Ces stars de la comédie US inconnues chez nous

Maryne Baillon | 14 juin 2013
Maryne Baillon | 14 juin 2013

À l'occasion de la sortie cette semaine d'Arnaque à la carte, comédie américaine avec Melissa McCarthy et Jason Bateman, Ecran Large revient sur dix acteurs, véritables stars de la comédie aux États-Unis, mais inconnus (ou presque) du grand public dans nos contrées. Certains de leurs plus grands succès au box-office US sont passés quasi-inaperçus dans nos salles ou sont sortis directement en DVD & Blu-ray. Question de décalage culturel, mais pas seulement :  les films y sont aussi très mal diffusés. Il est en effet difficile voire impossible avec parfois 10 copies distribuées dans toute la France, de secouer le box-office. Retour sur ces stars du rire made in USA qui ne demandent pourtant qu'à conquérir nos terres hostiles.

 


Adam Sandler

En 2010, Le mytho - just go with it, est devenu le 12ème film d'Adam Sandler à dépasser la barre des 100 millions de dollars de recettes aux États-Unis. Car oui, outre-atlantique Adam Sandler est bankable. Un phénomène qui nous dépasse puisqu'en France, ce n'est pas qu'on ignore à quoi il ressemble, mais à part Histoires enchantées, ses films n'ont jamais dépassé les 300 000 entrées. Dans les années 90, quand Sandler commence doucement à se faire un nom aux USA, chez nous ses films partent « direct to DVD ». Et lorsqu'enfin on le voit tenir le haut de l'affiche autre part que dans le vidéo-club du coin, c'est pour The waterboy en 1998 qui fait 184 221 entrées sur 250 copies (pour vous donner une idée du flop : c'est autant de copies que Very bad trip qui lui a fait plus de 2 millions d'entrées en France). Quant à ses deux derniers films, Crazy dad et Jack et Julie, l'un est sorti directement en vidéo et l'autre aurait finalement mieux fait d'en faire autant.

  Sa revanche : On essaye de miser sur la sortie cet été de Copains pour toujours 2... ?

 

Will Ferrell

Aux États-Unis, Will Ferrell est une énorme star, un semi-dieu de la comédie qui a forgé sa réputation dès 1995 en intégrant l'émission Saturday Night Live. Par la suite, il est devenu une valeur sûre du box-office (cinq de ses films ont dépassé les 100 millions de dollars de recettes) et se trouve être l'un des fondateurs du site de vidéos comiques Funny or die qui compte depuis cinq ans des centaines de millions de visites par jour. En France, n'ayant jamais réussi à percer en salles malgré un fan-club local grandissant (dont la quasi intégralité de la rédac et ce depuis 1998), son nom est inconnu du grand public. Et même quand il se diversifie et fait dans la comédie plus familiale, remportant son plus gros succès commercial aux USA avec Elfe (environ 174 millions de dollars), il connaît aussi l'échec chez nous : malgré 333 copies, le film a fait moins de 145 000 entrées. Pire, en 2007, Les rois du patin rapporte 119 millions de dollars pour n'être vu que par 2000 spectateurs en France. Bon, il est vrai qu'à seulement 8 copies, aucun miracle n'était possible. Quant à Ricky Bobby : roi du circuit, le film a beau avoir rapporté la somme impressionnante de 148 millions de dollars aux Etats-Unis (soit le plus gros succès d'une comédie 100% humour Ferrell), il n'a eu le droit qu'à une sortie dans les bacs vidéo en France. Quoi qu'il en soit, à Ecran Large, on n'a pas loupé les rares fois où Will Ferrell est venu faire la promo de ses films en France. Interview made in EL à l'occasion de L'Incroyable destin de Harold Crick en cliquant ici et de Megamind en cliquant là.

 

Sa revanche : Anchorman 2, la suite de son meilleur film qui devrait sortir début 2014. En espérant que ce coup-ci, le distributeur français jouera le jeu, le premier ayant été distribué en mai 2005 face à Star Wars : La Revanche des Sith. Résultat des courses : 2808 entrées pour 51 copies.

