wong Kar-wai ayant tous été plus ou moins attachés au film au fil des années).

Difficile de ne pas y voir un ratage dans les règles, tant cette interminable histoire de trahison, sexe et mensonges avance en pilotage automatique. En survolant des années de bataille intimes, professionnelles et publiques, House of Gucci se transforme vite en numéro clinquant et futile, visuellement fade et mis en scène sans panache malgré le défilé de perruques et costumes. Arrivé à la fin, il y a de quoi se demander si Ridley Scott a vraiment mis du coeur à l'ouvrage. Mais au moins, Jared Leto s'est amusé, et Lady Gaga devrait rejoindre Madonna sur la planète des chanteuses-pas-si-bonnes-actrices, après son triomphe légèrement exagéré pour A Star is Born.

La note d'Écran Large : 2/5 si on est vraiment de bonne humeur

Notre critique de House of Gucci

 

 

L'Événement

Durée 1h40

De quoi ça parle : En 1963, une jeune étudiante studieuse et douée tombe enceinte à quelques semaines d'examens cruciaux pour réaliser son rêve universitaire. Afin de ne pas y renoncer, elle va tout faire pour trouver le moyen d'avorter. Mais dans une France où l'IVG est encore illégale, c'est un parcours du combattant qui l'attend.

Pourquoi il faut le voir : L'événement a remporté le Lion d'or lors de la Mostra de Venise succédant à Nomadland, Joker, Roma et La Forme de l'eau pour les quatre éditions précédentes. Autant dire que le Lion d'or n'a pas beaucoup déçu ces derniers temps et que le long-métrage d'Audrey Diwan ne fait en aucun cas tache au palmarès tant il est un des films français les plus percutants et mémorables de ces dernières années.

Adapté du roman éponyme d'Annie Ernaux, le film vient dresser le portrait d'une jeune femme isolée et livrée à elle-même dans une course contre la montre pleine de tension. La mise en scène d'Audrey Diwan vient d'ailleurs accentuer cette tension en ne quittant jamais son héroïne dans sa quête de liberté (l'incroyable Anamaria Vartolomei). Elle plonge alors le spectateur dans une atmosphère anxiogène et étouffante, mêlant le drame social à l'horreur viscérale, avec une intelligence remarquable. Incontestablement le film de la semaine. 

La note d'Écran Large : 4/5

 

 

SUPRÊMES

Durée 1h52

De quoi ça parle : Didier et Bruno, alias Joey Starr et Kool Shen, graffent dans les tunnels du métro pour s'exprimer et donner de la voix aux jeunes des quartiers défavorises dont ils font partie. Jusqu'au jour où ils décident d'écrire des textes de rap pour formuler la colère des banlieues en musique. C'est la naissance d'un groupe qui deviendra culte : Suprême NTM.

Pourquoi il faut le voir : Certainement pas pour son scénario. Suprêmes aurait pu (du ?) être enragé, exalté, endiablé... avec un tel duo en son centre. Sauf que Audrey Estrougo et sa co-scénariste Marcia Romano manquent d'un point de vue fort sur les deux jeunes artistes, incapable de choisir entre la réflexion profonde sur le parcours du duo ou la relation de leur création avec la rébellion banlieusarde qui grondait à l'époque (et gronde toujours).

De fait, en manquant d'identité et de point de vue, Suprêmes suit les traces du biopic classico-classique. Et c'est vraiment dommage tant la mise en scène d'Estrougo s'efforce régulièrement de capter l'envie de liberté du duo émanant de leurs chansons. La vraie force du film tient d'ailleurs dans l'interprétation des jeunes Kool Shen et Joey Starr, incarnés par les complices et énergiques Théo Christine et Sandor Funtek.

La note d'Écran Large : 2,5/5

 



LE FILM QU'ON N'A PAS VU, et c'est peut-être un mauvais signe

RESIDENT EVIL : BIENVENUE À RACCOON CITY

Durée 1h47

De quoi ça parle : À cause d'expériences légèrement louches menées par la société Umbrella, la ville de Raccoon City est plongée dans l'horreur, avec plein de zombies et autres monstres. Heureusement, il y a Claire et son frère Chris Redfield, Jill Valentine et Leon Kennedy pour mener l'enquête, et stopper ce cauchemar.

Pourquoi il faut le voir : Parce que même si Ecran Large n'a pas été convié aux projections, et que c'est parfois le signe que même le distributeur et/ou le studio n'y croient pas (ou qu'on est beaucoup trop méchants et honnêtes avec les films), on reste diablement curieux de voir une nouvelle adaptation des jeux vidéo cultes Resident Evil.

Paul W.S. Anderson et Milla Jovovich avaient adapté le pire de la saga, en s'inspirant des délires débilo-nanars de Resident Evil 5 et Resident Evil 6, et ce nouveau Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City revendique le lien avec les premiers jeux, avec une intrigue qui mixe les deux premiers épisodes. Soit un programme très ambitieux, qui réunit tous les personnages principaux, et les décors cultes du commissariat et du manoir. Impossible de ne pas y aller avec prudence, en se préparant à une nouvelle déception... mais difficile de ne pas y aller, tout court.

La note d'Écran Large : Ça peut pas être aussi nul que Resident Evil : Apocalypse/10

 

 

LE FILM QU'ON N'A PAS VU, MAIS QU'ON VA RATTRAPER

De son vivant

Durée 2h02

De quoi ça parle : Un homme condamné trop jeune par la maladie. La souffrance d’une mère face à l’inacceptable. Le dévouement d’un médecin (le docteur SARA dans son propre rôle) et d’une infirmière pour les accompagner sur l’impossible chemin. Une année, quatre saisons, pour « danser » avec la maladie, l’apprivoiser, et comprendre ce que ça signifie : mourir de son vivant.

