The Dark Knight : le film Batman de Nolan devait dévoiler les origines du Joker
Le deuxième volet de la trilogie Batman de Christopher Nolan aurait pu servir d'origin story au némésis du Chevalier Noir campé par Heath Ledger.
Après que feu Joel Schumacher ait amoché l'image du Justicier de Gotham dans Batman Forever et Batman & Robin dans les années 1990, le super-héros n'a retrouvé le chemin des salles qu'en 2005, loin de l'ambiance kitsch et bon enfant qui avait été reprochée aux précédents films. Le ton de la trilogie de Christopher Nolan est beaucoup plus sombre, mais cependant moins gothique que dans les films de Tim Burton, lui assurant une singularité parmi toutes les adaptations du personnage masqué. Et après Batman Begins qui confrontait le Batman de Christian Bale au Ra's al Ghul de Liam Neeson en retraçant le parcours initiatique du héros, Nolan a réunit deux des ennemis les plus populaires du justicier, Double-Face et Le Joker, dans le second opus, The Dark Knight.
Si Aaron Eckhart a campé un Harvey Dent glaçant et mémorable, la performance d'Heath Ledger en tant que Clown Prince du Crime a écrasé le reste du casting et a longtemps été considérée comme la meilleure interprétation du némésis de Batman (jusqu'à ce que Joaquin Phoenix marque les esprits dans le Joker de Todd Phillips). Jouant sur le mystère entourant le super-vilain, le film de 2008 a fait le choix de ne pas présenter ses origines, contrairement à Double-Face dont les fans ont assisté à la tragique naissance. Une décision qui n'a cependant pas été motivée par la Warner qui avait au départ insisté pour un schéma plus classique du film avec une origin story en bonne et due forme.
Une entrée fracassante dans la mémoire collective
Lors de la récente Comic Con at Home, le co-scénariste du film, David S. Goyer, a expliqué que l'idée de ne pas donner de passé au Joker n'a pas été vue d'un très bon oeil :
"Je me souviens qu'on s'est dit : 'Et si le Joker n'avait pas vraiment d'histoire d'origine ?' Même après le succès de Batman Begins, c'était très controversé, et on a eu beaucoup de réactions réticentes. Les gens étaient inquiets."
Le scénariste n'a toutefois pas expliqué quelles auraient été les origines en question. Le personnage a toujours eu un passé changeant au fil des oeuvres, de l'humoriste raté devenu criminel pour subvenir aux besoins de sa famille dans Killing Joke d'Alan Moore et Brian Bolland (on y revient ici), au bandit Jack Napier, responsable du meurtre des parents de Bruce Wayne et transformé en Joker après un combat contre Batman qui s'est terminé au fond d'une cuve d'acide, dans le Batman de 1989. Jusqu'à récemment encore, le méchant emblématique de la culture populaire a vu son passé réécrit avec Joker, qui présente Arthur Fleck, un clown vivant en marge de la société et sombrant dans une folie meurtrière après de multiples traumatismes.
Les cicatrices dont on ne saura jamais l'origine exacte
Au final, le Joker d'Heath Ledger (qui lui a d'ailleurs valu un Oscar posthume du meilleur acteur dans un rôle secondaire en 2009) a fondé toute sa popularité sur ce mystère le privant presque d'humanité, n'en faisant qu'un messager du chaos, seul but auquel il aspire. Entre temps, on a aussi eu le Joker tatoué de Jared Leto dans Suicide Squad de David Ayer, mais ça on va éviter d'en reparler.
Sinon, notre dossier sur le film (surestimé ?) de Nolan est juste ici, on parle également de toutes les fois où le Joker a été plus fort que Batman de ce côté et des autres versions géniales du Clown Prince du Crime par là.
31/07/2020 à 09:16
Perso, j'aimais bien ce mensonge constant du Joker dans The Dark Knight pas seulement au sujet de ses origines mais aussi dans sa façon de vouloir manipuler n'importe quel individu.
30/07/2020 à 12:11
Et le joker ou proto joker dans la série Gotham.
30/07/2020 à 11:29
La phrase de Borden dans le Prestige concernant le secret du tour se porte très bien au personnage du Joker. On dévoile le mystère, on s'en détourne et l'on passe à autre chose.
Tant mieux que l'on ait aucune révélation sur ces origines et c'est encore mieux quand le personnage joue avec.