 

Steve Carell

Après un passage par la case Saturday Night Live et le rôle principal de l'adaption US de la série The office, Steve Carell atteint la consécration au cinéma en tenant le rôle principal dans 40 ans, toujours puceau en 2005. Ce film remporte un franc succès aux box-office US (109 millions de dollars) et finit définitivement d'asseoir sa réputation de comique incontournable. Sauf en France où le comédien a du mal, contrairement à un Ben Stiller, à s'imposer durablement. La preuve puisque les films dont il est la vedette (Max la menace, Evan tout puissant ou encore le récent Crazy night) ne dépassent jamais les 500 000 entrées alors qu'ils frôlent ou dépassent allégrement les 100 millions aux USA. Son plus grand succès en France dans un premier rôle : Crazy stupid love et ses 530 606 spectateurs. Mais combien sont-elles à y être allées pour mater Ryan Gosling

Sa revanche : Il sera lui aussi de retour dans Anchorman 2. Alors pourquoi pas même si on n'y croit pas une seule seconde.

 

Paul Rudd

En France, on aimerait bien avoir une autre vision de Paul Rudd que celle de Mike dans la série Friends. Seulement au cinéma, c'est toujours lorsqu'il est en second plan que ses films marchent le mieux; et encore. Qui savait que son premier grand rôle datait de 1999 dans L'Oeuvre de Dieu, la part du diable ? Et bien oui, personne. Rudd a beau se défendre aux États-Unis, chez nous il n'y a pas grand monde pour aller voir ses films. Il faut dire que Les grands frères et  I love you man sont passés totalement inaperçus avec respectivement 45 033 et 5957 entrées alors qu'aux USA, il s'agit de ses deux plus gros cartons en tant qu'acteur principal (67,3 et 71,4 millions de dollars). Et même le dernier film en date de Judd Apatow, le très hype (dans la presse branchée), 40 ans mode d'emploi, n'a pas eu un franc succès avec seulement 170 721 entrées (pour 180 copies). 

Sa revanche : Paul Rudd a tourné une comédie dramatique où il partage l'affiche avec Emile Hirsch dans Prince Avalanche sortie prévue en novembre prochain. Allez Paul, on y croit !

 

Seth Rogen

Petit protégé de Judd Apatow, c'est dans deux séries devenues cultes réalisées par ce dernier (Années campus, Freaks and geeks), que Seth Rogen débuta sa carrière d'acteur. La suite se passe au cinéma toujours sous la houlette du réalisateur qui lui offre en autre son premier grand rôle dans la comédie En cloque, mode d'emploi face à Katherine Heigl. Aux États-Unis, comme presque tout ce que touche Apatow, le film devient un carton au box-office (un peu moins de 150 millions de dollars de recette pour un budget de 30 millions), tandis qu'en France, l'accueil est pour le moins mitigé (211 297 entrées pour 344 copies : on appelle ça un bide). Même constat avec Délire express qui amasse les billets vers aux USA (87,3 millions) mais qui n'aura pas sa chance en France puisque son distributeur ne le sortira que sur 61 copies. Mais même avec un tel parc de salles, on pouvait espérer bien mieux que les misérables 8437 spectateurs enregistrés. S'il y a eu une embellie relative (le studio espérait bien mieux) avec The Green hornet qui aura attiré 734 464 spectateurs (bien plus séduits par le concept film de super-héros très à la mode), le récent 50/50, après un joli petit succès aux USA pour un film pas facile à vendre on y parle de cancer en phase terminale), est venu rappeler que Seth Rogen ne fait pas vendre sur son seul nom (18 791 entrées).

Sa revanche : Seth Rogen est passé derrière la caméra pour réaliser This is the end en collaboration avec Evan Goldberg. On espère que cette comédie complètement déjantée au casting jouissif sera à la hauteur des attentes. Aux USA, le film vient déjà de rapporter 7 millions de dollars en deux jours...

 

Rob Schneider

Ami de longue date d'Adam Sandler, Rob Schneider a joué dans pas moins de 12 films avec lui et tout comme son « bro », sa carrière a commencé au début des années 90. Son premier succès au box-office américain date de 1999 avec Deuce Bigalow : Gigolo à tout prix (8 000 entrées en France, mais 66 millions de dollars de recettes aux États-Unis pour un budget de 17 millions de dollars). Comme ses confrères de l'humour, lui aussi a fait ses premiers pas au Saturday Night Live. Acteur, scénariste, réalisateur, il sait tout faire, à part être connu en France. Sauf quand il s'agit de gâcher Judge Dredd avec Stallone en étant l'un des pires side-kicks de l'Histoire. 

Sa revanche : Rob schneider se fait de plus en plus rare au cinéma, Copains pour toujours 2 est donc ce qu'il a de « mieux » à nous proposer. Il retrouvera ainsi son pote Adam Sandler pour un 13ème film bras dessus bras dessous.

