Catwoman : le scénariste reconnait enfin que c'était "un film de merde"

Nous vivons quand même une époque passionnante dans notre petit milieu du film de super-héros. Wonder Woman et Black Panther viennent de prouver, à quelques mois d'écart, que pour réussir, un film ne doit pas obligatoirement parler d'un homme blanc. Mais on revient de très loin.

Ça peut paraitre stupide quand on y pense mais, mis à part Blade 2, les vrais bons films de super-héros sortant du cadre ne courent pas les rues. Il aura fallu que Marvel et DC investissent le cinéma pour que les mentalités changent un peu et si nous ne sommes pas en présence de brûlots sociologiques ou politiques, on peut clairement saluer l'effort.

Halle Berry et Sharon Stone, à la recherche d'un nouvel agent...

Alors que Wonder Woman a prouvé l'an passé qu'une femme super-héros pouvait faire tout aussi bien, voire mieux qu'un homme en collant, c'est aujourd'hui au tour de Black Panther de nous montrer que le succès dans ce genre de films n'est pas l'apanage des blancs. Mais, si l'on se rappelle bien, il y a presque 15 ans, un film tentait de combiner ces deux défis en un seul. Un film devait tout changer. Un film devait nous apprendre la vie. Malheureusement, ce film c'était Catwoman de Pitof.

Considéré comme l'un des pires films de super-héros du monde, Catwoman était une insulte à plusieurs égards : non-sensique autant que sexiste, tout aussi mal filmé, ce qui devait à l'origine prolonger l'aventure DC au cinéma a bien failli la tuer et ce n'est pas exclusivement la faute d'Halle Berry, qui a fait ce qu'elle a pu au milieu de ce bordel.

Des arguments certains, mais pas forcément ceux qu'il fallait à ce moment-là

Ce qui est bien avec les années qui passent, c'est que les langues se délient et, aujourd'hui, l'un des scénaristes du film, John Rogers, vient enfin de reconnaitre sur Twitter que Catwoman, c'était en fait de la grosse merde :

« Etant un des scénaristes crédités pour Catwoman je pense que j'ai l'autorité nécessaire pour dire ceci : C'était un film de merde, balancé par le studio à la fin d'un cycle stylistique et il n'avait aucune pertinence culturelle que ce soit devant ou derrière la caméra. C'est vraiment très mauvais. J'en ai honte. »

Sharon Stone.... stone...

Et le scénariste d'enfin raconter ce qui s'est passé sur ce film qui a, selon lui, mis un terme à sa carrière :

"Pitof avait l'oeil pour l'action mais personne aux commandes ne savait quel film ils voulaient. A un moment je leur ai demandé s'ils réalisaient que le troisième acte de leur film, le gros combat dans leur blockbuster estival, consistait en une Halle Berry habillée comme une strip-teaseuse québécoise qui cassait la gueule à une personnalité du maquillage en tailleur."

Forcément, dans ces conditions, difficile de faire un vrai succès. Mais, n'ayant plus rien à perdre, Roger va au bout de son histoire :

"Pour tout vous dire, j'ai été viré juste après avoir écrit la version qui avait été validée par le studio parce que je n'arrêtais pas de leur dire que toutes les notes qu'ils rajoutaient rendaient le film très, très mauvais. Et je le disais haut et fort, pendant les réunions. Je me suis beaucoup fait virer durant ma trentaine."

On n'a pas trouvé de vanne mais, dans le contexte, l'image parle d'elle-même...

Alors bien sûr, on ne pourra qu'aller dans son sens. Surtout lorsque l'on se rappelle qu'à l'origine c'est Tim Burton qui devait le faire, de nouveau avec Michelle Pfeiffer. Mais voilà, Warner en avait décidé autrement. Et qu'on ne nous dise pas que le studio n'était pas conscient de ce qu'il faisait. On se rappelle en effet que lors de sa première sortie en Blu-Ray, le film était le seul de titre de Warner qui n'avait pas son nom imprimé sur la tranche de son boitier. Si ça c'est pas un aveu !