Francis Ford Coppola - Ses meilleures scènes

Laurent Pécha | 14 novembre 2007
Laurent Pécha | 14 novembre 2007

 Après nos dossiers best of Halloween et Cronenberg, voici en l'honneur de la sortie des L'homme sans âge, notre best of des scènes les plus mémorables de Francis Ford Coppola. La question posée à chaque rédacteur fut simple : « raconte-nous la scène qui t'a le plus marqué dans la filmographie de Coppola ? » (avec interdiction même pour rire de dire Supernova). Une fois récoltées leurs réponses, une rapide concertation pour délibérer et voici notre top 10 avec quelques numéros en plus (on est généreux à EL) accompagné de l'extrait du film en question :

 

 

 

1- Apocalypse now par Didier Verdurand.

La scène des hélicos sous la walkyrie. Qui ne l'a pas vue ? Plus que la meilleure scène de la carrière de Coppola, c'est la meilleure scène d'un film sur la Guerre du Viet-nam. Kubrick n'a pas fait mieux...

 

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 2- Le Parrain par Thomas Douineau

Ma scène la plus marquante (il y en a beaucoup d'autres chez Coppola, mais il faut bien choisir...) est certainement celle extraite du Parrain où, par un acte assez barbare, Don - Brando - Corleone justifie et donne tout son sens à son célèbre adage : "Je vais vous faire une proposition que vous ne pourrez refusez". En effet, découvrir au réveil la tête fraîchement coupée de son pur-sang le plus vénéré dans la quiétude du petit matin a de quoi faire réfléchir aux termes du "contrat"...

 

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 3- Le Parrain III par Laurent Pécha

Le film ne mérite vraiment pas sa réputation de vilain petit canard face à ces deux prestigieux prédécesseurs. Mieux, il les surpasse lors de certaines scènes par sa capacité à transformer la rédemption de Michael Corleone en véritable tragédie antique. Comme lors de ce final à l'Opéra où dans un ultime bain de sang au suspense grandiose, Michael fait éliminer tous ses ennemis. D'une durée de 30 minutes, cette séquence clôt de la plus belle des manières mais aussi de la plus impitoyable pour Michael la saga d'une vie dédiée à la famille mais aussi aux meurtres et à la violence.  

  

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4- Le Parrain II par Jean-Noël Nicolau

Après avoir subi la terreur dans son Italie natale, le jeune Vito Corleone prend le destin de sa Famille en main par un meurtre fondateur. Le pouvoir ne se donne pas, il se prend, et de préférence par la violence. L'assassinat de  Fanucci est spectaculaire par ses aspects gores mais dans son déroulement il est presque anodin, malgré le parallèle religieux que ne peut s'empêcher de tracer Coppola. Vito Corleone s'engage alors dans une spirale infernale : meurtres, trahisons, grandeur et décadence, de génération en génération. Avec comme seul aboutissement possible : la solitude et la mort.

 

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 5- Jardins de pierre par Sandy Gillet

Alors que Dans la vallée d'Ellah de Paul Haggis vient de tout juste sortir, Coppola sur le même thème réalisait il y a presque vingt ans Jardins de pierre. Ou comment porter à l'écran avec une dignité peu commune le deuil de ses idéaux et d'une guerre qui comme toutes les guerres n'aurait jamais dû avoir lieu. La dernière scène résume à elle seule tout le film avec cet enterrement qui prend tout son sens et le son des coups de semonce résonnant dans l'air grave et rigide du cimetière d'Arlington. Simple, poignant et inoubliable.