 

Tim Allen

Après un séjour en prison pour trafic de drogue, Tim Allen s'est dit qu'il ferait tout aussi bien de faire carrière dans la comédie. Choix judicieux puisqu'en 1994, lorsqu'il obtient le rôle de Scott Calvin dans Super Noël le succès au box-office est immédiat (près de 145 millions de dollars de recettes). Même en France le film atteint 865 736 entrées. En revanche, on ne peut pas en dire autant d'un indien à New York (remake plus que médiocre d'Un indien dans la ville) qui fait un bide en France (11 195 spectateurs), mais rapporte tout de même 60 millions de dollars aux USA. Le pire étant à venir avec Galaxy quest qui amasse 71,6 millions de dollars aux Etats-Unis pour n'attirer que 25 614 spectateurs en France (bon, ok, son distributeur n'y croyait pas du tout en ne le sortant que sur 6 copies). Par la suite, Super Noël 2 et 3 lui permettent de rencontrer encore de solides succès (139,2 et 84,5 millions de dollars) mais nous, on a déjà lâché l'affaire : le dernier volet sortira directement en DVD. Il ne fallait pas nous piquer Mimi-siku.

Sa revanche : À part si vous regardez les animations en version originale, aucune chance d'entendre parler de lui avant 2015. Car, il est vrai que Tim Allen en VO, c'est la voix de Buzz l'éclair, l'un des héros des Toy Story

 

Chris Rock

Sa notoriété, Chris Rock la doit à ses talents de showman, que ce soit sur le plateau du Saturday Night Live ou dans ses propres spectacles. Après une entrée remarquée en comique de service dans L'Arme fatale 4, c'est dans Mi-temps au mitard aux côtés d'Adam Sandler (encore lui) qu'il explose au box-office américain (158,1 millions de dollars de recette). En France, le film fera moins de 5000 entrées. L'autre grosse succès US de Chris Rock, toujours avec Adam Sandler, Copains pour toujours, connaîtra un sort similaire. 162 millions de dollars aux USA pour 282 572 entrées en France. En fait, en France, le comédien cartonne quand il fait des voix de dessin animés et notamment sur la série des Madagscar. (plus de 3 millions d'entrées à chaque fois). A l'écran, il doit l'un de ses rares succès en France à Julie Delpy, qui l'a dirigé dans 2 days in New York (plus de 400 000 entrées).

Sa revanche : Tous dans Copains pour toujours 2 !

   

Tyler Perry

Tyler Perry, c'est l'ovni de notre sélection. Son nom ne vous dit rien ? Et pour cause, chez nous, c'est nobody. Aucun de ses films n'a bénéficié d'une sortie en France, mise à part Alex Cross et Star Trek dans lequel il fait un caméo... Pourtant c'est une superstar aux USA. Grâce notamment à un personnage culte, Madea (photo ci-dessous), qu'il incarnera aussi bien sur les planches qu'au cinéma. Dans ses films, le monsieur fait tout : scénario, réalisation, production et interprétation. Et à chaque fois, ça cartonne au point que Madea Goes to jail a frisé la barre des 100 millions de dollars de recettes (90,5). En 2011, Tyler Perry était une des personnes les mieux payées à Hollywood, selon le magazine Forbes. Et tout ça sans que l'on ne se rende compte de rien...

Sa revanche : On aurait pu dire Alex Cross 2 mais vu le bide du film aux USA (et ailleurs), aucune suite n'est à l'ordre du jour. Perry est donc reparti dans ses productions habituelles. Donc rien à l'horizon !


Jason Segel

 Jason Segel, c'est un peu l'effet Paul Rudd (et vice versa). On est incollable sur Marshall Erisken de How I met your mother, mais ce qu'il a bien pu faire avant nous dépasse. D'ailleurs pas grand chose, des petits rôles qui, même aux États-Unis, n'ont pas cassé des briques. En 2008, c'est dans la comédie Sans sarah rien ne va qu'il explose véritablement au cinéma (plus de 63 millions de dollars de recette pour un budget de 30 millions). Sauf en France où le film fait 86 000 entrées. Même constat pour I love you Man, Les muppets le retour (direct to vidéo), et 5 ans de réflexion (26 279 entrées). Il a toutefois profité de la populaire Cameron Diaz pour se faire remarquer dans Bad teacher qui a frôlé le million d'entrées en 2011. 

Sa revanche : En 2014, il jouera à nouveau avec Cameron Diaz dans Sex tape. Ça devrait sans doute lui permettre de franchir pour la première fois de sa carrière le million de spectateurs en France. 

 


Sources : CBO office / Box Office mojo


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