The Social Network : le film de David Fincher a été un enfer à monter
Dans un portrait du cinéaste, le monteur oscarisé de The Social Network s'est exprimé sur l'enfer perfectionniste qu'a été le montage du film de David Fincher.
Alors que le très attendu Mank est censé débarquer sur la plateforme Netflix en octobre 2020 (ou en tout cas cet automne), cela faisait plusieurs années que nous n'entendions plus beaucoup parler de David Fincher, en tout cas au cinéma, son dernier film, l'excellent Gone Girl, étant sorti en 2014. Le cinéaste s'est accordé une longue pause sur le grand écran en étant notamment occupé sur la production et la réalisation de certains épisodes de la série Netflix Mindhunter ainsi que sur la production de House of Cards et de Love, Death & Robots, deux autres séries estampillées Netflix.
Après un projet de suite au film World War Z avec Brad Pitt, annulé après moult rumeurs plus folles les unes que les autres, le réalisateur revient par la porte du N rouge au cinéma, avec un film complètement différent dans sa filmographie, qui s'annonce comme son long-métrage le plus personnel.
Le monteur de The Social Network, en train de résoudre une équation pour comprendre David Fincher
Un nouveau biopic, après The Social Network, tourné en noir & blanc et intitulé Mank, qui portera sur le scénariste Herman J. Mankiewicz (Gary Oldman, dans le rôle-titre) et sur l'écriture du chef-d'oeuvre d'Orson Welles, Citizen Kane, à partir d'un scénario écrit par son père, feu Jack Fincher. Le long-métrage s'est dévoilé dans de premières images au noir & blanc sublime qui témoigne déjà de la maniaquerie obsessionnelle que l'on connait bien chez le cinéaste, réputé pour être un véritable "control freak" à Hollywood.
Une réputation confirmée encore récemment par l'actrice Amanda Seyfried, présente au casting de ce nouveau film, qui a qualifié le cinéaste de "malade du perfectionnisme". Une obsession du contrôle que beaucoup attribuent à son expérience désastreuse sur son premier long-métrage : Alien 3. Une réputation qui fait également du cinéaste un maître, ayant à son actif plusieurs chefs-d'oeuvre, que ce soit Seven, Zodiac, ou encore The Social Network, dont la perfection a conduit à un certain enfer au montage.
Amanda Seyfried, sublimée par le noir & blanc, dans Mank de David Fincher
En effet, Angus Wall, monteur attitré du cinéaste, de Panic Room à Millenium - Les hommes qui n’aimaient pas les femmes, s'est exprimé dans le cadre d'un portrait sur le cinéaste pour The Ringer. Le monteur a évoqué sa collaboration avec David Fincher, en particuler sur le biopic consacré à Mark Zuckerberg. Si Angus Wall a été oscarisé pour le montage de ce dernier (ainsi que pour celui de Millénium) aux côtés de Kirk Baxter, cela n'a pas toujours été une partie de plaisir de travailler avec le maître Fincher.
En témoigne la scène d'ouverture absolument magistrale de The Social Network, virtuose grâce à l'alliance de l'écriture d'Aaron Sorkin, de la mise en scène de Fincher et du montage dynamique de Angus Wall (et Baxter donc). Pourtant, s'il semble simple sur le papier, ce dialogue de cinq minutes (chrono en main) a nécessité plus de trois semaines de montage pour plus de 65 prises avec lesquelles le monteur a dû assembler la scène, en suivant les indications minutieuses du cinéaste perfectionniste.
David Fincher en train de martyriser son monteur
Dans l'article de The Ringer, le monteur a détaillé le processus infernal demandé par Fincher :
"Vous pouvez prendre une réplique de la prise 38, puis prendre une réplique de la prise 13, et puis une réplique de la prise 17, et vous assemblez la scène avec les meilleures performances [des acteurs, ndlr] et le meilleur travail des techniciens."
Un travail titanesque donc qui explique évidemment pourquoi une scène aussi basique (un dialogue en champ contrechamp) s'est transformé en véritable parcours du combattant sur plus de trois semaines. Evidemment, cela donne donc une scène de dialogue incroyable et ultra maitrisée, mais vu le degré de perfection pour cette seule séquence, le montage global du film a du demander une sacrée détermination. Après, il faut dire que le calvaire aura payé puisque le duo de monteur a été oscarisé pour son travail sur TSN.
Une scène d'ouverture magistrale
Espérons que le monteur de Mank saura satisfaire les exigences obsessionnelles du cinéaste, sans faire de burn-out avant la fin de la post-production du nouveau long-métrage de David Fincher. Une obsession chez le cinéaste qui devrait encore une fois payer et probablement nous offrir un excellent film, si l'on en croit les tout premiers retours.
Rappelons que Mank de David Fincher, avec au casting Gary Oldman, Amanda Seyfried, mais aussi Tom Burke ou encore Charles Dance, est toujours attendu pour cet automne sur Netflix, sans date de sortie précise pour le moment. En attendant, pour prendre son mal à patience, voici quelques premiers visuels inédits du film, dévoilés récemment, que vous pouvez retrouvez par ici.
24/09/2020 à 20:16
Très brillant film je ne suis pas étonné par ce post. Pour que ça marche et comme pour tout il faut ce qu’il faut
24/09/2020 à 18:48
Rien que dérusher un Fincher doit être un calvaire si il fait à chaque fois 65 prises. Pas évident d’avoir du recul sur ce qu’on fait . Je suis monteur je sais de quoi je parle . On doit avoir un peu envie de se suicider à la fin
24/09/2020 à 17:53
Mouaiiii..... Dans mes souvenirs, la monture de ce film n'avais vraiment rien de marquant, mame cronologiquement...
24/09/2020 à 16:24
Film génial au montage brillant. Cette scène (et toutes les scènes d'ailleurs) est excellente, la combinaison Fincher, Sorkin servie par un Jesse Eisenberg super crédible et un montage dynamique est explosive, on a l'impression de se prendre la rafale de répliques assassines/cyniques/détachées de Zuckerberg dans la tronche.
24/09/2020 à 15:38
3 semaines de montage pour une scène aussi banale ?? Ils nous prennent pour des buses ? Certains réalisateur aiment vraiment se donner des légendes à l'image de Péter Jackson et sa fameux scène du conseil d'elrond qui a pris des semaines a être tourné
Certains réalisateurs faut vraiment qu ils fassent un stage chez Clint Eastwood
24/09/2020 à 14:38
Le film du patronat disait je ne sais trop qui. Avalez votre nouveau mythe Facebook, les enfants...
24/09/2020 à 14:30
Un très grand film dont la pertinence du propos est toujours d'actualité
24/09/2020 à 12:57
Mais non, tu m'as piqué le commentaire que je voulais poster! xD
24/09/2020 à 12:12
Un enfer a regarder aussi