Pourquoi il faut le voir : Parce qu'à force d'entendre tout (et surtout n'importe quoi) sur le cinéma français, on en oublie parfois qu'il est largement composé de films audacieux, porté par des artistes de haut vol. La preuve avec De son vivant, qui réunit trois grands interprètes : Catherine DeneuveBenoît Magimel et Cécile de France. Deneuve, star et emblème, qui aura régné sur le cinéma hexagonal des décennies durant, compose ici un personnage de mère contrainte de faire face à un deuil annoncé, quand Magimel rappelle que s'il n'a pas toujours trouvé des rôles à sa mesure, il est aujourd'hui un des comédiens les plus imprévisibles et magnétiques de sa génération.

Pour les diriger, on retrouve Emmanuelle Bercot, réalisatrice et comédienne, connue pour la versatilité de ses créations, mais surtout sa remarquable direction d'acteurs et d'actrices. On sait depuis La Tête haute combien l'artiste sait transcender des sujets parfois arides, pour ne pas dire terriblement durs. On n'en est que plus impatients de découvrir ce mélodrame.

La note d'Écran Large : Pleurs et morve/5

 

 

LA RESSORTIE COOL

ROCKY

Durée 1h59

De quoi ça parle : Des batailles de Rocky Balboa, sur le ring et en dehors du ring. Le boxeur voit dans son combat avec la vedette Apollo Creed l'opportunité d'aspirer à une vie meilleure.

Pourquoi il faut le voir : Parce que le timing est parfait : Sylvester Stallone est en train de révéler au monde sa version dérobotisée de Rocky 4, alors que les héritiers du film original de 1976 continuent à investir les écrans (Bruised sur Netflix). Mais en même temps, le timing est toujours parfait pour revoir Rocky, tant la révélation du talent de Sly a marqué au fer rouge la culture populaire. Et dans une nouvelle copie 4K, ça ne se refuse pas.

 

Photo Sylvester StalloneTout un programme

 

Rocky, c'est l'archétype de la success-story américaine, derrière et devant l'écran. Comme son personnage, Stallone s'est battu pour porter son scénario sur grand écran et surtout pour tenir le haut de l'affiche, contre une industrie hollywoodienne qui préférait le star-system aux milieux populaires sur lesquels elle faisait son beurre, avant d'ingérer l'acteur. Avec cette histoire dans l'histoire, cette mise en abîme (quasi) accidentelle en tête, l'ascension du boxeur devient plus prenante encore, et les suites plus fascinantes. Oh, et puis on va arrêter de se chercher des excuses. ADRIAAAAAAAAAAAN !

La note d'Écran Large : 4/5

Tout savoir sur Encanto – la Fantastique Famille Madrigal

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commentaires
Flo 1
29/02/2024 à 18:10

« De son vivant »…
Emmanuelle Bercot reste dans le milieu médical et retrouve deux de ses acteurs favoris, pour un type de sujet qui a sa faveur – donc un sujet qui peut susciter le malaise chez les spectateurs.
Ici un mélodrame sur la fin de vie d’une personne irrémédiablement condamnée, et qu’on va suivre peu à peu alors qu’il va être dévoré par la maladie.
Le genre de film qui mène à la fois à la transformation (monstrueuse, eh oui) et à l’effacement, sans qu’on sache s’il y aura une transcendance agréable à la fin – nulle trace de religion ici, pas grand chose pour se rassurer… Et pas grand chose pour se donner bonne conscience ?
C’est aussi de ça qu’il s’agit alors qu’on ne sait si ce qu’on va laisser derrière soi est suffisamment consistant, ou même « propre ». Est-ce qu’on doit mettre ses affaires en ordre en acceptant l’inéluctable ? Ou bien à quoi bon !, laissons faire la dissolution ?
Dur, dur, dur… Insoutenable à voir puisque tout ce qu’on a à faire, c’est attendre que ça passe, accompagné de souffrances pénibles. Tandis que, de leur côté, les soignants menés par un vrai oncologue (sorte de père spirituel absolu), cherchent des moyens pour mentalement gérer ce travail difficile. Entourée de beaucoup de non professionnels, Cécile de France y joue un personnage secret, passant de témoin à actif.
Pendant que les quelques proches du malade sont soit dans l’intimité éplorée – Catherine Deneuve à fleur de peau, héritant de scènes proches du mystique (le moment où elle soulève son fils après avoir vu un nouveau né bercé, stupéfaction qui mélange la frayeur avec la beauté)…
Ou bien ces personnes proches sont dans la distance – que des jeunes, dont un fils illégitime qui représente une sorte d’enjeu final.
Bien sûr il y a la performance de Benoît Magimel, statique et doloriste, d’autant plus que ça l’a suivi plus longtemps que nécessaire à cause de gros arrêts de tournage. Et qui y joue également une sorte de version alternative de lui-même, un acteur qui n’aurait jamais réussi à se transcender pour réussir à marquer le monde entier – ce que ce film infirme totalement en ce qui concerne le vrai Magimel (et c’est pas la première fois).
Ça fait du bien quand ça s’arrête. Et ça fait du bien quand on n’est pas seul.

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24/11/2021 à 11:33

L’événement : quelle bande annonce !!!