 

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6- Rusty James par Patrick Antona

 

La vision au cinéma de Rusty James est, dans mon souvenir, ce qui se rapproche le plus d'une forme de songe éveillé, le tout dans un noir & blanc stylisé, uniquement teinté par le rouge des poissons qui fascinent Mickey Rourke/Motorcycle Boy. Film essentiel des années 80, Rusty James trouve son véritable sommet poétique dans un final tragique et désespéré, où la volonté innocente de vouloir libérer ces fameux poissons rouges sera sanctionnée d'une balle. Mais l'intrusion de la couleur, censée manifester le cruel retour à la réalité, ne fera qu'entretenir cette sensation de rêve halluciné et confèrera au tragique destin de Motorcycle Boy une forme d'accomplissement christique. Avec cette sensation personnelle de se sentir presque heureux pour lui, finalement.

 

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7- Conversation secrète par Thomas Messias


Certains derniers plans remettent tout un film en question, dans le bon sens ou pas. Celui de Conversation secrète, rythmé par un mouvement de caméra bêtement répétitif (façon caméra de surveillance), est simplement la confirmation du talent de Coppola et du génie de son film. On y voit Harry Caul (Gene Hackman), paisiblement assis sur une chaise, jouant un délicat morceau de jazz comme si le monde autour de lui n'existait plus. Et c'est quasiment le cas : poussé à bout par un monde vicieux et vicelard, reniant ses aspirations et sa quête de vérité, Harry Caul a décidé qu'il ne faisait plus partie de l'espèce humaine telle qu'on la définit aujourd'hui. Démission aussi intime que bouleversante. Le cinéma devrait toujours ressembler à ça.

 

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8- Apocalypse now par Julien Foussereau

Evidemment, le grand moment demeure l'incroyable monologue de 8 minutes de Marlon Brando. Mais on va vous épargner cela. Penchons davantage sur sa première apparition. Après deux heures de remontée aux origines de la sauvagerie, Willard rencontre à la fois sa cible et l'homme en qui il voue une admiration totale. Coppola y va à fond dans la tonalité fantastique en cloîtrant Brando dans la pénombre. Ce dernier joue avec la lumière de Storaro, se rafraîchit avec une bassine d'eau et veut savoir de quel bois est fait son tueur. En quelques minutes, Coppola magnifie la gestuelle corporelle et la fragilité vocale d'un génie dans son baroud d'honneur.

 

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9- Coup de coeur par Ilan Ferry

Œuvre considérée comme « mineure » dans l'œuvre de Coppola, Coup de cœur est surtout l'occasion pour le réalisateur de s'essayer à la romance tout en témoignant de son amour immodéré pour le cinéma. Plus encore que le magistral plan séquence d'ouverture, la somptueuse scène de séduction de Natassja Kinski tournant autour d'un Fréderic Forest émerveillé par tant de beauté, reste encore aujourd'hui l'un des plus grands moments de ciné made in Coppola. Electrique, enivrante et surtout diablement inventive, cette scène résonne comme le plus fastueux hommage aux comédies musicales de Broadway.

 

 

 

 

10-  Cotton Club par Flavien Bellevue

Après avoir sondé les maux d'une jeunesse à travers The outsiders et Rusty James, Francis Ford Coppola aborde la musique à la belle époque des gangsters et des grands clubs de jazz. Quoi de mieux pour débuter son Cotton Club qu'un numéro de claquettes par le spécialiste du genre, le regretté Grégory Hines et son frère Maurice. Ils nous gratifient d'une prestation, haute en couleurs, qui en annonce tant d'autres. Avec son casting quatre étoiles, Cotton Club reste une pépite musicale  de choix dans la filmographie de son auteur.

 

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11- L'Idéaliste par Vincent Julé

Lorsqu'il a été question de choisir une scène, LA scène, dans toute la filmographie du Monsieur, aussi paradoxalement que naturellement, L'idéaliste s'est imposé dans mon esprit. Plus précisément une séquence a priori anecdotique, mais qui symbolise et cristallise la beauté et la qualité de ce film mineur. Les détails me manquent, la mémoire me joue des tours, mais il s'agit du réveil de Claire Danes dans le lit de Matt Damon, au milieu des draps, des gestes anodins. Rien de plus.

 

 

 


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