Netflix : Ted Sarandos explique pourquoi la plateforme a évité les festivals
Craignant l'annulation de nombreux festivals automnaux, Netflix a choisi de ne pas y présenter ses prochains films, provoquant quelques grincements de dents.
Pour les festivals de cinéma, la pandémie de Covid-19 a été particulièrement ravageuse. Le Festival de Cannes a été annulé et a substitué son palmarès à un label exclusif, le Festival de TriBeCa a été reporté tandis que celui d'Austin (South by Southwest aka SXSW) a simplement été annulé. Le tableau est légèrement moins obscur pour les festivals automnaux comme la Mostra de Venise, ou encore ceux de Toronto et New York qui rivalisent d'inventivité pour que la fête continue - en instaurant des événements virtuels, notamment.
Alors que les salles de cinéma rouvrent en Amérique du Nord (permettant ainsi quelques avant-premières en salles), Netflix a décidé de ne pas présenter ses nouveaux films. La décision a été prise au début de la crise épidémique, mais le géant de la SVoD persiste et signe : il n'y aura pas de productions estampillées du N rouge dans les festivals cet automne.
Tom Holland dans Le Diable, tout le temps
Interrogé par un journaliste d'IndieWire à ce sujet, Ted Sarandos, récemment nommé co-PDG du groupe, a ainsi expliqué qu'il n'était pas encore temps pour la plateforme de revenir sur sa décision :
"On a dû prendre cette décision au mois de mars, et à l'époque, les choses avaient l'air assez sinistres. L'idée de regrouper des gens tous ensemble quelque part à la montagne pour regarder des films dans de toutes petites salles obscures ne semblait pas très attrayante pour beaucoup de gens. Nous pensions par ailleurs qu'avoir des cinéastes qui passent leur temps en salle de montage plutôt qu'entourés de leur famille, ce n'était pas une super solution. Il y a plein de choses qui ne se feront pas cette année et l'urgence des festivals de films ne semble pas les compenser."
Les anars envahissent Chicago dans le nouvel Aaron Sorkin
Cet automne pourtant, Netflix a aligné une programmation alléchante qui aurait certainement pu intéresser quelques festivaliers. Dès le 4 septembre 2020, Charlie Kaufman d'abord, le réalisateur de Synecdoche, New York et scénariste de Dans la peau de John Malkovich, revient avec un étrange thriller très intrigant intitulé Je veux juste en finir. Il sera suivi très prochainement par Le Diable, tout le temps, un thriller haletant adapté d'un roman de Donald Ray Pollock, au cœur de l'Amérique rurale. Le film avec son casting stellaire (Tom Holland, Robert Pattinson, Riley Keough, Bill Skarsgård) dès le 16 septembre.
Plus tardivement dans la saison, The Trial of the Chicago 7 d'Aaron Sorkin (scénariste de The Social Network et Steve Jobs) sera également diffusé sur la plateforme, avec Sacha Baron Cohen en tête d'affiche. Le film est attendu pour le 16 octobre 2020, soit le même mois que le très mystérieux Mank de David Fincher, retraçant la vie d'Herman J. Mankiewicz, co-scénariste du très célèbre Citizen Kane.
Aucun de ces films ne sera donc présenté dans les festivals cet automne et leur diffusion débutera immédiatement sur Netflix. Avec autant de gros poissons dans son filet, le N rouge se prépare-t-il à une avalanche de nominations aux Oscars 2021 ? On peut le penser, reste toutefois à voir si les films sont à la hauteur.
26/08/2020 à 16:04
En même temps vu la qualité toute relative de la plupart de leur production c'est pas forcément trop mal ( pour un irishman combien de Tau et autres films sans grand intérêt)