Harvey : la comédie hollywoodienne qui cachait un film d'horreur digne de Donnie Darko

Judith Beauvallet | 5 mars 2024
Judith Beauvallet | 5 mars 2024

Avant Donnie Darko, le motif du mystérieux lapin géant servant d’ami imaginaire avait déjà été popularisé grâce au film Harvey, comédie signée Henry Koster avec James Stewart dans le rôle principal. Petite étude de la psychiatrie au pays (imaginaire) du rire jaune.

Derrière ses airs de douce comédie en noir et blanc du début des années 50, avec un James Stewart plus sympathique et innocent que jamais (une sorte de Mister Smith bienheureux) et sa dynamique théâtrale (le film étant une adaptation de la pièce éponyme de Mary Chase), cette histoire de gentil fou n’a pourtant rien de léger ou d'inconsistant. Chaque situation et chaque réplique dissimule une critique acerbe et moderne envers une société qui rendrait n’importe qui maboule. Retour sur les aspects les moins drôles d’une comédie plus noire qu’on ne le croit.

 

Harvey : photo, James StewartQui veut la peau de James Stewart ?

 

Stewart au Pays des lapins

Depuis que Lewis Carroll a écrit Les Aventures d'Alice au pays des merveilles et que le cinéma a pris le relais, l’image du lapin (le plus souvent blanc, démesuré et humanisé) a infusé les représentations populaires d’amis imaginaires et de mondes parallèles. Qui veut la Peau de Roger Rabbit et Donnie Darko sont peut-être, aujourd’hui et en dehors des adaptations d’Alice, les représentants les plus connus de ce phénomène. Pourtant, avant eux, le lapin Harvey fut une pierre angulaire dans la construction de cette image (Richard Kelly jurera cependant n’avoir jamais vu le film avant de réaliser Donnie Darko). D’abord à travers la pièce de théâtre signée Mary Chase, mais également à travers le film réalisé par Henry Koster.

La particularité de ce lapin-là ? Contrairement à ses semblables plus ou moins imaginaires, Harvey demeure invisible et n’apparait jamais à l’écran. Enfin, sauf si l’on veut bien se figurer qu’il se trouve dans les espaces du cadre que lui ménage la caméra, à chaque fois que le personnage de James Stewart le regarde. Car Harvey flirte presque avec le film de fantôme lorsqu’il redouble d’ingéniosité pour incarner le vide à l’écran, laissant le spectateur sentir la présence du fameux Harvey (et ainsi s’identifier au personnage de James Stewart, le seul à le voir). Réel ou pas, la caméra, elle, accepte sa présence.

 

Harvey : photo, James StewartHarvey et Elwood en pleine conversation

 

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commentaires
O_o
05/03/2024 à 20:53

Etant un grand fan du Jimmy, j'ai regardé ce film un peu à reculons parce qu'il le fallait bien, j'ai adoré c'est devenu l'un de mes films préférés, un grand petit film.